Ma main frappa quelque chose de froid et dur, par reflex, j'ouvrais les yeux pour les refermer tout aussi rapidement, éblouis pas la lumière ambiante. J'entendis un bruit de verre, la voix de David Bowie continuer de chanter et un léger bourdonnement familier. Mon sang frappait mes tempes, j'ouvrais à nouveau les yeux et me redressais lentement en regardant autour de moi, l'endroit m'était étranger, l'homme allongé à coté de moi aussi. Je soupirai légèrement en le contemplant, il était beau, soit mais il était inconnu au bataillon. Je me levais, veillant à ne faire aucun bruit pour m'habiller lentement avec mes vêtements disséminés un peu partout dans la pièce.
Un coup d'oeil au miroir face à moi confirma mes doutes : j'avais une mine horrible et des pupilles plus grandes qu'à l'accoutumée, cette constatation me fit étrangement rire et je lançai un regard à l'inconnu pour voir s'il s'était réveillé. Je retrouvai rapidement la plupart des mes vêtements, me jetai un coup d'eau sur le visage et attrapai mon sac, vérifiant que ma baguette et mon couteau y était bien, je prenais un morceau de papier pour écrire mon nom et mon adresse.
Posant le prospectus sur lequel j'avais écrit mes coordonnées sur le lit, je quittai rapidement cet homme -dont je venais de retrouver le nom, un certain Jude qui se trouvai aussi être un ancien élève de Poudlard- et David Bowie, toujours d'humeur à se demander s'il y a de la vie sur une quelconque planète rouge. Je retrouvai rapidement mes repère, l'escalier en colimaçon dont chacune des marches avait connu des centaines et des centaines de semelles différentes pendant sans doute un bon siècle. Arrivé en bas, la fraicheur de Londres et son traditionnel Fog me frappèrent le moindre centimètre carré de peau dénudé, je ne me félicitai pas d'être en jupe ni d'avoir une simple veste.
Je restai un certain moment sur le perron, là, sans rien faire, sans doute plus à cuver qu'autre chose, j'étais presque certaine de ne pas avoir évacué chacune des substances plus ou moins légales ingurgitées dans la soirée et dans la nuit. J'appréciai ce moment de la journée, juste après le réveil alors que la fatigue ne nous a pas encore rattrapé et que l'on se croit capable de déplacer des montagnes. Repensant à Jude, je me mordis légèrement la lèvre inférieur, ce genre de soirée et de relation n'avait jamais été ma tasse de thé.
Me mettant à marcher, je commençait à réfléchir ; ces derniers mois, tout avait changer, pas le monde autour de moi, non, ni les personnes qui m'entouraient et m'entourent toujours mais mes habitudes, mes attitudes, mes perceptions, ma manière de penser en générale. Je fronçai les sourcils à cette idée, m'enfonçant dans la quasi-certitude que je n'avais pas changé seulement en bien.

Par reflex, je me lançais dans ces rues réservés aux sorciers, plus par habitude que par réelle envie, un mauvais café à la main. Je ne bus en faisant la grimace, il avait le mérite de réchauffer mais pas grand chose d'autre. Je regardai à nouveau autour de moi, comprenant qu'il était bien trop tôt pour que les magasins du chemin de traverse soit ouvert, cette Grande Rue me semblait bien triste, ainsi, presque désertée, baignée d'une lumière étrange, perçant à travers les épais nuages. Je marchait lentement, tournant sur moi-même, souriant sans véritable raison et chantonnant David Bowie, ce maudit british me poursuivrait par l'esprit sans doute pour tout le reste de la journée, à présent que je l'avais entendu au réveil.

Je tournais sur moi-même lorsque je vis un mouvement derrière l'une des vitrines, celle du vif d'or, je souris légèrement, je connaissais vaguement le vieux gérant, il était un ami de mon père et son meilleur client. Qui ne voudrait pas être ami avec Young le très grand Young, le meilleur fabriquant de balais uniques de son époque ? Qui ne voudrait pas vendre ses oeuvre ? Oui, mon père était un artiste et il m'a appris tout ce que je sais sur les balais, leurs enchantements, le bois utilisé, les longues heures à travailler leur manche... Je collais mon nez à la vitrine du magasins et frappait de quelques coups, cela faisait des années que je n'avais pas vu le vieux Fergus. Il se tourna instantanément vers moi et regarda dans ma direction en fronçant les sourcils puis ses yeux s'illuminèrent et me sourit largement. Il ouvrit la porte d'un coup de baguette et m'accueilla chaleureusement.
J'ai ainsi eu le droit à du thé, bienvenu après cet immonde café puis nous refîmes le monde alors qu'il rangeait son magasin. Il évita soigneusement de me parler de ma famille, connaissant mon passé lourd, il me dit qu'il avait toujours besoin d'une vendeuse si je cherchai du travail, me posa des questions sur ma visions du monde, politique puis sportif. Les heures s'écoulèrent à une vitesse folles alors que les magasins commencèrent à s'ouvrir et les badauds à affluer de toutes parts.
Je visitai son arrière boutique et découvrait tous les nouveaux types de balais génériques et les nouveaux artisans fabriquant. Fergus fut bien vite occupés par les clients mais je ne quittai pas le magasin pour autant, comme certaine qu'il se passerait quelque chose, une rencontre, un évenement, un combat, une annonce, un cataclysme, un tremblement de terre, une attaque de mangemorts ou oui, une simple rencontre, vous allez me dire, vu mes notes et mon assiduité en Divination... le calme plat serait sans doute plus de mise aujourd'hui. L'idée de quitter le magasins et de retourner dans la brumes londonienne et mon appartement vide pour resonger à mon mal de crâne et ne rien faire m'insupportait. Je restai donc dans ce magasin qui me... régénérait et découvrait qu'il était tout aussi grand et coloré que dans mes souvenir de gosse.
J'attrapai un souaffle et commençait à le lancer autour de moi, le rattrapant avec agilité ou pas...

L'atmosphère s'électrisa, j'arrêtai de balancer cette stupide balle au dessus de ma tête et la coinçait entre mon flanc et mon bras gauche. Quelque chose de pas ordinaire se passait dehors... Non, c'était plus près. Je me mettait sur la pointe des pieds et aperçu la silhouette du nouveau client dans le magasin. Il n'y avait aucun doute, c'était un mangemort.
Plusieurs chose se déroulèrent alors en moi, je réprimais un gémissement et un frisson, je me remettais sur la plante des pieds, je vérifiai instinctivement que j'avais ma baguette et mon couteau sur moi et je me frappai intérieurement pour avoir passer nuit blanche et en garder un affreux mal de tête.
Ma respiration devint heurtée puis je vis le coté positif des choses, je respirai toujours ce qui vu mon état et la situation tenait du miracle. Je lançai un regard autour de moi et commis l'erreur de croiser le regard d'un gosse terrifié, si je survivais à cette matinée, il avait aussi intérêt à rester en vie, sinon je me flagellerai sans doute pour le restant de mes jours.
Restons calme, les mangemorts deviennent de plus en plus forts, voilà ce qui était ressorti de la dernière réunion de l'ordre. Il en était aussi ressorti que bien que je sois doué en sort de défense et d'attaque, je ne serait pas à mène de combattre les forces du mal avant belle lurette. Je souris légèrement, voilà bien une occasion de prouver que je ne suis plus une enfant et il ne s'agit tout de même pas de la première fois où je me battrai, non, aucunement. En cinquième année, un long périple attendait une poignée de suicidaires dont je faisais parti. Mon coeur se déchira à se souvenir, tous n'avait pas survécu.
Je fis siffler mon poignard, j'aimerais tant le lancer mais il est parfois inutile de déclencher ainsi les hostilités surtout lorsqu'une attaque n'avait aucune chance d'atteindre sa cible. Comme pour confirmer mes pensées, quelqu'un tenta de lancer un sort, geste stupide, inconscient, téméraire.

Voyons Silice, sois logique, réfléchis. Tes points forts ? Je respirais, réfléchissant, la discrétion, même l'oreille la plus acérée ne pourrait m'entendre lorsque je m'appliquais à ne pas faire de bruit, oui, c'est sans doute ma plus grande qualité ma seule dans ce genre de situation. Ma propension à faire bouger n'importe quel objet m'a souvent été utile, sans prononcer la moindre parole, je contrôlai le sortilège d'attraction comme personne. Oui, en voilà des choses utiles en combat... J'avais matter un ou deux gars du ministère avec mon couteau, sans le moindre soucis mais voilà quelque chose qui m'apparaissait bien hors-norme, ici.
Le mangemort s'exprima, ou plutôt la mangemort s'exprima... Une femme, je frissonnai, s'il s'agissait de la chef, nous n'avions aucune chance de survie. Je me remis rapidement à mon décompte de qualité.
Je savais utiliser le sortilège de patronus, voilà qui ne servait encore à rien ici. Je savais aussi stupefixé quelqu'un mais il me fallait parfois tenter à plusieurs reprises pour y arriver, voilà qui résonnait comme un acte suicidaire. Je souris, ça ne me déplaisait pas tant que ça de mourir en héros plutôt que de passer mon temps à l'arrière, toujours aussi inutile, sans jamais vouloir rien faire de ma vie si ce n'est dessiner.
L'occlumancie, voilà quelque chose que j'avais apprise... et jamais retenté depuis au moins trois ans. Peut-être est-ce comme le vélo ? Ca ne se perd pas.

Dieu, le gosse me regardait comme si j'étais son seul espoir mais j'ai dix-huit ans, merde, je peux pas être ton seul espoir. La voix de la mangemort retentit une nouvelle fois dans le silence de la boutique, elle cherchait le gérant. L'image du vieux Fergus souriant et fatigué m’étouffa. Je serai les dents et toujours mon souaffle à la main, je me dirigeai vers l'entrée du magasin, rapidement, à la limite de la course et tout réussi lentement, je passai devant Fergus qui traînait les pieds et me regarda horrifiée.

- Je suis la gérante.

Je me retrouvai face à la Mangemort, ma baguette dans la main, le souaffle sous le coude. Je toisai l'étrangère. Je fus légèrement rassérénée en voyant qu'elle semblait mince, frêle même à travers sa grande robe. Mon espoir fut néanmoins de courte duré et je gelai sur place en croisant son regard glacial.
Je lâchai le souaffle qui rebondit à terre dans un bruit bien théâtral donc j'aurais pu me passer. Pas sur que la mangemort arrive à gober que je tiens le vif d'or, moi qui suis à peine sortie de Poudlard. Je rejetai mes cheveux en arrière.

- Du moins, aujourd'hui je le suis. Le véritable gérant est en Nouvelle Zélande et m'a laisser la boutique durant son abs... Que puis-je faire pour vous ?

Mon regard était peut amène, histoire de bien lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue ici mais ça... j'aurais parier qu'elle s'en doutais. Sinon, il fallait la flinguer sur place pour cause de stupidité.

Je la regardais et ne pas voir le visage entier de mon adversaire me gênait et devait sans doute la gêner tout autant, mais dieu à quoi pensaient-ils ? C'est sur que ça effraie le péquin moyen mais qu'est-ce que c'est nul, qu'est-ce que c'est... lâche. Je m'incrustai un sourire presque sincère sur le visage, presque. Personne n'aurait fait la différence sauf qu'en de pareilles circonstances personne d'autre qu'un mangemort ou l'un de leur partisan n'aurait pu sourire.
Je respirai calmement, presque heureuse d'avoir bu cet immonde café. Mes membre's ne tremblaient plus sous l'excès de fatigue, non l'adrénaline était présente et j'aimais presque ça, oui, j'aurais pu me faire à cette sensation, cette sueur froide qui coule le long de ma nuque, cette tension dans mon abdomen balafré. L'adrénaline accélérait les battement de mon coeur aussi bien que mes réflexions. Tomber d'une falaise lors de mes nombreuses séances d'escalade n'était pas aussi effrayant, sans doute parce que lors de mes chutes, j'étais persuadée de survivre.

- Déjà, ton nom. Et celui du gérant.

Je lui lançai un rictus bizarre. J'avais peur qu'il s'agisse d'un piège, connaissait-elle le nom du gérant. Tout le monde le connait par son prénom et seul de rare personne connaisse son nom de famille, je pourrais jouer sur ce tableau, pas sure que ça l'aiderait néanmoins. Qu'elle ait besoin de telles informations me douchaient, elle ne comptait sans doute pas laisser la vie sauve à beaucoup de personne, elle ne voulait pas juste dévalisée la boutique, elle la brûlerait sans doute, kidnapperai peut-être certaines personnes. Je m'exhortai au calme.

- Je m'appelle Silice Young et le gérant est mon oncle Fergus Bonham-Young.

Ma voie était calme et dure mais ne tremblai pas et je regardai la femme sans dédain, ni haine, non... il fallait dépasser de tels sentiments. Mon nom, grâce à mon père, était associé à la fabrication de balais et peut-être à mes frasques à Poudlard. J’espérai soudain que cette mangemort ne connaissait pas les personnes appartenant à l'ordre du phoenix, sinon, mes maigres espoirs n'étaient plus et on pouvait être certain qu'on ne retrouverait même pas mon cadavre.

- Ensuite il me faut des cognards. De n’importe quelle sorte et de n’importe quelle qualité.

Je souris légèrement, imaginant le nombre de cognards que pouvait avoir le magasins en arrière-boutique, je pouvais être sur d'en trouver une petites centaines peut-être. Ce que je ne comprenais pas, c'était à quoi il servirait à des mangemorts, ces derniers comptaient-ils organiser un super tournoi de quidditch sur la plage avec de la margarita sans nous prévenir ? Hum... c'est sur que s'ils sont la seule équipe, ils auront moins de mal à jouer ! Sur et certains. Je n'osais penser à quoi pourrait leur servir de tels balles, les cognards peuvent être redoutables, j'en ai déjà fait l'expérience lors de mes premières années à Poudlard... mauvais batteurs...
Je remettais ma baguette dans ma poche et levai mes deux mains, les mettant à plat. Je jouais cartes sur table ou du moins, je bluffait à moitié, espérant, grâce à un tour de passe-passe qu'elle comprenne que j'en avais en réserve et que je n'étais pas une sorcière banale, ce qui au fond était vraie.
Les cinq cognards mise en rayon arrivèrent doucement dans les airs sans que je ne souffle aucun mots, sans que personne n'est rien dit. Deux se posèrent dans chacune de mes main, les autres, après avoir stagner un moment en l'air, se posèrent à mes pieds. Je me retins de rire, j'adorais jouer ainsi avec les objets.

- Il y en a d'autres en réserves. Pourrais-tu laisser les autres clients sortir, nous ne voudrions pas les ennuyer, n'est-ce pas ?

Je la regardai, si la crainte était toujours présente, je l'avais surmonter avec plus de facilité que prévu. Si je gardai un ton aimable, je ne pouvais cependant me résoudre à la vouvoyer comme si ça m'écorchai la gorge. Vouvoyer mes ainés ou n'importe qui était leur lancer une preuve de respect, une preuve de respect que celle-ci n'a pas su rattrapper en vol en me tutoyant, elle n'aurait pas de seconde chance pour ça. J'étais prête à subir la souffrance si c'en était le prix, du moins, je pense.