Enfin, la journée finit. Je n'avais certes pas encore terminé d'évaluer les potions de mes chers (et moins chers >.< ) élèves, mais je me sentais soulagé de cette journée qui se terminait. J'allais pourvoir m'adonner à des activités bien plus palpitantes. Je sortis de ma chambre, livres et nombreux parchemins sous le bras, quelques ingrédients indispensables à tout bon préparateur de potions et je me dirigeai vers mon bureau des cachots. Passant devant des élèves de première année portant une robe aux couleurs de serpentard, je pris un malin plaisir à leur faire remarquer qu'ils devraient aller dans leur sinistre salle commune avant que je ne leur mette une retenue... Je me retins juste à temps de leur enlever une bonne vingtaine de points, mais ne le fis pas. Après tout, j'avais des choses à faire. J'arrivai dans le hall rendu frais par la brise de la fin de l'été, la porte étant restée ouverte. Quel manque de discipline cette école, je dois avouer que le directeur est légèrement laxiste envers les règles et les horaires. Mais je ne disais rien, après tout, c'est bien lui qui m'a permis de faire partie de la grande famille des professeurs de Poudlard. Merci tout de même !

J'arrivai dans mon cachot, les sortilèges que j'avais mis en oeuvre pour me protéger de l'humidité et le rendre plus vivable, moins frais et plus conditionné à la préparation de potions compliquées, s'étaient avoués concluants. Tant mieux ! J'avais pris toutes mes précautions envers ce bureau. J'avais équipé la porte de sortilèges anti-effractions, j'avais aussi mis en place un charme contre les intrusions, histoire d'être prévenu si quelqu'un s'approche du bureau à n'importe quel moment que ce soit. Enfin, j'avais, comme toujours, placé mon scrutoscope sur la table afin de savoir quand je dois me méfier de quelqu'un ; savoir quand je dois arrêter de faire confiance. Utile. Après tout, ce bureau allait-être l'antre de nombreuses prouesses magiques. Il est important de garder le secret.

Je m'installais tranquillement, plaçant mes parchemins partout sur le large bureau (qui à cause de mes sorts d'extensions) grandissaient de plus en plus pour ressembler à la table ronde d'Arthur. Partout, des parchemins présentant des schémas compliqués mêlant métamorphoses, potions et un petit peu de magie noire ornaient la table. Le fruit de vingt ans de recherches, certes, je ne prétendais pas que je pourrais la créer à partir de cela, mais c'est surement un bon début. Après tout, la pierre n'est pas quelque chose que l'on gagne sur un coup de pot, il s'agit du fruit d'une grande richesse d'esprit, le résultat d'une vie de travail. Selon les rumeurs, Nicolas Flamel aurait découvert le secret de la pierre sur son (presque) lit de mort. Est-ce vrai, je ne le sais pas, ce qui est sûr, c'est qu'il faut pour la découvrir faire preuve d'une grande intelligence et d'une grande sagesse. C'est un travail pour un Serdaigle, oui, tout homme s'enrichit quand abonde l'esprit.

Cela faisait plusieurs minutes que j'avais commencé le tri de mes parchemins, les regroupant par ordre d'importance, puis défaisant tout, car la hiérarchie avait changée... bref, il s'agissait là d'un beau bordel que seul l'ultime concerné à l'esprit tordu, moi donc, ne peut comprendre. Soudain, je sentis en moi comme une gène, puis j'eus un haut-le-coeur et la vision d'un corps descendant les quelques marches menant à son bureau me frappa l'esprit. C'était mon sortilège d'intrusion qui fonctionnait, quelqu'un arrivait. ZUT ! Qui que ce soit, il fallait protéger mes secrets absolument. D'un coup de baguette assorti d'un sortilège informulé, les papiers se rangèrent aussi sec dans une pile sur un angle du bureau. Le scrutoscope ne bougeait pas. Je cherchais à déplacer la pile de parchemins qui pouvaient être suspecte sur une table aussi grande. Cependant, je n'en eus pas le temps. La porte s'était ouverte à la volée et quelqu'un entrait dans son bureau.

Ce n'était autre que Ambre, sorcière séduisante s'il en est professeur de métamorphose depuis environ aussi longtemps que j'enseignais les potions. Elle semblait consciente de m'avoir dérangé, à vrai dire, je me trouvais dans une posture qui n'avait rien de très normale. J'avais devant moi une pile de parchemins portant sur l'alchimie légèrement éparpillée sur le bureau par un violent et malheureux réflex qui me poussa à donner un grand coup de bras, je me tenais les jambes légèrement écartées au sol et les bras tentant désespérément de ramasser quelques papiers. Très vite, je me remis debout, prenant une position plus digne. Je fis un sourire forcé par signe de respect pour cette enquiquineuse et écoutai sa requête...

DES CRAIES ! Elle a osé me déranger pour une excuse pitoyable, celle d'avoir besoin de craies... Il me fallait cependant rester poli, à vrai dire, Ambré était une sorcière de toute beauté et je la jugeais à mon goût. Mon devoir de bon sorcier m'empêcha de lui exploser à la figure. Tentant maladroitement de cacher mon désarroi, je bredouillais :

-Hein... Des craies... Si tu veux... accio craies; des craies sautèrent de quelque part dans la pièce jusqu'au creux de ma main, je pointais ma baguette vers elle; repulso... Tiens, merci de ta...

Elle ne me laissa pas le temps de finir ma phrase, elle m'engagea sur un discours que je n'avais aucune envie de tenir. Elle se demanda si elle me dérangeais... La réponse sincère était OUI, cependant avec une curieuse pareille, il ne serrait pas facile de la mettre à la porte sans des explications... Je lui inventais donc un mensonge.

-Heu, je suis en train... De corriger des heu... Potions des quatrièmes année...

Malheureusement, je suis un très mauvais menteur...