Promenons-nous dans les cachots, tant que la vipère n'y est pas... (Elynn)

Après une longue journée de labeur, il est difficile d'éprouver une quelconque motivation à aider ses camarades à faire leur devoir. Heureusement que ce genre de service n'arrive pas tous les jours. Vint ensuite l'heure pour les jeunes sorciers de se rendre dans la Grande Salle pour diner. Mais ce soir, Slevin ne va pas participer au festin. Non pas qu'il soit au régime ou que la nourriture des lieux lui déplaise, au contraire. Sachant qu'à ce moment il n'y aurait pas grand monde dans les couloirs du château, il voulait profiter de ce rare moment de tranquillité. Contrairement à ce qu'on croit, la solitude n'est pas toujours une mauvaise chose. D'ailleurs, certaine personne ferait mieux de l'être un peu plus souvent. Le jeune homme grimpa à son dortoir pour y déposer ses affaires. Il jeta son sac sur le lit, l'ouvrit puis en sortit une pomme ainsi qu'un livre mordu. Le temps de redescendra dans la salle commune et il n'y avait déjà plus personne. Un léger sourire illumina le regard ténébreux et mystérieux du sorcier de septième année.

C'est donc d'un pas léger mais sûr que Slevin sortit de la Salle Commune des Pouffy pour se rendre au niveau des escaliers. Escaliers qui semblent plutôt être de bonne humeur ce soir, n'en faisant pas qu'à leur tête. Il laisse aux escaliers le choix de le mener où bon leur semble. Tandis qu'ils choisissent la destination à sa place, le jeune homme entama paisiblement sa pomme. Le support sur lequel il se tient debout se stoppe enfin. Slevin descend les escaliers, jusqu'à entrer dans les cachots. Rapidement, la température des lieux changent. Un frisson parcours sa colonne vertébrale, il regrette alors de ne pas avoir prit une veste ou un pull histoire de résister un peu plus longtemps à cette fraicheur et de lui couvrir ses avants bras. Un silence tout aussi lugubre que ces couloirs règne tout autour de lui. Croquant une nouvelle fois à pleine dent dans sa pomme, il ralentit alors le pas jetant un bref regard autour de lui. Il connait vaguement cet endroit, n'y passant pas non plus ses journées contrairement à la majorité des Serpentards. Raison pour laquelle sûrement, ils ont beaucoup de mal à bronzer...

Le jeune sorcier n'a jamais vraiment compris la raison pour laquelle tant d'élèves craigne de trainer par ici, que ce soit en pleine journée ou la nuit. Le pire c'est que c'est même pas des fantômes qu'ils ont peur, mais des Serpentards. En ce qui le concerne, cela le fais plus sourire qu'autre chose. Alors que le ténébreux continue de serpenter lentement dans un des couloirs sombres des cachots, il prit son livre entre les mains, l'ouvrit puis commença à le lire tout en marchant. Drôle de manière je vous l'accorde, mais à chacun ses méthodes... Concentré dans son bouquin, de légers bruits de pas finissent par raisonner dans le couloir. Le même couloir que lui. Slevin ralentit le pas, mais ne lève pas les yeux pour autant. Jusqu'à ce que les bruits de pas s'arrêtent subitement. Le jeune sorcier fait alors de même, apercevant deux pieds sous son nez. Redressant lentement la tête tout en fermant son livre, il fit alors face à une certaine jeune femme, brune. Plutôt mignonne mais avec un air étrange. Machinalement, sur le coup de la surprise il arque un sourcil mais aucune autre émotion ne prend forme sur son visage gardant son air naturellement indifférent...

Un long silence s'installe, aucun des deux semble vouloir le briser. Slevin fixe longuement la demoiselle, finissant par se demander ce qu'elle fait là immobile devant lui ou se demandant presque si elle serait pas en train de l'imiter bêtement. En quelque sorte, à se moquer de lui... Il connait cette fille, ou du moins autant qu'il connait ces couloirs. Un étrange rictus se forme sur les lèvres du sorcier qui se tient droit afin de mettre sa taille en valeur par rapport à la brunette qui lui fait face.

- Un problème ?

Slevin sait pertinemment qu'en posant ce genre de question, c'est comme lui tendre le bâton pour se faire battre. Au moins il sera directement fixé sur les intentions de la jeune femme...

Fuir.
Tel était l’ultime but auquel pensait Elynn en cet instant.
Fuir ce crétin finis d’Aeron Von Rain qui, pour une raison étrange et inconnue, l’appréciais assez pour lui demander conseil et la tanner à propos de Lindsay. Il faisait partis, chez les Serpentard des personnes qu’Elynn appréciait peu voir pas du tout. Même dans sa propre maison il y avait peu de personnes avec lesquelles elle s’entendait réellement.
Ce soir là pour éviter une conversation pénible, elle devait faire une concession : ne pas emprunter le chemin habituel pour retourner à sa salle commune mais passer par les cachots.

Seule, entouré de murs de pierres et de torches qui éclairaient les lieux d’une lumière fade la jeune fille avançait d’un pas qui se voulait calme et confiant.
En réalité les cachots étaient l’un des rares endroits qui la terrifiaient quand elle n’était pas en compagnie de quelqu’un ou quelque chose – un efle de maison peut aussi faire l’affaire.
Cela remontait à sa quatrième année.
C’était l’époque où ses envies rebelles d’adolescente anarchiste la poussaient souvent à sa balader seule dans le château à des heures incongru pour le simple plaisir de transgresser les règles.
Un soir, elle avait rencontré une sorte de vampire psychopathe cannibale stupide qui répondait au doux nom de Samael Hardford. En réalité le type étudiait à Poudlard à l’époque et lui et Elynn étaient même presque amis. Sauf que ce soir là visiblement l’amitié avait eu bien peu de poids devant la faim vampirique.
Tout ça pour dire que les cachots pour elle, actuellement, ce n’était pas la grande joie.
Mais bon. Quand il faut y aller … vous connaissez la suite.

Elynn regardait les mèches de ses cheveux qui lui retombaient devant le visage en essayant de se distraire à l’aide de pensées philosophiques et forte intéressantes telles que : « combien de fourche on peut trouver au maximum sur un cheveux ? » ou « Si je me teignais en blonde est-ce que Léo apprécierait ? » ou encore « Il faut que je trouve une distraction pour le cour de Küstah demain, sinon je vais m’ennuyer comme un Clabbert mort. »
C’était sur ces belles réflexions qu’elle remarqua quelqu’un devant elle. Presque instinctivement elle s’était arrêtée pour ne pas lui rentrer dedans et l’autre avait fait de même.
En levant les yeux elle s’attarda un instant sur l’insigne.
Jaune et or.
Moins péteux que les Serdy. Moins stupide et énervant que les Griffy. Moins hautain que les Serpentard. Les Poufsouffle avaient assez souvent cette énervante particularité de ne pas avoir un défaut prononcé qui vous permet de les haïr dessus. Ce qui ne signifiait pas pour autant qu’Elynn les appréciaient plus que les autres.
De manière générale elle n’aimait pas grand monde mais parvenait néanmoins parfois à trouver des affinités sans distinction de maisons. Sauf que les Serdaigle. Et d’accord, avec une difficulté accrus chez les Griff’ et les Pouffy, surtout depuis que ses seuls amis dans ces maisons avaient quitté Poudlard.

- Un problème ?

Elynn se rendit compte alors que cela faisait bien cinq minutes qu’elle dévisageait le type sans raison. D’un autre côté il faisait de même.

- Oui. Un obstacle.

Manière un peu moins brutal de dire : « ôte toi de mon chemin grand dadais, tu bloques le passage. »
Si déjà ils avaient fait un arrêt sur image inutile elle n’allait pas se rabaisser à être celle qui modifierait sa trajectoire pour lui.
Et puis les Poufsouffle sont gentil et peu belliqueux, il prendrait certainement sur lui et s’écarterait.
Non ?

A l'origine, l'ambiance des cachots n'est pas ce qu'il y a de plus chaleureux et malgré le fait qu'une rencontre venait de se produire entre deux élèves l'ambiance ne changea pas pour autant. Mais cela ne dérangea pas notre jeune Pouffy qui de toute manière n'est pas du genre à agir ou à vivre selon l'ambiance qui l'entoure. De toute évidence, une Serpy l'empêcher de poursuivre son chemin et ça semblait être réciproque pour elle. Quelle piètre situation que voilà... Alors qu'il suffisait simplement à ce que la jeune femme le contourne, elle préféra rester figer devant lui pour le dévisager et lui répondre de manière peu aimable :

- Oui. Un obstacle.

Suite à cette réponse, Slevin fit une petite moue. Il n'avait aucune envie de chercher à la comprendre mais il ne put s'empêcher de se demander si la demoiselle de Serpentard le faisait exprès ou si elle était tout simplement simple d'esprit. Tant de questions qui restent parfois sans réponse pour lui, n'arrivant pas toujours ou difficilement à comprendre le comportement des autres. Ne ressentant pas le besoin d’aggraver une situation aussi futile, le jeune homme inspira profondément puis fit deux pas sur le côté afin de ne plus être qualifié d'obstacle.

- Je pense que ce couloir est suffisamment large pour que tu puisses me contourner mais bon, peut-être que tu n'en est pas capable...

Le Pouffy dit cela sans aucune émotion spécifique ni même sans aucun sous-entendu, il ne se doutait même pas que ce qu'il venait de dire pourrait vexer ou même agacer certaine personne, surtout des Serpentards. Il s'est déjà retrouvé dans des situations tendues à cause de certaines paroles qui sont sorties de sa bouche sans pour autant qu'il les ait dites innocemment. Malgré le fait qu'il n'arrive à pas comprendre toutes les réactions des individus, il semble se poser plus de question que les gens "normaux". N'étant pas venu ici pour taper la causette ou pour faire office d'obstacle il invita donc la jeune femme à passer sans effort. Peu de personnes auraient réagis comme lui, mais avouons que cette situation ne vaut vraiment pas le coup d'en faire tout un fromage. Et encore moins à cette heure... La brunette ne semblait pas si pressé que ça en fin de compte. Slevin décida alors de la contourner lui même ne voulant pas perdre plus de temps. Elle ne semblait pas ouverte à une discussion sympathique ni à quoi que ce soit d'autre donc autant passer son chemin. Alors qu'il fit une dizaine de pas derrière elle, quelque chose de brillant au sol attira son regard. Il ramassa ce qui semblait être un bracelet en argent et se retourna aussitôt vers la Serpy. Il s'avança de nouveau jusqu'à elle, même si sur coup là il s'attendait à recevoir bien plus de foudre qu'il y a cinq minutes.

- Attends ! J'ai trouvé ça par terre, ce serait pas à toi par hasard ?

Il tenta tout de même de lui faire un charmant sourire, ça peut toujours détendre l'atomsphère...