Le monde est petit, comme on dit... - Pv Lindsay

- Bon sang ! Faites attention quand vous... *Gloups* ... Pardon !

Un regard quelque peu fuyant et soumis tourné vivement en direction du sol et voilà que la personne se met à marcher au pas de course en ligne droite sans se retourner. Voici donc encore l'effet que je peux produire chez certains passants reconnaissant rapidement mon faux visage d'ange. Visage sur lequel généralement on n'a aucun mal à fusionner avec le nom Malefoy. Cette crainte, cette hauteur que j'ai l'impression d'avoir vis-à-vis des autres me flatte à tout point de vu mais j'avoue que parfois cela peut s'avérer être disgracieux. Inutile de me fuir comme la peste non plus, même si je ne suis pas toujours moins contagieuse que celle-ci. Je ne fais plus vraiment attention aux regards des gens sur moi à présent, à vrai dire, je n'en ai rien à faire. Que ce soit bon ou mauvais ce qu'ils pensent, cela n'a vraiment aucune valeur pour moi. Depuis toujours, je n'ai souvent eu uniquement affaire qu'à mon opinion propre et cela n'a pas souvent manqué d'efficacité.

Vêtu d'un ensemble noir composé aussi d'un peu de blanc, particulièrement chic et respectant à merveille mon statut social, me voici en train de déambuler à droite à gauche depuis plusieurs minutes entre plusieurs ruelles à la recherche d'un magasin dont je ne me rappelle même plus le nom mais que je saurai reconnaître sans trop de difficulté. Alors que je commence à perdre sérieusement espoir pour trouver cette boutique, une voix masculine qui m'est totalement inconnu mais dans laquelle je devine rapidement la profession de la personne dû à une respiration particulièrement rapide et une intonation transpirant l'hypocrisie, s'adresse à moi :

- Mr Malefoy ! Quelle joie de vous rencontrer, pourrai-je...

Levant vivement les yeux au ciel, je me tourne de moitié lui faisant faire la connaissance de mon regard assassin fétiche. Ma gorge se contracte un instant, ayant pour tâche de maintenir la vulgarité impulsive qui me chatouille présentement. Forçant pour rester le plus calme et correct possible, je me contente de lui répondre d'une voix qui cependant ne manque pas en sous-entendus.

« ... Me laisser tranquille ? Excellente idée je vous l'accorde... »

Sans perdre une minute de plus, je reprend le pas tout en laissant l'homme derrière moi comme un vieux meuble à l'abandon. Me revoici dans la ruelle principale. Depuis toujours, à chaque fois que je passer ou que j'admire cette rue je ne peux m'empêcher de repenser à la toute première fois où je l'ai vu. Comme si c'était hier. Non pas que je sois nostalgique, mais il est vrai que contrairement à mon père j'ai toujours préféré cette rue qu'à l'allée des Embrumes. Même si je sais que cette rue est fréquenté par des sangs impures, mais je tente d'y penser le moins possible. La tête haute, j'entre dans une des librairies arborant la rue principale. Me rappelant que mon fils Scorpius avait besoin d'un certain livre. Pour une fois qu'il nous manque quelque chose... Quelques petites minutes après, je sors de la boutique deux livres en main, dont le premier est centré sur l'histoire de la magie. Il est vrai que ce n'est pas la matière dans laquelle beaucoup de ma famille ont souvent excellé. A peine sortie de la boutique qu'une nouvelle voix m'interpelle, sauf que cette fois la voix est féminine et plus... jeune.

- Peeetit petit petit.. Aller, viens par là!

Une voix rauque et faible... Hum, il s'agit d'une petite grand-mère. C'est plutôt drôle de voir le déroulement d'une vie, parce que quand on naît, on est tous tout petit, puis on grandit, et lorsqu'on se trouve à l'âge adulte, on atteint le maximum de notre taille. Sauf qu'après, on se recroqueville sur soi-même. Ce qui est assez utile pour certains en soi, ça permet de réserver une plus petite tombe. Moi, je verrais toujours cet avantage à ma taille moyenne. Je n'aurais pas besoin d'un énorme cerceuil de ce fait. Enfin, pour en revenir à la grand-mère, je me demande qui elle appelle comme ça... Le pire, c'est qu'elle regarde en l'air. C'est étrange, parce qu'une petite chose, on la regardait plutôt de haut non? Enfin, on n'a pas besoin de regarder le ciel pour attirer vers nous une petite chose? Peut-être qu'elle appelle un oiseau, je n'en sais rien. Entre temps, je l'entends appeler une seconde fois, puis une troisième. Elle est de l'autre côté de la haie, je peux calculer au son de sa voix la distance à laquelle elle se trouve de moi. Et puis alors, discrètement, je transplane juste derrière elle. Elle n'a pas du m'entendre, à cet âge là les femmes sont sourdes. Une fois à proximité de la vieille dame, je constate qu'elle parle à un arbre. Etrange rituel.. Et il me semble que les arbres ne bougent pas... J'ai du me tromper. Après m'être concentrée plus longtemps sur les branches de cet arbre, j'y aperçois un chat. Effectivement, il est tout petit. Je m'avance alors vers l'arbre, et me mets à l'escalader. C'est avec agilité que j'arrive sur la branche où se trouve le chaton, que j'attrappe de la main gauche, sous les yeux étonnés de la vieille dame, qui se demande comment j'ai fait pour entrer sur son terrain qui est clôturé par une haie, on ne peut y accéder que par l'intérieur de la maison, enfin, normalement. Je retrouve bien vite le sol, et rends le chaton à la vieille dame à laquelle je lance un sort d'oubliettes, je ne veux pas qu'elle se souvienne de moi. Ensuite, je transplane.

Je me retrouve alors sur le trottoir, de l'autre côté de la haie, et me mets en marche. Je croise un homme qui doit avoir la vingtaine, celui-ci reste me fixer, la bouche ouverte. Je me demande ce qu'il a, mais me souviens alors que je suis une vélane, et qu'il ne doit pas en voir tous les jours. Puis je croise une jeune moldue de quatorze ans, avec un décolleté plongeant, des talons hauts et une mini-jupe. Elle reste étrangement me fixer, avec comme un air de dégoût sur son visage. Lorsque je croise une vieille dame qui me regarde avec dégoût, je commence à me poser des questions. Entre temps, je suis arrivée devant la rue où se trouvent l'épicier et le boulanger, et décide de me contempler dans la vitrine du magasin. Je me rends compte alors, pourquoi j'attirais autant les regards. En escaladant l'arbre, je me suis craqué les vêtements, mon jean est déchiré de haut en bas en plein milieu de la cuisse, et ma chemise à carreaux verts et noirs... N'en parlont même pas. J'avance alors encore un peu dans la rue, au pas de course, pour rejoindre le chaudron baveur. Arrivée à destination, je traverse le bar pour me rendre sur le chemin de traverse.

- Charmante tenue mademoiselle, qui l'a designée?

Je lance un regard noir à la personne qui me dit ces mots, puis me dirige vers la première boutique de vêtements que je vois. Malheureusement, c'est un magasin très chic... Bon, on fait avec ce qu'on a. Je choisis une charmante chemise couleur argent ainsi qu'une jupe blanche. Franchement, ça correspond à mon teint, mais ça ne me plait pas. Je règle mes achats avec la caissière, puis me dirige de nouveau vers les cabines d'essayage, pour enfiler mes nouveaux vêtements. Les anciens, je les fais disparaître dans mon sac à main qui a subi un sacré sortilège. Ensuite, je cale ma baguette magique entre mon soutien-gorge et ma peau, après avoir lancé un sortilège à ma jupe pour qu'elle soit plus charmante... Il y a des brodures noires à présent, ça me plaît déjà un peu plus, même si je n'ai pas les chaussures qui vont avec... Je n'ai qu'à user de mon pouvoir dans la rue, je n'aurais pas l'air cloche avec ces stupides vêtements, et personne ne regardera mes pieds... Les baskets avec une jupe, ça n'est pas super classe. Heureusement encore que j'ai les jambes épilées... Une fois en dehors du magasin, je détache mes cheveux, qui volent avec la légère brise, et marche au travers de la rue principale, lorsque je vois monsieur Drago Malefoy, père de Scorpius au même nom, sortir d'une librairie. Je m'adresse alors à l'homme, avec politesse, en usant de mon charmant pouvoir, pour ne pas attirer son attention sur mes pieds... -Je sais, c'est pitoyable..-

- Bonjour monsieur Malefoy!

Je lui fais alors une charmante révérance, comme je sais si bien les faire. Il ne faut pas croire; derrière toute ma méchanceté se cache une réelle dame, j'ai vraiment des manières, c'est surprenant d'ailleurs, comme je suis une excellente comédienne. Je devrais songer à devenir actrice, je me ferais énormément d'argent...

- Quelle joie de vous rencontrer ici monsieur, je constate que votre fils Scorpius s'est enfin décidé de vous informer du fait qu'il n'a pas le livre nécessaire au cours d'histoire de la magie.

Mon regard s'était attardé sur ce qu'il tenait entre les mains, même si je sais que c'est très mal de surveiller ce que font les autres. Mais je ne pense pas qu'il m'en voudra. J'adresse un charmant sourire à l'homme, avant qu'une mèche ne vienne cacher mes yeux. Une mèche que je repousse à l'aide de mon pouce. Je me rends compte alors, que je ne lui ai même pas dit qui j'étais... Il me semble que je l'avais déjà croisé, mais je ne suis pas certaine à présent. Bon, il a deviné que je connais son fils...

- Ah excusez-moi, j'en oublierais presque l'essentiel! Je ne sais pas si votre fils vous a parlé de moi; Lindsay Andrews, Serpentard septième année!

J'adresse un clin d'oeil aimable au père de Scorpius. Pourquoi est-ce que je l'ai arrêté là aujourd'hui? Scorpius n'est pas vraiment un ami pour moi... Enfin, un peu mais pas vraiment. Notre relation est très compliquée, je me demande si Drago en sait quelque chose... Enfin, il a du entendre mon nom chez les mangemorts, ils doivent tous être au courant de la prophétie qui nous lie Jédusor et moi... Sauf qu'eux, ils ne peuvent pas me tuer, c'est à lui de le faire... J'en suis sûre, qu'il ne laisserait personne d'autre accomplir cette sale tâche. D'ailleurs, j'espère qu'il ne va pas me demander pourquoi je ne suis pas au château.. Disons que j'ai fui pour le week-end, j'en ai marre d'être enfermée là-bas, et ça m'arrive souvent en plus, de quitter discrètement le château pour me rendre autre part... J'adresse de nouveau un sourire charmant à Malefoy que je surprend à regarder mes pieds... Zut, j'y suis allée franchement molo sur la fin avec mon pouvoir, j'ai même fini par complètement le contrôler... Je regarde moi aussi mes pieds, fais une grimace de quelques secondes puis me justifie :

- J'ai eu un léger accident... Je ne pouvais pas garder mes vêtements déchirés, et je n'avais aucune envie d'aller chercher des vêtements un peu partout, alors je suis obligée de porter des vêtements de la boutique "les dames d'aujourd'hui"... Vous comprenez, c'est toujours mieux que d'avoir un jean déchiré de haut en bas et une chemise dans un état... Pitoyable.

Je souris de nouveau. Et j'use de mon pouvoir, mouhaha. Il doit connaître ma soeur aussi Drago... Hum, Jade Patterson, une femme puissante. Mais je ne vais pas lui parler d'elle, il ne doit pas vraiment savoir que je suis sa soeur.. Enfin, peut-être que si? Je ne sais pas ce qu'il sait, et ça me perturbe. Mais bizarrement, aujourd'hui, j'ai beaucoup envie de lui parler à Drago, pour pouvoir embêter Scorpius demain, en lui disant que j'ai eu une discussion passionnante avec son père, et que j'ai appris plein de choses sur lui, des choses dont il aurait honte. Bien sûr que ça serait sûrement un mensonge, mais j'aime tellement lui mener la vie difficile à Scorpius, que ça en devient trop facile.

[Hrp : ça te va? J'étais inspirée \o/ S'il y a problème dis le moi =D]

Je n'ai vraiment pas pour habitude d'avoir pour tâche de compléter les fournitures scolaires de mon fils étant donné qu'en temps normal c'est le plus souvent Chrystina qui préfère s'en occuper. Moi, je préfère laisser Scorpius s'en occuper lui-même. Chose tout à fait normal, ce n'est plus un gamin. Mais non, il faut que Chrystina cède aux caprices de mon fils. Ah... parfois j'ai trop souvent l'impression de me reconnaitre en lui. Dire que je devais être aussi capricieux à son âge. Quoi que non, car à son âge j'avais déjà fuis Poudlard et étais déjà engagé auprès de Vous-Savez-Qui. Même si Scorpius pense le contraire, je n'espère qu'une seule chose pour lui : qu'il devienne plus puissant que je le suis et qu'il est la vie plus facile que je ne l'ai eu à l'époque. Aujourd'hui, j'ai donc décidé de rendre service à mon fils pour une fois. De plus, je me dois de le voir au plus vite afin de régler certaines choses avec lui étant donné que le courrier se fait de plus en plus rare... Etant en dernière année à Poudlard, j'imagine qu'il doit être débordé de travail mais quelque chose me dit que ce n'est pas la seule et l'unique raison. Il n'est pas suffisament "raisonnable" pour que je puisse me contenter de cette seule explication.

Livres en main, je sors enfin de cette librairie dans laquelle je commençais à avoir l'impression d'etouffer. Je peux sentir les sangs impurs à des kilomètres à la ronde et là le magasin commençait à s'en infester. De mon air naturellement hautain et froid, j'observe la rue principale d'un oeil vigilant avant de tenter de reprendre le pas. Sauf qu'une nouvelle chose vient m'interrompre. Une voix féminine qui m'est pour le moment inconnue. Pourtant elle semble connaître mon nom... m'enfin qui ne le connais pas ici ? Sur le moment, je lève avec non-chalance mes yeux au ciel tout en lachant un léger soupire de lassitude. Je pose délicatement mon regard sur la personne en question, jeune femme blonde ne manquant pas de bonne manière car rapidement j'ai déjà droit à une révérance. Mes sourcils s'arquent en forme d'accent circonflexe, ça existe encore des jeunes filles capable de reproduire ce geste ? N'ayant pour le moment aucune envie de lui répondre, je me contente de l'a regarder. Cependant, j'ai l'étrange impression que cette jeune fille dégage quelque chose de spécial...

Mon regard s'accentue un peu plus sur cette charmante jeune femme, qui doit avoir le même âge que mon fils. D'ailleurs, lorsqu'elle prononce le prénom de ce dernier je comprend alors qu'elle doit faire partie de ses "amies". Je ne me rappelle pourtant pas l'avoir déjà rencontré, ou alors que très rarement. Mon regard se fondant dans le sien, je l'observe avec attention faire un geste pourtant annodin soit se remettre une mèche de cheveux en place. Comme hypnotisé, c'est étrange. Elle connait mon fils, c'est déjà une bonne chose ou du moins je l'espère. La jeune fille se présente ensuite, sous le nom de Lindsay Andrews... Un nom qui me dit quelque chose, mais qui surtout est particulièrement charmant. Elle est donc bien de la même année et maison que Scorpius. Encore plus rassurant. Malgré tout, cela me surprend encore qu'une amie à mon fils vienne m'interpeler au milieu de la rue principale du Chemin de Traverse. Toujours aussi silencieux mais surtout intrigué par cette jeune femme, je laisse mon regard divaguer sur elle de la tête au pied. Sa tenue est plutôt correcte voir de bonne couture hormis... ses chaussures. Ne cachant pas mon étonnement, la jeune Andrews doit avoir une explication pour cette accoutrement assez étrange il faut le dire. D'ailleurs comme je le pensais, elle m'explique rapidement la causalité de la chose. Sauf que lorsqu'elle parle de vêtements déchirés, je ne comprend toujours pas et préfère peut-être ne pas en connaître la raison. Tentant tant bien que mal de confirmer ses propos, je marmonne :

« Moui... en effet. »

Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres. J'inspire longuement, ne lâchant pas une seule seconde me regard pressant sur elle. N'ayant pas envie de m'éterniser ici non plus, je tente de trouver un moyen de m'éclipser.

« Cela m'honnore de savoir que vous connaissez mon fils mais... »

Voyant son sourire, une drôle d'impression me vient en tête. Une fois encore, j'ai l'étrange sensation que cette fille dégage quelque chose de particulier. Je ne serais dire quoi, mais c'est le cas. C'est troublant. Tout à coup, ce sourire me donne moins l'envie de partir. Mon regard sur elle se fait moins strict.

« Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà rencontré... Scorpius m'a peut-être déjà parlé de vous, sauf qu'il m'arrive de ne pas toujours être attentif à ce qu'il dit... »

Elle semble être de bonne famille, charmante et il faut l'avouer d'une certaine beautée. Cela ne m'étonne pas de mon fils. Au moins, me voilà rassuré par ses goûts et ses fréquentations.

« C'est étrange que Scorpius ne vous ai pas déjà invité chez nous... »

J'aurais fait un effet encore plus intense si j'avais gardé ma chemise et mon pantalon troué. Je crois que dans ce cas là, le pauvre homme serait devenu fou, il aurait perdu la tête et serait devenu incontrôlable. C'est habituellement l'effet que je fais, malheureusement. Le pire, c'est que je ne le veux même pas, et que je n'y suis pour rien, c'est terrible n'est-ce pas? Ce pouvoir parfois, il est vraiment contraignant, et je me demande combien de temps je vais encore tenir... Je suis sûre que si je n'avais pas été vélane, j'aurais eu une vie plus banale... D'un côté, si j'avais eu une vie plus banale, aurais-je été celle que je suis maintenant? Aurais-je été la Lindsay Andrews qui est aujourd'hui en septième année à serpentard? Aurais-je déjà été à Serpentard? En tout cas, je n'aurais peut-être pas vécu dans la peur constante, ce qui aurait été plutôt pas mal... Aujourd'hui, comme tous les autres jours de ma vie, j'ai peur de mourir. Pourquoi? Parce que je sais que Jédusor planifie une attaque, ou au moins qu'un jour viendra où il tentera de me tuer, où il essayera du moins. Sauf que là, tout de suite, je ne sais pas ce qu'il prépare, et je ne sais pas quand il passera à l'attaque. C'est atroce de vivre dans de telles conditions, mais je n'ai pas le choix, je suis obligée de faire avec. Telle est la vie de Lindsay Andrews, et elle sera comme ça jusqu'à la fin de mes jours. Je suis condamnée.

« Moui... en effet. »

Il a remarqué que je porte des chaussures qui ne vont pas du tout avec le reste des vêtements. Si je comptais faire bonne impression, c'est râté. De toute manière, le père Malefoy est déjà froid, et il a un air strict sur le visage. Je suis déjà foutue, il va me dire qu'il a mieux à faire et il va foutre le camp. Après tout, un Malefoy c'est réputant pour être froid dans un premier temps. Pourquoi perdrait-il son temps avec une inconnue dans la rue? Il va rentrer chez lui, envoyer un hibou à son fils pour lui transmettre le livre qu'il est allé lui chercher, et vu qu'il sera bientôt l'heure de manger, il va s'installer sur un énorme fauteuil en attendant que sa femme fasse à manger. Je sais bien que les Malefoy n'ont pas l'habitude de faire des rencontres dans la rue. Ils auraient trop peur d'adresser la parole à un sang impur. Et plusieurs fois, lorsque j'ai aperçu l'homme dans les rues, il n'était pas vraiment aimable envers les gens qui l'interpelaient. Pourquoi ferais-je exception?

« Cela m'honnore de savoir que vous connaissez mon fils mais... »

Cette phrase veut tout dire, j'avais donc raison. Il n'en a strictement rien à faire et préfère foutre le camp immédiatement avant de perdre encore plus de temps à user de sa précieuse salive. Son précieux temps, sa précieuse salive. Il n devrait pas l'user pour moi. Mon charmant sourire toujours sur les lèvres, je m'apprêtais à poursuivre ses paroles pour faire comprendre que je savais qu'il désirait simplement foutre le camp, mais au lieu de cela, il reste, et son regard sur moi se fait moins strict. Je me demande si c'est mon pouvoir qui l'a fait changer d'avis. C'est certainement ça, je ne dois pas réellement l'intriguer, je n'intrigue personne. Enfin, peut être au début, mais les hommes finissent tous par être rongés de désir, et deviennent des animaux infâmes. Même ceux que je respecte le plus. C'est moche à dire hein? Que les hommes sont tous pareils, ce sont des animaux, des bêtes.

« Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà rencontré... Scorpius m'a peut-être déjà parlé de vous, sauf qu'il m'arrive de ne pas toujours être attentif à ce qu'il dit... »

Moi, ça m'étonnerait presque qu'il n'ait pas parlé de moi. Disons que j'ai tout de même contribué à son malheur, il a pu en parler un jour. Mais apparemment, son père n'écoute pas toujours ce qu'il dit. Et ça non plus ça ne m'étonne pas, la plupart des parents n'en ont rien à faire de ce que disent leurs enfants. Moi, mes parents, il ne peuvent même plus écouter ce que je dis. Je n'ai pas de figure parentale à qui je peux parler de mes amis et de mes ennemis. Je suis seule, pendant les vacances, si on ne m'invite pas, je suis seule dans mon manoir. Avant la venue d'Axel j'allais parfois chez Jade, mais j'ai abandonné maintenant, je préfère la laisser. Et il s'est passé beaucoup aussi, on s'est quelque peu éloignées elle et moi...

« Votre fils et moi-même n'avons pas toujours été en bons termes, c'est une assez longue histoire, mais nous avons très récemment enterré la hache de guerre. C'est un charmant jeune homme que vous avez conçu. »

Et hop', un petit compliment à la fin. Je sais comment sont la plupart des parents, il adorent qu'on les complimente sur ce qu'ils ont créé. Il suffit de dire que leur fils est formidable, et qu'il doit tenir de ses parents. Enfin, il faut toujours flatter l'égo d'un père, c'est une chose qui peut s'avérer utile. En fait, c'est surtout faire sa lèche-bottes. D'ailleurs, je ne me reconnais même plus là, habituellement je n'aurais rien dit de tel.

« C'est étrange que Scorpius ne vous ai pas déjà invité chez nous... »

Moi je ne trouve pas ça vraiment étrange, vu que lui et moi nous sommes longuement détestés... Et il n'aurait jamais voulu me présenter à ses parents, de peur que je fasse un scandale, que je foute le bordel dans son ménage. Après tout, avec Sand, ça a été assez difficile. J'avoue que j'ai détruit sa petite famille parfaite. A cause de moi, sa femme l'a quittée, elle a ammené son fils et a demandé le divorce. Je ne sais pas si Scorpius a tout su, je ne me souviens plus si je lui avait raconté tout ceci ou pas... Enfin, toujours est-il que je m'en suis remise moi, de toute cette aventure avec Sand. C'est fini, enterré, ça ne fait même plus partie de ma vie, je me dois de ne pas y repenser. Parce que lorsque j'y repense, je revois celle que j'étais devenue, et j'en ai honte. M'enfin, je ne suis pas la seule à m'être fait un professeur. Il y a la jeune fille là.. Quel était son prénom? Rica Stonem il me semble, elle a tenté de tous se les faire les professeurs. Et si mes souvenirs sont bons, monsieur Walker n'avait pas été bien difficile.

« Je ne sais pas si c'est réellement étrange, mais c'est dommage certes, j'adorerais qu'il m'invite dans la demeure des Malefoy. »

Juste par simple curiosité bien sûr, je ne vois pas ce que je pourrais bien faire dans cette maison sinon? Boire le thé avec madame et manger des gâteaux avec monsieur tout en discutant de ce que je veux faire plus tard tandis que Scorpius regrette que je sois venue? Je n'en sais rien, je ne sais même pas ce qu'il y a à faire chez eux. Enfin, dans tous les cas je suis jalouse de Scorpius, parce que lui, il a une famille...

« Me feriez vous l'honneur de me joindre à une table afin de boire un verre? Je vous invite! »

J'adresse un énorme sourire à l'homme. Je ne sais pas s'il sera d'accord de me suivre afin d'aller nous assoeir un peu plus loin, dans un bar sympathique où ils servent des boissons bien étranges d'ailleurs... Enfin, elles ont toutes un nom étrange, c'est la surprise quand on boit. J'ai un jour pris le cocktail Fannypak, et bizarrement, lorsque j'en ai pris une gorgée, j'ai senti mes parfums préférés gâter mes papilles. Et l'ambiance qu'il y a dans ce bar, c'est génial. En plus, il y a une piste de danse, ce qui en fait pour moi l'endroit idéal. Sauf que je n'ammènerais pas Malefoy là-bas... Certainement pas, je préfères l'emmener dans le bar un peu plus chic qui ne se trouve pas très loin d'ici, parce que ce bar là est fréquenté uniquement par des sang pur, puisque le propriétaire semble être un mangemort, et il n'accepte qu'au rang du sang. Il me semble que cet homme s'appelle Roger, mais je peux aussi me tromper.

« Je connais un endroit sympathique non loin d'ici. En marchant je me porte disponible à répondre à toutes vos questions, et, si ça ne vous dérange pas bien sûr, j'aimerais en savoir plus sur votre fils ainsi que votre famille! Je sais, je suis très curieuse... »

J'aurais pu dire que je m'excusais de ma curiosité, mais il se trouve que je m'excuse très rarement, voire quasiment jamais.

Certaines personnes ont beaucoup de mal à analyser leur propres défauts, alors qu'en ce qui me concerne je n'ai aucune honte à les connaître et je les assumes très bien depuis ma plus tendre enfance. Je considère même certains de mes défauts comme des qualités. En ce qui concerne le contact avec le monde qui m'entoure, ce n'est pas que je ne suis pas sociable mais tout simplement que je sais choisir mes fréquentations et mon environnement car je sais ce que je vaut. Mais ce n'est pas spécialement une mauvaise chose, c'est juste que j'évite de perdre du temps avec des gens qui n'en valent pas la peine. Allant directement à l'essentiel sans forcément avoir besoin des autres. C'est peut-être difficile à entendre pour certaine personne, mais la vie est une jungle. Et le fait de se débrouiller seul est une manière de ne prendre le risque de se faire un jour poignarder dans le dos. Car la confiance est une faiblesse, n'est pas une chose stable ni sûr. Voilà pourquoi j'ai longtemps souris en voyant certains complètement désespéré à partir du moment où ils se retrouvent seuls, sans amis ou trahis. Cependant... il est bien vrai que la solitude n'est pas une chose simple à supporter.

Je n'ai donc pas pour habitude de m'arrêter en pleine rue pour engager la discussion avec une personne, et encore moins avec une jeune fille de l'âge de mon fils. En temps normal, j'ai toujours une bonne petite réflexion magique en bouche à lancer afin de m'éclipser en beauté. Seulement là, étant une amie ou bonne fréquentation de mon fils je me montre tout de même un minimum poli. Je n'ai pas subi cette éducation de fer durant mon enfance pour rien tout de même, j'en ai tiré quelques leçons... Sauf que là, autre chose me retiens à elle et m'empêche de partir. Une chose que je ne saurais nommer ni expliquer. Peut-être ai-je tout simplement envie de rester avec elle. Apprenant donc que cette charmante jeune fille est une des "amie" de mon fils, cette dernière m'informe qu'ils n'étaient pas toujours en très bons termes mais qu'ils auraient récemment enterrés la hache de guerre. La dernière remarque de la jeune femme me fais légèrement tiquer. Peut-être la manière dont elle vient de le dire ? Non je n'ai pas vraiment l'esprit mal placé... quoi que. Bien sûr, cela flatte en beauté mon égaux. Quels parents ne seraient pas flattés par un tel compliment sur sa progéniture ?

C'est que cette fille est agréablement aimable, on va dire qu'elle commence bien si elle tente de marquer des points auprès de moi. Ayant donc déjà fais la rencontre de quelques amis de Scorpius au manoir, je ne comprend donc pas pourquoi elle n'y a jamais mis les pieds encore. Je fais part de mon étonnement à la jeune Andrews, tandis qu'elle me confirme son intérêt à venir un jour faire la connaissance de notre demeure. Oui... je suis fier de ce manoir qui à présent m'appartiens.

« Et bien je penserai à le lui en parler la prochaine fois... Maintenant que vous avez "enterrer la hache de guerre" je suppose qu'il ne sera pas contre cette idée. »

Un fin sourire se loge aux coins de mes lèvres tandis que mes yeux continue de scruter cette étrange jeune femme. D'un côté, je ressens toujours cette envie pressante de reprendre la route mais de l'autre non. Cela s'accentue lorsqu'elle m'invite à boire un coup, c'est bien la première fois que je me fais inviter de la sorte par une telle personne. Que de flatteries décidément, c'est toujours ça de gagné. En tant normal, j'ignore si j'aurai refusé une telle invitation... quoi que difficile de refuser une telle invitation venant d'une femme et surtout quand on fait fasse à un tel sourire. J'hésite tout de même un petit instant afin de laisser la demoiselle sur sa faim. Elle semble tenir à ce que j'accepte, aurait-elle une idée derrière la tête ? Elle veut en savoir plus sur notre famille, pourquoi donc ? Je l'ignore mais pourquoi ne pas jouer le jeu tout en restant lucide et méfiant. Espérant qu'elle n'est pas sans savoir que je suis loin d'être facile à influencer car dans ce domaine n'oublions pas que j'y trône toujours.

« Pourquoi pas... »

Je l'invite alors à prendre le pas en direction du bar qu'elle désire me présenter, l'a suivant. J'en profite pour laisser mon regard scruter les environs. Non pas que j'ai spécialement honte de marcher dans la rue principale aux côtés d'une jeune femme qui pourrait être ma fille, mais sait-on jamais. C'est pas comme si je manquais de popularité...

« N'oubliez pas que la curiosité est un vilain défaut, Miss Andrews... »

Un sourire sournois arbore mes lèvres. Oui, je sais de quoi je parle. Je suis aussi un éternel curieux... une fouine. Beaucoup de gens le savent. Mais je sais aussi que c'est une chose difficile à maitriser.

« Et si vous commenciez par m'expliquer pour quelles raisons vous n'avez pas toujours été en très bon terme avec mon fils ? »

Je ne manque jamais d'inspiration pour ce qui est de questionner des personnes, ça c'est sûr. Pour une fois qu'on me donne l'occasion d'user de ma curiosité je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère. Évidemment, je suis persuadé qu'elle n'est pas une Sang-de-Bourbe sinon je l'aurai senti depuis bien longtemps...

Qui aurait jamais cru que moi, Lindsay Andrews, je me retrouverais avec monsieur Drago Malefoy à parler dans la rue principale du chemin de traverse? C'est surtout pour lui que ça doit être étrange. Il ne manquerait plus qu'on nous prenne en photo et que cette photo se retrouve entre les mains de madame Chrystina Malefoy. D'ailleurs, ça ne m'étonnerait pas si ça venait à se produire. Après tout, ça m'est déjà arrivé une fois. J'ai l'impression que dès que je suis en compagnie masculine, on me voit. Je ne suis jamais seule, il y a toujours quelqu'un derrière moi. Il n'y a qu'à voir lorsque je riais avec Johnny sur le terrain de Quidditch, il a reçu ensuite une photo de nous ensemble, un sourire aux lèvres, et une proximité très ressentie. Et puis Sand.. Lorsque je l'ai embrassé dans le bar, il y avait quelqu'un aussi, qui nous a pris en photo et l'a envoyée à sa femme, Lizzie Unless... Je ne l'aimais pas cette femme, c'était plus fort que moi. Je ne lui avais jamais réellement parlé, mais je ne sais pas... Elle avait quelque chose qui me faisait penser qu'elle ne valait rien. Enfin, toujours est-il que suite à la réception de cette photo et d'informations concernant la personne avec qui son mari avait copulé, son mari n'est pas resté son mari. Elle l'a quitté et a emporté le gamin. Je ne sais pas où elle est à présent d'ailleurs, j'espère qu'elle est morte. Hop', minute, j'ai vraiment dit ça? Je suis cruelle! Toujours est-il que j'ai la fâcheuse manie de me causer des problèmes. Surtout quand il s'agit d'adultes. Comme ce jour là, dans le bar.. Lorsque j'ai accidentellement usé de mon pouvoir sur trois bikers moldus qui ont eu la bonne idée de m'attrapper parmi eux et de parcourir mon corps de leurs mains... Heureusement qu'ils ont été punis, c'est une chose assez rassurante de savoir qu'il y a toujours quelqu'un pour me tirer d'affaire. Mais je dois faire attention, ça ne sera pas toujours le cas.

« Et bien je penserai à le lui en parler la prochaine fois... Maintenant que vous avez "enterrer la hache de guerre" je suppose qu'il ne sera pas contre cette idée. »

Je lui réponds par un sourire tout en me demandant comment ça se passerait si je venais vraiment par passer chez eux un jour... Bizarrement je n'arrive pas à nous imaginer, Scorpius, Drago, Chrystina et moi sous le même toit. Je n'ai aucune idée de la manière dont se dérouleraient les choses... La seule chose qu'il y a à faire pour savoir, c'est essayer. Bien que ça m'étonnerait que Scorpius se réjouisse à l'idée de m'avoir chez lui un jour... Il aurait sûrement peur que je fasse une connerie, que je fasse quelque chose pour l'humilier ou le mettre mal à l'aise... Après tout, c'est ce que je fais quotidiennement à Poudlard non? Je tends mon pied dès qu'il passe, dans l'espoir qu'il trébuche, et lorsqu'il le fait, je fais mine de l'aider à se relever, mais finis par le pousser une fois de plus. Pourtant je l'adore Scorpius, je tiens vraiment à lui, et il fait presque partie de mes amis... Sauf que je ne peux m'empêcher d'agir cruellement envers lui... Peut-être qu'un jour ça disparaîtra.

« Pourquoi pas... »

Je lui adresse un sourire et fais une légère révérence. Il doit être un peu mal à l'aise à l'idée de se balader dans les rues aux côtés d'une jolie demoiselle qui pourrait être sa fille. Parce qu'effectivement, j'ai le même âge que Scorpius qui est son fils. Drago a une réputation malgré le passé de sa famille, et il ne faudra pas qu'une jeune "amante" vienne salir cette réputation. Même si c'est faux, rien qu'une rumeur pourrait tout ruiner. Et puis je ne suis pas personne, je suis Lindsay Andrews, a real Drama Queen. Parce que oui, je suis la reine des drames. Quand on est lié à moi, il se passe des choses étranges. Après tout, ne suis-je pas liée à cette terrible prophétie voulant ma mort? Et puis, n'ai-je pas sauté mon directeur? Oui j'avoue, c'est un peu... Vulgaire de le dire comme ça, mais c'est la réalité. J'ai couché avec Sand Unless, le meurtrier de mes parents biologiques. Et ce même homme a couché avec ma soeur, à plusieurs reprises, jusqu'à la mettre enceinte d'un gamin. Oui je sais tout, Johnny me l'a dit en étant complètement ivre.

« N'oubliez pas que la curiosité est un vilain défaut, Miss Andrews... »

Que vois-je là? Un sourire sur le visage de monsieur Malefoy? Un sourire sournois certes, mais c'est déjà ça. On m'a dit que d'habitude il traite différemment les personnes qui l'interrompent, qui l'interpellent et qui le dérangent dans son train-train quotidien. Et moi aujourd'hui, j'ai décidé d'être son élément perturbateur, et je l'invite à venir boire un verre, ce qui est incroyable. Je lui adresse alors un sourire avant de répondre :

« Vous savez certainement de quoi vous parlez. »

Un sourire plutôt joueur illumine mon visage. J'ai osé ouvrir ma bouche et intervenir de la sorte. Ce qui pourrait être perçu comme de l'impolitesse. Mais il est faux de dire que je suis impolie, je fais partie des filles les plus correctes qui soient. Mais ça, ça ne se voit pas toujours. Et à Poudlard, ça ne se voit quasiment pas. Je suis la fille qui use de son pouvoir pour foutre un merdier pas possible. J'aime quand il y a un côté aventureux à la vie, j'aime quand il y a des choses à raconter.

« Et si vous commenciez par m'expliquer pour quelles raisons vous n'avez pas toujours été en très bon terme avec mon fils ? »

Je m'en doutais que la curiosité le prendrait et qu'il voudrait savoir ce qui s'est passé entre Scorpius et moi. En fait, il s'en est passé beaucoup des choses... Nous nous sommes détestés pour une chose assez insignifiante, mais on s'est réconciliés d'une manière assez... Signifiante. Disons cela. Je pourrais afficher un énorme sourire à Drago et lui dire que si on n'avait pas pris de précautions je lui aurais fait un petit-enfant et on aurait pu l'appeler papy Drago... Mais je préfères me taire. Le pire, c'est que c'est vrai, parce que c'était ma période.

« Vous êtes curieux à votre tour? »

Je ris alors, il ne m'avait pas dit que c'était un vilain défaut d'être curieux? Enfin, toujours est-il que selon moi tout le monde est curieux, au moins un petit peu. Je regarde alors un peu le genre de personnes qui fréquentent la rue principale... Je vois alors une femme, aux cheveux gras, avec une baguette cassée dans la main. Elle a un teint extrêmement pâle et regarde Drago d'un air terrifié, comme si elle était morte de trouille qu'il lui fasse quelque chose. En fait, elle regarde tous les hommes de la sorte. Puis je vois un petit homme, plus petit que moi, avec des dents de lapin et les cheveux en pétards. J'étouffe un rire, alors que le petit hyperactif sautille dans tous les sens avant d'entrer dans une boutique. C'est toujours intéressant d'observer les gens dans les rues, et d'essayer d'imaginer leurs vies. Lorsque je vais mal, je viens ici, sur le chemin de traverse, pour regarder les gens qui passent et inventer des scénarios. J'imagine dans ces cas le milieu social dont ils viennent, les problèmes auxquels ils font face, et les raisons pour lesquelles ils sont ici. Mais je ne le fais pas souvent. Disons que je ne peux pas toujours venir ici, bizarrement.

« Disons que son caractère a le don de m'énerver, et il y a eu des problèmes concernant une de mes amies... »

Comment lui dire que j'ai repoussé toutes ses avances lors d'une soirée et que je mourrais d'envie le lendemain qu'il revienne vers moi mais qu'il ne l'a pas fait, qu'il a préféré briser ma meilleure amie et ensuite faire comme si de rien n'était? Hum, je ne pourrais pas lui dire la vérité. Je ne pourrais pas non plus inventer une raison, il pourrait lui même dire autre chose et là, son père se poserait des questions.

« Rien d'insurmontable, ne vous méprenez pas. Mais au fil du temps nous avons tout deux changé, grandi et muri, nous en avions presque oublié la raison de nos querelles. »

Ce qui est vrai aussi, parce que nous avons tout mis ce passé de côté pour aller de l'avant. Et je préfère ça comme ça. Et puis, pendant notre réconciliation, je n'avais plus vraiment le temps de penser à la raison de nos querelles...

« Mais il faut avouer que j'apprécie toujours autant l'embêter un peu, planter un baton dans ses roues. C'est pour le côté aventureux de la vie! »

Un sourire se dessine sur mon visage, et mes jolies dents blanches ont un charmant éclat dans la lumière du soleil \o/

Mon envie pressante d'ignorer royalement la blondinette et de poursuivre mon chemin est bien passé. Chose qui n'arrive quasiment jamais, mais il faut croire que cette fois c'est spécial. Il est clair que je ne connait pas encore cette jeune femme, malgré ce qu'ai pu me raconter mon fils à son propos. Mon opinion sur une personne ne se construit pas à partir des paroles que j'entend des autres, mais sur ce que je vois ou constate. Sachant qu'elle n'est pas une personne de mauvais gout, c'est déjà un bon début pour faire un effort auprès d'elle. J'imagine que si elle a décidé de m'arrêter en pleine rue pour me parler, ce n'est pas pour rien non plus. Et comme je le pensais, rapidement elle me fait comprendre qu'elle veut en savoir plus sur mon fils, ma famille tout en me donnant la permission de lui poser les questions que je veux sur elle. Elle semble aussi curieuse et maligne que je le suis moi-même. Je ne suis pas dupe, elle joue beaucoup de la flatterie avec moi pour le moment. Domaine que je ne connais que trop bien étant donné que je baigne là dedans depuis ma plus tendre enfance, et elle aussi peut-être. Je peux le deviner à sa façon de se tenir devant moi, à sa manière de saluer, de parler et même de regarder. Connaissant Scorpius et certainement la réputation de ma famille, elle doit très bien savoir à qui elle a affaire.

N'hésitant donc pas un seul instant à me faire faire connaissance avec sa curiosité, elle semble comprendre rapidement que cela nous fait déjà un certain point commun. Partie de ma personnalité que j'assume à merveille malgré le fait que je l'ai parfois regretté. Je ressens parfois dans sa manière de me répondre peut-être un peu trop de familiarité, mais pour le moment je ne le relève pas. nous marchons donc en direction de ce fameux bar dans lequel elle a l'intention de m'inviter. Ayant carte blanche, je ne perd pas un seul instant pour débuter mon interrogatoire. Sa remarque me fait alors presque sourire. A vrai dire je m'attendais presque à ce qu'elle me réponde cela.

" Là n'est pas la question, il me semble vous avoir entendu dire il y a quelques secondes que j'avais l'autorisation de vous poser n'importe quelle question. N'ai-je pas raison ? "

Décidément, cet air sournois et malsain ne me quitte quasiment jamais. J'ai aussi souvent tendance à observer avec attention le visage des personnes que je croise dans la rue. Rien de tel pour se distraire un peu quand c'est nécessaire. Je passais mon temps à faire ça à l'époque où j'attendais mon père devant certaines boutiques. Quand il mettait de longues minutes à en sortir. Et il faut bien l'avouer, le chemin de traverse est regorgé d'un nombre impressionnant de drôles de "créatures". Pire que dans le monde des Moldues peut-être. Que c'est vilain de se moquer... Le bon côté des choses, de part cette manie, c'est qu'on est moins surpris par la suite de croiser ce genre de petite surprise. D'ailleurs tout en marchant présentement aux côtés de la jeune blonde, je ne porte aucune attention à toutes ces personnes me regardant de travers. La jeune Andrews finit donc par répondre rapidement à ma question. Me permettant ainsi par la même occasion d'étudier la réputation de mon fils et d'en savoir un peu plus sur elle aussi. Bien évidemment, il n'est pas dans ma nature de partir à la recherche d'informations sur Scorpius, mais disons que je profite simplement de la situation qui s'offre à moi aujourd'hui. Autant que cette rencontre serve à quelque chose.

Je l'écoute donc silencieusement répondre, sans relevé ses paroles, mon regard ne lâchant pas prise avec le sien. La manière dont la jeune sorcière conclue sur la question posée me surprend quelque peu. Comme si elle se vantait devant moi d'embêter mon fils. Là-dessus, je n'ai aucune crainte pour lui, imaginant tout de même qu'il doit savoir riposter sans aucune difficulté. Surtout face à... une fille si je puis dire. Mes sourcils s'arcquent un instant tandis que la camarade de mon fils en sourit. Pour ma part, je ne trouve pas cela très hilarant mais bon...

" Vraiment ? Je veux bien le croire si vous le dites... Même si je ne doute pas un instant sur le fait que lui aussi doit bien vous rendre la pareille... "

Il faut au moins avouer que cette fille ne manque pas de culot ni de caractère. Dire que lorsque j'étais à Poudlard, je n'ai pas souvent eut l'occasion de faire face à des filles "rebelles". La seule me venant à l'esprit est : Granger. J'admire le sourire qu'elle m'offre mais ne peut malheureusement pas le lui rendre. Et oui, c'est que pour avoir un sourire de ma part il faut que ça en vaille la peine. Autant en profiter lorsque ça arrive. C'est sûrement l'un des muscles de mon corps qui est le moins actif. Je redresse un instant mes yeux afin de regarder tout autour de moi, mais aussi pour savoir si nous arrivons bientôt à ce fameux bar.

" Maintenant que j'y pense... Vous ne devriez pas être au château en ce moment même plutôt qu'ici ?? "

Je plaque à nouveau mon regard azuré sur elle, particulièrement intrigué par cette question. C'est vrai, à cette heure et aujourd'hui elle devrait se trouver au château et ne devrait même pas se balader dans cette rue... Après, peut-être que je me trompe et qu'elle a une autorisation spéciale pour aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, je suis bien curieux de savoir ce qu'elle va me répondre. Non pas que cela m'intéresse mais afin d'examiner sa manière de se défendre. C'est pas comme si j'avais le temps de me rendre jusqu'à Poudlard juste pour informer ce cher directeur qu'une élève s'est éclipser une après-midi.

" Le directeur n'en saura rien... "

Mon regard pétille de malice lors d'un instant. Je suis peut-être adulte et plus sérieux aujourd'hui, mais malgré tout je reste un Serpentard et surtout moi-même. Une chose qui me différencie grandement de mon père Lucius contrairement à ce qu'on pourrait croire...

[Hrp : excuse moi, c'est super long T_T Te force pas hein, j'préfère les réponses plus courtes, j'sais pas ce qui m'a pris Oo]

Je ne pense pas avoir réellement répondu à sa question. En même temps, je ne voudrais pas causer d'ennuis à Scorpius en expliquant au père toutes les atrocités qu'a pu faire le fils. Je ne trouve pas vraiment ça correct, et je préfères me contenter du strict minimum... Sauf que ça peut également ne pas plaire à monsieur Malefoy ici présent... Ce n'est pas que je suis en train de devenir gentille, c'est juste que je suis une personne correcte, et je ne suis pas lâche, je suis même loin de l'être. Je ne pense pas qu'il soit utile de dire des choses à son père pour qu'il reçoive une correction de la part du grand... Enfin, pas sûr qu'il ne fasse quelque chose après. Toujours est-il que je préfère mentir que dire que Scorpius est en réalité un coureur de jupons, qu'il veut se faire toutes les jolies filles du château et qu'il joue de ses charmes sur toutes ces femmes. Et je ne vais pas dire non plus qu'il m'insupporte à jouer ainsi de ses charmes, et qu'il me dégoûte quand il le fait sur moi. Je ne peux pas non plus lui dire qu'il a fait énormément de mal à Elisabeth Winster, ma meilleure amie, parce qu'il la connaît un peu trop bien pour ça... Je ne vais donc rien dire de tout ça, c'est beaucoup mieux comme ça...

" Là n'est pas la question, il me semble vous avoir entendu dire il y a quelques secondes que j'avais l'autorisation de vous poser n'importe quelle question. N'ai-je pas raison ? "

Bon et bien il a remarqué que je n'ai pas réellement répondu à sa question et il semble vouloir une réponse... Je vais donc devoir construire une phrase avec un sujet, un verbe et un complément, pour lui expliquer sans trop montrer que je cache une histoire ce qui fait que nous avons eu un différend le Scorpius et moi... En même temps, je ne pourrais pas lui dire que ça me dérange qu'il soit ami avec Jédusor, puisque je ne peux dire aucun mal de ce dernier. Je ne peux pas dire ici que je suis en fait la blonde, fille de mangemorts et vélane de la prophétie disant que je suis la seule à pouvoir détrôner le grand Jédusor, que je suis celle qui pourrait prendre sa place. Si je le fais, il risquerait de m'attrapper et de me tuer immédiatement, ou de contacter Jédusor et de lui dire que je suis vulnérable et qu'il n'a qu'à venir m'achever. Parfois, j'aurais voulu que cette prophétie n'existe pas, qu'elle ait été détruite avant que Jédusor n'en prenne connaissance... Sauf que lorsque Sand m'a annoncé ça, chez moi, dans mon manoir, c'est un minuteur qui s'est mis en route. Le seul hic, c'est que je ne sais pas quand mon heure va sonner, mais je sais pourquoi il veut ma mort à présent... C'est terriblement déstabilisant, mais qu'est-ce que j'y peux après tout? J'ai été condamnée à ça...

« Bien sûr, bien sûr, vous avez raison. Je n'ai pas réellement répondu à votre question, je vais m'efforcer de le faire. Et bien, Scorpius est un garçon qui aime se faire respecter, se faire apprécier et se faire désirer. Beaucoup de filles sont à ses pieds, et ce genre d'homme ne me plaît pas à l'habitude, mais Scorpius est différent, puisqu'il a de bonnes manières et il sait se montrer respectable. Il y a chez lui des choses que j'adore et des choses que je déteste, mais j'ai appris à vivre avec celles qui me déplaisent, donc tout va bien à présent. »

Je crois que là ma réponse doit être à peu près satisfaisante. En tout cas, il n'y sentira rien. Je n'ai aucunement hésité, et lorsqu'on monologue sans une seule hésitation, la plupart du temps, c'est qu'on est sur de soi. En même temps, je n'ai pas menti, et je n'insulte pas Scorpius dans mes paroles. Il ne manquerait plus que ça tiens, que j'insulte son fils... Déjà que je viens de faire la connerie de lui dire que j'adore embêter son fils pour pimenter nos vies... Pourrais-je tomber plus bas? Pourrais-je devenir encore plus stupide? Franchement, je ne sais plus. Qu'est-ce qui m'a pris? Ne pouvais-je pas me taire pendant l'espace de trente secondes pour ne pas dire cette connerie hein? Non, parce que mademoiselle Lindsay Andrews est une fille trop spontanée, trop excentrique, trop motivée, trop honnête. Il m'arrive de dire ce que je pense sans vraiment y réfléchir. D'un côté c'est bien, parce que je ne mens pas, je suis bien souvent honnête et dès qu'il y a quelque chose qui me gêne chez quelqu'un, je le dis, pour que je n'accumule pas la frustration de cette chose qui me gêne. C'est parfois très utile, il faut l'avouer.

" Vraiment ? Je veux bien le croire si vous le dites... Même si je ne doute pas un instant sur le fait que lui aussi doit bien vous rendre la pareille... "

S'il me rend la pareille? Bien sûr, Scorpius est un adversaire de taille, et je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un de plus spécialisé dans le domaine que lui. Il sait y faire le jeune Malefoy, il sait dire les mots qui peuvent faire rire ou pleurer, ceux qui peuvent provoquer un sourire ou une grimace. Scorpius, il sait réfléchir, il sait trouver les choses qui peuvent causer des problèmes à d'autres, et il est un emmerdeur pro, du moins avec moi. Il ne me semble pas l'avoir vu embêter quelqu'un d'autre comme il me le fait. J'ai le droit à un traitement spécial apparemment, je suis une V.I.P. personne n'est traité comme moi. Ce qui est étrange dans notre relation, c'est que j'ai l'impression de le détester tout en l'adorant, il peut être drôle, sympathique et assez tendre et affectueux. Et dans ces moments, je le déteste et je l'adore. Tout comme lorsqu'il est méchant et sadique, dans ces moments là il me fait sourire tout comme il alimente le feu de la haine. Mais j'aime bien cette relation que nous avons, on ne s'ennuie jamais...

" Maintenant que j'y pense... Vous ne devriez pas être au château en ce moment même plutôt qu'ici ?? "

Aussitôt qu'il prononce ces paroles, je déglutis... Effectivement, je devrais être au château... Je n'ai aucun droit d'être là. C'est écrit dans le règlement, qu'on n'a pas le droit de quitter le château sans raison valable. Et tous les élèves doivent rester dormir dans leur salle commune. Il n'y a aucune exceptions, on doit être au château tout le temps, sauf pendant les vacances lorsqu'on rentre chez nous, ou pour une raison valable, comme les sorties à pré-au-lard... Là, à l'heure qu'il est, je devrais être au château... Bon, je suis déjà sortie très souvent, mais je n'ai jamais eu de problèmes, parce que Sand.. Enfin, disons que Sand il ne m'a pas punie puisque je lui ai payé un verre quand il m'a démasquée. Et Walker... Walker il m'a même escortée à Pré-au-lard quand j'avais envie d'aller me promener loin des autres. Par contre maintenant, si Unless découvrait que je ne suis pas dans son château, je risquerais d'avoir quelques problèmes, juste quelques-un. Enfin, c'est pas sûr non plus, puisque j'entretiens de bonnes relations avec lui...

" Le directeur n'en saura rien... "

Lorsque Malefoy prononce ces quelques mots, je me sens un peu rassurée. Mais devrais-je lui faire confiance? De toute façon, dans tous les cas, quoi que je dise, c'est trop tard. Il a déjà remarqué que je ne suis pas sensée être là, et que je pourrais être sévèrement punie pour ce que je suis en train de faire. Mais je ne pense pas qu'on me renverrait de l'école. Nathan ne renverrait pas sa préfète-en-chef si? Non, il n'oserait pas. D'ailleurs, je me suis toujours demandée pourquoi Potter et moi avons eu ce rôle... Puisque lui il fait toutes les conneries qu'il y a à faire, et moi je martyrise les élèves et je ne respecte pas le règlement à la lettre... Bon il est vrai que pour embêter les Serpentard Potter est fort, il ne ferme pas les yeux et il peut les punir quand ils sont en tort, et moi à l'opposé, je punis les Gryffondor, les Pouffsoufle et les Serdaigle quand ils sont en tort. Donc finalement je pense qu'il n'y avait pas vraiment d'autre personne qu'on pouvait mettre en charge de ce poste, bizarrement le directeur a eu raison en fait... Je n'avais jamais pensé à cette vision là des choses. Enfin, là n'est pas la question...

« Hum... bien sûr je suis sensée y être au château... Je ne devrais pas le quitter comme ça... »

J'hésite, mais paroles ne sont pas aussi spontanées que d'habitude.. Peut-être parce que je suis légèrement intimidée, qui sait? Je ne saurais pas expliquer pourquoi tout à coup je commence à laisser de longues pauses, de longs silences désagréables. Je ne sais même pas pourquoi je me sens intimidée, peut-être est-ce la fatigue? D'après moi c'est surtout que je viens de réaliser que je fais tout de travers, que je ne devrais pas désobéir comme ça et me mettre en danger inutilement. Je ne suis pas en danger direct, mais plutôt en danger indirect. N'importe quel mangemort qui me reconnaîtrait et serait au courant de l'existence de la prophétie me livrerait à Jédusor pour qu'il me décapite. Mais Jédusor n'a pas encore parlé de la prophétie à ce qu'on m'a dit... Donc ça tombe bien. Enfin, toujours est-il que le meurtrier de mes parents adoptifs est quelque part, et en plus, si je me balade comme ça dans la rue, je pourrais encore avoir des problèmes avec certains hommes...

« Le directeur ne sait pas vraiment que je suis là... J'ai quelques tours dans mon sac pour qu'il ne remarque pas mon absence. »

Je trouves toujours quelque chose pour ne pas me faire prendre, dénoncer ou punir. C'est toujours pratique d'avoir des relations avec certains professeurs. Nathan je l'ai connu avant qu'il soit directeur, donc c'est cool entre nous; Walker c'est une toute autre histoire, lui il pourrait même aller voler un livre dans la bibliothèque personnelle du directeur et prendre des dossiers sur certains élèves tant qu'il y est si je le lui demande. Il est un peu fou, je crois qu'il a un petit problème. Enfin, il a surtout un problème avec l'alcool et la drogue à ce que j'ai remarqué. C'est un peu sa signature, il rentre souvent ivre dans sa chambre à Poudlard, je le croise parfois en train de ronfler sur un canapé de notre salle commune en pleine nuit, lorsqu'il a perdu la clé de sa chambre, ou qu'il a simplement oublié qu'elle était dans sa poche gauche et non sa poche droite. Parfois même, il n'arrive pas à ouvrir sa porte alors qu'il a la clé. Enfin, il est vraiment trop bizarre ce prof, mais il est sympathique. Peut-être qu'il est aussi gentil avec moi parce que je suis la soeur de Jade, je ne sais pas trop...

« Ces absences ne sont pas justifiées, et je ne devrais certainement pas sortir, mais un règlement n'est-il pas fait pour être violé?
Tenez! Voilà le bar dont je vous ai parlé. »

Je change alors bien vite de sujet, et utilise de mon pouvoir pour détendre l'atmosphère, pour que monsieur Malefoy ici présent se sente à son aise. Mais je n'en utilise pas trop, de peur d'éveiller certains désirs. Je ne sais pas trop à quelles doses il pourrait résister, puisque chaque homme est différent, chaque homme adopte un comportement différent devant mon pouvoir, c'est très intéressant à voir d'ailleurs. Enfin, toujours est-il que je me tiens avec l'homme devant le bar nommé "Silver Buperup" la deuxième partie du nom, elle est en fait à lire à l'envers. J'ai mis un sacré bout de temps à comprendre ça, au début je pensais que c'était en fait un gobelin prénommé Buperup qui avait créé le bar, sauf que ce n'était pas ça. Enfin, je m'avance vers la porte que je tiens ouverte pour monsieur Drago Malefoy. Je souris, mon pouvoir toujours actif, en lui tenant la porte ouverte pour qu'il entre et qu'il trouve un fauteuil où s'assoeir. Oui, il y a dans ce pub des fauteuils aussi, et des canapés. Il y a le coin "lounge", mais il y a aussi des chaises et des tables normales, ainsi qu'un bar comptoir. Ce bar a vraiment une classe, et il n'y a pas beaucoup de sorciers de sang impur qui y mettent les pieds.

C'est loin, mais alors très loin de faire partie de mes habitudes de questionner les camarades de mon fils pour obtenir quelques informations sur lui. Non pas qu'il ne m'intéresse pas ni même que j'ai une confiance absolue en lui, mais comment dire... pour une fois j'ai bien envie d'essayer, juste pour en avoir une petite idée. Et aussi, tant qu'à faire, pour rassurer un minimum Chrystina qui se pose un bon nombre de questions sur notre fils. Il faut bien que je trouve une solution pour l'a calmer et rassurer un minimum. J'ai comme l'impression qu'elle tente d'esquiver la question, raison pour laquelle je trouve un moyen pour ne pas lâcher l'affaire et entendre sa réponse que j'ai bien l'intention d'entendre maintenant. Naturellement rusé et sournois, je trouve les bons mots pour enfin lui dérouler la langue. Je n'aimais aucune objection face à ce qu'elle me dit, à vrai dire, c'est tout à fait ce que je voulais entendre. C'est qu'il me ressemble plus que je le pensais. Je ne devrais peut-être pas, mais j'en sourirais presque. S'il sème la terreur autant que j'ai pu l'a semer à l'époque... Je préfère tout de même le savoir comme ça plutôt qu'en train de cueillir des pâquerettes avec Potter et compagnie (xD).

Je continue d'observer avec attention la camarade de Scorpius me faisant face, elle aussi semble avoir du caractère et bien cacher son jeu. Le genre de filles certainement difficile à supporter mais... rare. Et avec qui on ne doit sûrement pas manquer de s'ennuyer. Elle embête mon fils, chose qui me contrarie lors d'une seconde, mais pas plus longtemps. Ne doutant pas un seul instant des méthodes d'auto-défense de mon fils. La jeune Andrews ne semble d'ailleurs pas renier ce propos. Le jour où j'entendrai que Scorpius se laisse marcher dessus, il risque de m'entendre. Là dessus je n'ai aucune doute sur lui, déjà petit il semblait déjà bien plus terrible que moi je le fus. N'ayant jamais eu de rapports très proches avec mes parents, on n'a jamais trop pris le temps de m'en raconter beaucoup sur comment j'étais étant petit. Contrairement à Chrystina qui ne cesse de lui raconter ou rappeler tout ce qu'il était. Je l'a laisse faire. Après tout, c'est toujours mieux que ce dont j'ai eu droit. Même si parfois, lorsqu'elle a tendance à le vénérer cela m'insupporte...

Il semblerait que je viens de troubler la jeune sorcière en lui rappelant qu'elle devrait être à Poudlard en ce moment même plutôt que sur le Chemin de Traverse. Et oui... j'ai toujours eu le chic de trouver facilement le point qui déstabilise. J'aime déstabiliser, intimider. Rien de tel pour se sentir maître de la situation. Cela fais peut-être un certain temps que je ne suis plus élève à Poudlard, mais je souviens encore parfaitement du règlement. L'ayant peut-être un peu trop souvent transgressé... C'est qu'il m'arrivait d'être très sérieux parfois, surtout quand je n'avais pas le choix ou quand je savais que mon père ne traînait pas loin du château. Devant toujours montrer le bon exemple, être parfait. Bref, la blondinette semble tout à coup moins sûr d'elle, voir légèrement gênée. Je me délecte de chacune de ses réactions. Mais ne voulant pas non plus l'a faire paniquer tout de suite, je tente de l'a rassurer en lui faisant comprendre que je ne dirais rien au directeur. Je ne suis pas quelqu'un de confiance en effet, voir même une fouine, mais je ne suis pas idiot au point de me rendre à Poudlard simplement pour balancer au directeur que j'ai vu une de ses élèves se balader hors du château. Bah... tant qu'elle reste sage avec moi tout ira bien. C'est que d'un autre côté, elle semble sûr d'elle sur le fait que le directeur ne remarque pas l'ombre de son absence. Le contraire m'aurai étonné. On ne fait une telle chose sans assurer ses arrières.

« Faites attention tout de même... on ne sait jamais ce qui pourrait vous arriver en dehors du château... »

Je fixe intensément la jeune femme durant un instant, ne faisant même pas attention à l'air menaçant que je pourrai lui donner. C'est que je sais de quoi je parle aussi. Etant donné le nombre de choses qu'il peut arriver au moindre élève se baladant seul au milieu d'une rue blindée de sorciers en tout genre. Un malheur peut arriver très vite. J'arque mes sourcils lorsque je l'entend me dire que le règlement est bien fais pour être violé. Chose que je disais tout le temps avant. Avant oui... avant de comprendre que parfois il vaut mieux ne pas les violer...

Nous voilà enfin arriver au bar dont elle me parlait, j'entre tout en observant l'intérieur d'un œil particulièrement méfiant et strict. Elle me tient la porte, c'est qu'elle est bien éduqué cette gamine. Il ne semble y avoir aucune mauvaise "odeur" ici, aucun sang impur. Rapidement, je me sens à mon aise. En fait j'ai l'étrange impression de me sentir moins tendu que d'habitude depuis que je suis aux côtés de la jeune Andrews. Je pars devant elle, m'installer sur un des canapés meublant un coin tranquille du bar. Je retire tranquillement la veste qui m'habillait, mettant en valeur la chemise noir de bonne couture que je portait en dessous. J'attends qu'elle s'installe à son aise aussi.

« Vous semblez avoir bons goûts en matière de bar... »

Est-se le genre de bar qu'elle fréquente constamment ou est-se simplement parce qu'elle sait que je suis allergique aux sangs impurs ? Le barman semble avoir réalisé notre présence et ne perd pas instant pour venir prendre nos commandes. Il semble surtout me connaître, m'offrant même un étrange sourire.

" Mr Malefoy, c'est un honneur de vous recevoir ici. Que désirez-vous donc commander ? "

Je ne cache pas ma surprise de l'entendre vouloir prendre ma commande en premier plutôt que celle de Mademoiselle Andrews.

« ... Une Bierreaubeurre suffira pour moi... »

Une fois le regard du serveur posé sur Andrews, son sourire s'en va aussitôt. Faisant presque grise mine.

" Et pour vous ce sera ? "

Je pose à mon tour mon regard sur la jeune élève, quelque peu intrigué par le comportement du serveur. Se connaisse-t-il ou est-se pour une autre raison ? Enfin, je ne m'attarde pas plus longtemps sur cela, attendant que ce dernier parte commande en main pour porter à nouveau toute mon attention sur elle.

« Vous venez souvent ici ? »

« Faites attention tout de même... on ne sait jamais ce qui pourrait vous arriver en dehors du château... »

« Vous semblez avoir bons goûts en matière de bar... »

" Mr Malefoy, c'est un honneur de vous recevoir ici. Que désirez-vous donc commander ? "

« ... Une Bierreaubeurre suffira pour moi... »

" Et pour vous ce sera ? "

Et bien mon très cher Aaron, je te prendrais le martini habituel.

« Vous venez souvent ici ? »

Ha, je suis une habituée...

Il m'est arrivé beaucoup de choses ici, et Aaron n'a pas beaucoup aimé ce qui s'est passé la dernière fois que j'ai mis les pieds ici...

D'ailleurs, à propos de ce que vous disiez un peu plus tôt, vous avez bien raison, ça peut-être très dangereux de se promener seule, et je m'en suis déjà rendue compte à plusieurs reprises!

[Hrp : Désolé c'est pas top ='( ]

Malgré le fait que ce soit la première fois que je fréquente la jeune Andrews, je n'ai émis aucun doute sur l'endroit où elle désirait m'emmener. Et je n'ai pas eu tord. Nous voilà dans ce fameux bar, qui semble à tout point de vu être le genre de bar que beaucoup de Sang-Pur fréquenteraient. C'est déjà un bon point pour elle. A l'intérieur, je m'y sens donc rapidement à mon aise. Nous partons nous installer dans un coin tranquille, sur des canapés au fond du bar tout en attendant la venue du serveur. D'ailleurs ce dernier met très peu de temps pour venir prendre nos commandes. S'attardant immédiatement sur moi, sans même jeter le moindre regard sur la blonde. Chose que je trouve quelque peu étrange, car étant donné que ce bar est sensé être "correct" les règles de galanteries devraient l'être aussi non ? Je finis donc par faire abstraction et commande une Bierreaubeurre. Je n'aurai pas refusé un petit verre d'alcool mais disons que face à une élève ça pourrait faire mauvais genre, sachant que c'est elle qui paye la note au final en plus. Me voilà à nouveau surpris lorsque j'observe le visage du serveur quand celui-ci s'adresse à la jeune Andrews. Ils semblent se connaître et pas vraiment s'apprécier. Mon regard se pose ensuite sur mon interlocutrice, quelque peu intrigué par cet échange pas très jovial. Ma surprise ne s'arrête pas là, entendant la Serpentarde commander un verre de Martini. Je n'en dis rien même si cela m'étonne un peu. Elle est vraiment hors du commun cette jeune femme... Malgré tout je suis persuadé que si j'avais eu une camarade comme elle à l'époque, on se serait peut-être bien entendu.

Aussitôt, je me demande si elle a pour habitude de venir ici ou non. Elle me confirme donc que c'est une habituée des lieux. Ce qui explique peut-être ce drôle de comportement entre elle et le serveur. Une fois de plus, elle confirme mes pensées me racontant que Aaron n'a pas beaucoup aimé ce qui s'est passé la dernière fois qu'elle a mit les pieds ici. Aaron, le serveur je suppose. Ce dernier revient accompagné de nos boissons. Me lançant un nouveau sourire des plus chaleureux, mais des plus glacial à Andrews. Sauf qu'en une seconde, le voilà en train de rougir et de finalement lui sourire avant de repartir de son côté. Je fige aussitôt mon regard sur la jeune sorcière. Etrange... il me semble avoir déjà vu cela quelque part. Une idée me passe derrière la tête, mais je préfère l'a garder pour moi pour le moment. Voyant l'invitation mon interlocutrice à trinquer, j'accompagne son geste allant même jusqu'à lui offrir un de mes petits sourire charmeur. Tout en buvant quelques petites gorgées de ma Bierreaubeurre, j'écoute la jeune Andrews me confier qu'elle a déjà rencontré bon nombre de dangers en sortant ainsi. J'ignore pourquoi mais je m'en doutais. Non pas qu'elle est une drôle de tête, mais peut-être au travers de son regard qui sait...

« Mais encore ? »

Si elle décide volontairement d'ouvrir ce sujet c'est qu'elle est peut-être dans l'intention de m'en parler. Seulement quelque chose me tracasse, elle semble consciente du danger qui l'entoure en quittant la château alors pourquoi fait-elle donc cela ? Il est vrai que le goût du danger peut-être particulièrement excitant, mais inutile d'aller jusqu'à avoir un comportement suicidaire.

« Si vous êtes consciente du danger qui rôde... comment se fait-il que vous continuiez de sortir du château ? Et qui plus est, seule... »

Si encore elle était bien entouré, ce serait un peu plus sécurisant mais seule... Non pas que je doute de ses compétences, mais les prédateurs qui rôdent à l'extérieur restent bien plus puissant que n'importe quel élève de Poudlard. Je fixe un instant la jeune femme, puis boit une nouvelle petite gorgée de ma boisson.

« J'ai comme l'impression que vous aimez prendre des risques... »

Un léger sourire, pétillant de malice, étire le coin de mes lèvres. Cette fille m'intrigue de plus en plus. Tout d'abord de part le fait qu'elle est eu le culot de venir m'arrêter en pleine rue, puis qu'elle est réussi à me convaincre à venir boire un coup avec elle. Je ne devrais peut-être pas me montrer aussi méfiant, mais ma nature ne m'a très peu trompé jusqu'à présent...

[ Hrp : moi ça me va =D J'ai aimé! ]

Lindsay Andrews dans un bar avec Drago Malefoy. Qui l'aurait cru? Surtout que l'homme en question est le père de Scorpius, mon meilleur ennemi. Tout le monde sait que je le déteste, mais lui seul sait que je l'adore. Pourquoi est-ce qu'on ne le dit pas à tout le monde? Je n'en ai aucune idée. En fait, ce n'est pas juste pour notre réputation qu'on ne veut pas... C'est juste pour ne pas faire face à une déception. Je ne pense pas qu'il me fasse réellement confiance, tout comme je pense ne pas vraiment pouvoir lui confier n'importe quoi. Au moins, si je le déteste en même temps, tout reste simple. Je n'ai aucune attente, je ne me complique pas la vie. Je le déteste, il me déteste, mais on s'adore. Et notre secret, notre petit secret dont personne n'a connaissance, il est bien gardé. Je ne pense pas qu'il prendra le risque de tout avouer à son ami Jédusor... Je pense que si ce dernier apprend que son ami pactise avec l'ennemie, il n'appréciera pas. Et je pense que personne n'approuvera de ce qu'on a fait, je ne pense pas qu'il y ait une seule personne dans Poudlard qui comprendrait et qui ne jugerait pas. Je pense que si ce secret se sait... On est foutus. Moi qui aimerais que ma dernière année soit la plus belle de ma scolarité, c'est loupé d'avance on dirait...

« Mais encore ? »

Zut, je ne pensais pas que j'aurais à raconter ce qui s'est passé. Je n'ai pas vraiment envie de lui dire à quel point j'ai l'habitude des dangers. Je n'ai pas vraiment envie de lui avouer que j'ai manqué de me faire violer plusieurs fois à cause de ce foutu pouvoir que j'ai hérité à ma naissance et que ma soeur possède aussi. Ce foutu pouvoir que je transmettrais certainement à ma descendance, ce pouvoir qui ne disparaîtra jamais de mon corps. Comment le dire, que je me transforme en une créature terrifiante lorsque je suis réellement en colère? Comment le dire, que je peux obtenir n'importe quel homme grâce à ce pouvoir? Je ne suis inscrite nulle part en tant que vélane. Certaines personnes le savent, d'autres le sentent. mais lorsqu'on ne s'y attend pas, on ne le sait pas forcément.. Enfin, comment dire que j'ai déjà réussi à détruire un couple, une famille, simplement grâce à mon pouvoir? Je l'ai eu, il m'a détruite ensuite. D'ailleurs, je me demande bien comment il a fait pour avoir le courage de détruire une vélane, ce n'est pas vraiment facile à faire, puisqu'on a tendance à avoir un sentiment d'auto-destruction en même temps... Enfin, je ne comprendrais jamais, donc je ne cherche plus à comprendre. C'est fini, c'était comme ça et puis c'est tout.

« J'ai souvent eu affaire à des moldus étant incapable de résister face à mes charmes... Et je me suis retrouvées à plusieurs reprises au bord du désastre. Bizarrement je fais un effet étrange aux hommes... Vous voyez de quoi je peux parler..? »

J'utilise alors légèrement de mon pouvoir sur lui, tout en souriant innocemment. Bien sûr qu'il comprend. De toute façon, pour certains hommes, il me suffit de leur sourir pour les obtenir. C'est vraiment trop facile, ça en devient presque ennuyant. Mais d'un côté, je n'y peux plus rien moi, c'est simplement comme ça. Dans la rue, les hommes restent me regarder, chez les moldus, ça engendre des claques ainsi que des regards jaloux. C'est dur d'être une vélane, mais ça personne ne le sent. Je vivrais toujours dans l'incertitude. Je ne saurais jamais si mes amis m'aiment pour ma personnalité ou non. Et je ne saurais jamais si j'attire un garçon grâce à mon pouvoir. Quoique je fasse, quoi que je dise, quoi que je porte; les hommes me regarderont toujours de la même façon, c'est indéniable. Mais il faut vivre avec n'est-ce pas? C'est comme ça et on n'a pas le choix.

« Si vous êtes consciente du danger qui rôde... comment se fait-il que vous continuiez de sortir du château ? Et qui plus est, seule... »

Pourquoi est-ce que je continue de sortir du château... Bonne question. Même là tout de suite, je serais incapable d'y répondre. Je ne sais pas pourquoi je me sens toujours obligée de sortir, de m'en aller, de fuir. Enfin, une seule chose est certaine. Je ne suis pas plus en sécurité au dehors qu'au dedans. Je pourrais être dans une cage de lions que ça pourrait être plus sûr que Poudlard. D'ailleurs je me demande si je parviendrais à amadouer un lion grâce à mes pouvoirs... C'est une chose à essayer tiens, je vais l'ajouter à ma liste de "Try before you die", bien que cette liste devrait plutôt s'intituler "try and die" puisque certaines choses que j'aimerais accomplir pourraient me tuer, ces choses pourraient signifier ma fin. Mais bon, c'est comme ça, je suis et je resterais Lindsay Andrews... Rien au monde ne me changera.

« Mais je ne suis pas seule... »

Un sourire ironique apparaît quelques instants sur mon visage, mais il disparaît aussi vite qu'il était venu. Je cherche à me justifier... m'enfin, c'est vrai, je ne suis jamais vraiment seule, puisque je finis toujours par trouver quelqu'un qui reste avec moi. La dernière fois c'était Aaron, on a passé un sacré moment à discuter tous les deux, jusqu'à ce que le drame se passe, m'enfin ça je préfère ne plus y penser. Et j'espère qu'Aaron me pardonnera, parce qu'au fond c'est un bon ami... Il a vingt-deux ans, et il sert d'excellents cocktails, il sait écouter et parler, et il est extrêmement intelligent. J'irais même jusqu'à dire qu'il n'y en a pas deux comme lui. M'enfin il n'y en a pas deux comme moi non plus donc c'est quelque peu stupide. Toujours est-il qu'aujourd'hui encore, je ne suis pas seule. Dès que je sors de poudlard, je croise toujours une personne capable de me tirer d'affaire. Est-ce de la chance, ou le destin? Je n'en sais rien, je ne crois en aucun des deux. Parce que si la chance et le destin existent, et bien mon destin à moi c'est d'être malchanceuse.

« J'ai comme l'impression que vous aimez prendre des risques... »

Moi et les risques... Ce n'est pas vraiment ça, puisqu'aimer prendre des risques c'est avoir un comportement téméraire et suicidaire qu'aurait un bouffondor. Et tout le monde sait que je suis tout le contraire de ça. Je suis plutôt lâche d'ailleurs. Si un jour on confiait une mission à moi et une autre personne, je n'hésiterais pas une seconde à sacrifier cette personne. Sauf si elle est digne d'intérêt... Enfin, il y a des conditions bien sûr, je ne suis pas entièrement lâche, je suis loyale, mais pas courageuse. Je connais ma force, je sais de quoi je suis capable, mais je n'irais pas me jetter dans la gueule du loup tel un agneau appeuré.

« Ce n'est pas que j'aime prendre des risques, ce comportement téméraire n'est pas mon genre, mais je dirais plutôt que j'attire les risques... »

Oui, moi, je les attire les risques. Je ne peux pas traverser la rue sans prendre un risque, je ne pas respirer sans avoir un danger qui repose sur ma tête. Où que j'aille, quoi que je fasse, je suis toujours quelque peu dans la merde. Mais je m'en fiche maintenant, je m'y suis fait au final.

« Je suis autant en danger au château qu'en cet endroit à vos côtés vous savez... »

C'est vrai, à Poudlard il y a un danger : Jédusor. Il est le seul à pouvoir me mettre en danger, puisqu'il a un réel motif. Et ce motif il est secret. Et ce secret, il est extrêmement bien gardé, encore heureux, sinon même en dehors je serais dans une merde pas possible. Je ne pourrais pas faire un pas sans être reportée et dénoncée.

Pas une seule seconde ce matin je n'ai imaginé passer la majorité de mon après-midi à trainer aux côtés d'une des camarades de mon fils. Si j'avais su... et bien je ne sais pas trop en fait. J'aurai certainement fait en sorte de venir au chemin de traverse un peu plus tôt ou plus tard. D'un autre côté, j'ai comme le pressentiment que je ne vais pas regretter cette rencontre des plus inattendues. Au pire des cas si je me trompe ce n'est pas si grave après tout. Quoi qu'il en soit me voilà à présent lancé dans une espèce de spirale à ses côtés. Une spirale dans laquelle j'ai l'étrange sensation de ne pas avoir toute ma tête. Malgré cela, je ne démontre aucun signe de panique. Pour la simple et bonne raison qu'elle ne m'effraye pas le moins du monde, bien au contraire, et même si elle avait envie de me faire quelque chose je sais que je serais largement capable de m'en protéger ou de lui faire bien pire si j'en ai envie. Cette fille n'est pas aussi stupide qu'elle en a l'air, elle sait ce qu'elle fait ou au moins elle fait de son mieux pour que ce soit le cas. Par simple curiosité, je tente donc d'en savoir un peu plus sur elle en creusant. Elle me fait comprendre qu'elle a déjà vécu des choses dangereuses. Pourtant elle a tout l'air d'une sorcière comme les autres. C'est qu'il y a certainement anguille sous roche, car généralement le danger ne vient jamais vraiment pas hasard. Des dangers par rapport aux hommes tout particulièrement. Je l'écoute avec attention, avant d'acquiescer vaguement la tête en signe d'accord.

« Oui... je pense... »

J'en doutais au fond de moi, mais à présent j'en suis quasi certain. Elle me sourit, simplement. Et pourtant, j'ai comme l'impression que ce banal sourire me fait bien plus d'effet. Comme si je n'avais jamais vu un sourire aussi beau. Mon regard se fond sur elle un instant, mais je tente malgré tout de rester le plus lucide possible. Je ne suis pas un faible et j'ai tout de même subi de nombreux entraînements afin de posséder une barrière moral un temps soit peu résistante. Après, il est clair que ce pouvoir reste une chose bien complexe et imprévisible. Maintenant que je suis quasiment certain qu'elle possède ce pouvoir, j'ai d'autant plus de raison de rester méfiant mais surtout intrigué envers elle. Lorsque je l'entends me dire presque ironiquement qu'elle n'est jamais seule j'en souris tout autant. Je veux bien la croire mais sans être fataliste, ce genre de chance n'arrive pas tout au long de la vie. Je pourrai très bien le lui dire mais je pense que cela est inutile pour le moment. Tandis que moi je pense qu'elle doit avoir un certain gout pour les risques, elle me cite que c'est elle qui attire les risques. Je ne l'a connais pas suffisamment encore pour confirmer ou contredire ce qu'elle me raconte.

« Vous avez tout à fait raison... »

Elle peut effectivement être en danger à mes côtés comme n'importe où en dehors de Poudlard. Qui sait ce qu'il peut arriver d'un moment à l'autre ? Sans oublier bien sûr que je ne suis moi non plus pas aussi prévisible qu'on pourrait le croire. N'ayant jamais été ni tout à fait noir ou blanc. A l'époque, je me pensais perdu. Mais à présent j'essaye de prendre cette position comme une force. Je suis imprévisible, et ça me plais. Je garde un œil toujours attentif sur la jeune demoiselle qui me fais face, tout en portant mon verre de Bierreaubeurre jusqu'à mes lèvres. J'en bois quelques petites gorgées, aimant tout de même apprécier ce qui m'est offert. Gardant ensuite le verre entre mes mains, je me pince légèrement les lèvres avant de reprendre tranquillement :

« Vous désiriez savoir des choses à propos de ma famille, c'est bien ça ? Ou du moins, c'est ce que vous m'aviez fais comprendre tout à l'heure... »

Je sais que je risque de regretter amèrement de m'être lancé sur ce sujet, mais j'ai bien envie d'en savoir un peu plus sur ses attentions à présent. Il est évident que je ne lui dévoilerai rien, enfin rien d'indiscret en tout cas. Plus je l'a regarde, plus je ressens ce drôle de magnétisme qu'elle dégage. Peut-être que je joue avec le feu en l'a regardant de cette manière. C'est que ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de rencontrer ce genre de personne...

« Vous avez tout à fait raison... »

Le château n'est sûrement plus aussi sûr qu'il ne l'a été...

« Vous désiriez savoir des choses à propos de ma famille, c'est bien ça ? Ou du moins, c'est ce que vous m'aviez fais comprendre tout à l'heure... »

Peut-être pas tout, mais je suis curieuse concernant la façon dont les choses se déroulent chez vous, vous qui êtes si célèbre dans le monde des sorciers... Et je trouve toujours cela intéressant de savoir comment des sorciers éduquent leur enfant se trouvant à Poudlard...

Mais ça, ça doit être parce que je suis seule depuis mes sept ans dans mon grand manoir, et que je n'ai plus de famille. Cette solitude doit me pousser à la curiosité pour ces petites choses...

Je me mettrais bien quelque chose sous la dent, pas vous..? Ils font d'excellents petits pains ici, et ils font même des croissants... ça vous tente?

En effet, Poudlard a subit de nombreux changements depuis la mort d'Albus Dumblebore. Surtout lorsque Severus Rogue a prit possession du trône. Mais cela n'a finalement pas duré très longtemps. Et puis quand y réfléchis, quand est-ce que le château a toujours été sûr ? Jamais en fin de compte... ou du moins pas dans mes souvenirs. Depuis ma première année à Poudlard jusqu'à la dernière, il s'y est toujours produit quelque chose et cela fut pire quand Voldemort refit surface. La vie est comme un enchainement de problèmes qu'il faut savoir affronter à tout moment. Il fut un temps où j'avais encore la possibilité de m'enfuir quand je faisais face à un dangers ou à une situation qui me dérangeait, mais quand on finit par rentrer dans le véritable monde adulte on apprend rapidement à devoir faire face à ses problèmes. Et on apprend surtout que nous n'avons pas toujours le choix...

La jeune femme avec qui je communique, depuis maintenant quelques minutes, continue de m'intriguer. Je sais, je sens qu'elle cache quelque chose, qu'un certain pouvoir émane d'elle. Une chose pas évidente à détecter mais dont il vaudrait mieux se méfier à mon humble avis. De nature méfiant, je reste toujours sur mes gardes sans forcement le montrer. Elle est des amies de Scorpius, je pourrais très bien lui faire confiance hors ce n'est pas le cas, je ne suis pas aussi naïf. Je tente alors de lui tendre une perche, du fait qu'elle semblait vouloir en savoir un peu plus sur ma famille ou mon fils. A sa manière de s'exprimer, on dirait presque une journaliste. Je ne peux m'empêcher de ressentir tout de même une certaine satisfaction à l'entente du mot " célèbre ", même si ce mot n'a pas toujours des bons côtés. Elle ne doit pas être la seule à se poser ce genre de question. Quand je n'étais encore qu'un élève à Poudlard, on m'a aussi souvent poser des questions sur mes manières de vivre et sur ma famille. Sauf qu'on ne devait pas oser poser ce genre de question à mon père. Lui n'aurait pas perdu de temps... Je continue d'observer la jeune sorcière, l'écoutant se justifier. A présent, je comprend un petit peu mieux l'origine de sa question. Je reste évasif lors de quelques secondes quand elle détourne le sujet de conversation me proposant de gouter à des petits ou croissants.

« Pourquoi pas... »

Je n'en oublie pas pour autant le sujet précédemment entamé. Gardant un œil attentif sur la jeune femme, j'attire l'intention d'un serveur et laisse la demoiselle commander pour nous ne ma rappelant même plus de tout ce qu'ils font dans ce pub. Une fois le serveur parti, je pose délicatement mes coudes sur la table afin de m'y prendre appuie puis je reprend la parole de ma voix naturellement trainante :

« Pour répondre à ta question, je n'ai aucune idée de comment ça se passe dans les autres familles mais une chose est sûr : c'est que nous ne sommes pas du genre à opter pour l'anarchie. Comme dans toute bonne famille, il y a des règles à respecter. Peut-être un peu plus dans la notre étant donné que nous avons une certaine image à tenir... »

Le serveur revient et dépose un panier remplit de petits pains et de croissant au centre de la table avant de repartir aussitôt. Je suis parfaitement conscient de ne pas être peu strict envers Scorpius, mais je sais que je ne lui fais pas endurer tout ce que mon père à moi m'a fais endurer. Je pense être un peu plus " adorable " que Lucius...

« Dans ma famille, l'éducation a presque toujours été la même de génération en génération... Le jour où on a un enfant, on apprend naturellement à l'éduquer. Tu le comprendras peut-être un jour... »

Pendant un instant, je lève les yeux au ciel en m'écoutant. Jamais je n'aurai cru parler de cette manière, ça me fais presque prendre de l'âge. Ça ne me plais pas du tout... Je grimace légèrement, puis prend du panier un des petits pains que je goute aussitôt.

« C'est vrai qu'ils sont bons... »

Repensant ensuite à ce qu'elle vient de me dire à son propos, c'est à mon tour de me montrer curieux. Trouvant cela un peu étrange qu'elle est pu vivre seul dans un manoir depuis l'âge de sept ans. En temps normal, à cet âge, on est censé être pris en charge par d'autres tuteurs ou d'autres personnes. Non pas que son histoire me touche mais elle continue de m'intriguer.

« Est-ce la seule raison pour laquelle tu m'as posé cette question où devrais-je croire qu'il y en a une autre ? »

Mon regard s'intensifie lors d'un instant, comme si je la tenais en chasse. Depuis que nous sommes tous les deux rentrés dans ce pub, j'ai comme l'impression qu'elle n'est pas simplement à mes côtés pour boire un verre avec le papa de son camarade.