Highway to Hell ! - Sand's funeral - [ Libre ]

_______________________________« Farewell brother... »_______

- Monsieur ! Je … votre … vous … Venez !

- Comment tu t’appelles ?

- Silice Young.

***

Mes pensées ne sont qu’un imbroglio d’images, de sentiments, de sons, de ressentits, de parfums, de choses inexplicables et inexpliquées. Toujours revenant vers le triste, le glauque, le macabre, le mauvais. J’ai l’impression d’être avec un détraqueur vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Je ne cherche pas à faire fuir ce que cette allégorie représente, pas envie d’oublier, de redevenir heureux, pas maintenant, de toute manière j’en serai bien incapable, c’est de l’ordre de ce que je ne peux contrôler, de ce qui fait partie intégrante de mon être, depuis ma naissance et à tout jamais.

- Nathanaël, on va devoir y aller.

Un dernier regard au miroir me renvoi le reflet d’un homme qui vient de mourir, je dois avoir la même tête sans étincelle de vie qu’il a en ce moment, aucune lueur n’éclaire mon regard.
J’ai l’air d’un mafieux… Chemise blanche, costard noir de même que la cravate. Enfin vu ma tête, j’ai plutôt l’air d’un croque mort.

Je sors à la suite de ma grand-mère qui a un visage complètement neutre, mais dont je connais la souffrance intérieur. Elle a perdu un mari, un fils, une belle fille, et voila qu’elle perd un petit-fils. Je suis la dernière famille proche qui lui reste. Elle ne connait aucune des ex-femmes de Sand, aucun de ses enfants, et moi-même n’en ai pas – officiellement.

On descend les marches de notre appartement, direction notre garage où il n’y a jamais eu aucune voiture. D’un mouvement commun on transplane tous les deux devant le portail de mon école, grand ouvert.
Nous nous engageons sur le chemin menant à la dernière place qui accueillera la dépouille de mon frère. Ma grand-mère qui avait gardé le silence jusque là le brise.

- Tu sais, avant votre naissance à Sand et toi, vos parents sont allés voir un sorcier très connu, possédant le troisième œil.

Je fronce les sourcils, pourquoi me raconte elle ça ?
Ca sent les révélations pas forcément bonnes à entendre et je n’aime pas trop ça. Je n’ai jamais connu mes parents, j’ai arrêté de les juger, j’ai tiré un trais sur ma rancune et je ne préfère pas y revenir.
Pourtant je suis incapable de l’arrêté dans son récit. Ce n’est pas une question de curiosité, ni même de respect envers sa personne, simplement je me terre dans le silence aussi longtemps que c’est possible. Dire quelque chose nécessiterait d’arranger mes pensées pour qu’elles deviennent cohérente, et c’est un effort que je ne suis pas désireux de relever.

- Ta mère était folle, mais peut-être y avait il quelques illuminations au détour de deux pensées brumeuses… Dès qu’elle a su qu’elle aurait des jumeaux elle à commencé à délirer plus encore, mais à finit par convaincre ton père d’aller voir ledit « devin ».

Cette histoire de ‘devins’ ne m’inspire pas confiance, les prophéties et tout ce qui s’en rattache ça n’a jamais été ma tasse de thé.
Nous marchons toujours, lentement, j’ai même l’impression qu’elle a ralentit pour nous donner plus de temps.
Gwladys est la mère de mon père, qui loin d’être fou, était tombé amoureux de ma mère au grand damn’ de ma grand-mère d’ailleurs. Mais étrangement, pour une fois j’ai l’impression qu’elle ne va pas critiquer ouvertement sa belle-fille qu’elle n’appréciait pas.

- Je ne pourrais pas dire, au final, si ce fut une bonne idée ou non. Je n’y étais pas mais Dean m’a raconté.

Dean Unless. Mon père.

- Je ne me souviens plus de la formulation exact mais en gros, ce que mon fils avait comprit à l’époque c’était que l’un de ses deux fils allait devenir un monstre

Je ne suis pas un monstre, c’est certain, pas au sens ou ma grand-mère l’entend du moins, et si Sand à tué pas mal de personnes, il a aussi des bons côtés, et des gens ont apprit à le connaître, à l’aimer, il n’est pas entièrement mauvais.

- Évidement, ton père a réagit en conséquence, les gens possédant réellement le troisième œil ne sont pas des charlatans et celui-ci était assez réputé. Malheureusement Dean, sous le choc de la révélation, avait oublié de lui demandé comment reconnaître lequel de ses enfants était concernés.

Je regarde droit devant moi sans savoir quoi penser. La plus grande énigme de ma vie va trouver une réponse, et je ne suis pas sûr d’avoir voulu la connaître.

- Je ne sais pas comment ils ont fait leur choix, je ne l’ai jamais su, mais ils ont dû choisir, sans aucune certitude de la finalité de leur acte. Cela n’a fait qu’aggraver les troubles mentaux de Madison et ton père a presque perdu goût à la vie. Ils ont élevé ton frère du mieux qu’ils ont pu, ne sachant que faire devant ses pulsions meurtrières. Ils l’ont sincèrement aimé jusqu’à leur mort, sans que ni toi, ni lui ne manifestiez de démence particulière.

Elle s’arrête là.
Je me tourne vers elle alors qu’elle fixe l’horizon. Je n’ajoute rien, elle ne reprend pas son histoire. Elle n’est sûrement pas non plus au courant de tout. Quoi qu’elle me dise cela ne me rendra pas mon frère, quoi qu’elle pense, savoir que c’est un être malfaisant n’atténuera pas ma douleur. Il y a tant de choses que j’ignore de lui. Si Evans est là je lui demanderais la biographie de mon jumeau, il sait aussi pour cette histoire de devin à coucher dehors ?

Nous arrivons aux abords du lac.
Malgré mon état actuel, j’ai puisé le nécessaire dans la rage de ma douleur pour combattre et permettre à mon frère d’obtenir une dernière demeure digne de lui. Au ministère il ne voulait pas : trop grand honneur, à Askaban non plus : ennemie public, Saint Mangouste pareil, tout le monde magique était contre moi, mais j’ai réussis à imposer mon désir sans comprendre comment, encore maintenant.
Je me suis occupé de l’administratif, Lizzie ne voulant s’en charger c’était à moi que revenait ce droit.

Les nuages dégagent le soleil un instant. Paradoxalement c’est une belle journée, il fait froid, mais lumineux.
Je regarde autour de moi, en reconnaissant certains, sans connaître les autres. Certains parlent Russe, d’autres des langues aux couleurs inconnus de mes oreilles. Tous les gens qui ont marqué sa vie devraient être ici.

Arrivé en face de la tombe de marbre noir, Gwladys me lâche le bras pour rejoindre d’autres personnes me laissant seul devant la dernière trace que mon frère portera au monde.
Je serre les dents, en sachant que, dans notre culture occidentale, ce n’est pas ici l’endroit pour laisser éclater sa peine.

Au final je ne sais même plus si je dois faire un discours ou pas.
Une jeune fille de Serpentard que je ne connais pas plus que ça est assise à côté d’une platine de vinyle. Elle tire de sa pochette l’un des disques pour le mettre, ça donne un côté vintage.
Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais, mais sûrement pas aux première notes de Highway to hell.
Tout le monde regarde la jeune fille aux cheveux noire qui ne prend même pas la peine de relever les yeux.
Le son qui s’échappe est tellement en décalage avec l’ambiance générale que ça me fait sourire. Mais au fond je me doute que si Sand était là, il serait le premier à nous dire d’arrêter de faire ces tronches, surtout pour le tueur notoire qu’il était.
Dire que je n’ai jamais eu de vraie conversation avec lui. Les seules fois où on s’est vu, il me traitait de tous les noms, et pourtant inexplicablement je me sentais si proche de lui.
Je libère la place devant la tombe, sachant qu’il était bien inutile de dire quoi que ce soit. Il ne peut plus m’entendre, il ne peut plus rien. Qu’il soit en enfer ou au paradis il doit bien plus s’éclater que sur cette fichue planète.

Je vais m’assoir sur un rocher plus loin. Le dos tourné aux autres gens, face au lac.
J’ai eu un frère.

Je pose un béret noir sur ma tête.
L'heure est au noir en effet. Je devrais sans doute mettre des lunettes de soleil pour cacher mes cernes. Lorsque l'on a des insomnies, on est jamais vraiment réveillé et jamais vraiment endormi. Ce qui m'arrange au plus au point. Lorsque je ferme les yeux, je revoit son visage, son visage pâle et sans vie autant que lui vivant. Lorsque je réfléchit, je m'écroule sous les remords. Je suis certaine que j'aurais pu empêcher tout ça à Londres.
Le mieux, pour moi, est donc d'être dans cette état semi-humain où l'on ne dort pas et l'on ne réfléchit pas.

J'enfile ma cape et descend en silence, fusillant le moindre élève tentant de me parler ou de chuchoter sur mon passage. Je ne sais même pas comment ils ont pu apprendre que c'était moi qui a découvert le corps, j'imagine mal Nathan le dire et je n'en ai pas soufflé mot. Ça doit se voir sur mon visage.
Sand a tout été pour moi.
Un inconnu. Un ennemi. Une connaissance. Un partenaire de l'ordre. Un ami. Un associé en affaire.
Je revoit son visage vert et désemparé à Londres.
J'aurais du lui faire comprendre. J'aurais du me dresser contre lui alors qu'il en était encore temps. Lui faire comprendre sans forcément le blesser. Juste lui faire comprendre qui il a été.
Je jette un coup d'oeil à la grande salle. Non, je n'ai pas faim.
Une larme coule à nouveau sur ma joue, je la chasse avec un temps de retard. Lorsque l'on ne dort pas les reflex ne sont plus les mêmes.
Je sors et regarde au loin.
Les festivités ont commencé. Tous le monde s'est fringué en noir pour l'occas', il paraît que c'est ce qui se fait. C'est l'avantage d'être sorcier, on aime une jupe, on veut la mettre, on la teint en noir.
Mon ventre se déchire. Je ne sais pas vraiment ce que c'est. La faim, la peine. Surement le deux.
Lorsqu'il est mort, se souvenait-il de nous tous ? De nous qui allons pleurer sur sa tombe à présent.
Sand était un meurtrier, il n'avait plus aucune pitié. Mais il a un jour été autre chose. Un jour il a agit par lui-même.

Jade sera-t-elle là ? Tout est de sa faute. Je n'aurais surement pas même la force de lui lancé une pique ou un sortilège et je m'abstiendrais donc. Je m'abstiendrais surement pour aujourd'hui.
Tout est de sa faute.
Sand n'aurait jamais été Loki si elle n'avait pas été là. Sand n'aurait pas tué sans réfléchir sans elle.
Je m'arrête de marcher bien avant d'arriver vers la dernière demeure de Sand Unless.
Je regarde la scène avec les yeux d'une étrangère.
Le meurtrier se trouve surement parmis l'assistance. C'est peut-être lui avoir rendu service de lui avoir ôter la vie. Je n'en suis pas certaine mais cette idée m'avait balayer l'esprit au pub où j'avais amener Sand. Je ne l'aurais jamais fait.
Je me dirige vers le lac avant d'aller vers la dépouille de Sand. Un corps n'est rien. C'est juste un morceau de viande sans plus aucune âmes ni la moindre vie. C'est triste à dire mais c'est ça. Je n'ai pas vraiment envie de me recueillir devant un morceau de viande.
J'arrive devant le lac et sort un baguette. Ce n'est pas ma baguette. C'est la baguette que Sand m'a donné, il y a deux semaines, à Londres. M'ordonnant de le tuer sur place si je l'osais. Il me donnait surement sa confiance. Je regarde cette baguette, ne sachant même pas pourquoi je l'ai amené. Ce n'était pas SA baguette. Mais c'est comme un symbole.

Je sursaute. Quelqu'un vient de mettre de la musique. C'est sans problème que je reconnaît AC/DC. Je souris légèrement. Highway to Hell. Il aurait surement aimer, ça lui convient bien. Même si ça ne convient pas à un enterrement. Je hausse les épaules, Sand ne voulait pas toujours rentrer dans le moule, rien qu'avec cette chanson, je suis certaine que ça restera unique.
Je ne me retourne pas vers les autres. Je reste tourner vers le lac. Je brise la baguette et la lance dans l'eau. Le propriétaire de cette baguette, est sans doute mort. Peut-être était-il innocent. Nous ne saurons jamais. Les bouts de bois, ça flotte. J'avais oublier ça. D'un coup de baguette je les fait s'enfoncer dans les eaux ténébreuse du lac avant de me retourner et me diriger vers les chaises noirs.

Je ne reste focaliser que sur la musique. La voix de Malcolm, la guitare d'Angus. Malcolm et Angus Young. A croire que c'est des cousins à moi.
Ne plus penser à son visage, ne plus penser à sa voix, à ses mimiques, à ses gouts. A son corps mort. A notre dernière conversation.
Je choisis de regarder dans le vide, en priant pour que personne ne vienne me déranger dans mes remords et écouter la musique qui s'arrêtera bientôt. AC/DC ne fait pas d'aussi longue chanson que Led Zeppelin.

« PATTERSON ! JE TE TUERAIS DE MES PROPRES MAINS ! »

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… the city breakin and everybody shakin, and were stayin alive, stayin alive... »

« … Jade ? T'as encore bu, putain ! Il est 11 heures ! T'es si heureuse que ça ? Moi, ça m'a quand même un peu bouleversé... Mais bon, si tu fais la fête, t'aurais du m'appeler ! Je me joins à toi ! »

« J'ai pas bu, naméoh... Et de quoi tu parles ? »

« T'es vraiment au courant de rien alors … En même temps, il est encore tôt. Ça a fait le tour en un rien de temps... Tu reçois pas le journal ou quoi ? Tiens … Je l'ai amené … »

« Sand Unless : la fin d'une histoire. »

« Mais si je te laisses, tu vas boire, j'en suis sûre ! Et je vais te retrouver morte demain matin. Je reste ! »

« Lara … Casse-toi. Casse-toi ! »

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I'm on the highway to hell.

« Crois-le ou non, mais tu vas me manquer, Unless. »

Please don't go crazy, if I tell you the truth
No you don't know what happened
And you never will if
You don't listen to me while I talk to the wall
This blanket is freezing, it's been out in the hall
Where you've had me for hours
Till I'm sure what I want
But darling I want the same thing that I wanted before
So sweetheart tell me what's up I won't stop no way

On dit souvent que les meilleurs partent trop tôt ... Mais là je ne sais vraiment pas si cette expression correspond. Faisait-il vraiment partie des meilleurs ? Etait-il une de ces personnes qui nous avait tant aidés, sans laquelle on n'était plus rien ? Oui et non ...
J'avoue que je l'ai aimé, et que je suis dévastée par sa mort. Mais ... C'était un monstre. Je ne l'ai vu que quelques fois en allant chez Jade ces derniers temps, et il était ... Changé. Il n'était plus comme avant, il était .. Hors de lui. Et Jade, ma propre soeur, n'arrangeait pas les choses. Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça, c'est bien pour ce qu'elle a fait que j'ai arrêté de lui rendre visite, ou il fallait que Sand, ou plutôt Loki, ne soit pas là. Loki était un monstre, Sand était déjà mort depuis longtemps ... C'était ma soeur qui l'avait tué.
Savait-il ce qu'il fesait ? Aurait-il fait ces choses là si Jade ne lui avait pas modifié son identité? C'est une femme cruelle. Si elle l'avait fait à quelqu'un d'autre je ne lui en aurait certainement pas voulu autant, mais elle l'a fait, à Sand.
Les moments que j'ai passés avec Sand étaient .. Magnifiques. Notre rencontre au bar .. Je parle d'une rencontre parce qu'auparavant lui et moi on n'avait jamais réellement parlé. Sauf quand c'était mon prof bien sûr, et encore ce n'était que pour donner des instructions. J'ai appris à le connaître différemment dans ce bar .. Et dans la salle V.I.P. aussi ... Je n'ai pas regretté mes actes, mais je crois que lui si.
Je me rappelle ensuite de notre conversation chez moi, dans mon manoir. Je me rappelle comment il s'est énervé quand il a appris que ... Que mes jours étaient comptés, qu'il y avait une malédiction qui posait sur moi, et cette malédiction c'était la prophétie. Jédusor voulait ma mort. Je me souviens comment il s'est énervé, puis comment il m'a fait souffrir en me faisant croire au mariage. Un homme cruel ... Un homme vil. Il n'était pas réellement homme ... Par moments c'était vraiment un monstre. Il faisait souffrir tout le monde. Et il aimait ça. Même ceux qu'il aimait le plus. Je n'ai jamais réellement compris le pourquoi du comment de ses actes ... Mias je n'ai pas essayé assez.
J'ai le sentiment que personne ne le connaissait vraiment, pas même sa femme Lizzie Unless. Elle a disparu d'ailleurs, avec leur fils. Sera-t-elle à l'enterrement ? Sait-elle que son mari est mort..? Aucune idée. Elle le sait sûrement, elle a du l'apprendre là où il est. Toutes ces femmes que Sand a eu dans sa vie... Il a eu tellement d'enfants ça et là. Il était comme ça, c'était un player, le playboy du monde sorcier. Il n'y a pas beaucoup d'hommes comme lui. Il aimait tellement ça, se procurer une femme, la faire l'aimer au plus haut point puis la lâcher comme une merde. C'était ça ce qu'il faisait. Mais à chaque fois ça marchait. Et je sais de quoi je parle ... Comment ai-je fait pour l'aimer ? Je savais comment il était, j'en avait été témoin. Et pourtant ...
Après ce qui s'est passé entre nous, on ne s'est plus parlés, plus du tout. Je me souviens l'avoir ignoré et évité le plus possible. Jusqu'à ce qu'il est revenu en disant vouloir me parler. Je ne l'ai pas écouté. Je lui ai sorti les pires excuses. Je lui ai dit que son t-shirt m'empêchait de me concentrer sur ce qu'il disait. Il l'a enlevé. Je lui ai dit que ses chaussures me déplaisaient, il les a tirées aussi. Je n'avais pas d'excuse. Je suis sûr qu'il aurait été capable de se mettre en sous-vêtements, mais je n'ai pas essayé, j'ai fini par le laisser me parler. On a parlé de tout et de rien, il a dit qu'il regrettait de m'avoir fait du mal et qu'il voulait qu'on reste amis. Enfin, c'est ce dont je me souviens réellement.
Il avait toujours un oeil sur moi dans la grande salle, et sur Jédusor. Il savait que Jédusor voulait ma mort, qu'il tenterait de se débarrasser de moi par tous les moyens imaginables. Il pouvait être un bon ami, bien que je ne comprenais jamais ses actes. Mais est-ce que quelqu'un les comprenait ? Est-ce que lui même savait ce qu'il faisait ? Il était insondable, personne ne pourrait jamais le comprendre. C'était un mystère. L'être en lui même était mystérieux. Qui était Sand Unless ? Une personne capable d'aimer mais incapable de garder ceux qu'il aimait ? Voulait-il tous nous protéger en nous forçant un jour de le quitter? Ou était-ce un criminel, un monstre assoiffé de sang qui avait besoin de tuer, tuer encore et encore, tuer pour vivre? Qui le saura ?
Il y a eu cette période pendant laquelle il était enfermé à Azkaban. Là, il était si différent ... En même temps, avec tous ces détraqueurs autour de lui, il ne pouvait qu'être comme il était. Personne n'aimait ce qu'il était devenu. Personne ne voulait le voir comme ça. Et puis.. Il était condamné au baiser du détraqueur et personne ne lui souhaitait ça. On a alors décidé de l'enlever d'Azkaban, de l'aider à s'échapper. Ce qui a fonctionné. On a réussi à le tirer d'affaire, mais je ne sais pas s'il nous en a été vraiment reconnaissant. Il s'est passé quelque chose après, je ne sais pas trop quoi mais il a changé, il est devenu .. Monstrueux. Il a perdu la mémoire et Jade l'a transformé à ce moment là. C'était horrible à voir... Je l'ai vu deux ou trois fois, et ça faisait mal au coeur ... Après tout c'était quand même mon ami...

Please keep your hands down
And stop raising your voice
It's hardly what I'd be doing if you gave me a choice
It's a simple suggestion can you give me sometime
So just say yes or no
Why can't you shoulder the blame
Coz both my shoulders are heavy
From the weight of us both
You're a big boy now so let's not talk about growth
You've not heard a single word I have said...
Oh, my God

J'ai appris il y a deux ou trois jours que Sand est mort, je n'ai pas compté le temps qui s'est écoulé depuis ce moment là. Je l'ai appris par les journaux ... Le grand Sand Unless, l'échappé d'Azkaban était mort. Il avait évité le châtiment qui lui était destiné. Mais il était mort quelque temps après. Tué... C'était à la une de tous les journaux. Sand mort, il ne restait plus qu'un frère Unless. Et je me suis mise à pleurer.
Le journal en main, j'ai pleuré. J'avais perdu un ami... Si on pouvait parler d'un véritable ami. Ce n'était pas vraiment comme si on ... Comme si on parlait souvent, comme si on allait boire des verres, comme si on passait du temps ensemble. On a couché ensemble et après c'était un peu .. Froid entre nous. Enfin, pas vraiment froid mais bon.
Après qu'il se soit échappé d'Azkaban, on n'a pas vraiment eu l'occasion de se reparler. Et en tant que Loki, je l'ai évité, je ne voulais pas voir ce qu'il était devenu. Je ne voulais pas voir ce que ma soeur avait fait. Je ne voulais pas souffrir. C'était horrible, je ne voulais pas voir ça, je ne voulais pas que ça arrive.
Elle l'a transformé, ce n'était plus Sand, il ne restait plus rien de cet homme que j'avais jadis aimé, plus rien du tout ... Cet homme était ... Mort. Mort comme l'était l'être en entier à présent. J'ai pleuré en regardant le journal. J'étais seule dans le manoir Andrews, assise dans le salon, là où il s'était assis un jour.
J'étais seule le journal en main et les larmes aux joues. Je murmurais un mot constamment. Ce mot est sorti une vingtaine de fois de ma bouche .. Pourquoi ? Pourquoi était-il mort ? Pourquoi lui ? Pourquoi était-il devenu comme ça ? Pourquoi n'avait-il pas réalisé plus tôt que ce qu'il faisait ce n'était pas bien ? Pourquoi ? Pourquoi ...
On ne saura jamais ce qui a traversé sa tête. Il a été retrouvé à Poudlard, dans la forêt interdite il me semble. Mais que diable foutait-il là-bas ? Il n’était pas sensé se trouver là, mais il y était quand même. Cette école ne lui appartenait plus, et l’accès lui était défendu. Qu’avait-il à faire là ?
Je me demande s’il avait encore réfléchi à un plan diabolique. Je suis sûre que c’est ça. Mais qui l’a tué ? Qui a osé lui ôter sa vie ?! Il était père ! Bordel. Bon d’accord ce n’était pas le meilleur des pères mais il avait essayé ! Je l’ai aimé ! Il y avait tellement de personnes qui l’aimaient malgré tout. Malgré tout ce qu’il a fait, toute la souffrance qu’il nous a fait endurer, on l’aimait quand même. Et c’est pour ça que je pleure. Je l’aimais tant ...
J’en veux à son assassin. Je vais essayer de trouver la personne qui l’a fait. D’un côté pour savoir ses intentions, d’un autre pour lui couper la gorge en mains propres. Cette personne n’avait pas le droit ! Elle n’avait pas le droit de le tuer ! Mon ami ! Notre ami ... Silice doit être dévastée, je ne l’ai pas revue depuis, Elynn aussi ...
Tout Poudlard va être en deuil. Ou pas ... Il n’y avait pas tant que ça d’élèves qui l’appréciaient. Mais l’essentiel était qu’il avait quelques amis dans le monde. Notre prof de vol, Johnny, était son meilleur ami à ce qu’il parait. Il doit être dévasté ...
L’enterrement à lieu dans deux trois jours .. Et moi je suis retournée à Poudlard. J’étais partie juste pour le weekend, en douce .. Je voulais un peu de calme pour le weekend, et en rentrant, je suis allée voir Elisabeth, j’avais de nouveau mon chapeau noir et mes lunettes de soleil. Je suis partie au dortoir, et c’est là que je l’ai trouvée. Je lui ai demandé si elle avait lu le journal .. Et apparemment non.
Elle n’avait pas vu le gros titre, l’article qui faisait la une de tous les journaux .. Je lui l’ai alors annoncé. J’étais encore en larmes et je l’ai prise dans mes bras. Elle m’a serré contre elle et m’a dit que .. Je ne sais plus ce qu’elle m’a dit, je ne m’en rappelle pas.
Le reste de la journée, je l’ai passé à pleurer, allongée sur mon lit dans le dortoir, j’avais jeté un assurdiato ... Sur moi-même pour que je puisse hurler sans être entendue. Les rideaux étaient tirés.
J’ai passé une journée entière sans manger, sans boire, sans dormir. J’étais un zombie le deuxième jour ... Alors j’ai dormi. J’ai dormi toute la journée et quand je me suis réveillée, c’était le jour de l’enterrement qui se déroulerait à Poudlard, ici-même... Au lac.

Please take it easy it can't all be my fault
I haven't made half the mistakes
That you've listed so far
Oh baby let me explain something
It's all down to drugs
At least I remember taking the and not a lot else
It seems I've stepped over lines
You've drawn again and again
But if the ecstacy's in the wit is definitely out
Dr. Jekyll is wrestling Hyde for my pride

Je me prépare à sortir. J’ai le temps ... Je prends une douche vite fait pour me rafraichir et enfile une robe noire. Une jolie robe, un peu courte mais jolie quand même. Je mets mon chapeau sur la tête et enfile mes talons.
J’y vais seule, jusqu’au lac. Je suis décidée à y aller seule. Je ne veux pas être accompagnée. Pas même pour qu’on me soutienne. Je n’ai besoin de personne.
Je ne veux pas y aller, et à partir de maintenant, chaque fois que je verrais Nathan, je penserais à mon ami parti.. Il n’avait que trente ans .. Que trente !
Pourquoi est-il mort ? Pourquoi l’a-t-on tué ? J’aimerais tellement le savoir, je n’aime pas rester dans l’ignorance ... Je n’aime vraiment pas ça.
Je marche dans les cachots, ma baguette dans la main, le regard vide. Je marche sans vraiment réfléchir à quoi que ce soit. Mes muscles m’obéissent à peine. C’est comme s’ils allaient me lâcher, à un moment ou un autre. Je n’aime pas ça.
Je monte les marches menant au hall, un gryffondor passe devant moi, j’ai tellement envie de lui jeter un sort, histoire de me défouler, mais je n’y parviens pas. Je m’arrête en plein milieu du couloir et inspire. C’est là que quelqu’un met sa main sur mon épaule. Je me retourne brusquement et tombe nez à nez avec Johnny Walker, mon prof de vol et le meilleur ami de Sand. Du moins .. Il l’était. Il a l’air dévasté, je ne le considère plus comme un prof, pas maintenant. Ses yeux son rouges, il a du laisser couler une larme, pour son meilleur ami ... Je passe mes bras autour de lui et le serre contre moi.
Pourquoi est-ce que je le serre contre moi ? Parce qu’il en a besoin, ça se voit. Et il ressent la même chose que moi, la même chose que tout le monde. Je dois avouer que moi aussi j’en avais besoin. Mais... Mais rien du tout. Il m’a serrée contre lui aussi, ça me fait autant de bien qu’à lui, j’en suis sûre. Est-ce qu’il a quelqu’un dans ce château ? Un ami ? Je crois qu’il s’entend assez bien avec le directeur mais après ce n’est qu’une hypothèse, après tout c’était le frère jumeau de son meilleur ami. Ils devaient se connaître. -Ou pas-
Johnny et moi, on se sépare -physiquement- et on marche ensemble, il y a un mètre entre nous, mais on marche ensemble, synchroniquement. Il avance son pied droit en même temps que le mien. On va tous les deux là-bas, là où repose le corps de Sand Unless, le corps de notre ami, un ami disparu ...
On y va ensemble, sans vraiment y aller ensemble. Une fois qu’on voit le lac, j’aperçois qu’il y a déjà pas mal de monde. Nathan est là. J’ai presque envie d’aller le serrer dans mes bras, mais je me contente de lui serrer la main en lui adressant un regard plein de compassion, j’ai les larmes aux yeux. Johnny le serre dans ses bras par contre, je m’écarte et pars m’asseoir .
Pour le reste, je n’ai fait attention à rien, je ne sais pas qui est à côté de moi, mais il me semble que c’est Elynn qui allume la musique, je n’en suis pas sure. Je reconnais dès les premières notes .. AC/DC .. Highway to hell.
Comme si Sand Unless irait au paradis ... C’est peu commun pour un enterrement mais quand même, c’est unique, tout comme l’était Sand. Je l’imagine au dessus de nous à nous engueuler parce qu’on a une gueule ... D’enterrement. Il n’aimait pas ça, je le sais. Il ne voudrait pas qu’on soit comme ça alors que c’est lui qui est mort ..
Je suis silencieuse, une larme coule le long de ma joue, une seule ... Je pense à Sand, je revois son visage devant moi ...
Je lève les yeux au ciel et murmure une phrase imperceptible pour les autres. Une seule phrase, d’adieu...

* Je t’aime Sand... Sois heureux, où que tu sois. C’est tout ce que je te souhaites. *

Tell me that you'll open your eyes

Get up, get out, get away from these liars
'Cause they don't get your soul or your fire
Take my hand, knot your fingers through mine
And we'll walk from this dark room for the last time

Sand Unless, I could beg you to open your eyes and to get up. But you never will. You're eyes are now closed forever and you'll lay down forever ..

« Bye bye blackbird. »

Je marche dans le parc de Poudlard. Ca fait longtemps que je ne suis pas venu ici. Très longtemps, ça ne me manquait pas réellement mais j'aurais préféré y revenir en de meilleures circonstances. Si je suis là aujourd'hui, c'est pour rendre hommage à l'homme derrière Sand Unless, mais aussi pour tout les mecs qui sont mort à cause de lui, des collègues qui aurait tout donné pour être à ses funérailles. J'aurais tout donner pour être à ses funérailles il y a seulement un mois.
A présent, je sais qu'il y a un tueur de serial killer. Quelqu'un de bien util mais qui n'est tout de même pas dans l'illégalité. Même si c'est dur à concevoir lorsque l'on se rend compte de tous les meurtres commis par Sand Unless. Il méritait un nouveau procès. Il le méritait autant que n'importe qui.
Je marche une boule au ventre, comme si c'était la fin d'une ère. Une sorte d'Aire de terreur mais ce n'est pas tellement ça, il y avait autant si ce n'est plus de mort que sous le règne de Voldemort et pourtant la population était paisible, comme si tout le monde était en sécurité.
Je reste en retrait, regarde toutes ses ombres, se serrer mutuellement dans les bras, rester à l'écart, pleurer, parler doucement.
Tous ses gens regrettent Sand Unless, ancien directeur. Le Sand Unless qui j'ai osé balancé en prison pour tous les meurtres qu'il avait commis, plus de 200. Non, je ne suis pas un monstre. N'importe lequel des hommes et femmes présents ici aurait pu être balancer à Azkaban pour 200 fois moins que ce qu'il a fait fait.
Mais j'ai tout de même l'impression d'avoir créé un monstre.
Sand m'avait prévenu. Il m'avait dit qu'en l'enfermant et en le laissant être libérer, je déchainerai un monstre. Il avait raison.
Merde, il avait souvent raison.
Je baisse la tête. Aujourd'hui, j'adopte profil bas. Je suis assez haïs ainsi.
Je me passe la main dans les cheveux, comme si un vide s'était formé depuis que j'ai été au courant de la mort de Sand. J'ai le tableau de l'un des directeurs de Poudlard dans mon bureau.
J'ai été au courant d'une panique, puis quelques heures après, de la mort de Sand.
Je suis resté sans bouger un moment. J'ai du blêmir, ressembler à un statut ou à un mec qui s'ennuie.
Lorsque l'on passe plusieurs années de sa vie, plus d'une décennie, à travailler sur le profil d'un mec. Savoir qu'il est mort, ça provoque un vide.
Un gros vide.
Je souffle.
Je reconnais beaucoup de personne. A priori, toutes les personnes présentes sont recensés dans mes foutus fichiers. Ouais, presque toutes. Je regarde autour de moi avec l'impression de les connaître puis mon regard se pose sur la tombe de Sand.
Il va vraiment falloir que je trouve celui qui a fait ça. Surement que suite au procès, il y aura légitime défense ou un truc du genre. Ça se trouve le meurtrier sera décoré, ce serait le comble. Y a peu de chance qu'il croupisse à Azkaban plus d'une semaine ou d'un mois en tout cas. Ouais, ce serait bien étonnant.
Non, Sand n'aurait pas du mourir. Pas sans jugement.
Personne n'a le droit de tuer, même le pire des salopard comme ça, de sang froid, sans jugement, sans avocat.
Je baisse à nouveau la tête et le secoue légèrement. Devant la mort, Sand aura été un citoyen comme un autre, il n'aurait pas du mourir ainsi c'est certains. C'est injuste. Même lui méritait mieux, surtout lui.
J'avance jusque la tombe de Sand.

Tu méritait mieux que ça. Navré de ne pas avoir pu t'aider. Tu étais un visionnaire, tu avais raison sur toute la ligne à Azkaban. Désolé.

Inutile de dire ça à voix haute.
Certains penseraient que je mens devant la tombe de Sand. Je me fiche un peu de ce qu'il pense, mais il n'entendra pas mieux que je le hurle, que je le murmure ou que je le pense.

Repose en paix.
Non, c'est stupide, Sand ne peut se reposer. Il s'en va avec Highway to Hell. Qu'il aille en enfer ou ailleurs, j'y crois pas vraiment de toute façon, ce qui est certain, c'est qu'il est parti et que cette musique lui correspond au plus au point.

Living easy, living free
Season ticket on a one-way ride
Asking nothing, leave me be
Taking everything in my stride
Don't need reason, don't need rhyme
Ain't nothing I would rather do
Going down, party time

Les premières notes de Highway to hell résonnent à mes oreilles. Je n'ai jamais vraiment écouté cette chanson, même si je l'ai souvent entendu. Je n'avais jamais fait de lien entre cette chanson et ma vie, mais maintenant, cette chanson serait dédiée à Sand Unless quand je l'entendrai. Je n'ai jamais parlé avec Sand Unless, mais je l'ai déjà croisé, mais rendu à l'époque où il était chez Jade, lorsqu'il se faisait appeler Loki. Semble-t-il, se n'était plus le même Unless. Peut-être, je n'en sais rien, je ne connaissais pas le ''vrai'' Sand Unless. Mais peut importe, car aujourd'hui, j'étais à ses funérailles. Pourquoi, je n'en savais strictement rien, j'avais senti le besoin de venir, point final. N'avez-vous jamais retentit une attirance vers quelque chose qui ne vous étais pas destiné, mais que vous avez touché. Bien sur que oui. C'était pareil pour moi. Ça fait peut-être nécrophile, mais bon, c'est comme ça. Mais peut-être ressentais-je le désir de venir pour une autre raison?? Je ne savais pas. J'étais impuissante aujourd'hui, c'était pas possible. Pourquoi Mia Livingston était-elle aussi impuissante?? Elle aurait tellement pu faire un tel grabuge. Mais j'avais des amis dans cette foules, ou se qu'on relativement appeler des amis, des gens qui comptaient plus ou moins pour moi, mais qui était là pour quelqu'un d'autre, quelqu'un de mort. Sand Unless.

J'avais appris la nouvelle quelques jours plus tôt. Le journal, ça me servait qu'à ça: les meurtres dont je n'étais pas coupable. Il y en avait seulement quelques uns, habituellement. Mais bon. Par la suite, j'étais passé chez Jade pour voir si elle tenait le coup sans son cher Loki. J'y avais découvert une véritable épave ambulante. Mais que lui prenait-il?? C'était seulement son serviteur, non de la Magie Noire! Mais je sentais qu'il y avait quelque chose en dessous de tout ça. Et j'étais repartie songeuse, sans qu'elle m'est vu, car elle n'aurait jamais, au grand jamais que je l'ai vu comme ça. Jade était quelqu'un de rancunier, qui voulait que se soit elle en haut de la chaîne, même si je savais que Leonard ne la laisserait plus faire bientôt. Mais bref, j'étais repartie, sans un mot, même si j'avais d'autres choses à régler avec elle. Quoi?! Je sais savoir quand c'est pas le moment de demander son reste, moi.

My friends are gonna be there too
I'm on the highway to hell
No stop signs, speed limit
Nobody's gonna slow me down
Like a wheel, gonna spin it
Nobody's gonna mess me round
Hey Satan, payed my dues

Revenons-en aux funérailles. Je m'étais habillée en noir, tout ce qu'il y a de très normal. J'aurais aussi pu m'habiller en rouge, comme à l'enterrement de ma ''mère'', mais je crois que je me serais trop fait remarquée et reniée. Et puis, j'avais croisé Liam Evans un peu plus tôt. Alors ça n'aurait pas vraiment été bon pour moi de me faire remarquer par lui... Déjà que je ne suis pas sûre s'il sait réellement, on s'entend, qui je suis. Je marche toujours, et j'aperçois Jade, assise toute seule, là-bas. Je ne crois pas qu'elle m'en voudrait énormément de venir la réconforter dans un moment pareil. Je m'approche d'elle, lentement, sans faire de bruit, mais en en faisant juste assez pour qu'elle m'entende et ne fasse pas une crise cardiaque en me découvrant là. J'arrête un mètre derrière elle, et murmure, le vent dans le dos:

-Tu sais très bien qu'il sera mieux là-bas qu'ici-bas.

C'est la stricte vérité. Vrai de vrai. Il était quand même traité comme un animal ici. Par celle que j'étais en train de consoler, mais bon... Je regarde le lac, grand et éternel, essayant de deviner si Jade va me faire foutre le camp ou rester là. J'en sais strictement rien, son caractère change tout le temps, ses derniers temps.

Playing in a rocking band
Hey Momma, look at me
I'm on my way to the promised land
I'm on the highway to hell
(Don't stop me)
And I'm going down, all the way down
I'm on the highway to hell

Alors on va passer à l'actualité rapidement, niveau météo, il pleut toujours par chez vous mais ça va s'éclaicir. Et on vient de m'apprendre que l'on a retrouver... Sand Unless, ancien directeur de Poudlard et recherché pour des centaines de crimes, mort dans la forêt interdite dans l'enceinte du château de Poudlard. Les funérailles se passeront dans trois jours. Il est bel et bien cliniquement mort et ce n'est pas le ministère qui en ai la cause. On repasse actualité musique et... On... va déjà lancer un peu de musique

Je lance une musique n'importe laquelle. Je déteste lorsque l'on ne me donne pas les informations avant que je prenne l'antenne.
Je déglutis. Quelqu'un me parle, je n'écoute pas.
Je suis en Afrique du Sud et Sand Unless est mort il y a quelques heures.
Je regarde l'un de mes collègue et lui demande de me remplacer, c'est une urgence. La direction gueulera peut-être. Il faut que j'aille vomir.
Je me jette en dehors de la tente où des centaines de drogués m'entourent.
On est en janvier et je suis littéralement en train de suffoquer sous la chaleur mais pas que ça.
Sand Unless est une entité, quelque chose qui même si elle n'existait plus réellement dans mon cœur ou dans mon esprit, ne pouvait pas mourir.
Au loin j'aperçois une forêt, je me cache m'y projette. Disparaît. Réapparait dans la forêt sous forme de coyote.
Courir.
J'irais aux funérailles, il n'y aucun doute à avoir.
Courir. Slalomer. Toujours courir.

Lorsque je réapparait, il fait nuit depuis plusieurs heures. Je demande un téléphone et j'appelle Eleanor, elle a toujours été attaché à être au top même en milieu moldue, elle a donc le dernier téléphone de chez apple.

- Il va falloir que j'aille aux funérailles de Sand Unless. Prenez Boris pour me remplacer, il en sera heureux. Je prendrais sa rubrique de 6 à 9 heures s'il le faut.

- Je vous offre des vacances à durée indéterminée.

Je suis peut-être en train de perdre ma place, mais j'avais beaucoup d'auditeur, Radio Rock peut se passer de moi mais ils seront surement contents lorsque je reviendrais. Surement.

- Je prend, merci.

Je raccroche rapidement au nez de cette vieille mégère. Écoutez sa voix me donne des frissons. Je n'ai même pas la force de dire au revoir à toute l'équipe du festival. Je m'éclipse dans les bois, loin des drogués et alcooliques que l'on peut aussi appeler festivaliers, puis transplane.

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Je marche dans le parc de Poudlard. J'ai mis une légère jupe bleue marine. Un manteau noir et une écharpe du même bleue que ma jupe. Un collant opaque. Des chaussures à talons. Jamais je ne me suis habillée aussi classe pour Sand Unless. Je suis anormalement bronzé pour une anglaise en Janvier. Trois mois en été, ça vous change une femme.
Le choc accompagné des larmes et des vomissements est passé.
Je suis troublé par la mort de Sand Unless. Comme les moldus auraient pu l'être pour le 9/11. C'est une chose qui me paraît impossible. Et lorsque dans mes cauchemars, je voyais Sand mourir, Sand devenait Nathan et tout prena it une ampleur d'autant plus grande.
Il y a du monde sans avoir foule. Des élèves, quelques. Je reconnais Jade. Mon ancienne meilleure amie. Elle a des relations qui ne m'inspirent pas confiance. J'imagine que j'irais tout de même lui dire « hey » plus tard. Elle m'a manqué pendant un moment.
Il y a la tombe de Sand ou plutôt son cercueil.
Je serre un peu la rose blanche quand ma paume puis marche lentement en direction du corps.
Un jour, il m'avait offert des roses blanches. Je les avais trouvé magnifiques. Peut-être était-ce pour nos un moi de vie commune. Je ne me souviens plus réellement. C'était l'une des plus belle choses qu'il ai pu m'offrir.
Je pose délicatement la rose sur la bois.

- Désolée de t'avoir fait souffrir.

Je regarde le cercueil une dernière fois, une larme coule sur ma joue. Je ne prend pas la peine de la chasser.
Je regarde autour de moi, à la recherche de Nathan. Va-t-il m'en vouloir pour mon absence ? Je pense que ce n'est pas sa principale préoccupation aujourd'hui. A-t-il écouté la radio et compris que je n'étais plus à Londres ?
Je hausse les épaules, ça ne change rien, il faut que je lui présente mes condoléances.
Je l'aperçois, de dos. Il regarde l'étendue immobile qu'est le lac. Si il y a quelque chose à quoi Sand ne ressemble pas, c'est bien à un lac immobile, du moins, du souvenir que j'ai de Sand.
Une nouvelle larme se met à couler le long de mon visage alors que je marche vers Nathan.
Je me pose à coté de lui, ne voulant surtout pas lui cacher le lac.

- Je suis vraiment... désolée pour ton frère.

Oui, il a surement du entendre ça un millions de fois. Je pose ma main bronzée sur celle de Nathan. Regrettant de ne pas l'avoir revu dans de meilleurs circonstances.

La porte de notre dortoir c’était ouverte. J’étais assis sur mon lit, je lisais un livre. J’avais relevé la tête, et je l’avais vue : Elynn. Elle se tenait dans l’encadrement de la porte, ses yeux posés sur moi. Elle n’avait pas dit un mot, rien. J’avais croisé son regard et j’avais sut. Elle ne pleurait pas, mais tout son être transpirait la douleur. Je m’étais levé, j’avais marché jusqu’à elle. Je n’aimais pas la sentir triste, malheureuse. Je n’aimais pas l’idée qu’une personne ait put lui voler son sourire. J’avais posé ma main sous son menton pour relever sa tête, ses lèvres tremblaient. Je l’avais attiré à moi, serré contre moi. Son corps c’était laissé aller contre le mien, et c’est dans un souffle qu’elle m’avait dit

-Unless…Sand Unless est mort.

Mort…Je l’avais serré un peu plus fort. Je la connaissais, je savais combien Unless avait compté dans sa vie. Bien plus qu’un directeur il avait été un peu comme un ami pour elle. J’avais posé une main dans ses cheveux, l’autre lui caressant le dos. Nous étions restés immobile longtemps, serré l’un contre l’autre. Puis, je l’avais entrainé jusqu'à mon lit ou nous nous étions installés, sa tête au creux de mon épaule. Mon bras reposait sur ses épaules. Elle était malheureuse, je le sentais. Du bout de mes doigts, je recueillis une larme qui coulait sur sa joue. En cet instant, je lui donnais le droit d’exprimer sa douleur.

Sand Unless était mort…je ne savais encore comment. Je connu l’histoire lors de l’arrivé du journal. Elynn somnolait contre moi, repus de chagrin. En première page de la gazette, on pouvait tout savoir sur la disparition d’une légende humaine. Il avait été tué ici même, à Poudlard. Je ne pus m’empêcher de me demander comment Unless et son assassin avait put pénétrer les murs de ce château dit « impénétrable ». Contre moi, Elynn remua. Elle ouvrit les yeux. Je déposai un baiser sur son front. Son, regard se posa sur le journal. A son allure, je devinai qu’elle, elle connaissait déjà tout ces détails.

Je ne connaissais pas bien, Sand Unless. Je lui devais mon acceptation à Poudlard, il avait été le seul à défendre mes droits à une éducation normal. En dehors de ça, je ne l’avais jamais fréquenté. Pour moi, cet homme était un mystère. Je savais qu’il avait jadis suivie les doctrines de mon père avant de prendre son indépendance. Pour certaine Mangemort, il était un traitre mais pour moi, il était tout autre chose. J’avais suivie de loin son parcours. Les morts qu’il avait laissés derrière lui témoignaient de la grandeur de l’Homme. Sand Unless, directeur le jour, meurtrier la nuit. Le ministère avait dut livrer une véritable chasse à l’homme pour réussir à le mettre hors d’Etat de nuire. Et encore…il n’était pas resté longtemps en prison.

Ma main caressait le bras d’Elynn. Qui pouvait avoir tué Unless ? Ce n’était pas l’œuvre des Mangemorts, j’en étais convaincu. Alors qui ? A mes cotés, Elynn se posait les mêmes questions. En l’entendant, je fus certain qu’elle chercherait le coupable jusqu’au bout…Elle en avait la détermination.

Je restai avec elle pendant les 3 jours qui précédaient l’enterrement. Je refusais de la laissé seule. Nous partageâmes mon dortoir. Durant ces 3 jours, nous ne sortîmes que très peu. Le château entier était sous le choc. Elynn ne voulait partager son chagrin qu’avec moi.

Aujourd’hui….Aujourd’hui c’est le dernier adieu. J’avais laissé Elynn se préparer, passant moi-même une tenue adéquate. Je n’avais jamais assisté à un enterrement…Du moins, pas à un vrai. J’avais mis en terre mon père…mais peut on voir ça comme un enterrement ? C’est avec un costume noir que j’attendis Elynn en bas des escaliers. Je savais que pour elle, le pire était à venir. Je la serrai contre moi.

Dans le parc, il y avait déjà quelques personnes. Je serrai une nouvelle fois Elynn contre moi, lui murmurant que tout irait bien. Je la laissai s’éloigner, aller se recueillir sur la tombe d’Unless. Bientôt, une musique retentit dans le parc. Je ne connaissais pas les groupes moldus mais cette musique là, pour moi, c’était tout à fait Sand Unless.

Etais-je triste ? Probablement un peu. Je ne savais ce que je pourrais dire sur la tombe d’Unless. J’aperçu Nathan Unless…c’était si étrange…tellement étrange de le regarder et de se dire que maintenant, il n’y aurait plus que lui pour porter ce visage. Le parc commençait à se remplir. Chacun allait se recueillir sur la tombe d’Unless. Je m’avançai à mon tour. Mon regard se posa sur le cercueil.

Sand Unless, était là. Cet homme plein de mystère. Un homme de caractère qui avait toujours tenu son école avec une main de fer. Un homme de force qui avait toujours sut faire la part des choses. Un homme qui avait du sang sur les mains mais qui pour moi, méritait bien une partie de mon admiration. S’il n’avait pas été aussi indépendant, Unless aurait put être un mentor de choix. Je ne savais que lui dire. Je ne croyais pas en une vie après la mort. Parler à une boite me semblait totalement inutile. Je jugeais son meurtre comme une véritable injustice. Dans le journal, il avait été dit que pour le moment aucune information n’avait été communiquée sur les circonstances…mais que la première constatation révélait une absence de défense. Unless avait donc été tué sans avoir put, ou voulut, se défendre…Quoi qu’il en soit, son meurtrier avait donc fait preuve de lâcheté…

-Vous auriez mérité une mort au moins à la hauteur de l’homme que vous étiez…

Je secouai la tête, laissant la place au suivant. Dans la foule, je distinguai Jade et Mia. J’avais eut vent des prouesses de Jade sur Unless. Elle était parvenue à faire ressortir chez lui tout ce qu’il essayait de retenir. Après son évasion, elle avait eut la bonté d’âme de le recueillir. Sans elle, Unless n’aurait probablement pas survécu aussi longtemps…Possible aussi que, maintenant, Jade à l’image d’Elynn parte a la recherche du meurtrier. Les Mangemorts n’aiment guère qu’on leur prenne leur jouet…J’aperçu aussi Liam Evans, Auror réputé pour avoir traqué Unless durant des années. Je le connaissais pour l’avoir déjà vue après la mort de mon père. De plus en plus d’élèves arrivaient dans le parc. La plupart pleurait, d’autre encore retenait leur larme, se repliant dans leur douleur.

Je rejoignis Elynn. Je passai un bras autours de ses épaules tandis que la musique continuait de retentir…Sand Unless n’était plus…Mon regard se posa sur chacun des visages présents et je me demandai…L’assassin était il parmi eux ?

Il est beau ce lac.
Je crois que je préfère celui à proximité de Durmstrang, probablement parce qu’il me rappellera plus de souvenirs heureux dorénavant.

J’aperçois une jeune fille blonde se diriger vers moi, un coup d’œil m’apprend que c’est Lindsay Andrews. Je ne la connais pas beaucoup mais je l’apprécie, et qu’elle vienne me témoigner ses condoléances pour mon frère a sa façon me touche.
J’ai entendu dire qu’elle avait eu des rapports étranges avec lui, mais aujourd’hui je ne suis là pour juger personne, le seul être que je serai en mesure de haïr c’est celui qui l’a fait tellement souffrir avant sa mort qu’il l’a obligé a abaisser ses défenses.
Car oui, la douleur n’empêche pour toujours une certaine lucidité. Le temps que j’assimile vraiment ce qui venait de se passer j’ai eu le temps d’observer avec attention le cadavre de mon frère jumeau, je n’y ai vu aucun signe d’une quelque défense, aucune crispations, il savait ce qui allait lui arriver et semblait l’attendre avec un certain calme apparent.
Et je vois très mal Sand sous l’emprise d’un impero.

Je serre les dents, le souvenir de ce corps sans vie gisant au sol me fait toujours le même effet. J’essaye de sourire sans résultat à Lindsay qui vient de me serrer la main. Johnny se trouve à côté d’elle. Sans lui je n’aurai même pas trouvé la force de quitter les lieux du crime.
Il me serre dans ses bras alors que je ne dis toujours rien, incapable d’aligner des mots ayant un minimum de signification, et si c’est pour parler pour ne rien dire autant se taire.

Johnny finit par s’écarter et m’adresse ce genre de regard qui se passe de parole avant de me laisser seul à nouveau.
Je sais que je vais en voir des gens aujourd’hui qui vont venir me témoigner leur affection, et leur soutient pour cette épreuve. Je ne les repousserais pas, non pas que j’ai besoin de cette hypocrisie majoritaire pour tenir mais plutôt parce que ce n’est pas dans mon caractère.

Si je me tourne légèrement, je vois les gens passer sur le chemin non loin de là où je suis assis, des visages connus pour certains. Liam. Quand je trouverai la motivation j’irai lui parler, j’ignore si une conversation avec lui peut réellement m’apporter quelque chose mais j’ai envie de l’avoir.
Ma secrétaire, toujours aussi inutile, qui semble étrangement pâle. Connaissait elle mon frère plus que je ne le pensais ? Y a-t-il quelque chose entre eux ? Poser des questions le dessus ne mène plus a rien. Sand est mort. Mort. A quoi bon savoir ce qu’il a fait de sa vie ? Je n’ai pas été là pour apprendre à le connaître quand j’en avais l’occasion ce n’est pas maintenant que je vais commencer.
Imbécile.
Il était tout ce qui comptait réellement de ma famille et je n’ai jamais cherché à me rapprocher de lui. J’ignorais la part qu’il y avait de lui en moi, comme il devait probablement ignorer celle qu’il y avait de moi en lui, mais chez les sorciers, les jumeaux sont bien plus proches que chez les moldu.
Je sais bien que cette sensation de manque ne disparaîtra jamais réellement, mais je vais devoir apprendre à vivre avec, pour le moment c’est encore à vif et vraiment douloureux. Psychologiquement parlant, mais aussi physiquement d’une certaine manière.

- Je suis vraiment … désolée pour ton frère.

Je reconnais cette voix.
Sans lever les yeux je sais qu’Helen se tient à côté de moi. La dernière fois elle est partie à l’anglaise… après avoir été satisfaite… enfin j’espère.
Quoi qu’il en soit sur le coup, apprendre, par la radio en plus qu’elle partait en Afrique pour un temps bien trop long à mes yeux, ça m’avait franchement dégouté. J’avais décidé d’arrêté de lui courir après, et je ne pouvais pas abandonner Poudlard.

Elle pose sa main sur la mienne, alors je décide de glisser mes doigts dans les siens.
J’ai toujours dans un coin de ma tête les révélations qu’elle m’a fait il y a trois mois, dans ces circonstances elles m’énervent plus encore mais je décide de les reléguer au deuxième plan
Déjà que je suis rongé par le remords, je vais pas commencer à l’être par une jalousie inutile, sinon je peux aller me suicider dans la minute.

Je lève les yeux vers la jeune femme, surprit par son bronzage. En voila une qui a pas dû profiter des neiges hivernales.
Je n’essaye plus de sourire, t’façon je n’y arrive pas, mais voir plein de mouvement me fait un peu penser à autre chose, s’il y a de la place pour autre chose que du n’importe quoi dans ma tête, mais ça c’est une autre histoire.

- Oui... merci.

Hum… je dois être hippopotomonstrosesquippedaliophobe … Vous savez, la peur des longs mots ‘__’.
Je tire légèrment sur son bras pour lui faire comprendre que je veux qu’elle s’assoit à côté de moi.
Je me fiche qu’elle soit partie il y a trois mois, je me fiche qu’elle soit sortie avec mon frère, qu’elle ne m’aime peut-être pas pour ce que je suis réellement, qu’elle soit venue pour rendre hommage à un homme qui a marqué sa vie et non pour moi. Je me fiche de toutes ces hypothèses parce qu’elle est venue me parler d’elle-même, et si ce n’était pas simple acquit de conscience elle qu’elle n’est pas capable de me supporter maintenant tant pis pour elle, elle n’avait qu’a assumer et ne pas venir du tout.

A peine ai-je pensé tout cela que mon esprit efface les idées négatives.
Je vais croire à ce qu’elle m’a affirmé la dernière fois qu’on s’est vu.
Elle est assise a côté de moi, les doigts de sa main droite entre les miens. Je pose ma tête sur son épaule, j’ai besoin du réconfort d’une présence humaine. De sa présence.
Mes cheveux que je n’ai pas vraiment prit le temps de coiffer sont retombés sur mes yeux, de toute manière je n’ai pas besoin de voir quoi que ce soit.
Je sens son cou à quelques centimètres de l’arrête de mon nez, content qu’elle ne m’ai pas repoussé. Le contraire aurait certes été sans cœur mais bon…

J’esquisse un sourire que je sais qu’elle ne peut voir. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je la vois je suis dans le creux de la vague dans l’océan de mes sentiments.
La première fois je venais de rentrer d’Angleterre où j’avais passé de bonne vacances et j’avais le blues qui va avec, rien de méchant. La deuxième fois je venais de passer le cap de la trentaine, ce qui me concernant est déprimant. Et aujourd’hui, la troisième, je viens probablement de perdre une de personnes les plus importantes à mes yeux.

- Je suis un homme faible hein ?

A chaque fois qu’elle se présente à moi, je suis dans une période de manque affectif, elle va finir par croire que je suis un gros chiens qui vit que pour être câliné u_u.
Bah qu’importe.
Je respire profondément.
Changeons de sujet, sinon elle va repartir :

- C’était bien … le sud ?

J’sais pas où elle est partie, j’m’en souviens plus, mais ça devait être au sud, vu la couleur de sa peau…

Nathan glisse ses doigts entre les miens. J'ai l'impression de le redécouvrir alors qu'il a le visage baigné par la peine. D'un geste, il m'invite à m'asseoir à coté de lui. Je ne rechigne pas devant l'invitation et me pose sur le rocher à ses coté. Le lac est magnifique.
Je le fixe sans rien y comprend alors que Nathan se cale contre moi.
La situation m'échappe totalement. Sand est la première grosse perte que j'ai pu avoir, bientôt il y aura mon père vu son état cadavérique mais j'entends par là, que le deuil n'a jamais fait parti de ma vie et j'en suis plus qu'heureuse.
Je ne sais pas comment me comporter avec Nathan alors que je contemple silencieusement l'étendue d'eau immobile.
Derrière nous, ça s'agite, il y a du monde, mine de rien pour rendre hommage à Sand. C'est compréhensible, car, personne ne peut oublier qu'avant d'être un serial killer. Sand Unless fut un Robin des Bois sauvant l'Angleterre des « méchants » et qu'encore avant ça, il était un directeur, respecté si ce n'est de tous, de beaucoup de personne.
Je sers la main de Nathan ne sachant que faire.
Une nouvelle larme coule sur ma joue lorsque je repense au gisant derrière nous.

- Je suis un homme faible hein ?

QUOI ?
Je ne tourne pas la tête vers Nathan, je sais que je ne verrais pas son visage.
Je pose ma joue contre le haut de son crane.

- Bien sur que non.

Je pense vraiment ce que je dis mais je trouve inutile de le préciser. Subir une pareille perte doit être horrible. Mais encore une fois, je ne connais pas ça et j'en ai la chance alors le « Je sais ce que tu ressens » serait déplacer. Surtout que Nathan et Sand n'étaient pas amis ou frangins ou cousins mais jumeaux. J'ai entendu parler d'un lien énigmatique entre deux jumeaux surtout chez les sorciers. Je ne m'étais jamais intéressée à ces cas, trouvant stupide de me documenter sur des choses qui ne m'aiderait pas dans la vie et qui sont plus rédigé, dans la presse écrite, comme un article sur des bêtes de foires.
Je sers un peu plus la main de Nathan. Je déteste me sentir aussi inutile. Une impression. Impression horrible de savoir que l'on ne peut absolument rien faire pour aider ou pour effacer la douleur.
Dans ses moments là, on se dit que le genre humains est une espèces étranges. On peut aggravé la douleur de quelqu'un mais jamais on ne pourra l'aider lors d'un deuil.

- C’était bien … le sud ?

Je relève la tête, comme choquée . En fait, j'ai envie de dire que nous sommes aux funérailles de Sand et qu'il y aurait surement conversations plus propices à la situations. On s'en fiche de mes voyages ou des festivals dans lesquels j'ai du aller, des artistes auxquels j'ai du parler.
J'ai envie de me redresser un peu plus comme pour voir l'extrémité du lac mais préfère ne pas bouger d'un iota sachant que Nathan a sa tête posée sur mon épaule.

- C'était... bien. C'était ça ou on me virait.

Je souffle, repose ma joue sur la tête de Nathan et ferme les yeux une seconde avant de reprendre.

- Je faisait presque un concert tous les jours et parlait aux plus grands artistes de la planète, je crois que j'aurais pu me retrouver dans une situation bien pire.

C'est vrai que je n'avais pas à me plaindre. Le seul truc était qu'en ce début novembre, c'était l'une des premières fois de ma vie que j'avais envie de ne pas partir de Londres. La première fois que je n'avais pas envie de fuir cette ville triste.

Peu importe, j'ai quitté Radio Rock il y a deux jours.

Je soupire. Resserre ma prise sur les doigts de Nathan. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais jamais réellement quoi faire en présence de Nathan, c'est déstabilisant et aujourd'hui, c'est bien pire.

- Mais, aujourd'hui, on s'en fiche.

Alors que je finis ma phrase des adultes que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam passe devant nous alors que je me redresse imperceptiblement, ils viennent exprimer leur peine devant Nathan. Je suis en train de monopoliser le frère de la « victime ».

Je chasse, de ma main libre, une larme perlant à mes paupière avant qu'elle ne roule le long de ma joue et balaye les cheveux de Nathan de son front. Je n'y vois pas Sand et j'en suis heureuse. Pour les autres, la majorité des personnes qui connaissaient bien Sand... plus que moi ou qui lui avait parler plus récemment que moi, ce doit être horrible de voir la copie conforme du maccabé à cet enterrement. Horrible ou autre, les sentiments humains sont si complexes qu'on ne saurait les prédire.

Des 3 jours qui avaient précédé l’enterrement, je n’avais guère de souvenirs.

Après le meurtre, j’étais allée trouver refuge prêt du lac. On dit que pour comprendre les choses, il faut savoir prendre de la hauteur. C’était ce que j’avais fait en attendant l’aube du haut d’un arbre. J’avais refusé de sombrer dans le sommeil par peur de devoir revoir son dernier sourire et son expression figé dans la mort. J’avais beau savoir avoir pris la meilleure des solutions, cela ne pesait pas moins sur mon cœur. Je n’arrivais pas à pleurer…J’avais trop mal. Un sentiment de vide c’était emparé de moi juste après le meurtre. Un vide qui, je le savais, ne se comblerait plus jamais. Tuer Sand, ça avait été dire adieu au peu d’innocence qu’il me restait. J’avais agie pour le bien de tous mais aussi pour son propre bien. On n’avait libéré quelques mois plus tôt un homme pour lequel nous avions trop d’amour et j’avais tué ce soir là un monstre pour lequel j’avais de la haine. De l’amour pour l’homme, de la haine pour le monstre qui nous l’avait volé.

Tuer Sand n’avait pas été facile. Cela n’avait pas été une simple mission de l’Ombre. Quant bien même je pouvais trouver des réponses à mon acte dans les engagements que j’avais pris, ça n’avait pas été une simple mission. En devenant une Ombre, j’avais pensé à toutes ces vies que j’allais sauver. J’avais aussi pensé à tous ces monstres que j’allais devoir tuer…des monstres anonyme pour moi, juste des noms…Jamais je n’avais pensé qu’un jour, ce serait à un ami qu’il me faudrait prendre la vie. J’avais beau me répété que c’était le choix qu’il avait fait, me dire qu’il c’était livré à moi dans le but d’obtenir sa liberté…Je ne pouvais pas ne pas penser que j’avais échoué. Sand était libre…Mais mort. Qu’importe la rédemption que j’avais put lui apporter…je n’avais pas pus le sauver…En cela, toujours je m’en voudrais.

Je ne savais pas ce qui avait put le changer a ce point…Peut être même qu’il n’avait pas vraiment changé…peut être que notre amour pour lui nous avait empêché de voir qui il était vraiment…peut être que je n’avais pas voulu voir, simplement parce que, part moment, Sand pouvait se montrer tellement bon…

Cette nuit là, j’avais eut conscience que tôt ou tard quelqu’un découvrirait son corps. J’y avais pensé, sans croire que cela irait si vite…Quant l’aube était arrivée, j’avais rejoint mon dortoir. Le cœur vide, la gorge serré sur ces larmes qui refusaient de couler. Le château était si calme, si silencieux que j’en eus plus mal encore. Dans le dortoir, Elynn dormait. Lindsay n’était pas là, rentré quelques jours plus tôt chez elle. Elle m’avait demandé de l’y accompagné, je m’en souvenais maintenant…J’avais refusé…Pour la première fois. Je ne pouvais pas ne pas penser que tout avait été parfaitement orchestré. La vie est un vaste jeu dans lequel il ne nous ait pas donné de décider soit même des règles. J’avais regardé un moment Elynn, avant d’aller prendre une douche.

C’était sous l’eau qu’enfin j’avais ouvert les vannes de mon cœur. L’odeur de la terre, mêlée à ce parfum, le sien…Les souvenirs qui se bousculent dans la tête, qui vous tara busquent, vous rappel combien tout est injuste. Je l’avais si souvent admiré…J’avais si souvent rêvé d’être à la hauteur de ses attentes…Il avait été le professeur de potion pour qui chacun de nous c’était dépassé, il avait été le directeur de maison pour qui chacun de nous avait si durement travaillé, ce directeur d’école aussi craint que respecté et puis à la fin…il avait été mon mentor. C’est lui qui m’avait appris à être plus forte, lui qui avait sut me montrer ou se trouvait mes qualités…C’est lui qui avait sût croire en moi alors que moi, je n’y croyais plus…

Sous ces souvenirs, j’avais longuement pleuré…J’avais conscience que cela ne changerait rien…les dés étaient jetés…Ne pas pleurer sur les morts qui ne sont plus que des cages vides dont les oiseaux sont partis…Cette image de ma grand-mère me fit sourire malgré moi au travers de mes larmes…oui, Sand était à présent un oiseau, un oiseau libre…

J’avais regagné mon lit, refusant encore de dormir….Quelques heures plus tard, Elynn se leva. Je restai seule. C’est un peu plus tard dans la matinée que les premiers bruits m’arrivèrent. « Sand Unless avait été retrouvé mort » ! Si, au départ, j’avais pensé au fruit de mon imagination je ne pus me voiler longtemps la face. La salle commune ne fut bientôt plus qu’une sorte de chambre mortuaire. Il y avait du monde mais personne ne parlait…J’avais croisé Elynn, les yeux rouges, serré contre Leonard. Les visages des autres serpy étaient pour la plupart figé dans une expression entre douleur et refus d’admettre.

J’avais fuie ma salle commune…mais ce qui m’attendait dehors fut pire encore…larmes, sanglots, douleurs…Les élèves étaient collés les un aux autres…on ne parlait pas, on murmurait…Et, de partout, ces regards d’incompréhension…Les hiboux emmenèrent bientôt les première lettre d’inquiétude des parents. Un meurtre à Poudlard ! De quoi mettre en alerte le ministère, le conseil des parents…De quoi conduire les premières rumeurs…Meurtre ou accident ? Meurtre ou suicide ? Unless, meurtre d’un mangemort ou vengeance ? Je n’arrivais plus à faire un pas dans ce château…j’étouffais sous leurs regard triste. Je sus très vite que je n’aurais pas la force de les affronter…de les regarder…pire encore, de les consoler ! Je sus que chacun de leur sanglot viendrait me porter un cou, comme une gifle pour me rappeler que j’en étais l’entière responsable ! Il y avait parmi eux des amis, des connaissances, des personnes pour qui j’avais une grande estime…Des gens que j’aimais mais à qui je venais de faire beaucoup de peine….Je sus que je ne saurais pas mentir…Que je ne saurais pas porter mon chagrin avec eux…je sus que je n’en avais pas le droit ! Je n’étais pas digne de leur chagrin…

Alors, j’ai fuie. Je me suis enfermée dans mon dortoir. Elynn était avec Leo…J’étais seule et personne ne trouva cela étrange…Chacun se murait dans son chagrin, pour les autres j’étais comme eux…

Je ne me souviens plus vraiment de l’après…De la journée avant le retour de Lindsay. De ces nuits d’insomnie, de ces moment de colère ou j’avais dévasté la chambre…je ne me souviens plus vraiment…j’avais la sensation d’être amorphe, plongé dans une sorte de sommeil éveillé, un cauchemar les yeux ouverts…Je ne tolérais à mes cotés que Jordy…Le seul à ne pas avoir assez aimé Sand pour réellement porter sur son visage le masque du regret. Je tolérais sa présence, parce qu’il restait silencieux. Je crois qu’il ne comprenait pas vraiment ce qui m’arrivait, mais en même temps qui aurait put ?

Et puis….Lindsay était rentrée. J’avais crains son retour, crains de voir ses yeux rouges, de sentir sa douleur…Quant elle était arrivée, sa question m’avait pris de cour. « As-tu lu le journal ? » Non…non, je ne l’avais pas lu…Pourquoi faire ? Mieux que personne je savais ce qu’il c’était vraiment passé dans cette forêt…Lindsay c’était effondrée dans mes bras et moi, j’aurais aimé transplaner loin. J’aurais voulu lui crier « c’est moi ! C’est moi qui l’ai tué ! » Soulager ma conscience, me libérer…J’avais promis à Sand de prendre soin de Poudlard…Mais comment allais je faire alors que je n’arrivais même plus à sortir de ma chambre ? !

Lin pleurait dans mes bras. J’avais conscience que mon absence de larme pouvait être étrange. Je l’avais serré contre moi et je lui avais dit ce que Sand un jour m’avait dit à moi « ça va aller, Lin…on va s’en sortir »…Je lui mentais…mais l’importance était qu’elle, elle arrive encore à y croire. Jamais je ne m’étais senti aussi mal. Je consolais Lindsay, mais c’était moi qui étais responsable de son cœur brisé. Je la serrais dans mes bras, mais c’était moi qui avais le sang de Sand sur les mains.

Lin c’était ensuite enfermée dans son chagrin, se réfugiant dans son baldaquin. Quant à moi, j’avais été prise d’une envie de vomir malgré le vide de mon estomac. Je m’écœurais moi-même…Ni Lin ni moi ne cherchâmes la compagnie des autres. Nous restâmes enfermés, sans parler. Parfois, j’entendais comme un bruit sourd venant de son coté…

Finalement, aujourd’hui, le jour tant redouté est arrivé. J’ai attendu, attendu, attendu…Attendu tellement qu’a présent, il n’y a plus personne dans le dortoir ni dans la salle commune. Je ne peux pas y aller…ce n’est pas ma place ! Ce serait totalement déplacé ! Tout le monde sera là pour partager un moment de douleur, pour dire adieu à Sand…je ne suis pas assez hypocrite pour oser les regarder tous sans aucune honte…

Je ne peux pas non plus ne pas y aller…Comme eux, j’ai besoin…besoin de quoi au juste ? Je ne sais même plus…J’ai fini par m’habiller tout en noir, même si dans le fond je sais que Sand aurait préféré de la couleur. Dans le château, il ne reste plus que ceux qui n’ont aucun adieux à faire…ceux pour qui Sand n’était qu’un emmerdeur et qui ne le regretteront pas…personne ne semble faire attention à moi…

J’avais envie de boire, de noyer toute cette amertume dans l’alcool...Mais, quant je suis arrivée au cuisine, les elfes m’ont regardé et…j’ai pensé à Sand…Dans ma tête, il y avait encore le son de sa voix « boire ne te fera pas oublier, Elisabeth…Au contraire, ça ne fera qu’empirer les choses »…c’est ce qu’il m’avait dit le soir de notre rencontre au lac…L’heure n’étais pas à la fuite, quelle qu’elle soit. Je ne fuirais plus…c’était fini ça ! J’allais assumer !

Je suis ressortie de la cuisine et j’ai gagné l’extérieur. Comme à l’enterrement de Jagg, c’est la musique que j’ai entendu en premier. Un choix bien étrange pour un jour comme celui ci…un choix étrange pour un homme étrange…un choix, finalement qui allait à la perfection. J’étais certaine que cela venait d’Elynn…ou Silice…J’avance, il le faut…Il y a déjà tellement de monde là, autours de sa tombe. J’ai peur de voir les visages, peur de lire leur douleur…j’ai peur de ressentir tous…peur de trouver mêlé la douleur à la haine, le chagrin à la colère, l’incompréhension au désir de vengeance. Ils ne savent pas…non, ils ne savent pas que toute cette douleur c’est à moi qu’ils la doivent. Ils ne savent pas que toute leur haine, c’est en faite vers moi qu’elle est dirigée. Je vais passer sous leur regard et ils ne sauront pas….

J’avance encore, j’ai le cœur qui s’accélère. J’ai les yeux rouges des larmes que je retiens, l’estomac qui monte et descend. Je vois sa tombe blanche…Qui a-t-il de pire ? Se souvenir de son visage dans la mort ou bien se souvenir de son dernier lit ? J’avance encore…Au milieu des notes de musique s’envolent les sanglots…Mes yeux font le tour de l’assistance. J’aperçois Lindsay, debout devant la tombe…le prof de vol plus livide que jamais…Silice, assise seule, le visage sans expression…Elynn, dans les bras de Leo…la prof d’histoire assise au coté de Jade…l’une est inexpressive tandis que l’autre semble à deux doigts de fondre en larmes…

Soudain, mon regard croise celui d’un homme dont la présence me donne soudain envie d’être violente…Liam…l’homme du ministère…l’homme qui traqua Unless comme un animal….L’homme qui…que….l’homme dont je ferais bien de me méfier ! Je détourne les yeux…c’est mon père qui serait content…non seulement sa fille vient de commettre son premier meurtre mais en plus, elle risque de finir avec l’un des hommes les plus redoutés du ministère à ses trousses ! Je n’ai jamais été aussi Winster qu’en cette instant…même si, dans mon cas, ce n’est pas au nom des mangemorts que j’ai fait tout ça.

J’avance encore…Et puis là…là, il y a LUI. Lui, dont je ne veux surtout pas croiser le regard. Lui, dont je ne veux pas voir le visage…lui…Lui si semblable à Sand et pourtant si diffèrent…Nathan Unless…Je détourne la tête, je profite des quelques minutes qu’il me reste encore avant de devoir me présenter devant lui. Je fais appel à tout ce qu’il me reste de mon ancienne vie pour composer mon visage d’innocence.

A force d’avancer, je suis devant la tombe…Pour moi, Sand n’est pas là. Il n’est pas dans ce trou…Dans cette boite y’a juste un corps, une enveloppe charnelle…

Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des "ainsi-soit-il"

J’ai les yeux fixé sur la boite. La gorge me brule….3 jours, Sand ! 3 jours, déjà ! Et je n’oublie pas ! J’ai beau me dire, qu’il faut du temps quoi que je fasse, rien n’efface ce que j’ai fait. Et si j’avais eut tord ? Et si tu avais eus tord ? Et s’il avait existé une autre solution ? Et si tout ça avait put être évité ? Si…Si…Si…A quoi bon des Si, quant il n’y a plus de réponses….

Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton cœur
Et puisque nous t'aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars

C’est ici, maintenant que tout se fini. Dans la forêt, nous avons écrit ensemble le mot « fin » à l’histoire de ta vie. Tous ces gens, là derrière, ils ne sauront jamais…ils ne sauront jamais combien tu fus courageux. Combien, ta sagesse était grande…Combien, tu les aimais. Ils oublieront le monstre pour ne se souvenir que de l’homme. Tu resteras ici, comme une emprunte indélébile de ton passage parmi nous.

J’ai les joues mouillées des larmes qui coulent en silence. Ma plus grande douleur, elle ne se voit pas, elle pleure à l’intérieure. Lentement, je m’accroupie devant la tombe. En 3 jours, la blessure de ma main c’est refermée mais j’en garde une cicatrice. Sang pour Sang….Je n’ai plus 18 ans, j’en ai 11…je suis cette gamine qui lève les yeux craintif vers le directeur…j’en ai plus 11, j’en ai 15, je suis cette ado qui se rebelle sans savoir que dans l’ombre, Sand Unless sourie…J’en ai 16, un gros chagrin dans le cœur et à qui Sand Unless confie « Tu peux partir en France…Mais tu reviendras »…J’en ai presque 17, des envies de mourir et un Sand Unless qui sèche mes larmes en me disant « tout ira bien »…j’en ai 17, un besoin de grandir et mon ami Sand m’apprend à devenir plus forte…J’en ai 18….et ce même ami qui me murmure « il faut que cela s’arrête Elisa »…

Un sanglot secoue mes épaules. Je pose ma main à plat sur le sol pour combattre mon vertige…Sand…L’homme qui à toujours été là pour nous, l’homme qui nous a vue grandir…l’homme qui nous à accompagné, qui nous à guidé…J’ai la sensation qu’avec sa disparition, c’est un peu de chacun de nous qui c’est enfuie. Nous ne serons plus jamais les mêmes…Est-ce cela, que l’on appel « quitter le cocon de l’enfance ? » Un son de voix résonne dans ma tête « Qu’est ce qu’ils ont à pleurer autour de mon lit…C’est déjà bien assez triste de mourir…S’il faut encore voir pleurer les autres ! »

C’est exactement le genre de conneries dont Sand pourrait être l’auteur…c’est idiot de penser à ça…encore plus idiot d’avoir envie de rire alors qu’il y a autant de souffrance en soit et autour de soit…Je secoue la tête pour chasser mes pensées étranges.

-Adieu Sand, puisses tu être enfin heureux…Je tiendrai ma promesse, je veillerai sur eux. Tu nous manques déjà…

Je me relève. Je n’ai plus rien à faire ici. Je sens le regard des autres sur moi, je lève les yeux, croise ceux d’Elynn. Je passe une main sur mes larmes…Je recule. Je fais quelque pas…je lève la tête. Encore quelque pas…Je le vois…Nathan Unless…Je sens la boule dans mon estomac remonter. Ce n’est pas le moment de vomir ! Je respire un grand cou…j’avance…me voilà face à lui. J’adresse un léger signe de tête à la femme à coté de lui. Je ne la connais pas…d’ailleurs ça n’a pas d’importance…Je ne sais pas quoi dire à Unless…je ne peux même pas comprendre ce qu’il doit ressentir là…perdre son frère, son jumeau…ça doit être comme perdre un morceau de lui-même…ou pas…j’en sais rien…je tends la main…je n’arrive même pas à maitriser le léger tremblement qui me domine. Je veux fuir…

-Je…Je suis désolée…pour votre frère.

Voilà c’est lâché…je peux déglutir. Je serre sa main, et sans plus attendre je recule. D’abord doucement…puis quant plus personne ne semble me regarder, je m'éloigne...je fuie là bas…loin d’eux….Je me laisse choir un peu plus loin, au bord du lac. Je ramène mes genoux contre ma poitrine, je laisse les sanglots me parcourir…là bas, la musique fait encore entendre ses accords…bientôt, il sera l’heure des discours et ensuite…la fin…je tremble encore…la fin….Je suis seule…je vois encore les silhouettes bouger…Je lève la tête vers le ciel.

Une minute de ta vie
Pour oublier tes soucies
Une seconde de ta mort
Pour ressasser tes remords
Tic, tac l’horloge tourne
Le temps passe
Tic, tac le temps s’écoule
Le monde s’écroule.

Il restera de toi ce que tu as donné
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi, de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d'autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera.

C'est le matin, je viens de me lever et, pour une fois, je ne suis pas supeeer en retard ! Vu que je n'ai rien à faire, je commence à astiquer des manches. Non ! Ce n'est pas ce que vous pensez ! Je suis prof de vol et je prête des balais aux élèves qui n'en ont pas, et je suis en train d'astiquer les manches des balais. Je ne sais pas trop pourquoi je fais ça, peut-être pour passer le temps. Sauf que, au bout de trois balais j'en ai déjà marre, donc je retourne au château, à la grande salle. Je vais surveiller les élèves qui mangent, qu'ils ne fassent pas d'âneries. Je m'ennuie trop ce matin, il ne se passe vraiment rien c'est nuuuuul @___@
Bref, alors que je me dis ça, une jeune Gryffondor entre dans la grande salle et se dirige vers nos tables... Les élèves ne viennent jamais jusqu'aux tables des profs, jamais ! Je me demande ce qu'il se passe ... Il doit s'être passé quelque chose, sinon elle ne serait pas là. Mais c'est Silice Young ! Je l'ai rencontrée il y a un bon moment! Je l'apprécie beaucoup cette fille, elle a un truc en plus. Elle a l'air paniquée .. Mais que s'est-il passé ?! Lorsqu'elle nous annonce qu'il faut qu'on vienne, que quelqu'un est mort ... On panique. Je regarde autour de moi, il y a pas mal de profs, mais ... Nathan ?! Nathan est où? Bon dieu ! Il n'est quand même pas mort ?
Oh si Nathan est mort que ferais-je ? Je l'aime beaucoup moi... C'est un super directeur ! Et un assez bon ami ! Je panique à mon tour. Les élèves n'ont pas entendu ce que Silice nous a dit, tant mieux. Ils ne doivent pas savoir, pas tout de suite. Je me précipite vers la volière un balai sous le bras et préviens le ministère. Je reste dans le minimum d'informations. Ils n'ont pas besoin de tout savoir et après tout moi non plus je ne sais pas. Je choisis un hibou au hasard que j'envoie au ministère. Puis je regarde par la fenêtre.
En bas, j'aperçois Silice qui se dirige vers la forêt suivie des professeurs qui étaient présents. J'enfourche mon balai et saute par la fenêtre. Je suis en chute libre, ça va plus vite. Arrivé à quelques mètres du sol je fais se redresser mon balai et rejoinds les professeurs, mon balai je l'abandonne au sol et je suis Silice qui nous envoie vers la forêt. Je me fais un sang d'encre pour Nathan ... Pitié que Nathan ne soit pas mort, il est le seul à ne pas être là, j'ai peur ... On s'enfonce un peu dans la forêt et là.. Je vois Nathan. Il n'est pas mort, c'est rassurant. Mais lorsque je regarde le corps inerte qui se trouve à ses pieds, mon coeur s'arrête de battre.
L'homme qui est là, au sol, c'est Sand Unless. Mon meilleur ami, mon modèle, l'homme aux côtés duquel j'ai grandi .. Oh mon dieu, je suis pétrifié, je ne bouge plus, j'ai les yeux grands ouverts remplis de larmes et mon coeur s'est arrêté. J'ai arrêté de respirer. Je me reprends tout de même assez vite. Je suis dévasté, mon meilleur ami est mort .. J'ai tellement envie de pleurer toutes les larmes de mon corps mais ils ne doivent pas me voir. Je ne veux pas que tout le monde voit ça... Je pleurerais plus tard. Une fois seul ... Je fais un pas en avant. J'ai tellement envie de relever Sand et de lui dire que c'est une très mauvaise blague, mais je ne peux pas. J'ai du mal à bouger et je sais que ce n'est pas une blague. Je m'approche d'encore un pas. Je vois que Nathan a besoin de quelqu'un et je crois que de tous les profs.. Je suis le plus proche de lui. Après tout, on a partagé un lit ... Mais je ne pense pas à ça. Je vois Sand devant moi.
Sand, mon meilleur ami, est mort. C'est injuste, j'ai l'impression d'avoir perdu une partie de moi. Il manque quelque chose. J'ai l'impression d'avoir été coupé en deux et d'avoir perdu une partie de moi à jamais. Sand... C'est injuste. Bien qu'il n'ait pas fait que des jolies choses, il n'a pas mérité la mort. Personne ne mérite la mort. Et encore moins à cet âge là. Il a été assassiné, c'est forcément ça, mais par qui... L'assassin est-ce un professeur ? Est-ce un élève ? Est-ce quelqu'un qui tout comme Sand n'était pas sensé être là ? Aucune idée, le saurais-je un jour ? Je ferais en sorte à ce que quelqu'un trouve cet assassin. Je serais même capable d'aider Liam Evans que j'ai tant haï. Mais je l'aimerais plus que quiconque au monde s'il trouve l'assassin.
Je suis encore à quelques mètres de Nathan, et je m'approche encore de quelques pas jusqu'à arriver à sa hauteur et poser ma main sur mon épaule. Je veux lui montrer que je suis là pour le soutenir mais que j'ai aussi besoin de lui. Que la meilleur façon d'être soutenu c'est .. De se soutenir mutuellement. J'ai besoin de lui en ce moment, de lui mais de personne d'autre. Il est le seul à pouvoir comprendre. Enfin... Ce n'est pas pareil. Lui c'était son frère. Bon d'accord ils n'avaient pas toujours de bonnes relations fraternelles, mais moi j'étais juste son meilleur ami. Mais il était comme un frère pour moi. J'étais toujours le premier à qui il racontait ses exploits. J'étais au courant de presque tout. Nathan pas vraiment. Sand insultait Nathan, je ne sais pas trop pourquoi. Par jalousie ? Mais ils s'aiment tout de même. Ils s'aimaient d'un amour différent que celui que je portais moi même à Sand. Pourquoi est-ce que c'est lui qui est parti hein ? C'est injuste. Nathan a l'air dévasté, moi.. Je dois avoir ce même air. J'ai envie de pleurer, de hurler, de brûler toute cette forêt mais ce n'est pas la bonne chose à faire.
Les autres professeurs sont restés tout aussi silencieux que nous. Du moins, je crois. Je n'entendais plus rien, tout bourdonnait dans mes oreilles. Je n'ai commencé à écouter ce qui se passait autour que lorsque certains membres du ministère sont arrivés. C'était un peu vague, mais ils ont décidé d'emporter le corps pour lui faire subir les choses nécessaires avant l'enterrement. Je me suis mis à genoux juste avant et j'ai serré la main de Sand, très fort. Je ne voulais pas me séparer de lui mais il le fallait. Il n'était plus là... Nathan et moi on est restés seuls, Silice a accompagné les professeurs, les membres du ministère et ... Et Sand. Je regardais droit devant moi et Nathan faisait de même. On n'a rien fait, rien du tout pendant plusieurs minutes. Mais il fallait qu'on rentre, c'était ... Obligé. Alors j'ai essuyé les quelques larmes qui ont coulé et j'ai pris Nathan par le bras. Je lui ai dit qu'il fallait retourner au château, qu'on ne pouvait pas rester là. Il m'a suivi sans broncher. On n'a rien dit, je l'ai rammené à son bureau et là-bas .. On a passé au moins une heure à se regarder sans rien dire, puis je me suis levé et je l'ai pris dans mes bras. C'est ce qui a déclenché les larmes, mes larmes. Je n'ai pas sangloté, je ne voulais pas. J'ai pleuré en silence, les larmes ont simplement coulé, des larmes pour mon meilleur ami, des larmes pour celui que je considérais comme mon frère, des larmes pour Sand Unless. Nathan aussi a laissé couler ses larmes. Maintenant, on était deux. Je ne pouvais pas rester là à faire le macho, à tenter de faire comme si rien ne me touchait jamais. Non .. Je ne pouvais pas. Quelques larmes ont coulé tandis que je serrais Nathan dans mes bras, en bons amis.

Je ne me souviens plus de ce qui s'est passé ensuite .. Je ne sais pas si j'ai dormi ou non, je ne sais pas combien de jours se sont écoulés. La seule chose que je sais, c'est que j'ai bu, et beaucoup. Sauf le dernier jour, le dernier jour j'ai ... J'ai été nostalgique. J'ai repensé à tous ces moments passés avec Sand. J'ai rodé dans le chateau pendant la nuit aussi, ça je m'en souviens. J'ai collé certains élèves. J'avais envie de me défouler. Les élèves que j'ai foutu en retenue, j'me rappelles même pas de leurs prénoms. Je ne sais même pas combien j'en ai collé. J'ai continué à roder, comme un Zombie. Et quand je suis retourné dans mon "appartement" dans le château, et là bas, j'ai commencé à m'énerver.
Pourquoi était-il mort ? Pourquoi est-ce que mon meilleur ami m'avait abandonné ? Pourquoi est-ce que la vie était si cruelle avec moi ? Pourquoi est-ce que les meilleurs partaient toujours trop tôt ?! Je n'en pouvais plus. Et j'étais tellement énervé que j'ai commencé à frapper dans un mur. Je savais très bien que c'était inutile, et que je ne ferais que me faire mal. Mais pourtant je le faisais quand même. Et pourquoi ? Parce que ça me soulageait. Cette douleur insupportable m'arrangeait. Elle m'aidait à me sentir .. Mieux. Enfin, en quelque sorte. Je ne suis pas masochiste, mais ... C'était comme si .. Comme si je vivais plus en souffrant. Beaucoup de gens font ça. Mais moi non. D'habitude, je noie ma tristesse dans l'alcool. Mais là, ça n'a pas suffit. J'ai un vide en moi. J'ai perdu mon meilleur ami, mon frère, mon mentor, mon exemple, mon rivale, mon ...
J'ai perdu Sand Unless. Et cette perte, je ne m'en remets pas facilement. Et je ne m'en remettrais peut-être jamais. Ce vide qui est en moi est incomblable. J'ai l'impression que quelqu'un a déchiré mon coeur, qu'il n'en reste qu'une partie, une partie minime. Je crois que .. Que je suis changé à vie maintenant. Que je ne serais plus jamais le même Johnny. Enfin, peut-être que si, mais il manquera quelque chose. Johnny ne sera plus jamais complet. Johnny a perdu une partie de lui même. Et Johnny va perdre sa main s'il continue à frapper dans le mur. Quel âne.
Je suis vraiment qu'un âne, grosse patate Johnny ! J'ai frappé quelques bons coups dans le mur, je crois même que j'ai réussi à me casser une phalange de doigt, parce que la douleur devient insupportable. Et franchement, ce n'est qu'à ce moment que je sors ma baguette et que je me soigne.

Il doit bien y avoir quelques jours que j'ai oublié ... Sauf que je n'ai pas oublié ce jour ci. Le jour d'aujourd'hui, le jour de l'enterrement. Je me souviens de ça, forcément. Et je me souviens de cette image horrible, cette image de Sand. Enfin, plutôt de son corps inanimé. Il n'avais même pas cette classe habituelle. Il était pâle, très pâle. Et son corps était froid. J'ai eu envie de le serrer contre moi une dernière fois. Mais ... Non. J'ai besoin de Sand. Sans mon ami je ne peux pas être moi même ..
Je me suis préparé vite fait, pour l'enterrement. J'ai simplement enfilé une chemise, un pantalon noir et une veste noire. J'ai aussi mis une cravate pour ça. Chose que je ne fais jamais. Je n'aime pas faire ça. J'aime pas les cravates parce que ça me donne l'impression d'être un chien. J'aime pas avoir ces trucs serrés autour de mon cou. J'ai l'impression d'être un chien enlaissé. C'est pour ça que la mienne est assez désserrée. J'veux pas m'étouffer. Et puis, ça fait... Moins négligé. Bon d'accord mes cheveux sont un peu longs ces derniers temps, mais pas gras. Ils sont désordonnés comme d'habitude. Mais je ne changerais jamais ça.
Je descends alors vers le grand hall. Lentement .. Je ne veux pas y aller tout de suite, je ne veux pas affronter cette dure réalité. J'ai peur de .. De pleurer. Je ne veux pas, je veux rester fort. Rester .. Debout. Mais je sais que ça me sera difficile. Très difficile. Lorsque j'arrive dans le hall, Lindsay est là. Lindsay Andrews, Serpentard septième année. Elle est sacrément jolie cette fille, et dès que je la vois je veux à tout pris lui parler, entendre sa voix. Elle est vélane... Je sais que Sand et elle ont un passé. Qu'elle l'aimait beaucoup, qu'elle le considérait comme un bon ami. Je sais tout quasiment ... Il m'en parlait souvent Sand, il m'a dit beaucoup de choses comme ça. Sauf que là, Lindsay et moi on ne parle pas. D'ailleurs, elle ne m'a même pas vu. J'arrive derrière elle et pose une main sur son épaule. Je veux la soutenir parce que j'ai besoin de soutien et qu'elle aussi. Dans les moments comme ça, il vaut mieux ne pas être seul. Je serre Lindsay dans mes bras sans rien dire. Je cherche du réconfort. Et je sens bien qu'elle est dévastée. Après un petit moment, on s'écarte et on marche ensemble en direction du lac. Sans rien dire ... On arrive au lieu dit .. On arrive là où .. Où repose actuellement son corps. Dans un cercueil. J'aperçois Nathan au loin. Une fois arrivés sur place, Lindsay serre la main de Nathan, moi j'ai .. J'ai besoin de le réconforter. Je l'ai déjà fait le soir de .. Ce soir horrible. Mais là, je sais que ça lui fait du bien d'être soutenu. Je le serre contre moi, dans une étreinte ferme. Il sait que je l'aime beaucoup lui aussi. Qu'il est un bon ami. Je ne lui dis rien, je lui adresse ce regard. Ce regard qui n'a pas besoin de mots.
Puis je m'approche du cercueil .. Le cercueil où repose Sand Unless. Et je chuchote ...

- Sand mon ami. J'espère que tu entendras mes paroles. Tu sais quoi ? T'abuses. Tu ne pouvais pas mourir comme ça. Tu ne pouvais pas. T'étais un des sorciers les plus puissants. Tu t'es laissé faire ..

Je lève les yeux vers le ciel et pose ma main sur la roche avant de continuer.

- T'as été comme un frère pour moi. Sérieux, j'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi. T'inquiètes pas vieux, je m'occuperais de tous ceux que t'as aimé. Je les aimerais comme tu les as aimé. Du moins, j'essaierais. Tu vas me manquer.. Tu me manque déjà. C'es pas pareil sans toi. Avec qui je ferais des paris débiles maintenant ? Tu serais en train de m'engueuler si t'étais à côté de moi... Ouais, je sais que t'aime pas nous voir comme ça. J'penserais toujours à toi. Toujours. Adieu ...

Une larme coule le long de ma joue. Larme que j'essuie immédiatement. Une larme pour mon ami qui est parti. Je porte ma main droite à ma poitrine. J'ai sa chaîne autour du cou. Cette chaîne qu'il n'a plus depuis tellement longtemps .. Et ça fait une éternité que c'est moi qui l'ai. Cette chaîne je vais la garder sur moi. Ainsi que ses vêtements qu'il m'avait prêté et que je n'ai jamais rendu.
Il va me manquer .. Il me manque déjà. Ce trou dans ma poitrine me fait presque mal. Je me retourne et me dirige vers les chaises .. J'aperçois Jade. Elle semble dévastée .. Pourtant elle le haïssait. Je savais que c'était un masque qu'elle portait. En réalité, elle l'aimait. Peut-être est-ce pour ça qu'elle m'avait quitté, parce qu'elle l'aimait lui ... Hum.
Je me dirige vers elle, m'assoeis à côté d'elle et prend sa main dans la mienne. Je resterais avec elle, je la soutiendrais. Je l'aime. Je l'embrasse tendrement. J'en avais envie. Jade, c'est l'amour de ma vie.
La musique s'allume, Highway to hell ... Choix étrange. C'est Elynn qui a allumé la musique, une fille plutôt sympathique, je n'ai jamais réellement eu affaire à elle, ce qui ne saurait tarder.

* Pourquoi t'es mort Sand ? T'avais pas le droit de nous faire souffrir .. *

Partout dans le château, le silence se répercutait. Que l’on ait connu Unless ou pas, que l’on ait eut pour lui de la sympathie ou non, que l’on ait vue en lui un ami ou bien un simple directeur. La mort de Sand Unless avait entrainé un tat de questions et son lot d’inquiétude.

3 jours. Cela faisait maintenant 3 jours que l’on avait appris la nouvelle. Sand Unless avait été assassiné dans la forêt interdite. Les circonstances de sa mort étaient encore confuses. D’après la rumeur, c’était Silice qui avait fait la sinistre découverte.

Il m’était difficile de dire ce que je ressentais face à cette nouvelle. Unless n’avais jamais été un très grand adorateur des Gryffondors. Je n’avais jamais eut avec lui que des rapports normaux. Si certain avait réussi à développer avec lui une sorte d’amitié, je ne faisais pas partie des élus. Pour autant, je ne dirais pas que sa mort me faisait plaisir. Non, j’étais triste. Pas d’une tristesse accablante, mais triste quant même. Le monde magique perdait avec lui un grand homme. Qu’importe ce dont on accusait Unless, il fallait reconnaitre qu’il avait été reconnu comme le sorcier le plus puissant de sa génération. Il avait fait des choses terribles mais je ne pouvais pas oublié qu’il avait également en son temps, sauvé des vies.

Pour moi, Unless était une sorte de mystère. Je n’avais jamais connu l’homme. Dans le château, les plus touchés par cette disparition, outre ses amis, semblaient être les Serpentards. Il avait été leur directeur de maison, avant son arrestation. Probable alors, que les verts soient déjà nostalgique de cette époque.

Je ne m’étais pas posé la question de savoir si j’irais ou non à son enterrement. Je savais que j’irais. Il avait été le directeur de Poudlard, je ne pouvais pas ne pas assister à son dernier hommage. C’était donc, tout de noir vêtu, que je me rendis dans le parc. Je n’avais pas assisté à une cérémonie depuis la mort de Jag. D’ailleurs, je ne pensais pas devoir enterrer quelqu’un si peu de temps après mon ami. C’était étrange. Je me sentais si différent de ce que j’avais ressenti lors de ce premier enterrement.

Le parc était plein. Nombreuses personnes c’était déplacées. Qu’ils aient voulu lui dire adieux ou bien juste s’assurer qu’il était bien mort, tout le monde avait fait le déplacement. Sur la plupart des visages on pouvait lire cette question muette : Qui avait tué Sand ? Ce meurtre, dans l’enceinte même de l’école avait échauffé bien des esprits. Nombreux parents avaient écrit à Unless, Nathan Unless, pour s’assurer de la sécurité de leurs enfants. Qu’il s’agisse d’une vengeance, d’un meurtre de mangemort, d’un règlement de compte ou bien d’un acte mené par le ministère, il n’en restait pas moins que deux personnes, au moins, avaient put déjouer le système de sécurité de l’école et pénétrer dans les lieux. Cela n’avait rien de rassurant.

Une musique, que je reconnu dés les premiers accords, me sortie de mes réflexions. Je levai la tête pour apercevoir Lone aux commandes. Un choix surprenant mais pour le moins bien pensé. Je me laissai aller à un léger sourire. La file des gens avançait devant moi. Je distinguai Silice, les traits tirés. Elle semblait accablée de chagrin. Cette vision effaça de mes lèvres le léger rictus auquel je m’étais laissé aller. Les visages connus, tristes, las, affligés se succèdent devant la tombe. Sand Unless avait été bien plus aimé que ce que l’on pouvait croire. Elèves, professeurs, inconnus…tous assis au premier rang. Le degré de tristesse semble aller de paire avec les rangs. On trouve plus de yeux rouges dans les premiers que dans les derniers.

La vision de la tombe n’est pas sans me rappelé celle de Jag. Je n’ai pas envie de repenser à son enterrement. Je ne veux pas retrouver la douleur, le vide qui m’avait alors habité. Je me focalise sur la musique. Parmi les visages, vient celui d’Elisa. Nous n’avons pas eut l’occasion de nous retrouver. Le chagrin sur ses épaules m’afflige, m’attriste. Elle se recueille sur la tombe avant de s’éloigner. Elle semble avoir tellement changé depuis notre dernière rencontre.

Mon tour arrive. Je me recueille, muet devant la tombe. Je ne trouve rien à dire, si ce n’est les paroles d’usages.

-Reposez en paix.

Dans la mort, Unless semble si paisible. Son visage froid, me donne un frisson. Je me retourne pour serrer la main de son jumeau. Je dois dire que dans cette circonstance, cela ficherait presque la trouille. Avoir dans un cercueil un visage et derrière soit la réplique exact de ce visage…Un signe de tête vient remplacer les mots de circonstances. Je ne crois pas qu’il existe de mots assez puissants pour réconforter un homme qui vient de perdre son frère.

Je recule pour prendre place dans les rangs. Mon regard est attiré par la présence d’Elisa, là bas au bord du lac. Je secoue la tête. En silence, je remonte l’allée. Arrivé à sa hauteur, sans un mot, je me laisse tomber à ses cotés et lui passe un bras autours des épaules. Je ne cherche pas à lui dire qu’il ne faut pas pleurer. Toutes les larmes ne sont pas inutiles.

Je souris sans oser la regarder dans les yeux alors qu’elle démentit ma faiblesse présumé. Je suppose que j’ai le droit de me reposer pleinement sur quelqu’un en ce moment, et aujourd’hui je dois dire que je suis heureux que le destin l’a choisit pour remplir cette tâche. Mais de la a savoir si c’est réciproque. Le contact de ses doigts dans les miens me laisse à penser que c’est le cas, sinon elle n’aurait aucune raison de s’attarder plus que nécessaire avec moi. Indirectement je lui demande de me faire la conversation, d’une part pour faire un break dans les pensées négatives qui m’obsèdent et d’autre part parce que je suis curieux de savoir comment elle a utilisé ce temps loin de moi.

- C'était... bien. C'était ça ou on me virait.

Ah bon ? C’est strict chez eux. J’espère que Rugby ne l’a pas dans le collimateur a cause de moi. Faut bien avouer que j’ai réagit comme un gamin prétentieux et pédant à halloween sans penser aux possibles conséquences, mais je pense que je devais être porté par l’euphorie du moment.
Je ne bouge pas en attendant qu’elle continue.

- Je faisait presque un concert tous les jours et parlait aux plus grands artistes de la planète, je crois que j'aurais pu me retrouver dans une situation bien pire.

Wahou.
Au moins elle s’est amusée, elle a fait des rencontres intéressantes. Je ne me souvenais même plus qu’elle était allée à un festival, cette information avait été balayé par le ressentiment a chaud que j’avais pu ressentir. Heureusement aujourd’hui il a totalement disparu.

- Mais, aujourd'hui, on s'en fiche.

Je souris, elle a raison.

- C’est vrai… n’empêche que ça m’intéressait quand même.

Ce qui est vrai, d’ailleurs je n’ai pas la force de faire des compliments dans le but de faire plaisir aujourd’hui, ce que je dis est empreint de sincérité.

Je sens qu’elle relève la tête, suivant son mouvement je lève les yeux pour apercevoir que nous avons été rejoins par d’autres personnes.
Dignement je me redresse à mon tour et lâche la main d’Helen sans réellement m’en rendre compte, et me lève pour faire face à mes nouveaux interlocuteurs.
Avec un léger sourire qui témoigne simplement de ma reconnaissance je remercie ces gens qui m’affirment partager ma peine, me témoignent leur condoléances, ou me montrent leur soutient de diverses manière.

La plupart des élèves de l’école sont présent ( en raison de la proximité de l’endroit avec leur lieu de vie probablement ), mais seuls quelques uns viennent me voir.

Une fille de Serpentard s’approche, elle a vraiment l’air attristé, elle le montre avec un sincérité qui me touche.

-Je…Je suis désolée…pour votre frère.

Je pense qu’elle doit faire partie de ces quelques élèves qui avaient une relation privilégiée avec mon frère, il faudrait que je demande à Patterson pour être sûr.
Je lui serre la main dont elle ne maîtrise plus vraiment les tremblements.

- Merci.

A peine ai-je dis cela qu’elle me lâche et recule prestement. Sans y prêter plus d’attention que cela je me tourne vers une autre personne qui me tend la main. Je la serre en reconnaissant un élève de Griffondor. Belcryo si mes souvenirs sont bons.

Au loin j’aperçois le sorcier à qui incombe de mener la courte cérémonie.
Peu de sorciers croient au même dieu que les moldu, aussi nos enterrement ne suivent pas le même chemin que celui des chrétiens, musulmans ou que sais-je.
Certaines superstition demeurent tout de même et je ne serais pas surprit que ma grand-mère (qui a des origines écossaises) dépose de la terre et du sel sur le corps de Sand avant que celui-ci se retrouve englouti par la terre.
- Mesdames et Messieurs, nous voici réunit ici pour rendre un dernier hommage a feu Sand Johnny Vince Unless.

Je tends la main vers Helen, mon expression s’est légèrement adoucit. Alors que je sens à nouveau la présence réconfortante de ses doigts dans les miens je me dirige vers le corps de mon décédé frangin.
Je m’arrête devant celui-ci, entouré de tous les gens qui ont un jour croisé le chemin de Sand pour le meilleur.
Je respire profondément en serrant la main d’Helen alors que le sorcier reprend la parole pour un dernier éloge funèbre avant de laisser à chacun la possibilité de prendre la parole.