Elwina Moon
I can't see my past, so I'm a Smooth Criminal
Nombre de messages : 201
Age : 32
Maison : *hum* Serdy
Emploi : Elève *quand j'me décide à aller en cours* et louve garou
Humeur : Into the dark...
Feuille de personnage Côté coeur: Je peux mourir demain, ça ne change rien. J’ai reçu de tes mains, le bonheur qui s’ancre dans mon âme. C’est même trop pour une seule femme. Merci Sand. Camp: Les deux Niveau magique: (50/100)
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Sujet: Car tu n'es plus là... [Sand] Dim 11 Juil - 23:26 |
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Marcher, encore, toujours. Jusqu’à en saigner. Pour ne plus penser, et tout oublier. Avancer dans l’obscurité, en aveugle, pour finir par sombrer. On a cru à la force, au soutien, mais le guerrier s’effondre, s’écroule comme un simple château de cartes. Il voudrait qu’on l’aide à mourir, qu’on le laisse perdre pied. Laissez moi mourir.
6 mois. 6 mois qu’il est mort…Sand, mon père, mon cœur…Il n’est plus. On me l’a annoncé ainsi. « Sand Unless est mort ». Ce fut d’abord le refus, une incompréhension. Non ce n’était pas possible ! Sand ne pouvait pas être mort ! Lui si courageux, si fier et protecteur. Il n’a pas pu succomber. Pas lui…J’ai hurlé, j’ai crié au mensonge. Des aurors étaient là, ils me retenaient, sous un visage impassible. Et on m’a mise devant la terrible vérité. On m’a emmené à la morgue. Allongée sur une table froide, mon ange dormait. Oui, c’était juste un lourd et profond sommeil. Si peu. Pourtant son corps était si froid…Aussi froid que le métal sur lequel il reposait. Ses lèvres étaient figées, ses yeux fermés. J’ai du accepter, admettre. J’ai de nouveau hurlé mais cette fois-ci du désespoir le plus profond. Hurler à m’en déchirer la gorge. Des inconnus sont venus pour m’empoigner, m’éloigner du corps que je voulais pourtant protéger. Quelqu’un a sortit une unique seringue. L’aiguille s’est enfoncée dans la chair de mon bras alors que je me débattais comme un diable. Mes forces m’ont abandonnés, peu à peu, au fur et à mesure. Mes poings sont retombés mollement le long de mon corps, et ma vision déjà troublée par les larmes s’est assombrie. Un dernier sanglot, étouffé dans ma gorge, et je me suis effondrée dans des bras qui me soutenaient.
Le réveil se passa à l’hôpital. J’étais allongée dans un lit, et la nausée me saisit. J’ai crié, pleuré encore et encore. Des infirmières sont arrivées pour à nouveau m’injecter une dose de calmant. A nouveau les ténèbres furent ma seule compagnie. Et ce petit manège se répéta, plusieurs fois, jusqu’à ce que toutes mes larmes se tarissent. Que je fusse incapable de pleurer, sans force. Apparemment c’était Liam Evans qui avait voulu mon hospitalisation, et que je sois prise en charge par Gregory Colman. Mais peu m’importait tout cela, je n’étais plus rien. Mon cœur avait été arraché, mutilé. Je n’étais plus rien. Je ne parlais plus, je ne bougeais plus. Je ne voulais plus vivre. J’étais une simple coquille vide, peu à peu j’abandonnais l’humanité qu’il me restait. Le peu de temps que je dormais, mes cauchemars se peuplaient des visions de Sand qui me quittait, je voyais son corps sans vie, immobile. J’ai commencé à voué mes nuits à des insomnies permanentes. Pendant des jours, je n’ai pas vécu malgré le nombre de soins que l’on m’apportait. Mais je refusais tout : médicaments, nourriture. Je maigrissais à vue d’œil et pourtant peu m’importait…
-Qu’est-ce que tu fous Elwina ?
La boîte de médicament que je tenais tombe à mes pieds sous la surprise. Je suis dans la pharmacie de l’hôpital, en pleine nuit. C’est la première fois depuis des jours que je bouge, que je sors de ma chambre. Mais cela dans un unique but : me droguer. Face à moi se tient Gregory. Je le foudroie du regard, alors qu’il ramasse la boîte de médicament :
-Pour remplacer l’ecsta c’est ça ?! Tu te bouges juste pour aller te droguer !
Je ne réponds rien. Mes poings se contractent nerveusement.
-Tant que je serais dans cet hosto tu n’y toucheras pas ! Maintenant tu vas te bouger, ou je te ramène moi-même dans ta chambre et crois moi ça va pas te faire plaisir !
Un silence, un unique temps. Et je me jette sur lui : il bouge à peine malgré son infirmité. Je n’ai plus de forces, je tambourine contre son torse de mes poings. Combien de temps je ne sais pas. Jusqu’à ce que des infirmières m’attrapent, m’immobilisent pour me traîner dans ma chambre. Je ne hurle pas, je me débat juste. On me jette sur le lit sans ménagement alors que des larmes coulent à nouveau sur mes joues. J’aperçois Gregory au dessus de moi qui finit de poser les sangles pour m’attacher au lit, imperturbable. La chambre se retrouve vidée dès que je suis immobilisée. Gregory est resté sur le seuil de la porte :
-La prochaine fois cela sera quoi ? Le meurtre car tu n’as plus aucun contrôle sur toi ? -Oui.
Un seul mot. Un unique. Ma voix est différente, rendue rauque par tous ces jours de silence. J’ai peiné a articulé. Mon médecin ne réagit pas, comme je le pensais. Il se contente de refermer la porte, me plongeant dans les ténèbres.
Il a fallu plusieurs jours pour que Colman consente à me détacher. Les liens retirés, je n’ai rien dit, rien fait. Je réfléchissais : je voulais oublier ma nature humaine, me plonger dans ce que j’étais vraiment : un monstre. Tout ce qui me retenait à mon humanité était partit. Sand…Son prénom résonnait sans cesse dans mon crâne…Sand, Sand, Sand…Il résonnait me déchirant le corps de plaies invisibles. Je me posais toujours cette question : pourquoi lui ? Pourquoi a-t-il du mourir ? Pourquoi la vie avait-elle arraché cette étoile ? Il ne méritait pas de mourir. Non, il n’aurait pas du…Je voulais pleurer encore et encore mais je n’y arrivais plus, comme si toutes mes larmes s’étaient déjà déversées. Partir, fuir loin, pour oublier la douleur, puis finir par mourir moi aussi pour le rejoindre. Cette nuit la lune brillait de son halo argenté, éclairant ma chambre doucement. Bientôt elle sera pleine. Mais je ne veux pas attendre cette échéance. Je me lève presque mécaniquement, et je vais à ma fenêtre. Fermée, depuis le début. Pourtant je sais ce que je veux faire. Je lance mon poing contre le verre qui vibre, puis je recommence. Le vacarme alarme le personnel. Ils vont arriver. Mes jointures saignent, mais je laisse la dernière force qui est en moi prendre ma place. Celle du loup. La vitre finit par éclater, les morceaux s’éparpillent sur le sol dans un bruit infernal. Le personnel débarque dans ma chambre, mais je suis déjà sur le rebord de la fenêtre. -J’irais rejoindre Sand.
Mes derniers mots entre ces murs. Et je saute. Je ne suis qu’au premier étage, la chute n’est pas méchante. Et au fond je ne suis déjà plus moi-même. Et je cours à travers les rues, je cours sans m’arrêter. Je délaisse les cris de l’hôpital, je fais glisser mes souvenirs au fond de mon être, j’oublie mon essence même. Un unique nom reste : Sand. Je continue ma folle course jusqu’à l’orée d’une forêt et je laisse la bête en moi prendre mon être entièrement. Mon corps change, se transforme : bientôt je ne suis plus qu’un loup brun courant à quatre pattes, pour s’enfoncer dans l’obscurité de la forêt, laissant derrière moi un long hurlement lupin…
« Des troupeaux ravagés depuis plusieurs semaines. Les autorités soupçonnent une meute de loup. » Des idiots ces moldus. Pas une meute. Juste moi. Unique louve. Les forces me manquent depuis plusieurs semaines et j’ai perdu le goût de la chasse en forêt. Je ne cours plus aussi vite. Et mes réflexes sont moins précis. Les troupeaux de bétails des moldus sont une compensation. Et en même temps un vil pervers pour faire enrager les êtres humains. Je ne mange même pas, je veux juste tuer. Sentir la chair se déchirer. Sous mon pelage terne, mes côtes sont apparentes. Je ne tiendrais pas longtemps. Mais le temps qu’il me reste je veux l’utiliser pour assouvir mes instincts. Pour oublier ma douleur… Sand, Sand, Sand…
« 3 hommes tués par une bête sauvage. » Lors d’une battue, organisée par les autorités moldus. Ils traquaient ce qu’ils pensaient être une meute. Ils sont tombés sur moi : une dizaine avec des fusils, face à moi. La peur me saisit, je veux courir, fuir loin. Une détonation retentit à côté de moi, soulevant la terre. Un second coup de feu, et une douleur fulgurante traverse mon épaule, me déchire la chair alors que je roule au sol, glapissant. Je veux me relever mais déjà un des hommes se tient devant moi, fusil pointé. Mon épaule me fait souffrir, l’homme se penche et deux autres chasseurs arrivent. Les autres sont plus loin…Je les entends parler, courir, ils tentent de trouver d’autres loups. Haletante, je retrouve un certain équilibre, mais un nouveau coup de feu retentit : une deuxième balle se fiche dans mon épaule déjà blessée. Un hurlement s’échappe de ma gorge, et la colère me gagne…Je ne me contrôle plus, je ne vois que des ennemis à éliminer, que des monstres comme moi qui doivent payer. Une seule pensée traverse mon esprit embrumé : Sand. Mais ce prénom s’efface pour laisser la fureur du loup se déchaîner. Un des chasseurs se baisse, et sans hésiter je m’élance, ignorant la douleur, pour enfoncer ses crocs dans sa gorge. Je lui déchire le cou, me délectant du sang et de la chair, jusqu’à ce que son cœur cesse de battre. Les deux autres hurlent, veulent tirer de nouveau, mais hésitent à cause de la proximité de leur compagnon, pourtant déjà mort. Les imbéciles. Je me jette sur un autre, heurtant le troisième qui tombe à terre. Mes griffes s’enfoncent dans le torse de ma victime : je le laboure comme une furie, arrachant sa peau comme une simple feuille de papier. Le sang gicle sur mon museau et je finit mon travail en plantant mes crocs dans son épaule, secouant ce ridicule morceau de chair. Je finis par lâcher mon homme, le laissant agonisant. Le troisième m’implore, demande de l’aide. Comme pour son premier camarade je lui tranche la gorge et il meurt sur le coup. Les râles de ma deuxième victime se font entendre et je me dirige vers lui. Je lève ma patte valide et d’un coup puissant, je le frappe au visage : un craquement sinistre annonce sa fin. Trois hommes morts. Trois hommes tués par un monstre. Et ce monstre c’est moi. Je regarde le carnage, reprenant peu à peu mes esprits. Qu’ai-je fait ? Je titube, faisant crisser les feuilles, unique bruit dans ce silence de mort. Pourquoi… Je recule, incapable de rester ici plus longtemps, et malgré ma blessure à l’épaule je fuis, loin, pour m’enfoncer au cœur de la forêt…
6 mois que Sand est mort. On craint encore la bête sauvage, mais peu à peu les journaux en parle de moins en moins… Simplement parce que je n’ai plus de force… Que je veux tout abandonner. Je ne me nourrit quasiment plus : mes côtes sont plus que visibles sous mon pelage terne. J’ai perdu des touffes de poils par endroit, et sur mon épaule la plaie infligée par les balles s’est infectée. Je boîte, me trainant difficilement. Par endroit mon corps présente diverses blessures, mais elles apparaissent moins graves face à mon épaule. Ce soir, je traîne dans les rues de Londres. J’ai quitté la forêt depuis quelques jours pour me rapprocher de la ville, je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être pour voir les lumières urbaines une dernière fois ? Pour fuir les nombreux chasseurs qui règnent sur la forêt ? Tout ce que je sais, c’est que chaque pas me fait souffrir. Quelques morceaux de souvenirs viennent hanter mon esprit, mais ils disparaissent bien vite. Je me dirige vers une ruelle mal éclairée, et part fouiner dans une poubelle dans la quête de nourriture, afin de calmer un instant les maux de mon estomac. Paf. Un caillou vient de me heurter le crâne, entre les oreilles. Je me retourne pour voir une bande de gamins de 10/12 ans…6 mômes.
-Hey regarder ce clebs ! On dirait qu’il va crever !
Un autre caillou me blesse, cette fois-ci vers la plaie de mon épaule. Je gémit, tentant de reculer. Les mômes se mettent à rire. Je n’ai même plus la force d’attaquer, alors je tente de les dissuader : retroussant mes babines, je dévoile mes crocs et essaye de former un grognement. Mais ce n’est qu’un gémissement pitoyable qui sort de ma gorge. Les rires s’accentuent.
-Hey les gars vous avez vu les crocs ? -Arrête il est incapable de bouger, tu peux lui faire n’importe quoi ! On va s’amuser un peu !
Le plus âgé des enfants s’approche de moi pour me donner un coup de pied juste dans mon épaule me laissant échapper un glapissement de douleur. Je tombe par terre, et je veux ramper mais un pied vient s’écraser sur ma patte. Un râle de douleur cette fois-ci.
-Attends un peu le clébard ! -Je viens de trouver de quoi l’empêcher de trop bouger.
Un des mômes sort sa main d’une poubelle, du fil de fer à la main. J’aboie à la façon des loups, alors qu’on m’attrape une touffe de poil pour tirer dessus. Un autre me bloque le museau, et le gamin au fil de fer vient me l’entourer avec son lien. Le fer m’entame la chair alors qu’il ressert m’empêchant de hurler. Le fil de fer s’attaque à présent à mon cou : deux des gosses l’attachent à une benne à ordure pour éviter que je bouge. Enfin il finit son travail en m’attachant mes pattes de devant ensemble. Devant leur œuvre, ils se mettent à rire, mes gémissements sont étouffés par mes liens.
-Allez on va voir combien de temps il tient !
Et les coups de pieds fusent, les cailloux m’atteignent. Au début je gémis, pleure, me tortillant sur le sol, puis les minutes passent et mes forces m’abandonnent, tout comme ma volonté. J’attends, j’attends d’aller rejoindre Sand… Un bruit de verre brisé me fait dresser les oreilles : un tesson de bouteille arrache mes poils, et coupe ma chair. Je ne dis plus rien. Je ne suis rien. J’attends… Car la Mort est à présent mon seul refuge.
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