Le sang-froid, ce lâcheur (Maureen)

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Nina s'était hissée au dernier étage du château. Elle n'avait trouvé mieux pour passer sa colère que de de grimper furieusement jusqu'a la dernière marche. Elle parcourait le couloir les yeux dans le vague, sans vraiment se demander où elle allait. Son esprit était bien trop occupé de toute manière. Elle s'interrogait sur la réaction qu'elle avait eu. Tout ça lui ressemblait si peu...
A mesure qu'elle avançait dans le couloir cependant, sa tension s'apaisait. Mais comment avai-t-elle pu autant manquer de sang-froid?
Elle marchait plus lentement à présent, une main sur son bras douloureux.

Deux ou trois petites taches sombres se détachaient par leur couleur sur le blanc initialement immaculé de sa chemise. Du sang de Serpentard, sans doute. Elle eut alors l'image du nez ensanglanté de son adversaire. C'était étrange que Nina en soit venue aux mains...de toute évidence, elle aurait été incapable de rassembler suffisement de concentration pour parvenir à lancer un sort.

Se mêler d'une dispute Serpy-Griffy. L'erreur du siècle. Ca n'avait pas été son intention de départ...lorsqu'elle avait vu l'une de ses amies rouge échanger une conversation agitée avec une verte, elle avait naturellement cherché à en comprendre l'objet, pour peut-être calmer les esprits. Mais cette Serpentard s'était vraiment montrée infecte...sans même que Nina ne se souvienne comment, cela s'était terminé en bagarre. Elles avaient été séparées par un préfet furieux, et elle se doutait que si l'affaire était passée par le bureau de ce cher Unless, trois maisons allaient bientôt devoir se passer d'au moins cinquante poins.

Nina s'arrêta, et soupira longuement. Un léger sourire se posa sur son visage. Tout cela était vraiment idiot, et surtout parti de pas grand chose. Le lendemain, son amie et elle en riraient déjà.
Mais pour l'instant, sa tête bourdonnait. Elle faisait les cents pas, tentant de calmer cette migraine de plus en plus intense. Les giffles qu'elle avait reçu avaient eu raison d'elle, et elle en ressentait à présent les effets secondaires.

D'une manière innatendue, un grondement rettentit, faisant trembler le sol sous les pieds de la Pouffy. Nina fronça les sourcils. Lorsqu'elle se retourna, une massive porte était apparue. Interloquée, elle la poussa, gardant sa baguette à la main. Ce qui s'avéra parfaitement inutile. Elle se tenait devant une pièce inconnue auparavant, invitant à la détente. Une large baie vitrée la baignait de lumière, donnant sur un extérieur verdoyant. On pouvait entendre les chants des oiseaux au-dehors, à moins qu'ils ne proviennent des murs eux-mêmes. De gros coussins jonchaient un sol meublé de canapés et de fauteuils.

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Maureen était montée au septième étage, s’était caché entre deux poteaux et s’était assise. Les genoux rapprochés de son torse, elle se laissa aller la tête sur les jambes. Caressant de ses longs doigts fins la photo d’elle et Cleo, sa meilleure amie décédée, elle se mit à pleurer, de lourdes et grosses larmes. Certaines coulaient sur la joue puis s’arrêtaient sur ses lèvres, d’autres finissaient sur le sol ou encore dans son pull. Ses cheveux lui tombaient devant le visage et se collaient à ses larmes. C’était la seule et unique personne qu’elle avait vraiment aimé. Elle aimait les garçons, mais Cleo avait été l’amour de sa vie. Elle était partie. Son ange. Maureen savait bien que ce n’était pas qu’à cause de sa nature sorcière que son amie était partie, mais aussi car ses parents voulaient l’envoyer en Espagne, en pensionnat, qu’ils ne faisaient que de se prendre la tête et tout plein d’autres choses qui avaient fait craquer sa meilleure amie. Maureen l’aimait tant ! Elle était tout pour elle, bien que la jeune n’était pas aussi renfermée qu’à présent, elle était la seule amie en qui Maureen plaçait toute sa confiance. Elle posa sa tête contre le mur derrière elle et ferma les yeux, son stock de larmes épuisé. Chaque jour depuis 7 ans maintenant, les larmes coulaient plusieurs fois par jours. Elle aurait du faire le deuil depuis longtemps certes. Mais elle n’y arrivait pas. Et de ce fait, il n’y avait pas que les larmes qui coulaient chaque jours. De sa poche elle sorti son bout de verre et s’entailla avec. Celui qu’elle avait gardé. En effet, en se jetant de la fenêtre Cleo, s’était enfoncée un bout de verre dans le poignet. Maureen l’avait récupérer et le gardais sans jamais l’avoir nettoyé. Vous mes direz…. Elle aurait très bien pu la rejoindre et arrêter d’embêter tout le monde ! Mais non elle était restée pour Cleo surtout.

Des bruits de pas se firent entendre, elle ouvrit les yeux. C’était son amie Nina, de la même maison qu’elle, une année en dessous. Elle avançait bizarrement du sang apparent sur sa chemise. Maureen fut intriguée. Nina regardait dans sa direction sans la voir car en effet la Poufsouffle s’était caché de sorte que personne ne la voit. Un bruit sourd se fit entendre et le sol trembla. Nina eut apparemment un peu peur. Mais Maureen savait d’où cela provenait pour avoir été assis de longues heures ici. C’était la salle sur demande. Nina y rentra et Maureen s’essuyant le sang qui commençait à s’arrêter, vint à sa suite. Son amie, qui était en quelque sorte sa meilleure amie ne la remarqua pas. La salle était belle, calme et invitant au bonheur, à la détente. Maureen se sentit aussitôt mieux. Et pour ne pas effrayer son amie chuchota doucement son prénom.

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Nina contemplait la surprenante apparition qui lui faisait face. Ce château cachait décidément bien des secrets. Petite, elle se voyait déjà exploant ses recoins, le conaissant comme le fond de sa poche. Pourtant, après cinq années de flâneries entre deux cours, elle était encore bien loin du compte. Combien de pièces étranges sorties de nulle part allait-elle encore découvrir?
Peu importe, celle-ci était sacrément bien tombée. Dès lors que la Poufsouffle entra, elle se sentit apaisée et relaxée. La colère qu'elle avait ressentit auparavant lui paraissait bien lointaine, et un sentiment de plainitude l'envahissait. Elle se promit alors d'y emmener Lybbie, son amie Gryffondor, dès le lendemain. Et pourquoi pas Maureen, également...

-Nina...

C'était vraiment la dernière chose à laquelle elle s'attendait. Une voix familière, en accord avec ses pensées, l'interpella en un murmure. Elle crut tout d'abord que ce chuchotement était le fruit de son imagination. Mais lorsqu'elle se retourna, c'était bien elle. Nina s'avança vers son amie avec un sourire rayonnant. Sourire qui tomba bientôt, lorsqu'elle la vit de plus près. Maureen avait pleuré. Son visage et ses yeux étaient un peu rougis et elle affichait un sourire triste. Rien de tout cela ne surprit Nina.

Depuis toujours, Maureen était froide distante avec les personnes qu'elle ne connaissait pas. Nina avait toujours su que ce côté renfermé cachait certainement des blessures profondes. Au fil du temps, les deux Poufsouffle avaient appris à se connaître, et Nina s'éfforçait de lui apporter soutien et réconfort au quotidien. Car il était de ces moments où les vieux démons de Maureen resurgissaient, balayant sa joie de vivre.

Nina afficha un sourire rassurant. Cette fois encore elle devait être là pour elle, ne serait-ce qu'en lui témoignant sa présence et son écoute. Elle prit les mains de son amie dans les siennes. Mais lorsqu'elle baissa les yeux, elle vit une entaille rougeâtre dessinée dans ce bras déjà parcouru de fines cicatrices.

-Oh Maureen, je t'avais fait promettre, tu ne devais plus faire ça...tu sais combien c'est dangereux.

Nina conaissait l'histoire de Maureen, et savait bien que ses paroles étaient vaines. Seul le temps aurait une chance d'atténuer ce mal-être.