Et si on danse ? Bal de Pâques, ouvert a tous !

Le lapin s’arrêta, droit, les oreilles dressées. Il guettait un quelconque prédateur. Il ne se ferrait pas avoir facilement, sa courte vie était semée d’embuches mais il était près à la vivre avec force et détermination !
Une Poufsouffle l’attrapa par la queue et de l’autre main elle brisa la nuque de l’animal avant de gober la tête.
Triste fin.

- Vraiment pas une mauvaise idée ces Chocolapins, commenta-elle à l’adresse de son camarade
- Oui enfin sauf quand tu marches dessus par mégarde… j’ai l’impression que le château est envahis de morceaux de chocolat.

En effet, Poudlard avait vu accueillir quelques petits divertissements pour les fêtes de Pâques.
Les lapins et les œufs étaient de mise, le tout dans une atmosphère très kitch. Le garde chasse, Ethan, avait reçu la permission de son beau papa pour décorer l’école. Ayant joué au maximum de cette agréable liberté il en avait profité pour faire un peu tout et n’importe quoi … surtout n’importe quoi.
On trouvait donc de tout dans les couloirs, du meilleur et surtout du pire mais toujours dans une ambiance printanière et festive.
Tout ceci dans la prévision du très attendu week-end de Pâques et du encore plus attendu bal de Pâques.

Les affiches avaient fleuris dans l’école donnant le thème de ladite soirée :

Nathan Unless avait laissé faire, même s’il était vrai que le thème avait des côtés un peu tendancieux. Les premières années n’était pas à ça près. Poudlard était une vraie école de débauche, mais ça il ne fallait pas le dire.

Le jour tant attendu finis par arriver.
Même s’il avait grandement hésité Nathan se dit qu’il perdrait sûrement beaucoup de crédibilité à venir en tenue d’Adam dans la grande salle, il opta pour un anti-déguisement, du moins pour le début de la soirée.
C’est donc en costume élégant qu’il alla ouvrir les portes de la grande salle, dégagée de tous ses meubles superflues pour l’occasion.
Il se tourna vers les élèves déjà présent, admirant un instant la basse-cour qui s’étendait sous ses yeux puis annonça après s’être raclé la gorge :

- Que la soirée commence !

Puis il fit un pas de côté pour laisser les étudiants investir la grande salle.

- Faudrait peut-être qu'on y aille, les filles vont commencer à s'impatienter !

Je haussai les épaules en regardant un de mes amis les plus cher, Godfrey Doyle. Si nos cavalières attendent, c'est pour leur propre bien. Elles ne le savent pas mais si nous sommes en retard c'est pour que nos noeuds de cravate soient impeccables et qu'on ne leur fasse pas honte. Je jettai un dernier coup d'oeil dans le miroir. Costard violet, cravate orange. Cheveux trop bien coiffés et trop... peu naturel.

- Ca ne va pas !
- Elijah, on s'en fiche.

Je regardai la dégaine de Godfrey, il s'en fichait de ressembler à un Poufsouffle enveloppé dans un sac poubelle usagé donc c'est sûr que tout allait bien pour lui. De plus l'opinion de sa cavalière n'avait aucune valeur à ses yeux. Dans ma famille, c'est bien différent, nous sommes pauvres mais grâce à la poudre que nous jettons aux yeux de notre entourage, nous arrivons à avoir l'air distingué, classe et charismatique. Regardez Jordan. Tout le monde a l'impression qu'il n'a rien à faire pour que les filles tombent comme des mouches, mais je peux vous parier quelques gallions que s'il s'habillait et se coiffait comme Godfrey, il aurait bien plus de mal à les séduire.
Jordan a néanmoins une classe assez naturelle. Il ne travaille pas dessus.
Etre son frère m'a d'ailleurs parfois aidé, j'ai pu sortir avec des filles qui craquaient à la base pour mon frère et qui se sont rabattues sur moi. Ce n'est pas une grande fierté, je vous l'avoue mais ça ne me dérange pas non plus.

Ma cavalière, Elvire, est allée voir le garde chasse (et je crains qu'elle soit amoureuse de lui) pour lui demandé s'il y avait un "dress code" pour le bal de Paques. Il lui a répondu qu'il s'agissait d'un bal déguisé. Voilà pourquoi la couleur de mon costume pique légèrement les yeux. J'ai toutefois mis mon véto sur les vrais déguisements de peur qu'il ne s'agisse pas réellement d'un bal déguisé et que ce cher garde-chasse se soit totalement fichu de le tête d'Elvire. Bref, tous mes amis, eux, étaient sacrément déguisé, Godfrey avait tenté d'ensorceler son costume pour ressembler à un fantome. Enoch s'était maquillé pour ressembler à un vampire. J'avais juste choisis un costume violet et un masque assorti pour me pointer au bal de Pacques.

Les trois quatrième années que nous étions nous sommes donc dirigés vers la salle commune des Serpentard. Comme l'avait prédit ce cher Godfrey, nos cavalières nous attendaient en train de discuter. Dés qu'elles nous ont vu, elles se sont mises toutes les trois à croiser les bras et à nous fusiller du regard -le tout synchro et je vous pris de me croire, c'était impressionnant, un peu effrayant-. Je me suis mis à sourire et le regard d'Elvire s'est tout de suite radoucit alors que ces joues se mirent à rosir. Elle était habillé en Mafalda, l'une des grande sorcière de la rébellion du quinzième siècle de notre ère : sa robe était orange et bordeaux, parfaitement ajustée à sa silhouette sans défaut. Je fis apparaître une fleur de dessous ma veste et la lui tendit en même temps qu'un masque de la même couleur que le mien. J'accélérait le pas, n'attendant pas mes amis.

Elvire et moi arrivèrent bientôt dans le hall plein à craquer, tous les élèves présents attendaient l'ouverture des portes, l'ambiance était chaude, il n'y avait que rire partout et ce n'était pas vraiment pour me déplaire. Unless apparut. Il aurait pu faire un discours mais n'avait visiblement rien trouvé d’intéressant à dire et ouvrit seulement les portes après une phrase banale. Je saisit le bras de ma cavalière pour m'engouffrer dans la grande salle décorée pour l'occasion. Nous n'avions plus que deux ou trois heures attendre pour que la soirée devienne intéressante.
Je baisai la joue d'Elvire qui devint instantanément écarlate et lui soufflait à l'oreille : "Je reviens vite, reste avec Zelda, je vais nous chercher quelque chose à boire, ensuite nous danserons si tu veux".

Mon regard embrassa la salle à la recherche de personnes auxquelles j'aimerais parler et je me dirigeai vers le buffet sans tarder.

Ah Poudlard !
Etablissement de ma folle jeunesse.
C’est horrible une pensée pareille, déprimant au possible, et pourtant pas tout à fait faux.
Cela ne fait même pas un an que je ne suis plus familier de ces murs et pourtant j’ai l’impression qu’il y a une éternité que je ne suis pas venu. Les arbres n’ont pas bougé, il y a toujours le même nombre de tours, toujours les mêmes profs sadiques qui s’acharne sur des petits crétins qui pensent tous devenir maître du monde … la concurrence est assez rude pourtant, prenez a tout hasard un certain Jédusor.
Je me demande ce qu’il est devenu lui d’ailleurs, je vais essayer de trouver Elynn pour lui demander, c’est dur à avouer mais je l’ai un peu délaissé ces derniers temps, comme la plupart de mes amis et ma famille.
J’ai eu une chance incroyable à vrai dire. Pour une raison que j’ignore le patron m’apprécie beaucoup (j’essaye de me persuader que ce n’est pas à cause de son homosexualité flagrante et de ses allusions salaces à mon égard … j’espère que je n’aurai jamais à lui rendre la monnaie de sa pièce de manière peu orthodoxe) et il m’envois dans des endroits chouettes pour rencontrer des gens cool et écrire des articles pas prise de tête.
J’ai hérité de la rubrique culture de la gazette et franchement c’est le pied.
Je viens tout juste de rentrer d’Allemagne, et si vous voulez plus de détails vous achèterez le prochain numéro de la Gazette.

J’avais prévu de passer quelques jours à Pré-au-lard pour saluer mon petit frère avant de repartir pour Londres. Hier soir après avoir déposé mes bagages dans une chambre d’hôtel assez sympathique je suis descendu aux trois balais en espérant y trouver des connaissances.
La serveuse m’a accueillit chaleureusement, j’ai toujours aimé user de mon charme avec elle, et même si elle ne tombait jamais dans le panneau ça la faisait rire et comme toute femme ça lui faisait plaisir de se faire séduire.
En discutant avec deux ou trois habitué que je connaissais de vu j’ai apprit qu’Unless organisait un bal de Pâques.
Pâques ! J’avais complètement oublié, j’aurais peut-être dû ramener quelque chose à Elijah. Bah, tant pis j’espérais que ma présence suffirait.

Je me retrouvais donc ce samedi de Pâques à l’entrée de mon école préféré.
Comme je n’avais rien prévu j’étais déguisé avec les moyens de bords. Je remerciais mes dons de métamorphose. J’étais en costume blanc, chemise noir, les cheveux coiffé vers l’arrière et j’avais usé de patience et de prudence pour faire pousser des plumes sur les côtés de mon visage, mes bras et mon dos. C’était un sort complexe pour un simple déguisement, mais j’espérais que ça en vaudrait le coup.
En tout cas, je n’étais pas peu fier du résultat. Et à vrai dire ce petit côté hydrique ajoutait presque à mon charme. Enfin … de mon point de vu.

Comme vous me connaissez bien vous allez probablement me demander pourquoi je n’ai pas simplement choisit de me transformer partiellement en jaguar. Ca aurait été simple, naturel, et esthétique.
Disons simplement que je ne voulais pas que quelqu’un ai pu avoir des doutes sur mes talents d’animagi, et puis je suis un être compliqué. .. de temps en temps.

C’est donc en animal à plumes que je marchais d’un pas vif sur le chemin qui menait au portail.
En réalité j’ignorais si le bal était ouvert aux extérieurs mais je ne pensais pas qu’Unless me tiendrait rigueur de m’incruster ainsi.
Je rajustais les manches de mon costume un peu trop frénétiquement et un petite plume noir tomba. Etrangement je voyais ça comme un mauvais présage. Je finirai déplumé ce soir… mais dans quel sens ?

Je franchissais la porte en tâchant de rester discret mais je faisais quand même mon petit effet sur les élèves les plus proche, qui, il me semble, me regardait admirativement.
Ah j’adore ça.
Les portes de la grande salle étaient déjà ouvertes, mais sûrement pas depuis très longtemps vu le peu de gens à l’intérieur.
La musique était calme et collait bien à un début de fête.
J’entrais dans la grande salle en regardant la déco. Décorer Poudlard doit être un métier maudit, a mon humble avis pas un qui ai essayé n’a réussit à rendre quelque chose d’élégant.

Je laisser mon regard courir.
Je savais qui j’espérais voir ici.
Mais j’ignorais si elle viendrait.
En soupirant je tentais de chasser son image de son esprit, et voir mon petit frère un peu plus loin m’aida beaucoup.
Il avait grandit depuis la dernière fois que je l’avais vu, mais je ne lui dirais pas, les réflexions de vieux c’est réservé aux vieux.
J’avais envie de jouer au con, de courir vers lui et de le plaquer au sol pour qu’on se batte comme quand on était petit.
Sauf que je ne savais pas s’il était accompagné, ni d’où en était sa réputation et l’effet que ça pourrait lui faire si je me comportais comme ça.
En même temps je n’avais pas envie non plus de venir froidement à côté de lui en lui disait quelque chose du style : « Bonjour, frère ».

Je finis par traverser la grande salle et lorsque je fus juste dernière lui je dis :

- Déjà collé au bar p’tit frère ?

L’annonce était écrite sur tous les murs de Poudlard depuis deux semaines. Le bal de Pâques avait un thème: à plumes et à poils. Dès que je l’ai su, mon être s’est déchiré en deux parties: L’Extravagance me criait de débarquer nue (à poil) sous l’apparence d’une sorte de furie étrange (à plumes) au bal: une robe faite de mes plumes -facile, quand on est métamorphomage-, et la Raison critiquait cette idée stupide avec tant de ferveur qu’elle triompha de sa rivale. Mon don devait rester un secret… Pourtant la Raison ne triompha pas complètement. Si ma robe serait faite de tissus, ma peau serait recouverte de petites plumes et pour le secret, je ferai croire à un sortilège assez habile. C’était parfait: la Raison et l’Extravagance étaient en partie satisfaites.
Je me plantais donc devant ma glace. Sur tout mon corps, de longues et fines plumes noires dessinaient sur ma peau des serpentins qui s’enroulaient sur eux-mêmes, à intervalles réguliers. Mon visage, lui, était resté tel quel: j’avais compensé le plumage par du maquillage à la métamorphomage, juste pour les yeux. L’avantage quand on a un tel don, c’est que les traits noirs sont toujours impeccables, waterproof, tiennent aussi longtemps qu’on le désire, et s’enlèvent immédiatement sans s’arracher l’œil, contrairement à ceux que l’on obtient grâce à un eye-liner automatique ou à d’autres ustensiles magiques ou moldus variés. Mes cheveux étaient rassemblés en une queue de cheval grâce à un ruban de la même couleur que ma robe. Elle était noire, simple, pas trop courte ni trop longue, et décolletée dans le dos. J’avais à mon habitude mis mon pendentif porte bonheur qui changeait selon mon humeur du moment. Cette fois, il prit la forme d’un masque vénitien à plumes. Je souris. J’avais toujours adoré me déguiser… Au même moment, l’Extravagance me souffla une petite suggestion que je ne pus ignorer. L‘idée était trop tentante... Pour une fois. Et puis, personne ne me remarquerait, au milieu de tous les déguisements bizarres. Je réfléchis encore un instant. J’essayais d’imaginer deux grandes ailes au plumage noir sortant de mon dos. Je les sentit prendre forme, mais elles furent un peu plus fines que ce que j’avais prévu, même si elles étaient déjà assez imposantes et encombrantes. Au final, ça leur donnait un aspect plus délicat qui me plaisait bien. Si l’Extravagance était satisfaite, la Raison me fit secouer la tête. Oui, j’étais folle. Tant pis, je ne le serai peut-être plus jamais. Je me retournais et colorais quelques plumes noires de mes ailes en blanc, formant des petits serpentins identiques au motif sur ma peau. J’appréciais le résultat en reculant de quelques pas du miroir. J’en avais peut être fait un peu trop… Une première année que j'aimais bien entra dans le dortoir. Elle me regarda avec des yeux énormes
« Waaaaah… Comment t’as fait ça? »
« Avec un peu d’imagination et d’entrainement » lui fis-je en souriant
« Tu m’apprends? »
Je souris. On n’apprend pas à devenir métamorphomage, on nait métamorphomage. J’éludais la question en lui demandant:
« Yen a des costumes comme le mien? Je veux dire, encombrant et un peu… »
« Farfelu? Oh oui t’en fais pas, j’ai croisé des Gryffondors, et c’est dix fois pire. »
Rassurée, je lui demandais si elle avait besoin d’aide. Elle me demanda de lui remettre son chignon en place. J’acceptais avec un sourire et nous descendirent toutes deux les marches du dortoir. Il était juste l’heure. Le temps de descendre et le bal aurait déjà commencé depuis quelques minutes. Dans la salle commune, je fus rassurée de trouver une bande de dernière année qui elle aussi s’était laissée portée par le thème. Un des garçons était déguisé en hypogriffe, très convaincant, sa cavalière avait opté pour un papillon bizarre. A côté d’eux, un autre dernière année s’était habillé de léopard et avait un masque aussi très réussi; et près de lui, une fille était déguisée en ce qui me sembla être une autruche. Mon entrée ne fit pas de vacarme, et même si quelques uns se tournaient sur mon passage, la plupart était préoccupé à on ne sait trop quoi. Je sortis de la salle commune en saluant la statue au passage et je commençais la descente des escaliers. Evidemment, je n’avais pas de cavalier. Le seul avec qui j’aurais accepté aller au bal ne me parlait plus depuis près de dix ans et cela ne changerait surement jamais, à mon grand désespoir. Je secouais la tête, ce n’était pas le moment de penser à lui. J’arrivais au bas des escaliers et je croisais le Professeur Smith, habillé tout en vert avec un immense chapeau haut de forme. Des branches partaient de toutes part de son chapeau et les oiseaux perchés dessus chantaient allègrement. Ce type était vraiment bizarre… Mais j’adorais son chapeau. Je souris et me dirigeais vers le buffet où j’attrapais un verre de jus de citrouille avant d’aller m’appuyer contre un mur. Je contemplais la grande salle, émerveillée et observais les costumes autour de moi. Il y avait de tout, et certains étaient complètement en dehors du thème mais cela ne choquait pas tant que cela. Finalement, j’avais bien fait de ne pas écouter trop ma Raison. Je portais mon verre à mes lèvres, toujours en regardant autour de moi.

Je me passai la main dans les cheveux histoire de les rendre plus... savamment naturel et me demandai s'il y allai avoir autre chose que les habituel jus de citrouille et autre bieraubeurre dont on se lasse assez rapidement, il faut être honnête.
Arrivé au buffet, j'eus la bonne surprise de découvrir de découvrir de grand saladier de mixture de couleur plus ou moins étrange. IL faut que je choisisse le meilleur cocktail, il va donc falloir que je les goute tous. Aucun problème, aucun risque de finir saoul, je suis presque certain qu'un enchantement m'interdit l'accès aux mixtures alcoolisées, même très légèrement. Le directeur ne veut pas de comas éthylique chez les élèves de quatorze ans et ça peut se comprendre même si c'est malheureux. Jordan a du me dire en passant qu'il était plus simple d'emballer des filles "joyeuses"... à moins qu'il ne l'ai pas dit à moi et que je l'ai tout de même entendu.
Ca fait bien longtemps que je ne l'ai pas vu d'ailleurs. Je squatterai bien chez lui à la fin de l'année scolaire... qu'il soit d'accord ou non, je n'ai pas vraiment d'autres endroits ou aller d'ailleurs. Le cocktail violet ou le vert en premier ? Je frôle le bras d'une fille. Nos regard se croisent. Je lui souris légèrement. Elle rougit et me sourit en retour avant de se retourner vers une année.
Je tend ma main vers le mélange violet mais ne peut pas attraper la louche. Et bien ceci doit être alcoolisé. F#ck, je l'aurais bien goûté. Il me reste la verte qui doit sans doute être à base de Cactus... trop original, merci Poudlard.

- Déjà collé au bar p’tit frère ?

Naaaaan. Je me retourne, un énorme sourire sur le visage.

- Wooooh Jordan !

J'hésite à le prendre dans mes bras mais mon large sourire doit suffisamment laissé transparaître ma joie et me contente de lui prendre l'épaule avec la satisfaction de ne plus être aussi petit par rapport à lui !
Je le regarde de la tête au pied et m'aperçoit que même avec un costume cintré violet, je ne pourrais jamais rivaliser avec l'élégance de mon frère, surtout pas ce soir.

- Sympa le costume ! Mais... qu'est-ce que tu fiches là ? Non que je sois pas content de te voir mais ça me surprend !

Ma seule vraie famille, mon frangin. Tu m'étonnes que je suis heureux de le voir. Bien sûr. Elvire ne pourra pas le quitter des yeux mais tant pis... Je préfère revoir mon frère que me taper 36 slow avec elle.
La musique passe du classique au classique électro au bout de seulement une chanson, la fête pourra peut-être se réveler sympathique avant minuit qui sait ?

Il a l’air content.
Très content !
Ca ne me ravi que d’avantage.
Je le vois hésiter un instant. Un geste affectif ?
Il finit par poser sa main sur mon épaule. Viril. Si sa chevelure n’avait pas l’air aussi travaillée je lui aurais bien ébouriffé les cheveux.

- Sympa le costume !

Je regarde le sien et même si les couleurs me laisse un peu dubitatif la coupe est nickel, du coup je lui retourne le compliment.

- T’as la classe El’, t’en impose en costume.
- Mais... qu'est-ce que tu fiches là ? Non que je sois pas content de te voir mais ça me surprend !

Je lui fais un clin d’œil, je préfère enjoliver la vérité plutôt que de dire que c’est complètement un hasard. Ou alors je raconte n’importe quoi.

- Je suis en mission secrète et mystérieuse pour démasquer Unless qui en réalité est la réincarnation de Calamity Jane.

Il n’a pas l’air convaincu.

- Bon d’accord, je viens de rentrer d’Allemagne et je voulais voir mon frère préféré. J’espère que tu ne m’en veux pas je ne t’ai pas ramené de souvenirs. Ceci dis je peux tenter de parler allemand mais je crains que ça te fasse peur.

En réalité je ne sais rien dire en allemand, excepté deux ou trois mots inutile que deux ou trois allemandes se sont fait une joie de m’apprendre.
Je regarde vaguement le buffet, pas sûr qu’il y ai beaucoup de chose alcoolisé.
Je préfère m’intéresser à Elijah, ça me manque de plus le voir aussi souvent qu’avant.
Avec une curiosité sincère teintée de moquerie fraternelle (sinon ce n’est pas drôle) je passe un bras autour de ses épaules et lui demande :

- Et d’ailleurs petit frère, tu es venu avec une cavalière ce soir ? Ou on t’en trouve une ?

C’est la première fois que je lui propose une telle chose, je ne sais pas trop s’il va bien le prendre, mais au pire je peux faire passer ça pour une blague.
Pour appuyer mes propos je regarde les gens déjà présent dans la salle. Malgré leurs déguisements je reconnais certains des amis de mon frère et quelques jeunes filles qui les accompagnent. L’une d’entre elle croise mon regard et m’adresse un sourire en rougissant légèrement. Je lui rend mais préfère chercher ailleurs.

- Ah ! Elle la bas par exemple.

Je lui désigne discrètement une fille avec des plumes noires sur le corps ( comme moi \o/ ) et .. et des vrais ailes dans le dos ? Wahou. Si Eijah n’en veut pas, moi je cracherai pas dessus. Aherm.

Je hochai la tête lorsqu'il complimenta mon costume. J'aurais sans doute pu tenté plus... extravagant. Soit. Mais je n'étais pas Jordan et niveau métamorphose, je n'avais qu'un niveau assez médiocre. Bien sur, je rattrapais le tout grâce à d'autres matière, à toutes les autres matières à vrai dire. Seule la métamorphose me pose un problème. C'est peut être aussi du à un certain complexe vis à vis de mon frère.
Un costume classique avait donc fait l'affaire. Cintré, il m'allait bien. Elegant mais trop... passe partout peut-être... enfin passe-partout pour un daltonien j'imagine.

Unless réincarnation de Calamity Jane ? Par reflex mon regard ce dirigea vers le grand ponte censé dirigé l'école. Hum... c'est pas aussi improbable que ça pourrait en avoir l'air. Je souris mais ne dis rien.
"Bon d’accord, je viens de rentrer d’Allemagne et je voulais voir mon frère préféré. J’espère que tu ne m’en veux pas je ne t’ai pas ramené de souvenirs. Ceci dis je peux tenter de parler allemand mais je crains que ça te fasse peur. "
"Vraiment ?"
A vrai dire, le voir parler allemand me ferait bien plaisir puisque mes seules connaissances dans cette langue sont restreinte à : Ich Liebe Dich Nicht Du Liebst Mich Nicht. A vrai dire on s'en fiche un peu, l'italien est tellement plus classe comme langue.

"Et d’ailleurs petit frère, tu es venu avec une cavalière ce soir ? Ou on t’en trouve une ?"
M'en trouver une ? Ah ouais, carrément ! Mon grand frère veut m'aider à draguer. Je souris légèrement alors que mon regard passe de Unless à Elvire.
"J'ai une cavalière mais je crois qu'elle n'ait accepté de m'accompagner que parce qu'à ses yeux je suis un... mini-toi"
Je regardai mon frère et explosait de rire, être le frère d'un tombeur m'avait été utile et je lui avouais. Mais à présent que mon frère était là et que ma cavalière ne penserait qu'à lui lorsque je la ferait tourbillonner sur un air de rock, passer la soirée en compagnie d'Elvire ne me semblait plus aussi sympathique. J'avais beau avoir craqué pour elle quelques mois auparavant, mon amie ne me semblait plus du tout intéressante.

"Ah ! Elle la bas par exemple."
Je suivis le regard de Jordan. Et tombait sur une fille... assez belle. Non, très belle. Plus vieille que moi à priori. Je souris. Posai à nouveau mon regard sur le visage de mon frère. Il la trouvai bien. Si je n'allai pas le voir, il irait.
Or maintenant que je la voyais. J'avais envie de l'avoir ou du moins d'avoir une danse avec elle.
"Pas mal, voire vraiment belle !"
Je repassai ma main dans mes cheveux essayant d'ajouter du désordre à ce qui n'était que trop savamment désordonné et lançai un sourire à mon frère. J'allai l'impressionner ou du moins, essayer. Je sortis ma baguette de ma poche intérieur de veste et la pointait vers mon visage.
Ludos Sanguineus. Ludos Sanguineus.
Une légère douleur se fit ressentir sur ma pommette gauche. Je passai ma main sur ma joue et vis une tâche de sang. Le sort avait marché. Je n'avais plus qu'à y aller. Après un dernier regard vers mon frère je me dirigeai vers la belle en courant à moitié.

- Accorde moi cette danse, ça me sauvera la vie.
Sans attendre de réponse je déposait son vers sur une table proche et attrapai ses mains.
- Tu vois les gars là-bas, je pense qu'il ne sont même plus à Poudlard, il m'ont attaqué sans raison et sans magie.
Je regardai son visage attendant une réponse, une réaction, un rejet, un rire; elle ne pourrait pas croire pendant plus d'une minute que j'avais vraiment été attaqué, deux choix s'offrirait donc à elle : rire et trouver cette approche mignonne ou drôle car très malhabile ou être impressionnée et charmée (cette alternative était la moins probable, c'est vrai) ou encore me rejeter violemment en prenant un air offensé. Elle était belle et j'étais heureux de l'avoir en face de moi pour quelques secondes. Je n'avais rien à perdre. Que pouvait-il m'arriver de pire que d'être rejeter ? Pas grand chose et on y survit.
La musique changea et devint plus dynamique.

Une voix m’arracha à la contemplation du costume paon d’une fille qui venait d’arriver. Je tournais la tête vers la voix.

« Accorde moi cette danse, ça me sauverait la vie. »

Euh?
Je regardais mon interlocuteur, une joue en sang et je l’identifiais immédiatement. Elijah Teavy, Serpentard, 4ème année. Les gens parlaient pas mal de lui. C’est à travers les rumeurs que j‘apprends plein de choses fausses sur les gens. Mais au moins, j‘arrive à savoir leur nom. Concernant Teavy junior, beaucoup de filles se plaignaient du fait qu’il ne soit pas vraiment la réincarnation en modèle réduit de son frère. Moi, ça ne me dérangeait pas, et je savais combien il était difficile d’être considéré comme « le frère (ou la sœur) de… ». Je luttais d’ailleurs chaque jour pour faire comprendre aux gens qu’en dehors de Cassandre, j’existais et j’étais un être à part entière. Chacun est unique, en fait… Et chacun a ses méthodes pour inviter une fille à danser. Un sourire de surprise flotta sur mes lèvres alors que je me retrouvais sans mon verre et les mains dans celles de mon cavalier improvisé. Je l’écoutais m’expliquer la situation… Je tournais la tête vers ses soit disant agresseurs… Qui avaient l‘air d‘ignorer tout de lui jusqu‘à son existence. Pitoyable excuse. Je souris.

« Mouais… Un bleu voire un œil au beurre noir, ça aurait été plus plausible. Je te dis ça pour la prochaine à qui tu feras le coup… T’aurais quand même pu me laisser finir mon verre. »

Je sortis ma baguette de la poche invisible de ma robe, et d’un evanesco je lui enlevais le sang de son visage, puis je regardais autour de moi une petite seconde. Les rumeurs de la semaine dernière disaient pourtant que Teavy junior aurait une cavalière ce soir… Il l’avait plantée? Ou les rumeurs étaient fausses? Possible. Je scrutais encore un instant la foule du regard quand je la vis. Cette fille, entourée de deux de ses amies qui se parlaient à voix basse, les yeux braqués sur moi. Si les regards pouvaient tuer, je serais déjà morte. La désignant discrètement du menton je glissais à mon cavalier

« Tu sais… C’est mal de planter sa cavalière pour danser avec une autre… Mais bon je vais pas me plaindre. Je te suis. Mais j’te préviens, je fatigue vite, ces trucs c‘est lourd à porter. Je te fausse compagnie au prochain morceau, comme ça en plus je pourrais te regarder te dépatouiller auprès de ta copine. »

Au-delà de ce que je pouvais laisser paraitre, j’étais pourtant un peu gênée et désolée pour sa cavalière. Je me promis de ne pas la croiser de la soirée. Il me guida vers la piste de danse et je me rendis compte que mes ailes, aussi élégantes soient-elles, étaient en fait un vrai fardeau. D’abord parce qu’elles étaient un peu trop volumineuses, ensuite parce que je n’arrivais pas à les contrôler et enfin parce qu’elles me vidaient de mes forces. C’est beau, d’inventer des choses, mais quand on est métamorphomage, on ne fait que transformer la matière qui nous constitue. Je me demandais alors, avec une pointe d’angoisse, d’où j’avais pu trouver tant de matière… Surement dans une côte ou deux… Et dans la graisse accumulée dans la semaine… Peut être un muscle… En espérant qu‘elle ne vienne pas des organes vitaux. Une de mes ailes percuta quelqu’un, me tirant de ma rêverie.

« Aïeuh eh mais… Oh. Pardon. »

J’avais bousculé le directeur. Evidemment, il n’y avait que moi pour faire de pareilles bêtises. Je me renfrognais et me laissait guider par Elijah en faisant plus attention. En modifiant la forme de mes ailes, j‘aurais pu éviter une deuxième bousculade, mais j’avais peur que les gens ne me soupçonnent encore plus d’être métamorphomage. Je m’excusais auprès de la panthère que j’avais heurté, en décidant de ne plus me préoccuper de quoique ce soit qui pourrait se transformer en stress. L’heure n’était pas au soucis. Je demandais au Serpentard alors que nous arrivions sur la piste de danse, curieuse:

« Tu vas lui dire quoi, à ta vraie cavalière? »

Comme ça, il aurait tout le temps que lui accordait la musique pour trouver une bonne justification.

Agréable surprise : le visage de ma cavalière improvisé n'est pas transporté par un violent sentiment de dégout à mon égard. Voilà qui est rassurant, je ne vais pas me faire rejeter par une fille au beau milieu de la grande salle. Ou du moins si elle ne veut pas rester avec moi, elle aura la décence de me le dire gentiment... J'imagine.
Son regard est amusé. Je souris aussi. Sans rien calculer cette fois. Naturellement. J'aime sourire ainsi, c'est une décharge de bonheur envoyé au cerveau et ce n'est jamais déplaisant.

Mouais… Un bleu voire un œil au beurre noir, ça aurait été plus plausible. Je te dis ça pour la prochaine à qui tu feras le coup… T’aurais quand même pu me laisser finir mon verre.

Je hochai la tête, acceptant les critiques, je ne m'étais pas préparé à vrai dire, c'était un essai.

L'oeil au beurre noir, ce n'est pas très esthétique... mais je prend note ! Et... je t'offrirai un autre verre sans le moindre problème.

Voilà qui ne me coûte rien puisque l'on ne paye pas les boissons mais l'idée est là et je ne suis pas non plus contre lui payer un verre ailleurs à l'occasion. J'observe son visage. Je le connais, l'ai déjà vu. Je connais son nom. Son prénom même. Je les ai sur le bout de la langue... je crois. Ils me reviendront bien assez vite.
La désagréable sensation de sang en train de sécher sur ma pommette gauche disparu. Ma cavalière vient de me nettoyer le visage. Déjà ? On vient de se rencontrer ! Les choses vont vites !
L, son prénom commence par L. Graham, un Serdaigle m'en avait parlé je ne sais plus à quel propos. L. donc, se rapproche de moi et d'un mouvement du menton me désigne quelque chose ou plutôt quelqu'un. Je jette un coup d’œil dans la direction de … ma cavalière « officielle » et souris légèrement. Elvire ne mérite pas d'être maltraité et je suis conscient que je ne suis pas des plus fins maintenant mais je n'arrive pas vraiment à compatir. Je suis d'ailleurs étonnant qu'elle nous fixe autant alors que Jordan est dans la salle, aurai-je sous-estimer ses sentiments à mon égard ? Non, certainement pas, Elvire se soucie plus de sa réputation que de tout autre chose et agissant ainsi, je ne lui fait pas du bien, à sa réputation.

Tu sais… C’est mal de planter sa cavalière pour danser avec une autre… Mais bon je vais pas me plaindre. Je te suis. Mais j’te préviens, je fatigue vite, ces trucs c‘est lourd à porter. Je te fausse compagnie au prochain morceau, comme ça en plus je pourrais te regarder te dépatouiller auprès de ta copine.

Je ris légèrement et hoche la tête. Elvire aura deux choix, me faire une scène pour montrer qui gère de nous deux ou bouder en silence et me faire une scène en privé en espérant que les gens n'auront pas trop remarqué que j'ai dédié ma première danse à une autre, plus âgée et plus belle qu'elle. Dans les deux cas, elle sera dans une position difficile et ça la rendra peut-être un peu plus modeste. Je sais, je suis un optimiste de nature. Un nouveau regard en direction de ma cavalière m'informe que Zelda va m'en vouloir pendant au moins deux jours. J'apprécie beaucoup Zelda et il est vrai qu'elle va devoir subir le monologue désespéré et énervé de ma cavalière pendant une bonne partie de la soirée. Il faudra que je trouve un moyen de me faire pardonner.

Je ne sais pas si tu fatigues mais en tout cas, ce costume te va à ravir, c'est le plus réussi que j'ai vu , je crois. C'est... bluffant. La métamorphose, ce n'est pas mon truc comme tu peux le voir.

Je hausse un sourcil. Mauvaise habitude qui me définit. Tic que je devrais corrigé. Quand j'y penserai... pour l'instant j'ai d'autres choses auquel penser comme... où mettre mes pieds. Les couples sur la pistes de danses ne sont pas nombreux, ce qui expliquent le regard encore plus colérique que me lance Elvire.
Une phrase de L. Me fait sortir de mes pensées.

Tu vas lui dire quoi, à ta vraie cavalière?

Hum... Bonne question ! Je pense qu'elle saura alimenter la conversation sans mon aide à vrai dire. Elle me lancera des remarques acerbes sur ce qu'elle a ressenti en me voyant sourire à une autre fille en transformant la honte qu'elle ressent en tristesse. Mais dés que je lui dirai qu'elle a une touche avec Jordan, elle n'y songera plus un instant.

Je souris à L. avant d'ajouter.

Quoique je ne suis pas sûr que j'oserai faire ça à mon frère, ce serait sans doute méchant...
Mais dis-moi, où est ton cavalier ? Je veux dire ton cavalier officiel, celui qui s'en veut affreusement d'être en retard en voyant que tu ais dans les bras d'un autre ?

Une soirée comme une autre, alors que je venais de m’empiffrer de ces excellents croissants salés au fromage dont les elfes cuisiniers de Poudlard avaient le secret, je remontais les escaliers. J’aperçus alors un écriteau que je n’avais pas remarqué jusque là bien que sa couleur verte fut plus que voyante tellement elle m’arrachait les yeux. J’eus juste le temps de voir inscrit « bal de Pâques » et je détournais le regard de l’affiche maléfique. Je m’enfuyais en courant dans les escaliers. Quelques élèves me regardèrent passer, d’abord surpris, puis indifférents, je présume. Bon. Il me fallait en savoir plus sur ce bal de Pâques mais il était hors de question que je retourne contempler l’affiche d’un vert maudit. J’arrêtais une élève dans les escaliers et lui posais la question:

« Il va y avoir un bal de Pâques? »

« Euh… Oui Monsieur. Toute l’école en parle depuis deux semaines. C’est demain. »

J’ouvrais de grands yeux écarquillés. Cela voulait-il dire qu’en deux semaines je n’avais pas remarqué l’affiche vert diabolique? Par le Saint Kangourou! Comment moi, Peter Smith, professeur accompli d’arithmancie, avais-je pu laisser cela se produire? C’est une honte. Des centaines d’élèves avaient dû se piquer la rétine en lisant cet écriteau, et je n’avais rien fait pour empêcher cela. Je ne méritais que la pendaison. Je me décidais d’aller voir le directeur et j’entrepris de redescendre les escaliers pour le trouver dans la grande salle. Mais de crainte de recroiser l’écriteau du démon, je préférais aller directement à l’infirmerie pour prendre des nouvelles des élèves qui auraient eu quelques séquelles de leur lecture. Je rentrais donc dans le lieu des malades et l’infirmière me vit arriver, la mine soucieuse:

« Qu’est ce qui vous arrive encore Peter? »

« A moi? Rien du tout en l’instant présent. Je viens prendre des nouvelles des victimes de l’écriteau. »

« Des victimes de l’écriteau… ? »

« Des victimes de l’écriteau, répétais-je. Plus précisément celui en bas des escaliers, vous savez il est… AHH! EXACTEMENT COMME CELUI-CI! Non, non, non, ne le regardez pas, il est pire que la Méduse! Je m’en vais me plaindre à l’administration! »

Et je m’enfuis en courant. Je fis part de mon anxiété à un tableau qui ne comprenait pas en quoi un écriteau pouvait être nuisible. Je secouais la tête. Finalement, ça ne servirait probablement à rien que j’aille voir qui que ce soit pour leur expliquer le problème. Ils ne comprendraient pas. J’étais la seule personne lucide, dans cette école, et surement sur la planète. Remercions le Grand Kangourou pour ce trait illogique de ma personnalité. Amen. Je retournais donc dans mes appartements, j’enfilais mon pyjama multicolore et j’allais me coucher. Demain serait un autre jour.

La journée avait passé à une allure affolante: les heures s’étaient à mes yeux transformés en jours. Incroyablement longs. J’ai cru m’énerver contre mes élèves à plusieurs reprises, mais visiblement, aucun d’eux ne constata ma rage. C’est donc que j’avais dû la contenir en mon for intérieur. Ces incapables qui me servent d’élèves ne sont même pas capables de réciter leur alphabet dans le bon ordre. C’est sur cette pensée que je descendis les escaliers pour regagner la grande salle où les petits croissants au fromage de la veille devaient m’attendre gentiment. Mais à la place de cela, je croisais un étrange spécimen dans le couloir… Une autruche? Je l’arrêtais et lui demandais:

« Qu’est ce que cet accoutrement vient faire dans les escaliers…? »

« Vous êtes pas au courant? C’est le bal de Pâques ce soir! Moi j’ai choisi à plumes! Désolé mais faut que j’aille donner ses cornes à un ami »

Et sur ces étranges propos, l’autruche s’enfuit en courant. Je la regardais, sceptique. Ainsi tous avaient pu lire l’affiche d’un vert affreux de la veille que j’avais complètement oubliée, d’ailleurs. Je m’arrêtais au milieu des escaliers un instant. Si le bal de Pâques était ce soir… Ca voulait dire que… Non! C’était impossible! J’étais perdu. Qu’allais-je devenir? Comment faire sans les petits croissants au fromage? Plein de haine contre le monde entier, je m’apprêtais alors à réaliser l’acte le plus nuisible et maléfique jamais réalisé sur la Terre. Je marchais d’un pas résolu et c’est de la même manière que, arrivé à ma chambre, je me campais devant mon armoire, j’attrapais une veste noire, un pantalon noir et une cravate noire, et je les changeais en une veste vert-affreux, en un pantalon vert-affreux et en une cravate vert-affreux. Je décidais quand même de garder ma chemise blanche et mes chaussures noires, pour quand même nuancer ma provocation. Puis j’attrapais le chapeau très haut de forme que ma sœur m’avait offert et je lui fis subir le même changement de couleur. Je refusais de passer devant le miroir et c’est quand j’allais sortir que je me remémorais les paroles de l’autruche. Il me fallait quelque chose à plumes? Bah, dans le doute… Toujours ma baguette en main, j’ouvris la petite fenêtre qui donnait sur le parc et je lançais un accio à des plumes qui erraient un peu au dessous. Mais mon sortilège rebondit contre une pierre et ce furent des branches qui m’arrivèrent dessus à toute allure. Je reçus la première en pleine figure et trois autres vinrent transpercer mon chapeau magnifiquement affreux. Je le ramassais et décidais que finalement, il n’était pas trop mal comme ceci. Avec un petit enchantement je transformais la dernière branche qui avait manqué de me défigurer en cinq petits oiseaux de couleur différentes. Ils se perchèrent respectivement sur les branches de mon chapeau. Je l’enfilais et cette fois, je sortis de ma chambre en prenant bien soin d’éviter de regarder toutes les affiches que je croisais. Une fois en bas, j’attendis que la foule soit rentrée et je décidais que j’avais bien mérité un jus de cactus pour fêter ma vengeance sur les affiches et sur la Terre entière. C’était absolument machiavélique.

Il n’avait vraiment pas l’air de se préoccuper de sa cavalière. C’est un de ces comportements que je ne comprends pas: à partir du moment où on invite quelqu’un à un bal, c’est aussi parce qu’on tient à cette personne un minimum, non? Quoiqu’il en soit, j’aurais été tellement vexée à sa place que je me serais calée avec un bon bouquin sur un banc pendant toute la soirée. La différence entre les Serpy et les Serdy, quoi. Elijah me complimenta sur mon costume. Je retins une grimace et affichais un sourire à la place… J’en avais trop fait. J’aurais pas dû… Tant pis.

« Merci mais ne juge pas trop vite. J’ai aperçu des petites merveilles dans les costumes. Il y a une fille en paon, son costume est magnifique. Sans parler du chapeau de Smith dont je suis terriblement jalouse. »

Nous commençons à danser et il me répond dans la foulée. Je hochais la tête. Le personnage de sa cavalière, tel qu’il me le décrivait était… insupportable. C’est le genre de fille à qui on aimerait bien mettre deux claques. Je jetais un coup d’œil dans sa direction entre deux pas. Elle nous fixait toujours. C’était insupportable.

« Quoique je ne suis pas sûr que j'oserai faire ça à mon frère, ce serait sans doute méchant... »

Je reportais mon regard sur lui, limite choquée. Je lâchais, stupéfaite, mais sans pouvoir m‘empêcher de sourire:

« Ton frère…? Méchant pour ton frère? Dis donc cette fille, elle a gobé ta baguette pour que tu l’estimes si peu? »

Elijah avait pousuivit… Et s’était aventuré sur une question épineuse… Où était donc mon cavalier. Je lâchais un léger rire ironique. Un ou deux Serdaigle m’avaient proposé… J’avais décliné assez habilement, en espérant ne pas leur causer trop de peine. Visiblement, ils s’en étaient très bien remis. Je répondis finalement:

« Longue histoire, pas envie d’en parler, pour faire court, pas de cavalier… »

Je m’interdis de penser plus longtemps à un certain Jeremy. Je devais me taire, arrêter de penser et me concentrer. Ca faisait trop longtemps que je n’avais pas dansé… Ne pas marcher sur les pieds du gars, c’est plus difficile que ça n’y parait. En plus on est pas censé regarder ses pieds quand on danse… La grosse blague. Alors que je tournais j’aperçus ma sœur à l’autre bout de la salle. Je fis un pas de côté histoire qu’elle ne me voie pas… Mission accomplie. Je lâchais un soupir de soulagement. Si elle me voyait maintenant, j’étais fichue et j’en aurais pour des heures et des heures à lui expliquer que non, je ne connaissais pas vraiment Elijah, que c’était juste parce qu’il m’avait demandé et que j’avais accepté, tout simplement; que oui j’étais consciente qu’il avait abandonné sa cavalière pour moi; que oui, finalement il était sympathique et que non ça ne m’avait rien fait du tout. Ma sœur, ou la pire commère de Poudlard. Je crois que c’est pour ça que j’aime bien observer les gens et juste les écouter. Parce qu’à chaque fois que Cassandre ouvre la bouche, j’ai rarement envie de lui répondre, je préfère l’écouter. Je me reconcentrais sur le rythme de mes pieds en sentant mes ailes devenir toujours de plus en plus lourdes. Mais bon, la tête ne me tournait pas encore, je pouvais tenir.

Les bals à Poudlard sont devenus de véritables institutions. A chaque fête son bal. Pâques est une fête entre toutes les autres mais pour les habitants de Poudlard c’est surtout l’occasion de faire la fête. Une groooooosse fête bien comme il faut. J’ai toujours su qu’on faisait des fêtes pour tout et n’importe quoi, sur n’importe quel thème et que ça vire toujours au n’importe quoi. Poudlard dans toute sa splendeur quoi !

J’étais plongée dans un passionnant bouquin sur la métamorphose (eh oui ! On n’est pas ex Serdy pour rien), et une affiche vert flash a attiré mon attention. Niveau bon goût, on peut faire mieux. Le vert herbe, bien qu’en accord avec la fête qu’il représente, n’est pas franchement ma couleur préférée. C’est le nez froncé de dégoût que je lève les yeux vers la dite affiche. Blabla… Bal de Pâques … Blablabla … « A plumes et à poil ». Je ne peux m’empêcher de sourire à la vue du thème. Mon esprit déplacé me joue encore des tours. Hum. A plumes et à poil hein ? Voilà qui me donne des idées de costume. Je reprends ma lecture tout en n’ayant pas réellement la tête à ça. Costume, costume, costume !

Une fois le soir venu, je m’accorde une pause dans la préparation de mes cours pour me consacrer à la préparation de ma tenue de bal. Quelque chose de classe, un peu déluré (mais pas trop pour ne pas choquer les pauvres premières années). Hum. Je suis plutôt plumes je dirais. Un peu par ci, un peu par là. Tiens, au passage, j’espère que Séb sera là. Il est tard maintenant dodo.

Quelques semaines sont passées. Ce soir c’est le bal de Pâques. Maintenant tout est prêt. Une touche de parfum. Ma baguette coincée entre mes omoplates. Parfait. Je peux maintenant descendre aider à la décoration de la salle. Tout est déjà ben décoré mais je décide pourtant d’ajouter ma petite touche personnelle. Des petits lapins, cloches, et poules posés sur le bar. Contenant chacun une liqueur d’une jolie couleur fluorescente plus ou moins forte en gout. Chacune d’elle aura un effet différent sur celui qui la boira. J’ai cependant gardé les chargées en alcool pour moi. Partager mes connaissances en boisson oui mais mes réserves restent à MOI ! Une fois tout mis en place, je replace ma baguette dans ma robe.

Le bal vient d’ouvrir ses portes aux élèves qui comme d’habitude commentent ce qu’ils voient. Personnellement, je me rends directement au bar. La barmaid me connait bien étant donné que je dois être une célébrité dans tous les bars de Londres. Concernant ma tenue, rien de bien spécial. J’ai enfilé la robe que j’ai faite moi-même. Une robe blanche ornée de plumes, une petite auréole, de grandes ailes pleines de plumes. Un vrai petit ange. Classique et plutôt innocent. Et j’ai prévu un truc spécial pour minuit mais pour cela il faudra attendre. Maintenant, sus au bar !

Mes chaussures à talons ornées de plumes m’empêchent de me déplacer rapidement mais je compte bien observer les gens et aller danser éventuellement si on m’invite (ou même si on ne m’invite pas d’ailleurs). Alors que je bois tranquillement je me rend compte que mes cheveux me font une drôle d’impression. J’attrape le bout de ma queue de cheval et me rend compte que mes cheveux sont passés au rouge flamboyant. Une blague d’élève ayant profité de mon caractère distrait. Hum. Tant pis. Au moins si quelqu’un me cherche, il saura où me trouver. Difficile de rater une telle chevelure.

Je le regardais partir. Jamais je n’aurais pensé qu’il eut été à Poufsouffle. Avant qu’il ne s’en aille trop loin, je lui criais, histoire d'appuyer son mensonge:

« On se voit au bal! »

Jesper ne se retourna pas, mais le gars bizarre m’adressa un regard mauvais. Sans m’en préoccuper le moins du monde, je transplanais en direction de ma maison. Là, je retournais à mes préoccupations habituelles, en gardant dans un coin de ma tête le bal de Pâques. Pourquoi n'y ferais-je pas un petit tour, après tout?

°°°

Quelques jours plus tard, j’obtins de Jade un laisser passer pour le bal, histoire que les aurors ou gardiens à l’entrée ne me fassent pas tout un cinéma. J’avais également été informée du thème: à plumes ou à poils… Pas très inspirant. J’avais pensé à prendre un masque à plumes mais c’était pas assez bien. J’avais aussi pensé à me ramener avec de la fourrure, mais j’ai toujours trouvé ça vulgaire et pompeux… Vieux, en fait. Surement parce que ma grand-mère s’habillait toujours comme ça. J’avais également pensé à faire un contre-thème et me ramener avec un serpent, mais finalement je me suis rendue compte que je n’aimais pas tant que ça les serpents. Au final, je n’avais qu’une robe et pas d’idées…
Et c’est alors que je suis passée devant le kiosque de journaux sorciers et que j’ai eu la révélation: Il suffisait d’acheter une robe avec un animal dessus et de le faire s’animer, exactement comme sur les photos du journal. Je partais donc en quête d’une robe moldue avec un animal imprimé dessus. J’en trouvais une le jour j. Elle était bleu marine, bustier, et les contours d’un cheval étaient imprimés sur le devant, d‘un bleu légèrement plus clair. Je jetais un petit sortilège… qui loupa. Enervée, je recommençais maintes fois, mais toujours en vain. Je réussis néanmoins à faire bouger le cheval au bout d’encore plusieurs tentatives. Personne ne se fichait de ma tête. Et surtout pas un cheval imprimé sur une robe moldue.
J’envisageais alors de me préparer. Pour l’occasion, j’avais ressorti les boucles d’oreilles pendantes d’or et de saphir que je tenais de ma mère, et j‘avais évidemment masqué la marque noire sur mon bras gauche. Mes cheveux étaient relevés en un chignon assez négligé, j’avais ajouté une petite pointe de maquillage et le cheval galopait sur ma robe. Simple et efficace. C’est assez satisfaite que j’enfilais mes escarpins, avant d’attraper ma baguette et de transplaner devant les grilles de Poudlard. Je tendis mon « mot » au type qui gardait l’entrée et il me fit passer sans embrouille. Je marchais d’un pas vif vers les lourdes et immenses portes qui marquaient l’entrée du château. Je pouvais déjà entendre un air de musique provenant de la salle et le brouhaha de la populace de Poudlard s’agiter. En fait, je ne savais pas très bien pourquoi j’étais venue. Maintenant que j’y réfléchissais, je n’avais rien à faire là… C’était Jesper Larsen qui m’avait informé du bal. Peut être était-ce la curiosité de voir ce qu’il ferait dans ces conditions festives, peut être aussi la curiosité de lui parler sachant qu‘il était à Poufsouffle… Pourtant cela ne m’importait pas plus que ça. Il devait y avoir surement un peu de nostalgie. Admettant cette dernière hypothèse, je rentrais finalement dans l’enceinte du château. La grande salle avait été décorée de plumes immenses, d’animaux empaillés et d’autres décorations toutes aussi étranges les unes que les autres mais le plus surprenant, c’était les costumes. Jamais je n’aurais pensé qu’ils se déguiseraient à ce point. Je regardais une autruche, quoiqu’un peu déglinguée, passer avec un brin d’étonnement avant de scruter la foule du regard… J’adressais un petit signe à Mia puis je tombai sur… Jordan Teavy. Plumé de noir, dans toute sa splendeur. Un petit sourire flotta sur mes lèvres. La soirée promettait d’être intéressante. Je m’approchais de lui par derrière en suivant son regard. Il était posé sur un couple sur la piste de danse. La fille avait un costume d’espèce d’ange noir très convaincant. Je me tournais vers le buffet… Rien de très inspirant, et pas d’alcool en vue… Je tentais une boisson de couleur rouge… Jus de fraise. Pas mauvais. Puis je reportais mon attention sur Jordan, qui était toujours fixé sur le couple et qui ne m’avait pas remarquée. Ou, peut être, qui prétendait ne pas m’avoir remarquée. Je penchais ma tête vers son épaule, m’approchant tout près de son oreille, et lâchais d’une voix distraite:

« C’est vrai qu’elle est jolie. »

Je regardais la fille aux ailes presque identiques aux siennes alors qu‘il se retournait dans ma direction. Elle dansait avec un élève qui semblait plus jeune qu’elle… Il y en a qui ont vraiment des penchants bizarres... Mais j’étais très mal placée pour penser de telles choses. Je tournais mon regard vers Jordan avec un léger sourire. Sans détacher mes yeux des siens j’avalais une gorgée de jus de fraise avant de lui demander:

« Tu comptais la lui piquer? »

Je reposais un regard d'ensemble sur les gens de Poudlard, détaillant les costumes des uns et des autres.

Je me sentais bien là, sur la piste de danses, nous ne devions pas être plus de dix couples, tous le monde est tellement timide en début de soirée, une fois que quelques Gryffondors (et je dois saluer leur initiatives dans ces moments là, une fois n'est pas coutume) ont glissé quelques gouttes d'alcool fort dans la plupart des saladier de cocktails, l'ambiance prend alors un nouveau tournant et devient très légère...
Bon ne vous émoustillez pas aussi vite, les orgies sont bien rares à Poudlard et elles sont toujours officieuse. Pour ma part, je ne vois pas l'intérêt de boire autant pour s'amuser. Ne créons pas un débat là-dessus, je sais que votre principal argument sera que je suis trop jeune pour comprendre et pourtant c'est le plus souvent entre 14 et 16 ans que l'on ne jure que par l'alcool. Moi, j'avancerai un argument magnifique, grand, invariant : Lila et moi nous amusons bien sans la moindre goutte d'alcool dans le sang (du moins pour ma part).
Lila, voilà son nom, je savais que je le connaissais, d'où je le sors, ne me demandez pas, je suis peut-être legilimance après tout, non ? Yes comme ça inné sans même m'entrainer. Je sais, on a la classe ou on ne l'a pas.

Merci mais ne juge pas trop vite. J’ai aperçu des petites merveilles dans les costumes. Il y a une fille en paon, son costume est magnifique. Sans parler du chapeau de Smith dont je suis terriblement jalouse

Comment ? D'autres costumes plus beau ? Peut-etre celui de mon grand frère favoris et encore ce n'est pas sur... un jour mon frère m'habillera, je l'aurais comme styliste personnel et... oui, non, peut-être pas.

Ton frère…? Méchant pour ton frère? Dis donc cette fille, elle a gobé ta baguette pour que tu l’estimes si peu?

Ah Elvire ? C'est une longue histoire. Lila a l'air particulièrement choqé par ma remarque qui se voulait être de l'humour... enfin pas que. Si je disais à Elvire que mon frère était interessé, elle ne voudrait sans doute plus le lâcher et il n'aurait qu'une solution : lui envoyer un sort en pleine figure, comme ça : BAAAAM. Et pauvre Elvire à ce moment là... et Zekda qui devrait encore subir les remarques de sa meilleure amie. Non, j'évite une catastrophe poudlardienne en m'abstenant de raconter de pareilles choses. L'expliquer serait trop long et pas passionnant. Changeons de sujet.

Longue histoire, pas envie d’en parler, pour faire court, pas de cavalier…

Pour faire court ? Ah ouais mais je veux avoir l'histoire entière moi ! Ma jolie cavalière improvisée n'a fait qu'attiser ma curiosité, c'est malsain de balancer de telle phrase et ensuite de "simplifier" la situation. Je joue mon gros lourd ou je la fais sympa ?

"Hum... ok, comme tu veux... enfin peut importe qui est ce gars ou cette fille, hein, il manque quelque chose. Si tu veux en parler, hésite pas."

Paf, carte du confident sortie et grillée. A vrai dire, je suis honnête en disant ça, j'ai beau ne rien connaitre de la jolie fille en face de moi, je ne serai pas contre l'idée de l'aider. Pas ce sori en tout cas. La musique finit en appothéose et je regardai Lila.

"Tu es sûr de ne pas vouloir m'accorder une nouvelle danse ? Je suis pas si mauvais danseur que ça..."

De toute façon, je ne la laisserai pas seule pour le reste de la soirée, je compte bien revenir lui demander une danse ou lui offrir un verre. Tap tap tap tap, un air de batterie se fait entendre, ça sonne bien, y a rien à dire, la guitare arrive et c'est parti pour un morceau de rock classique. J'implore la jolie Serdaigle qui est devant moi avant de sentir une main se poser sur mon épaule et de me retourner par réflexe.

J'adore ce chateau et dire que j'ai des amis qui n'y reviendraenit pas même pour 10 gallions. Moi il faudrait plutôt qu'on me donne 50 gallions pour éviter une soirée là-bas. Officiellement, ce bal est pour les élèves de Poudlard et les enseignants. Officieusement, tout le monde sait que n'importe quel ancien élève de Poudlard peut s'y pointer en faisant un grand sourire à ses anciens profs adorés. Et le mien est large, comme toujours. Soooo Let's party !
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1 semaine auparvant.

Moi :

Ezra :

Pierce :

Je les ignore

Moi :

Joshua :

Moi :

Joshua :

Moi :

Joshua :

Pierce :

Ezra :

Moi :

Joshua :

Les quatre amis explosent de rire et se concentrent en buvant.

Moi :

Ezra :

Moi :

Joshua :

Ezra :

Moi :

roulement de tambour sur ma cuisse

Josh et Ezra restent perplexes et Pierce se met à rire en hochant la tête

Pierce :

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Back to the future.
Je remet ma cape en place. Mon masque est parfait, mes favoris et mes cheveux le sont aussi. J'ai conscience que seule la moitié des élèves de cette école peut comprendre mon costume mais je me sent bien. J'ai même un sort en tête pour me faire sortir des lames des mains mais c'est plutôt complexe à effectuer et carrément douloureux. Je suis prêt à beaucoup de choses pour coller à mon personnage mais peut-être pas à ça.
Référence à Zorro, je me trimballe tout de même avec une fake épée dans le dos... à moins que ce soit un sabre. Pour coller à Wolverine, ma capilarité au niveau des bras et du torse sera, pendant deux ou trois heures plus importante qu'en temps normal. Le sort que j'ai utilisé n'étant pas des plus précis, je ne sais quand les effets vont s'estomper et j'espère qu'il n'y aura pas d'effet secondaire. Je hoche la tête en sourit à Pierce qui a choisit les plumes comme la plupart des gens d'ailleurs. Tant pis, ce soir, je serai un outcast... peut-être.
Je lâche mes amis [et là, je me permet de coller une parenthèse pour rappeler à tout un chacun que mon nom et Ledder et pas McLedder ni même MacLedder (ce qui serait affreusement écossais)... une fois je suis apparut dans la Gazette sous le nom de McLedder, c'est le début de la fin... bref... ou en étais-je ? (oui je suis célèbre je passe dans le journal, tournoi de quidditch inter-écoles oblige...) breeef] et regarde autour de moi (cool, n'est-ce pas, vous avez du relire le début de la phrase je le sens). Si je suis venu ici, pour être honnête ce n'est pas pour l'alcool qui est censé être absent de cette soirée, ni pour les adolescentes de Poudlard qui commencent à avoir un peu trop d'années d'écart avec moi, ni même pour la nostalgie du château... Je souris en la voyant.

"Mi-ange mi-démon... je suis totalement fan de ton costume... et de tes cheveux, ils avaient l'air de clignoter dans ma direction."

Je la regarde un instant puis soulève mon masque et le colle sur mon front.

"Comment tu vas ? Tu m'accorderas une danse ce soir, j'espère..."

Khloée m'a manqué.

Nombre de messages : 27

Personnage :
Jesper Nielsen
18 ans
Poufsouffle
Pour mieux le connaitre : ici

Spoiler:

"On se voit au bal". Dés que son esprit n'était plus occupé, Jesper repensait à cette phrase lancée par... une inconnue, il fallait être honnête. Qui était-elle ? Une amie ? Il n'avait pas du lui parler pendant plus d'une heure. Une belle mystérieuse ? C'était certain, indéniablement belle, mystérieuse aussi... et pas clean surtout. L'expression que Lara avait prise lorsqu'un adulte qu'elle ne connaissait pas s'était approché d'eux n'avait pas échappé à Jesper.
Tout le but de sa conversation avec Lara était qu'elle était unique, qu'il n'avait presque aucune chance de lui reparler et pourtant, le bal se profilait. Il comptait y aller, seul. Ou avec Bea, qui sait ? Elle ne semblait pas prise et c'était une de ses meilleurs amis depuis deux ans. Lara serait sans doute là, il n'y avait aucune raison qu'elle n'y soit pas, elle lui avait dit qu'elle y serait, implicitement, même s'il s'agissait d'une excuse daubée.
Jesper commença à se laisser pousser une légère barbe. "Une barbe de deux jours" qui met dix jours à pousser pour ressembler à quelque chose.
L'impression que lui avait laissé Lara était mitigée, il savait que quelque chose clochait chez elle. Mais elle était aussi très intéressante et ce livre... il en avait parler, deux mythes de deux cultures différentes se recoupaient sur ce mythe dans la bibliothèque de Copenhague.

Le grand jour approchait à grand pas lorsque Jesper demanda à Bea si elle acceptait de l'accompagner. Elle hocha la tête heureuse, visiblement elle savait qu'il allait l'inviter et en était heureuse même si elle lui dit rapidement "On y va en amis, hein ?". Jesper comprit le message. Il s'habilla pour le soir se prolongeant un peu les cheveux et les mettant en bataille avant d'enfiler une chemise soyeuse, un collier indien avec des plumes que son père lui avait raporter plus de dix ans auparavant et un pantalon en cuir noir. Il passa un bracelet de duvet de flamands roses au poignée de Bea et l'accompagna jusqu'à la grande salle.
Ils étaient un peu en retard. Jesper ne mit pas très longtemps à découvrir Lara... au coté de Jordan Teavy, le tombeur de ses dames. Jesper sourit, il pourrait reparler du livre à la jeune historienne, il en était heureux. Mais il n'était pas temps de s'occuper de ça. Il prit la main de sa cavalière et l'accompagna sur la piste de danse.

Je hochais la tête avec sérieux et conviction, oui vraiment, l’allemand était une langue effrayante pour le novice.
Je lui lançais ensuite un regard légèrement surprit. Que sa cavalière veuille l’accompagner en espérant trouver en lui un mini-moi dénotait d’une personnalité superficielle et stupide. Cette fille est une cruche.
Mais Elijah semblait prendre cela à la rigolade puisqu’il explosa de rire après m’avoir fait cette confidence. Il savait jouer des atouts que lui procure ma notoriété ici. Il ira loin ce petit.

- Si tu étais un mini-moi, chose que je ne suis pas sûr de te souhaiter d’ailleurs, je pense que ta cavalière finira par s’en mordre les doigts.

Pourquoi ? Parce que je n’étais pas vraiment quelqu’un de fidèle, et étrangement cela ne faisait pas partie des défauts que ces demoiselles sont capables de facilement pardonner. Je ne savais pas comment Elijah gèrait ses conquêtes mais j’étais certain que dans pas longtemps, la majorité des gens ici m’auront oublié et il ne pourra jouer uniquement sur sa propre réputation pour assoir son statut social.

Il suivit mon regard pour apercevoir la jeune fille que j’avais remarqué, et j’aurai juré voir une étincelle de défis dans ses yeux lorsqu’il appuya mon choix. Et là il décida de se mutiler tout seul.
D’accord, les blessures ça fait viril, ça fait guerrier, ça plait aux filles, mais en arriver là pour draguer ? Je ne fis pas de remarque mais n’en pensait pas moins. La fougue et la stupidité de la jeunesse …
D’accord niveau stupidité je peux me taire parce que je ne suis pas un exemple d’action réfléchies mais tout de même..

Je regardais mon frangin se diriger d’un pas assuré vers sa proie. Au moins l’approche était originale, j’irais peut-être mettre mon grain de sel dans ce mignon couple que se dirigeait sur la piste de danse. Peut-être. Mais plus tard.
Etant toujours accolé au bar j’en profitais pour scruter les boissons qui s’y trouvaient. J’optais pour une mixture bleu protégée par un sort qui ne s’appliqua pas pour moi et qui s’avéra être un Blue Lagon comme je l’avais espéré.
Unless tu gères.
Je buvais une gorgée en embrassant la salle du regard. Je connaissais quelque personnes de vue mais aucune ne m’était assez proche pour que j’aille lui parler, jusqu'à ce que mon regard ne se pose sur Lara.
Sur le coup de la surprise je recrachais le liquide que j’avais en bouche. Une élève qui venait justement chercher une boisson en subit les frais me traita de porc déguelasse avant de s’éloigner de la vulgaire personne que j’étais ( toujours selon elle ). A vrai dire elle aurait pu m’insulter plus longuement encore que je m’en serais fichu tout autant.
Lara était présente dans cette salle, avec son aura mystérieuse, son regard sadique, son sourire malsain, et sa beauté fracassante.
Elle ne m’avait pas vu et je préférais reporter mon attention sur mon frère même si mes pensées ne le concernait plus du tout.
Lara ici.
Rien que sa présence était étonnante, elle n’était pas femme à adorer danser avec des ados pré pubère sur des musiques des années 80.
Bon d’accord on en était pas encore là, mais l’idée y est.

Je savais très bien que j’en arriverais inévitablement à lui parler, mais comme ça faisait longtemps qu’on s’était pas vu et que parfois ses réactions étaient assez imprévisible je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre.
D’un autre côté j’avais terriblement envie d’aller l’aborder, j’adorais jouer le rôle de séducteur avec elle, parce que j’avais l’impression que quoi que je fasse rien n’était jamais acquis avec elle, à chaque faux pas elle pouvait m’échapper.
J’étais plus jeune, et par cela peut-être je devais mériter chacune de ses faveurs.
Je fixais toujours Elijah en réfléchissant à une manière classe d’aller vers Lara, mais lorsque j’entendis sa voix dans mon dos j’esquissais un sourire.
Si elle m’estimait assez pour venir me parler d’elle-même c’était que j’étais plus qu’un jouet à ses yeux.
Il n’en faut pas beaucoup plus pour ravir mon égo surdimensionné.

- C’est vrai qu’elle est jolie.
- N’est ce pas ?

Si j’arrivais à attiser sa jalousie je crois que je ne me sentirai plus, mais je n’en étais sûrement pas encore là.

- Tu comptais la lui piquer ?

J’affichais un sourire en coin. Je dois avouer que ça m’avait traversé l’esprit, mais plus pour taquiner mon frère que pour la fille elle-même. Finalement je crois que j’aurai des plans plus hauts ce soir.

- J’ai trouvé beaucoup plus intéressant.

Je choisis ce moment là pour la regarder.
Comme d’habitude j’admirais un instant les formes de son visage, avant de plonger dans son regard. Ses yeux n’étaient pas chaleureux mais il y avait quelque chose en eux d’irrésistiblement attirant.
Je reposais mon verre à moitié vide et tendis la main vers elle :

- Tu m’accorde cette danse ?

On était ici aussi pour cela n’est-ce-pas ? Et j’ai toujours adoré danser avec quelqu’un, toute la gestuelle s’accorde alors à ce que l’on veut transmettre et dès qu’il s’agit d’une histoire de gestuelle, moi, j’aime ça.

J'étais contente de trouver Jordan ici. Et je me demandais aussi qu'est ce qu'il fabriquait là. Avait-il rendez-vous avec quelqu'un? Ou plutôt avec quelqu'une? Cela ne m'aurait pas vraiment surprise. Mais pour le moment il était seul, et il aurait été indécent de le laisser seul plus longtemps... Hum. Comme si j'attachais une quelconque importance au politiquement correct.
Je souris intérieurement à sa réponse. Tentative de jalousie? Il m'en fallait plus... Il devait le savoir. Mais avec Teavy on ne sait jamais à quoi s'attendre. C'est un des traits de caractères que je retenais chez lui: on le croit prévisible mais des fois, il agit d'une manière complètement inattendue. Je reportais mon verre à mes lèvres en regardant l'assemblée. Plusieurs filles avaient les yeux rivés sur lui. Comment ne pas agir ainsi quand on a quinze ans et qu'un tel tombeur fait irruption au château? Et sans avoir quinze ans, on pouvait difficilement l'ignorer. Au fond de moi, j'étais persuadée que même les vieillardes se retournaient sur son passage dans la rue. C'est à cette pensée que sa voix me répondit, irrésistible.

« J’ai trouvé beaucoup plus intéressant. »

Ah, vraiment? Je sentais son regard sur moi et je ne pus retenir un petit air amusé. Je tournais finalement les yeux vers lui, arquant un sourcil faussement interrogateur. Dommage pour la fille aux ailes, elle aurait peut être pu avoir une chance de passer dans ses bras, qui sait. Nous nous fixons un instant. Finalement il posa son verre et m'invita à danser. Je l'imitai et posai ma main dans celle qu'il me tendait. Je ne me rappelais pas avoir déjà dansé avec lui... Mais je me doutais bien que l'expérience ne devait pas être désagréable. En fendant la foule j'aperçus sur la piste Jesper. Je regardais le Poufsouffle et sa partenaire un instant puis reposait mon regard sur Jordan qui me guidait sur la piste. Que devais-je faire? Informer Jordan de ma couverture ou ne rien lui dire d’inutile? Je choisis finalement le silence, décrétant que si Jesper venait me parler, Jordan n’aurait pas à ouvrir la bouche et il comprendrait très bien tout seul. D’ailleurs, je doutais que Jesper aille voir Jordan seul pour lui parler de moi.
Je n’avais aucun doute sur le fait que Jordan savait, ou du moins devinait, que je faisais partie des mangemorts, bien que je ne lui ai jamais rien dit à ce sujet. Jade, si elle avait connaissance de notre relation, me blâmerait pour ne pas essayer de l’intégrer à notre groupe… Pourtant j’avais décidé de ne rien faire. Le connaissant, il ne se plierait jamais au fonctionnement des mangemorts. Trop changeant, trop indépendant, trop têtu. Etre Serpentard ne suffit pas pour être mangemort, il faut y adhérer de toute son âme. Les vrais mangemorts se démarquent tellement de la foule en général que je me demandais parfois comment les aurors faisaient pour ne pas nous démasquer. Rien que notre façon de marcher, de respirer et de cligner des yeux était différente. Le salut par la destruction et par l’élimination des erreurs trop longtemps ignorées, voilà ce que tout notre corps et notre manière d’être criaient.
Nous étions arrivés sur la piste. Jordan m’attira vers lui et je plantais mes yeux dans les siens. Les vrais danseurs ne se détachent jamais du regard de leur partenaire, dit-on. Si je me débrouillais plutôt bien en danse, ma curiosité m’empêchait parfois de tenir cette règle et mon regard s’égarait parfois quelques secondes pour observer autour de moi avant de le reporter sur mon partenaire. Ma main, posée sur son épaule, était chatouillée par les plumes de son costume. Je devais admettre que pour le coup, il m’avait battue niveau déguisement. Mais je n’ai, à vrai dire, jamais été très douée pour les déguisements, même à Poudlard, je me débrouillais toujours pour être dans le thème mais jamais je n’y accordais une importance capitale. Le tout était d’être présentable et l’important résidait dans ce qu’il se passait dans la soirée. Le costume ne sert qu’à attirer les regards, et je n’ai jamais eu besoin du regard des autres. D’ailleurs, je savais assez me faire remarquer, de manière plus ou moins discrète, par ceux dont le regard m’importait, ce qui rendait le costume d’autant plus inutile. En silence, je commençais, guidée par Jordan, à suivre le rythme de la musique... Qui s'arrêta magistralement pour repartir dans un petit classique du rock. Yeah! Le rock, je gère!

Comment dire… Ma coiffure ne va pas vraiment avec mon costume ! Vous avez déjà vu un ange avec des cheveux rouge sang vous ? Personnellement quand je m’imagine un ange il est blond vénitien pas coloré comme s’il venait de tomber direct dans un pot de peinture. Le monde est mal fait. Pourquoi est ce que même les gentilles profs ont le droit à des blagues de mauvais goût ? Bref passons. A vrai dire j’avais toujours rêvé de me faire teindre les cheveux. Certes. Mais j’avais 15 ans.

Je regarde ma boisson, qui malgré ses effets secondaires était délicieuse. Après tout je n’ai plus rien à perdre. C’est donc cul sec que j’avale le reste du breuvage. Au moment ou j’avale, je sens mes cheveux se mettre à clignoter encore plus fort. Bon. Je me demande si un élève était capable de faire ça. Je me retourne vers la barmaid qui rit sous cape. Je lui souris.

C’était toi ! Bravo c’est réussi je ressemble à un gyrophare.

Devant la tête ahurie de la barmaid, je m’explique.

Laisse tomber c’est un truc moldu qui clignote en rouge ou en bleu. MAIS NE T’AVISE PAS DE ME BLEUIR LES CHEVEUX !!!!

Je lui souris. Elle sait que je rigole. Bien sûr c’est un bal après tout : le but c’est de faire des choses qui resteront dans els mémoires. Même si les autres personnes présentes à ce bal ne se rappelleront probablement pas de ma couleur de cheveux, moi je m’en rappellerait probablement. Mais après tout, ce n’est que temporaire.
Alors que je prononçais la menace à la Barmaid, j’entend une voix s’élever derrière moi. Une voix bien connue.

Mi ange, mi démon… Je suis totalement fan de ton costume… et de tes cheveux, ils avaient l’air de clignoter dans ma direction

Ok ! J’avoue. J’ai presque honte. Oui je dis bien presque car il faut l’avouer qu’est ce qui est pire que de chanter une vieille chanson française, complètement … déchirée on va dire, avec un total inconnu, dans un bar branché de Londres ? Allez vous pouvez tous le dire. Vous y avez tous pensé un jour ou l’autre ! Eh bien pour l’avoir expérimenté, je peux vous dire que sur le moment c’est génial mais après, il ne faut pas s’étonner si votre crédibilité en prend un coup. Je dois dire que mon taux de crédibilité devant Seb’ doit approcher de moins 50 environ. Entre les souvenirs (flous) de cette fameuse soirée et ma chevelure rouge flamboyant que les élèves commencent à remarquer, je me sens doucement rougir. Allez ! Au diable les apparences ! Ce soir je me lâche (mais pas trop quand même).

Je me retourne tout sourire.

Je commence vraiment à croire que les situations les plus grotesques m’arrivent en ta présence. Coïncidence je ne crois pas.

Je me serais bien jetée à son cou comme une groupie un soir de concert mais j’avoue que ma crédibilité en tant que prof pourrait sérieusement être atteinte (si tant est qu’elle puisse l’être encore plus).

Comment tu vas ? Tu m’accorderas une danse ce soir j’espère …

Je lui fais la bise et en profite pour lui souffler quelque chose à l’oreille.

Je vais bien mais comment dire ? Evitons d’évoquer cette meeeeeerveilleuse soirée. Mes élèves me considèrent déjà comme LA personne à poursuivre en ce moment. Ils cherchent à faire ressortir mon sombre passé.

Je ris avant d’ajouter.

Une seule ! pas plus ? Mr Ledder auriez vous envie de danser avec plusieurs cavalières ? Dis je en approchant une bière irlandaise de Sèb.

Certes je ne sais pas comment je suis rentrée chez moi cette fois là (probablement en rampant qui sait ?) mais n’empêche que je me rappelle les origines de mon interlocuteur. Wanna drink ? :)

Je commence vraiment à croire que les situations les plus grotesques m’arrivent en ta présence. Coïncidence je ne crois pas.

Je hoche la tête. Veut-elle vraiment me faire croire qu'il ne lui arrive des trucs comme ça qu'en ma présence ? Je ne suis certainement pas le déclencheur de tous ses menus problèmes et quand bien même, ce serait un grand honneur d'être l'un des facteurs qui rendent propice ce genre de situation. Après tout, c'est ainsi qu'elle se souviendra des moments passés avec moi. Je suis confiant, je vais marqué son esprit tout comme elle a bien marqué le mien à une certaine soirée karaoké.

Je vais bien mais comment dire ? Evitons d’évoquer cette meeeeeerveilleuse soirée. Mes élèves me considèrent déjà comme LA personne à poursuivre en ce moment. Ils cherchent à faire ressortir mon sombre passé.

Je souris largement.

Ils sont déjà au courant de tout, tu n'as plus rien à craindre, ta réputation n'est plus qu'à confirmer.

Une seule ! pas plus ? Mr Ledder auriez vous envie de danser avec plusieurs cavalières ?

Ce que je viens de raconter n'est pas entèrement faux, certains de mes amis de Poudlard ont entendu, pas de ma bouche mais de celle de mes autres amis présents ce fameux soir au bar-karaoké, parler de l'ambiance de folie qui y régnait de l'état de la plupart des clients du pub. Bref. On ardonne toujours à une prof cool et jeune de se lâcher. On ne lui pardonnerait d'ailleurs pas de rester chaque soir le nez dans ses bouquins sans jamais sortir ni s'amuser. Quelle vie serait-ce ? Une vie bien sombre.
Là ou je mentais par omission, c'était sur le nombre d'élève au courant de l'état de leur aimable -adorable- professeur cette fameuse nuit. En effet, seul un nombre assez limité de chanceux connaissait cette histoire et pas en détails, de plus, ces élèves étaient censés être mes amis et donc ne pas répandre des ragots sur Khloé.
J'avais par contre bien envie de revoir la Khloé de Londres et peut-être que... lorsque les élèves de moins de 15 ans seront couché, la soirée s'improvisera en karaoké... je pense ça... je pense rien... mais j'ai tout de même réfléchis à quelques chansons entrainantes... on sait jamais comme dirait... Rablais ? On sait jamais comme dirait Rablais ! Ca sonne très bien.

Je pris la bière que me tendait Khloé en hochant la tête dans un signe de remerciement respectueux (façon Zorro... pas trop Wolverine, soit mais c'est quand même thématique avec mon costume pas le thème du bal mais... AAAAAAAAH vous m'énervez bref). Khloé connait mes gouts, n'est-elle pas parfaite ? Me servir une bière avec le sourire et en chantant (bientot) !

Pour être tout à fait honnête, j'ai surtout envie de danser avec une seule fille mais si je la monopolise toute la soirée... elle pourrait me trouver un peu - comment dire, lourd ?- oui elle pourrait me trouver lourd et beaucoup d'hommes sauteraient de la tour d'astronomie de ne pas se voir accorder une danse...

Je m'embrouille, il vaudrait peut-être mieux que je me taise. Chut Sébastien, tu t'enfonces...

... Mais pour l'heure, je propose un toast à cette soirée qui -je l'espère- sera aussi mémorable que celles que l'on peut passer à Londres !

CHEAAAAAAAARS et cuuuul sec ou peut-être pas. La soirée ne fait que commencer et cette salle est replie de jeunes ames innocentes et qui n'ont pas le droit de toucher aux boissons alcoolisés. Compatissons et buvons avec modération. Hum.

J'essayais d'éviter le plus possible de me retrouver en face de Cassandra... Maudit soit mon costume. Elle allait forcément me repérer, d'autant plus que pratiquement personne ne dansait encore. Je tentais d'afficher une bonne mine mais le stress de la soeur espionne, plus les ailes qui sont trop lourdes à porter, plus le souvenir de Jeremy qui remonte à la surface devaient m'en empêcher. Pourtant, Elijah ne s'inquièta pas de mon air et continua tout simplement à danser. Je le suivais en me recomposant intérieurement. La conversation avec Cassandra ne serait pas si terrible après tout, et un sortilège d'amnésie saura faire des merveilles. Pour les ailes, la douleur c'est dans la tête, tout allait bien. Et pour Jeremy, qu'il aille au diable, je lui reparlerai un autre jour.

« Hum... ok, comme tu veux... enfin peut importe qui est ce gars ou cette fille, hein, il manque quelque chose. Si tu veux en parler, hésite pas. »

Je souris à mon cavalier. Il est gentil... Mais les compliments tout faits me font horreur. Comment sait-il si Jeremy manque quelque chose? Après tout peut être que s'il avait dansé avec moi je lui aurais écrasé les pieds, peut être que je lui serais tombée dessus carrément, même, ou peut être que je lui aurais balancé mon verre à la figure, aussi... Un voile se posa sur mon regard. J'étais vraiment stupide de m'accrocher comme ça à une vieille image du passé, j'en étais consciente. Mais je ne savais pas comment faire autrement. Je ne pouvais pas faire autrement, en fait. Je souris finalement à Elijah, histoire d'adoucir mes propos qui en eux-mêmes étaient plutôt agressifs:

« C'est bon, toute façon j'aime pas raconter ma vie -et encore moins mes problèmes- aux gens. »

Après quelques pas, la musique sent la fin... Et après une magnifique gradation, elle s'achève sur un "tadaaaaaaaaaaaa" sonore. Je retiens un soupir de soulagement. Cassandra ne m'aura pas vue. Je fais mine de m'éloigner mais Elijah me tient toujours par la main et a son regard planté dans le mien

« Tu es sûre de ne pas vouloir m'accorder une nouvelle danse ? Je suis pas si mauvais danseur que ça... »

Je le regarde avec un petit sourire et m'apprête à lui répondre quand il se retourne... Quelqu'un a posé sa main sur son épaule. Quelqu'un que je ne connais que trop bien. Quelqu'un qui va se prendre deux baffes. Ma très chère soeur que je cherchais à éviter. Elle souffle deux mots à l'oreille d'Elijah, surement du genre "Je te la pique deux secondes après je te la rends surtout bouge pas de là sinon je t'étrangle promis j'en ai pas pour longtemps" et elle m'attire vers elle, me regarde dans les yeux avec un grand sourire

« Jures-tu de tout me raconter? »

« Ya RIEN à raconter, donc je peux te le jurer »

« C'est ça, bref, ma Lilou, cette fois tu fais pas l'idiote et tu fonces... et tu me racontes après... Par contre tu sais qu'il est qu'en 4ème... »

« Cass, tu dis un mot de plus et je te change en poisson muet. »

Elle me connait trop bien pour savoir que je suis capable théoriquement de la changer en carpe mais que, dans la pratique, il est vrai que je n'oserai jamais tenter quelque chose de ce genre. Elle se tait pourtant, me remet une mèche ou deux de cheveux en place, m'adresse un clin d'oeil et s'éclipse. Je retourne vers Elijah, je lâche un soupir, souris et tend la main vers lui.

« Désolée, c'était ma soeur... Bref, maintenant j'ai plus rien à craindre, je lui échapperai pas donc va pour une deuxième danse! »

Je jette un coup d'oeil autour de moi avant de reposer mon attention sur Elijah avant de me rendre compte que j'ai l'impression qu'un poids énorme pèse sur mon dos. Mais ce doit être une illusion.

Sans lâcher les mains de ma cavalière, je jetais un regard par dessus mon épaule et fronçait les sourcils, c'était.... l'autre ! Serpentard, cinquième ou sixième année... Sixième, elle n'est pas de l'année de Rob'. J'ai du lui parler une ou deux fois pendant approximativement dix secondes dans la salles communes. Elle me regarde, me lance un sourire tout sauf naturel et me balance "Salut Eli ! Est-ce que je peux t'emprunter ta cavalière ? Bien sur que je peux, tu restes ici !".
Je fronçai à nouveau les sourcils, ok, mais ben fais donc... son air hystérique ne m'inspire pas confiance tu vas te taire gentiment Elijah et tu vas lâcher la main de Lila. Le soucis, c'est que ma cavalière n'a pas l'air vraiment jouasse à l'idée de parler à... sa soeur. Mais alors vraiment pas contente. Les deux jeunes filles s'éloignent et je me sens un peu seul comme un con au milieu de la piste de danse. Juste un peu.
De l'autre coté de la piste de danse, Elvire me fusille toujours du regard. Vyant que je suis tout seul et qu'on m'a un peu planté ici, un sourire narquois et presque sadique (à moins que mon imagination dérape) se dessine sur son visage. Elle semble heureuse. Tant mieux pour elle, tant qu'elle ne vient pas me faire une crise au milieu de la piste de danse. Je la vois esquisser un mouvement dans ma direction et je regarde tout de suite ailleurs. Lila revient vers moi alors qu'une nouvelle chanson se fait entendre.

- Désolée, c'était ma soeur... Bref, maintenant j'ai plus rien à craindre, je lui échapperai pas donc va pour une deuxième danse!

Je souris. L'apparition de la Serpentard hystérique aura donc été une bonne chose. Une nouvelle danse avec Lila, je suis comblé. Sans attendre j'entraine à nouveau Lila au centre de la piste.
Un instant plus tard, je la vois blanchir.

- Euh... Lila ? Tout va bien.

Visiblement non. Pâle, je l'imagine déjà s'écrouler et anticipe quelque peu en menant notre danse vers le coté de la piste avant de soutenir complètement ma cavalière. Lila est légère, très légère.

- Lila ? Lila ?

Que fait-on dans ses moments là, on baffe sa cavalière ? Je n'ose pas. Mais la porter, ça, je peux le faire. Sans vraiment réfléchir, je passe mon bras gauche derrière ses genoux et la soulève. Je cherche Jordan du regard comme si c'était le seul qui saurait quoi faire dans cette situation, à vrai dire, je pense qu'une fille a déjà du s'évanouir dans ses bras voire plusieurs, qui sait ? Il doit savoir quoi faire. Malheureusement Jordan semble occuper à parler avec... une amie.
Je regarde encore autour de moi, mes yeux tombent sur Elvire qui est mortifiée. S'il y a quelqu'un qui ne peut certainement pas m'aider c'est elle. Bon. Je suis seul. Je regarde Lila à nouveau, son poid, bien que léger se fait un peu ressentir dans mes bras. Il faudrait que je me muscle un peu plus moi, ça ne me ferait pas de mal.
Tic tac tic, tac, que faire ? Elle est ou cette fichue infirmière d'ailleurs ? Bon, reste zen, et si tu trouvais un endroit sympathique pour allonger lila et lui filer de l'eau, ce serait plus intelligent, non ? Genre un lit. Son lit. Trop loin et je ne sais pas rentrer chez les Serdaigle. Mon lit ? Trop loin aussi. Les canapé là-bas feront mieux l'affaire.

-Dégagez, merde !

Sans attendre plus longtemps je me déplaçai jusqu'à la partie plus "lounge" de la grande salle et hurlai à nouveau un "Dégagez" aux élèves qui squattaient le premier canapé. Des Gryffondors visiblement, qui se levèrent rapidement non sans grogner avant.
Je déposai Lila et sortit ma baguette magique de mon costume pour qu'un verre d'eau lévite jusqu'à nous. Maintenant, je me sens assez inutile alors Lila, reprend tes esprit sinon... et bien, je n'ai plus qu'à te balancer le verre d'eau sur le visage.

Vous savez quoi ? Je trouve que les bals se suivent et se ressemblent j'avoue. Ma garde robe commence a en pâtir : plus une seule de mes robes de soirée n'est mettable (je les ais toutes déjà portées et tout le monde sais qu'il ne faut jaaaamais porter la même robe 2 fois --' Règle stupide mais admettons). Voilà la raison de ma joie en ce beau matin : le thème du bal de Pâques. A plumes et à poils. Intéressant comme thème. Une multitude d'opportunités se bousculent dans mon petit cerveau néanmoins toujours accaparé par les cours. Même en période de bal, alors que les élèves sont le moins attentifs, les profs en profitent pour nous enfouir sous une tonne de boulot. J'ai beau être une serdy(py), il y a des fois ou j'ai volontairement envie d'oublier mes devoirs. Bref.

A plumes et à poils. Hum... Je pourrais venir en animagi. C'est sur que personne ne me reconnaîtrait...... DEBILE ! Débile, débile, débile. Comment cette idée a fait pour émerger dans mon esprit. Il faut vraiment que je pense à dormir un de ses jours. Je me met réellement à raconter n'importe quoi ! Entre mes obligations scolaires et le quidditch je n'ai même pas eu le temps de demander à Rich' comment il allait. Je ne sais pas vraiment ce qu'il fait depuis la rentrée dernière. Probablement en train de chercher à expliquer quelque chose. Quel cérébral. Dès fois je me demande ce que je fais à Serdaigle si des gens bien plus intelligents que moi n'y sont pas. Nous sommes à 2 jours du bal. Il faudrait peut être que je le prévienne (non, je ne prévient jamais à la dernière minute, pas le genre de la maison).

Je monte alors à la volerie pour envoyer Baccara chez Rich'. Faisons dans le sobre. Hello mon chou ! RDV après demain. 19h. Dans la grande salle. Thème du Bal : à plumes et à poils. Tu ne seras pas déçu Wink

. Bisous, Han'
Un croc hibou dans le bec, Baccara a daigné se déplacer. Alors que je la regarde voler vers le soleil couchant, je devient nostalgique. Depuis que Rich', Linds et Elisou ne sont plus là, Poudlard est beaucoup moins réjouissant. Même s'ils reviennent souvent, je ne peux plus les voir quand je veux.

Arrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrg !!! Mayday ! Je me suis comme qui dirait assoupie dans la volerie. Enfait à vrai dire, j'ai passé la nuit à la volerie. Il fait presque jour, j'ai des plumes plein les cheveux et la mine de Voldy dans ses mauvais jours. J'attrape ma plume et cours jusqu’à notre tour. Oui il faut vraiment que je dorme. Si j'arrive même à m'endormir à la volerie c'est qu'il y a un soucis.

Après 2 jours (interminables) de cours, nous voilà le soir du bal. Je n'ai pas de robe. Pas de chaussures. Je ressemble à un mort vivant. Je me boucle les cheveux.Me maquille. J'attrape une combinaison noire. Je prend mes talons les plus hauts. Un Masque en forme de chat. Des gants avec des ongles incrustés de diamant (fabrication artisanale). Des petites oreilles de chats à attacher dans mes cheveux. Bon ok. Mon costume est pourri. Mais au pire, je peux toujours changer plus tard si l'envie me prend. Bref. Je descend dans la salle de bal pile à l'heure. Connaissant Rich' je me doute qu'il ne sera peut être pas là tout de suite.

Je me dirige vers le bar. Tout le monde est déguisé. Y'a même une fille qui a une robe paon. Wow. Je me rend au bar et commande un cocktail. Alors que je commence à le boire, je remarque qu'il est sans alcool. C'était sans compter sur ma petite fiole secrète cachée avec ma baguette, dans ma combinaison. Je m'assieds fasse à la foule. Ma dernière année. Probablement un de mes derniers bals. Ah ! Souvenirs quand vous nous tenez !

(Médiocre ! Excusez moi mais j'ai pas le temps de faire mieux haha )

La main d'Elijah dans la mienne, je tente d'ignorer mon malaise. Ca va passer… Mais oui ça va passer. Et pourtant…
Je suis lourde, lourde lourde... Je sens que mes yeux se ferment, c'est comme si je n'avais plus assez de force, plus assez d'énergie pour continuer, alors que je devrais en être capable. Je réfléchis un quart de seconde. J'ai du dépasser les limites. L'idée des ailes était stupide, audacieuse et prétentieuse par-dessus le marché. Je suis une idiote, j'aurais dû y penser plus tôt, j'aurais dû écouter ma Raison. Je l'entends presque me crier un "je t'avais prévenue !"… Au moins maintenant je sais ce que métamorphomage implique : les transformations trop extravagantes dérèglent le corps et son système… Même si je m'en doutais j'en ai la confirmation. Au moins, cette soirée aura été instructive. Il faut que je rétablisse l'ordre, maintenant. Mais je ne peux pas: trop de monde. Il faut que je sorte, tout de suite. J'essaie de faire un geste pour me dégager, en vain. Je suis vide, c'est comme si tous mes muscles étaient devenus de la compote. Je suis une compote ambulante, donc. Génial. Regardant Elijah sans le voir je redoutais ce qui allait se passer. J'allais tomber et mes ailes allaient redevenir ce qu'elles avaient été... C'est à dire du sang ou des organes bizarres... Et tout le monde saurait. Je me maudissais intérieurement. Mes paupières, trop lourdes, tombent d'un coup.

Lila ? Lila ?

J'aurais voulu ouvrir la bouche avec un sourire et lui dire que tout allait bien... Aucun son ne se fait entendre. Mes oreilles grésillent. Je dois faire quelque chose. Je me sens d'un coup quitter le sol et mes yeux malgré mes appels refusent de s'ouvrir. Je veux crier à Elijah de me laisser seule, seule dans un endroit loin de la foule, loin du monde entier. Jamais je n'aurais dû venir. Je sens d'un coup un contact, on me pose sur le sol… Je sens dans mon dos que des choses se trafiquent, j'ai l'impression que mes ailes commencent à redevenir la matière qu'elles étaient.
Je priais pour que personne ne me regarde et puis... Plus rien. Le vide.
Je reprends peu à peu connaissance je sens que je suis toujours au même endroit et mes ailes... Ne sont plus là. Wahou. Péniblement j'ouvre les yeux, me redresse et... Un verre d'eau m'atterrit en pleine figure. Je cligne des yeux, passe une main sur mon visage... Buuuh. Je rouvre les yeux et regarde autour de moi... Il y a Elijah, quelques élèves qui ne me prêtent aucune attention et d'autres qui me regardent en riant... Ils feraient une autre tête s'ils avaient fait attention à mes ailes. Je soupire de soulagement et retombe sur le canapé avant de me re-redresser aussitôt. Je fixe Elijah dans les yeux. Il a l'air désolé, inquiet et troublé. Et moi je dois avoir l'air d'une idiote avec de l'eau partout mais pour l'heure, je n'ai rien à faire de ce à quoi je ressemble, je suis plutôt préoccupée par ce qui va se dérouler dans quelques secondes. Je ne sais pas quoi dire. C'est la première personne à qui je vais devoir dévoiler mon secret et je n'en ai aucune envie. Je m'assieds normalement et jette un coup d'oeil sur mes bras. Eux aussi ont perdu leurs plumes, sauf une légère bande au poignet. Je me dis alors que mon maquillage ne doit pas être vraiment parti, c'est une bonne chose. Je passe une main sur mon front et ne dis rien. Je préfère attendre qu'il me demande des explications, tant que je ne peux rien dire, je ne dirai rien. Après tout, peut-être qu'il n'a pas remarqué, qu'il a cru à un enchantement... Je retiens une grimace quand je relève les yeux vers lui. Je n'aime pas mentir, et encore moins prendre les gens pour des imbéciles. Mais de toute façon, je ne sais pas mentir, même si je le voulais, je ne pourrais pas. Alors j'attends, dans le silence, sans fuir le regard d'Elijah. Je n'ai pas honte, après tout c'est ce que je suis. Et même si l'idée de devoir lui confier quelque chose que j'aurais bien gardé pour moi me laisse assez réticente, je suis quand même chanceuse : ça aurait pu être un prof, ou pire, ma sœur. Là, j'ai encore un espoir que personne ne sache. Même si je ne connais pas vraiment Elijah et que je ne lui fais pas confiance (je ne fais de toute façon confiance à personne), il n'a pas l'air d'être assez stupide pour s'écrier "Waaaah regardez tout le monde, elle est méta !"… Enfin, j'espère.

- Dis moi, profiter de ma compagnie fût elle ta seule motivation a te rendre à cette petite soirée ?