La fosse aux serpents [Leo]

Bientôt les vacances d’été et pas la moindre envie de me retrouver sans rien faire. Logique inutile puisque d’habitude je ne fais rien. Surtout en cours. Le pire avec l’été c’est de voir tous ces élèves partirent retrouver leur famille, de parler de leurs projets de vacances. Et ça parle, et ça jacasse, et moi je suis simple spectatrice. Pour couronner le tout, l’été il fait chaud. Trop chaud. Et dans ses fichus dortoirs je me demande comment mes camarades font pour dormir aussi paisiblement, parce que j’ai l’impression d’être dans une fournaise. Et évidemment la seule idiote qui est assise sur son lit, des livres éparpillés sur la couverture, oui les livres peuvent servir de somnifère, et bien c’est moi. J’ai déjà relu mon livre sur la Défense Contre Les Forces du Mal, et en fait ça m’a plus poussé à réfléchir qu’autre chose.
Damned.
Je vais encore passer une nuit blanche à vagabonder dans les couloirs. Oui parce que je me vois mal aller réveiller Christian ou Albus. Déjà pour aller voir Albus faudrait que j’aille chez les Gryffondor. A éliminer. Oui je n’ai pas le mot de passe. Bon ba, je peux aller faire quoi ? Une connerie ? Intéressant. Mais où…Serpentard ! Oui si j’allai embêter quelques verts ? Je ne sais pas encore comment. Après tout peut-être qu’un de ces vils serpents perfides sera là à traîner. Et je m’amuserai un peu.
Quand on est insomniaque, on s’amuse comme on peut.

Avec mon envie d’aller provoquer, je me relève brusquement. Une de mes camarades semblent s’agiter dans son lit, je reste un instant figé mais elle ne fait que marmonner quelques mots incompréhensibles avant de se retourner. Même dans leur sommeil, ces filles sont idiotes. Moi juger ? Si peu…Cela dépend des jours. Aujourd’hui je suis de mauvaise humeur, donc tout s’accorde. Allez, allez, j’enfile mes chaussures et je file dans ma salle commune. Bien entendu j’ai pris ma baguette magique, je ne suis pas folle à ce point. Je pousse le portrait et file…joyeusement si on peut dire dans les couloirs froids et silencieux.

Morbide. J’ai toujours trouvé les cachots morbides. Dire que les Serpy dorment là. Pouah. Rien que d’y penser ça me retourne l’estomac. Ou alors est-ce le fait de penser que j’aurai pu moi-même atterrir dans cette maison ? Avec mon caractère…Je me souviens encore des dires du Choixpeau qui avait longuement hésité pour ma future maison. Je secoue la tête pour chasser tous ces souvenirs. Cette nuit je n’ai pas envie de penser, mais de jouer avec le mal. Soyez avertit je suis suicidaire. Je suis folle. Maso ? Non je ne pense pas cher lecteur, quoi que…

Mes pas résonnent étrangement sous la voûte. Le froid s’intensifie. Je pénètre en territoire ennemi alors qu’un sourire mauvais barre mon visage. Partons à la recherche du serpent caché dans les fourrés. J’avance, encore et encore. Les cachots se succèdent…Je m’arrête devant celui où se déroule les cours de potions. Je ne peux m’empêcher de penser à Albus et à Rogue. Je reste devant, simple ombre dans le noir. Seule.

Pas si seule que ça en fait. Je viens d’entendre nettement des pas. Sans me retourner, gardant mon regard fixé sur le cachot, je lance froidement.

- On dirait qu’un sale serpent s’amuse à ramper dans les couloirs…

Je sors ma baguette de ma poche arrière. Ici dans les cachots, aucune fenêtre ne laisse passer la clarté d’un clair de lune puisqu’il n’y en a pas.

- Lumos.

Baguette tendue, le faible allo lumineux éclaire la personne à qui je viens de m’adresser. Ah je viens de tomber comme je l’espérai sur un vert ! Et pas n’importe lequel : Jedusor. Comment ne pas le connaître. Je crois que sa réputation a fait le tour de l’école.

- Qu’est ce que fait Monsieur Jedusor dans les couloirs à cette heure ci ? On vient se dégourdir les écailles ? Je me demande juste comment tu fais pour supporter de vivre dans ces cachots. Tu n’as pas peur de te salir les mains ? Tu mêles ta personne au bas peuple ?

C’est définitif, je suis suicidaire. On se défoule comme on peut. Je suis déjà pas aimé chez les Serdaigles, allons me faire une réputation chez les Serpentards. On doit me connaître pour le nombre de point que je fais perdre aux bronze et bleu. D’ailleurs après cette soirée je pense que le sablier de ma maison va s’alléger.

- Ah c’est vrai j’oubliais…Les serpents sont crasseux, donc tu n’as pas de problèmes d’adaptation. Remercie la nature Jedusor.

C’est définitif, je suis folle.

Vacance d’été. Dans quelque jour, nous quitterions Poudlard, la tête remplie de choses inutiles, et nous repartirions pour nos familles. Enfin, eux, repartiront pour leurs familles. Dans mon cas présent, c’est un peu plus complexe. Je rentrerai certes chez moi, mais pas dans ma famille. Tout ce qui m’attend c’est un manoir sombre, froid, lugubre et silencieux. Ha, et puis aussi un vieil elfe de maison. Il n’y a plus personne pour m’accueillir depuis la mort de mon père. Je ne m’en plain pas, la solitude n’est pas un problème pour moi. De toute façon, je ne compte pas rester à la résidence bien longtemps, un long voyage n’attend que moi. Il est grand temps que je marche sur les pas de mon père, que je fasse en sens inverse le voyage que lui-même avait entreprit plus jeune. Je veux pouvoir observer les lieux sur lesquels il a grandit, bien que l’orphelinat n’existe plus aujourd’hui. J’ai également pour projet de faire un saut vers ce qui reste de la demeure de nos alleux. Et puis, ensuite, j’irai a Godric Hollow, pour m’imprégner de ce lieu ou pour la première fois il connu un échec. Et enfin, je pense aller quelque temps en Albanie, en apprendre d’avantage sur les formes de magies.

Je ne sais pas encore si je ferai ou non ce voyage seul. J’avais dans l’idée de prendre Elynn avec moi. Mais elle n’est pas encore majeur, j’ignore ce que ces parents pourraient penser de cela. En même temps, l’idée de devoir rester loin d’elle m’est difficile à concevoir. Depuis que nous nous sommes réconcilié, sans être tout le temps ensemble, nous passons de nombreuse heure les deux. Ce que j’aime avec elle, c’est qu’il n’est pas utile d’agrémenter la conversation, Elynn se complait aussi dans le silence.

Enfin, pour l’heure, il n’est pas encore temps de fuir ce château. Il reste encore un peu de temps devant nous, encore quelques examens aussi d’ailleurs. Sur ce dernier point, je n’ai aucun soucie. Je sais que je suis relativement bon dans toutes les matières. C’est d’ailleurs pour cette raison que contrairement aux autres, je ne révise pas toutes les nuits. Pendant qu’eux se farcissent le crâne de formule qu’ils auront oublié le jour venu, moi j’en profite pour jouir du calme. Sortir des cachots en dehors des heures n’a jamais été un problème pour moi. Mais ces derniers temps j’apprécie encore plus ces petites virées, pour la simple raison que je n e rencontre jamais personne. Oh, bien sur si j’avais envie de chercher querelle à quelqu’un, il me suffirait d’aller à la bibliothèque. C’est plein de gryffondor par là bas, mais non…Toujours faire la même chose à la longue, on en apprécie plus la saveur. Enfin, qu’ils s’estiment donc heureux que je leur fiche la paix, cela ne durera surement pas longtemps.

Je déambule le long des couloirs obscurs et humides. J’en connais les moindres recoins. Pas un seul passage secret de ces lieux ne m’est inconnu. Je sais par ou passer pour me rendre au plus vite a tel ou tel endroits. Ici, je suis un peu le maitre des lieux, le roi des serpentard. Contrairement aux autres élèves, je les aime ces cachots. J’aime a penser que mon père avant moi les a parcouru, que des guerres y ont été livré, que du sang y a coulé et que des hommes y sont tombés pour ne jamais se relever.

C’est au détour d’un mur que je surprends des bruits de pas. Sans être surpris, j’en suis agacé. Moi qui voulait pouvoir savourer la plénitude des lieux, faire tranquillement un bon vers le passé, me voilà obligé de faire avec une présence. Si c’est un vert, je saurai rapidement lui faire comprendre que sa présence n’est pas recuise. Si c’est un autre…Et bien il regrettera de c’être égaré sur notre domaine, sur mon territoire.

Très vite, j’arrive à la hauteur de la personne qui se livre à une balade dans nous cachots. Je me tiens à présent derrière elle, suffisamment pour déterminé qu’elle n’est pas de chez nous. Pauvre petite chose naïve qui semble penser avoir le droit de fouler de ces pas indigne le sol de notre repère. Pendant les heures de cours, je ne peux rien faire contre ses intrusions, mais en dehors des heures, ici cela devient chez nous, chez moi. Personne n’est en droit d’y venir sans y être invité, à moins d’être suicidaire ou inconscient.

- On dirait qu’un sale serpent s’amuse à ramper dans les couloirs…

Et bien, les choses commencent en force. Nous ne nous sommes même pas encore présenté que déjà elle ouvre les hostilités. Et bien, soit, allons y, montrons lui qui est le maitre ici.

-On dirait qu’une pauvre petite fille naïve est inconsciente c’est égaré dans l’obscurité profonde d’un territoire qu’elle pense connaitre. Un territoire sur lequel nul n’est admis sans y avoir été convié.

Elle allume sa baguette. Sage précaution de sa part, surtout si elle désire voire le visage de celui qui lui fera regretté d’avoir poussé son excursion jusque chez nous.

- Qu’est ce que fait Monsieur Jedusor dans les couloirs à cette heure ci ? On vient se dégourdir les écailles ? Je me demande juste comment tu fais pour supporter de vivre dans ces cachots. Tu n’as pas peur de te salir les mains ? Tu mêles ta personne au bas peuple ?

Ha, on dirait bien que je ne suis pas pour elle un visage inconnu. Tant mieux, ainsi elle ne peut prétendre a la surprise. Si elle sait qui je suis, elle sait surement que son arrogance risque de lui couter cher. Mais patience, a quoi bon se presser ? Pourquoi se priver du plaisir de jouer avec un joujou de qualité ? Grace à son lumos, je reconnais l’emblème des Serdaigle. Incroyable, moi qui pensais que seul les gryffondor étaient suicidaires. Visiblement ce mal se propage dans les autres maisons.

- Rien qui ne peut intéresser une frêle demoiselle n’a la langue un peu trop pendue. Pour répondre à ta question, les cachots sont sans nul doute le lieu le plus vivable de ce château. C’est en effet le seul qui ne soit pas trop pollué par la présence des sangs de bourbe et autre immondice de la même espèce. L’air est beaucoup plus pur ici qu’il ne saurait l’être là haut, dans les hautes tours. Enfin du moins, c’est le cas lorsqu’aucune vermine ne vient souiller ce noble endroit par sa présence. Maintenant que tu en parles, je dois reconnaitre que cet emplacement ou nous tenons doit en effet d’être d’une saleté repoussante, il faudra que je songe à demander au Elfe de bien vouloir effacer les traces de ton passage. Le bas peuple ? En général, le bas peuple reste dans ses Tours, il n’empiète pas sur le territoire des nobles personnes. Maintenant, je te retourne la question, que fait un aiglon en dehors de son nid ? C’est il juste égaré ou bien a-t-il envie de goutter au venin du serpent ?

A présent qu’elle me fait face, je n’ai aucun mal à la fixer dans les yeux. Mon regard a enveloppé sa personne, jolie brin de fille, je dois bien le reconnaitre. Jolie, mais définitivement stupide. Malgré les apparences, je ne discerne pas la peur dans ses yeux. Elle est plus téméraire que je ne le pensais, plus téméraire ou bien folle c’est au choix. Un peu des deux, probablement. Elle me défie encore, pour moi il ne fait aucun doute qu’elle cherche la bagarre.

Ah c’est vrai j’oubliais…Les serpents sont crasseux, donc tu n’as pas de problèmes d’adaptation. Remercie la nature Jedusor.

Je n’ai pas le cœur à prendre cela comme une plaisanterie. Mon regard se durcie, devient plus noir. Il est une limite à ne pas franchir, même dans l’imbécilité. Hors, elle, depuis le début, elle l’a franchie au moins deux fois. Il est fort peu probable qu’elle ne revoit la surface en étant indemne.

-Oh, la nature je la remercie tout les jours. Je la remercie surtout de ne pas m’avoir fait à votre image, faible. Serdaigle, Gryffondor ou Pouffsoufle, quelle importance ? Vous êtes tous indigne d’être sorcier. Et si maintenant, au lieu de vouloir faire preuve d’esprit, ce qui entre nous est un échec total, tu m’indiquais à qui j’ai à faire ? Non pas que ton nom ait une importance quelconque, simplement j’aime connaitre l’identité des gens a qui j’inflige une punition mérité.

Un sourire mauvais se pose sur mes lèvres. Ce soir, il n’y aura pas de ballade tranquille. Ce soir, il n’y aura pas de solitude…ce soir, il y aura un nouveau combat…un de plus que je vais gagner…

Je suis très certainement folle. Je me demande bien des fois pourquoi cette folie ne m’a pas conduite à Serpentard. Mais il se pourrait que ma raison ait triomphé. Il se trouve que certains jours, c’est ma folie qui conduit mes pas et non cette fabuleuse raison dont le Choixpeau m’avait fait l’éloge. Aujourd’hui je suis sous le signe de la folie.

-On dirait qu’une pauvre petite fille naïve est inconsciente c’est égaré dans l’obscurité profonde d’un territoire qu’elle pense connaitre. Un territoire sur lequel nul n’est admis sans y avoir été convié.
- Oh pas besoin de me convier pour que je vienne…Je suis en quelque sorte…l’invité surprise ? Celle qui débarque à l’improviste pour venir troubler la fête.

Je sais que Jedusor me ferra payer mes remarques. Il ne se nomme pas Jedusor pour rien. Je sais que je suis tombé sur le plus vicieux des serpents, celui qui vous étouffe avant de vous achever. Mais contre toute attente, je souris. D’être tombée sur un adversaire à ma taille. Un de mes sourires provocateurs que j’avais tant testé sur Sand et qui avait le don de le mettre hors de lui. Peut-être cela marchera t-il avec Leonard, à voir.
Dans ma main, ma baguette ne tremble pas. Je ne cille pas. Il est un adversaire comme un autre. Mon Lumos éclaire son visage, que je prends le temps de détailler.

- Rien qui ne peut intéresser une frêle demoiselle n’a la langue un peu trop pendue. Pour répondre à ta question, les cachots sont sans nul doute le lieu le plus vivable de ce château. C’est en effet le seul qui ne soit pas trop pollué par la présence des sangs de bourbe et autre immondice de la même espèce. L’air est beaucoup plus pur ici qu’il ne saurait l’être là haut, dans les hautes tours. Enfin du moins, c’est le cas lorsqu’aucune vermine ne vient souiller ce noble endroit par sa présence. Maintenant que tu en parles, je dois reconnaitre que cet emplacement ou nous tenons doit en effet d’être d’une saleté repoussante, il faudra que je songe à demander au Elfe de bien vouloir effacer les traces de ton passage. Le bas peuple ? En général, le bas peuple reste dans ses Tours, il n’empiète pas sur le territoire des nobles personnes. Maintenant, je te retourne la question, que fait un aiglon en dehors de son nid ? C’est il juste égaré ou bien a-t-il envie de goutter au venin du serpent ?
- Les cachots sont surtout le lieu le plus infesté de vermines…C’est moi qui devrait me demander pourquoi je viens salir ma personne ici. N’oublions pas que l’histoire a fait des cachots un lieu où les prisonniers étaient jetés, avec pour seule compagnie les rats. Tu tires donc de la fierté à vivre ici ? Quand à l’aiglon que je suis…il se trouve que je suis venue me frotter aux reptiles…Pour perturber les habitudes. Je suis tombé sur un animal de choix à ce que je vois. Tu veux donc me faire goûter à ton venin ? J’attends Jedusor…J’attends. Mais n’oublie pas que l’aigle s’attaque au serpent.

Je m’approche d’un pas, la fierté se lisant sur mon visage. Pourquoi ce besoin de provoquer ? Pourquoi cette envie de se frotter à Leo, un des plus perfides Serpentards ? Peut-être pour sentir que j’existe. Que face à un ennemi tel que ce reptile, je suis quelqu’un de bien vivant. Je n’ose imaginer la tête de Sand. Il me tuerait…ou il tuerait Jedusor. La dernière option est plus plaisante.
Mon regard reste planté sur lui. Je ne bouge pas, attendant la faille, le moment. Je ne lâche pas ma baguette. Surtout pas. Si le destin a fait que je tombe sur Leonard, c’est peut-être pour me mettre à l’épreuve ? Pour goûter au sang. Encore une fois. Serais-ce donc la folie du loup qui me poursuit ainsi ? Sûrement. C’est le loup qui me dicte mes paroles et mes gestes, je suis sa simple marionnette.
Un nouveau sourire arrogant barre mon visage alors que je vois son regard se durcir. J’ai touché un point sensible, le point qui déclenche la colère.

-Oh, la nature je la remercie tout les jours. Je la remercie surtout de ne pas m’avoir fait à votre image, faible. Serdaigle, Gryffondor ou Pouffsoufle, quelle importance ? Vous êtes tous indigne d’être sorcier. Et si maintenant, au lieu de vouloir faire preuve d’esprit, ce qui entre nous est un échec total, tu m’indiquais à qui j’ai à faire ? Non pas que ton nom ait une importance quelconque, simplement j’aime connaitre l’identité des gens a qui j’inflige une punition mérité.
- Oh si tu désire découvrir mon identité, grand bien te fasse petit crotale. Elwina Moon…Ou Unless si tu préfères.

Il me semble que je ne suis pas dans mon état normal. D’habitude je ne souligne jamais le fait que je suis adoptée par Sand. Rare sont les personnes qui au château, connaissent cela. Je n’aime pas alimenter des polémiques là-dessus. Sand et moi cela touche au personnel. A une vie bien privée que je garde, tel un jardin secret. Alors pourquoi cette nuit je dois avouer, comme une menace ceci ?

- Cela confirme les dires. Leonard Jedusor est un sadique. Généralement, ce genre de personne essaye de combler un manque, essaye de cacher peut-être une faiblesse qu’il n’ose avouer. Ce sont des êtres faibles au fond. Si faible que seul la douleur des autres les font sourire. C’est…pitoyable.

Un léger rire s’échappe de ma gorge. Un rire moqueur. Le provoquer, le pousser à bout, voilà ce qui m’amuse. Moi je ne suis pas sadique mais animée par la haine que j’éprouve pour les Hommes qui m’ont fait souffrir. C’est cette même haine que je cultive et qui m’ouvre de nouveaux horizons.

- Décidemment quand on sait que ton ancêtre à subit un échec cuisant, tu ne dois pas être plus doué que lui… Tu sembles pourtant si fier de ton sang pur…Quel dommage pour ton ego que tu entretiens avidement. Si ton sang est aussi souillé que celui de ton grand père, tu n’as pas de grandes chances de réussir ou de faire quoi que ce soit.

Cette fois-ci j’éclate d’un rire plus bruyant, tel un aboiement. J’aime sentir cette sensation. Sentir le danger qui frôle ma peau et qui me permet de me voir vivre.

- Allons aurais-tu peur Jedusor ?

Une trouble fête, ou bien une simple petite biche égarée en manque de sensation forte ? Je ne connais aucun bleu qui ait en lui cet instinct de provocation. Elle se trouve sur mon territoire et pourtant elle ne semble pas voir cela comme un désavantage. Grave erreur. Si elle c’était excusée, ou bien si elle avait eut la présence d’esprit de baisser les yeux en m’avouant s’être juste égaré, peut être, et je dis bien peut être, que je me serais montré plus clément…mais là, face a ce que j’appel de l’effrontée suicidaire, je ne peux refuser l’invitation.

Oh pas besoin de me convier pour que je vienne…Je suis en quelque sorte…l’invité surprise ? Celle qui débarque à l’improviste pour venir troubler la fête.

-Dommage pour toi, je n’aime pas les surprises. Quant à ceux qui voudraient troubler l’une de mes fêtes, je leur souhaite bien du courage. Il leur en faudra pour réussir à s’en sortir face a moi. J’aime autant te dire, que le fait que tu sois une fille m’importe peu. Je n’attache aucune importance à ce genre de détail. Tu veux troubler ma fête ? Alors paies en le prix.

Elle a de la prestance la demoiselle. Sa baguette dans sa main semble assurée. Son sourire provocant n’a aucun effet sur ma personne. Je reste de marbre, comme a mon habitude. Pour cerner un adversaire, il faut savoir garder la tête froide. La colère est une très mauvaise conseillère dans ces circonstances. Je suis capable de me battre sans laisser transparaitre sur mon visage le moindre signe de haine. A dire vrai, je considère même toutes ces batailles comme des petits passes temps. Mon adversaire, ce soir, a la langue bien pendu. Nous verrons si sa magie est égale à ses paroles.

Elle tente de m’ébranler, brave petite chose naïve.

- Les cachots sont surtout le lieu le plus infesté de vermines…C’est moi qui devrait me demander pourquoi je viens salir ma personne ici. N’oublions pas que l’histoire a fait des cachots un lieu où les prisonniers étaient jetés, avec pour seule compagnie les rats. Tu tires donc de la fierté à vivre ici ? Quand à l’aiglon que je suis…il se trouve que je suis venue me frotter aux reptiles…Pour perturber les habitudes. Je suis tombé sur un animal de choix à ce que je vois. Tu veux donc me faire goûter à ton venin ? J’attends Jedusor…J’attends. Mais n’oublie pas que l’aigle s’attaque au serpent.

-Console toi, il se pourrait bien que ce soit la première et la dernière fois que tu ais le plaisir de voir de près notre demeure. Si ça se trouve, peut être même que je t’épargnerai l’humiliation de devoir remonter dans tes quartiers en rampant, une fois que j’en aurai fini avec toi. Effectivement, les cachots servaient de lieu de torture pour les faibles…N’est pas pour ça qu’ils sont si fascinant ? Je tire ma fierté du fait de pouvoir vivre dans un lieu qui a connu le sang, la souffrance et la mort. Les murs transpirent encore des échos de ceux qui ont jadis supplié leur bourreau. C’est une si jolie musique à mes oreilles. Hum…je te trouve bien téméraire. J’apprécie la flatterie, de même que j’aime être jugé à ma juste valeur. Tu es tombée sur le meilleur des reptiles, je dirais. Mais malheureusement pour toi, également sur le dernier qu’il te sera donné de pouvoir admirer avant longtemps…Voir peut être jamais…Il y a tellement de choses étranges a Poudlard…une disparition passerait probablement inaperçu…Et, qui irait soupçonner un serpentard tel que moi ? Ne soyons donc pas pressé. J’aime jouer avec ma nourriture. L’aigle mange le serpent, a la condition que le serpent ne soit pas plus gros que lui…

Elle s’approche doucement. Je ne fais aucun pas pour aller en sa direction. Qu’elle vienne. Oui qu’elle vienne et que j’abatte sur elle les foudres de toute ma violence refoulée. Elle semble s’amuser de se trouver face à moi. D’où lui vient cet aplomb ? Cette certitude que si nous engageons le combat, il sera à arme égale ? Cette petite Serdaigle m’intrigue…J’aime que mes ennemis aient le cran de me regarder dans les yeux. J’aime voir naitre en eux cette douce illusion qu’il maitrise tout. Mon regard est rivé au sien, je me fonds dedans, titillant les portes de son subconscient. Elle semble avoir de solide protection. Occlumencie ? Possible..Mais je sens en elle autre chose. Quelque chose de plus puissant et de plus violent a la fois.

Sait elle que la plupart de ceux qui, aujourd’hui me sont fidèles on d’abord commencer par vouloir me défier ? Il y a ceux qui m’ont suivie pour mon nom, ceux qui on déjà prit le temps de voir ce que je valais, ceux qui m’ont défié avant de reconnaitre que j’étais le maitre et enfin il y a ceux que je tiens au creux de ma main grâce a l’influence que j’ai sur eux.

Oh si tu désire découvrir mon identité, grand bien te fasse petit crotale. Elwina Moon…Ou Unless si tu préfères

-Si tu croyais m’impressionné par ton statut de fille du directeur, je crains que cela soit un échec. Bien au contraire, plus la proie est de belle lignée et plus le plaisir de la rabaisser est grand.

Je plante mon regard affirmé dans le sien. Le nom d’Unless ne me fait pas trembler, bien au contraire. Je n’ai pas peur. Les Unless, jadis ont servie mon père avant de le trahir lâchement. Je leur porte une certaine haine. Savoir que cette fille en est une, ne rend que plus intéressant les choses.

- Cela confirme les dires. Leonard Jedusor est un sadique. Généralement, ce genre de personne essaye de combler un manque, essaye de cacher peut-être une faiblesse qu’il n’ose avouer. Ce sont des êtres faibles au fond. Si faible que seul la douleur des autres les font sourire. C’est…pitoyable.

Elle cherche à éveiller en moi ma colère. Elle voudrait me faire perdre mon calme, me mettre dans tous mes états. Elle rit, mais pas d’un rire joyeux. Son rire sonne un peu comme une menace. Elle me défie, elle se moque de moi. Joue, oui joue petite fille, pendant que tu le peux encore.

[size=12]-Ce n’est pas le sadisme qui est pitoyable, c’est au contraire l’amour. Elwina Unless est sans doute, comme ses paires, animé de ce sentiment n’est ce pas ? Je n’ai rien a caché, moi…Par contre toi dis moi…pour combien de personne serais tu prête à mourir pour ne pas les trahir ? La vérité Elwina c’est que je n’ai aucune faiblesse, aucun fil a la patte. Comme tu l’as souligné, je suis un serpent qui rampe, alors que toi…tu es un oiseau a qui on aurait coupé les ailes..Un oiseau totalement inutile, donc…[/size]

J’ai sur les lèvres un sourire mauvais. Je connais le point faible de tous ceux qui ne sont pas de ma maison. L’amour. Ce besoin viscéral de défendre corps et âme ceux qui leur ont donné le jour, qui les ont élevés ou qui ont partagé milles souvenirs en leur compagnie. Par amour, ils sont tous prêt à tout et n’importe quoi. J’en ai vu tellement mourir pour défendre ce précepte totalement pitoyable qu’est l’amour.

Elle contre attaque. Je ne bronche pas. Je n’ai aucun amour pour mon géniteur, aucun respect non plus. Il m’a donné la vie, les choses s’arrêtent là.

Décidemment quand on sait que ton ancêtre à subit un échec cuisant, tu ne dois pas être plus doué que lui… Tu sembles pourtant si fier de ton sang pur…Quel dommage pour ton ego que tu entretiens avidement. Si ton sang est aussi souillé que celui de ton grand père, tu n’as pas de grandes chances de réussir ou de faire quoi que ce soit.

-Et bien, au vue de ton double nom, je dirais que moi au moins je sais qui je suis. Alors que toi…Dit moi, Elwina Moon, si les Unless n’avaient pas eut la pitié de faire de toi une des leur, ou serais tu donc aujourd’hui ? On apprend de ses erreurs, mais aussi de celles de ses ancêtres. Je me demande bien ce que toi, pauvre petite fille perdue, tu as bien put apprendre…oh…oui, je sais…J’imagine que tu as dut apprendre la douleur de n’être rien…Rien d’autre qu’un nom sur un papier. Je ferai de grande chose Elwina…crois moi…Mais tu ne seras plus là pour le voir…Après tous, si on se fie a ta théorie et si, on reproduit toujours le schéma familial, il y a donc peu de chance pour que le nom Moon évoque un jour quoi que ce soit…Ne t’en fait pas pour mon sang, il est toujours plus pure que celui d’une batarde, n’est ce pas ?

Je connais les mots qui font mal. Elle a voulu me provoquer, elle en ramasse les fruits. Son rire a quelque chose d’étrange. Elwina semble être bien plus que ce que les apparences laissent entrevoir.

- Allons aurais-tu peur Jedusor ?

-Et de quoi devrais-je avoir peur selon toi ? D’une petite fille en mal de sensation forte ? D’une petite gazelle qui veut se prouver qu’elle est capable de tenir tête au lion ? Rends toi service Moon, disparait avant d’arriver au point de non retour. Tu n’as aucune chance…tu es sur mon territoire d’une part et d’autre part, il est fort probable que tout habile que tu sois avec ta langue, tu saches faire quoi que ce soit de ta baguette…A moins que..Un cure dent peut être ?

Je ricane. J’aime l’ironie, les sarcasmes. Je fais un pas en sa direction, mon regard dans le sien. Ma baguette est dans ma main. J’ai le pouvoir…Elle n’est rien…