C'est un loup-garou

Invité

Prioritairement pour Elwina!

- Retourne dans la forêt animale!

- C'est un loup garou!

- Alors comme ça tu vous nous manger? Salle chien!

- Arrêtez!

- Quoi qu'est ce que t'as, retourne à ton bouquin!

- Arrêtez

- Quoi, t'es préfet? Allez, retourne à tes occupations petit!

- Petit? Je pense que tu te devrais te rappeller que '7' vient après '4'

- Allez on s'casse, vous êtes pas drôle, on rigolait! Bien sur que c'est pas un louloup! Pff, vous prenez toujours tout au sérieux vous les 7ème année.

- Bien sur

- Hey Moon, on sort d’un cours super intéressant ! Tu veux savoir sur quoi ça portait ?

Je lâchai un bruyant soupir. Même pas besoin de me retourner pour savoir qui c’était. Arthur suivie de sa petite bande d’abrutie. Des 4eme années que je ne pouvais pas voir en peinture et c’était réciproque. Ils ne supportaient pas que je fasse perdre des points aux Serdaigle inutilement, ils se moquaient de ma solitude que j’appréciais tant, de plus je pense que de la jalousie venait se prendre dans les filets. Je m’étais retenu pour ne pas leur faire vivre la pire journée de leur misérable existence.

- Sans blague…Moi vous savez quoi je viens de me plonger dans les sorts interdits c’est très intéressant. Vous voulez être mes cobayes ?

Le gosse s’arrêta un instant pris de court par ma répartie. Le groupe finit par se reprendre et vint se poster à mes côtés alors que j’avançai, mes livres de cours contre ma poitrine en direction de la salle commune.

- On a vu les loups garou…Agressivité : tout toi Moon ! Solitude : ah c’est vrai que tu n’as pas d’amis…Tendance a vouloir défier : oh mais encore un point pour toi Moon ! Tu en veux encore ?
- Oh et vous en êtes venus à cette brillante conclusion tout seul ? Ouuuah ! Je devrais vous applaudir…Avec moi vous trouvez vraiment n’importe quoi. La dernière fois j’étais un vampire à vos yeux. Et y’a deux semaines…j’étais liée d’amitié avec un strangulot ? Et bien, j’ai une vie vraiment trépidante…

J’étais arrivée face à la porte qui menait à notre salle commune, le cœur battant. Evoquer sans qu’il le sache ma véritable nature me mettait plus que mal à l’aise. Même, cela me plongeait dans un profond désarroi. Parce que tous ces points concordaient. Je savais que personne n’y prêterait attention. Les Serdaigle avaient pris l’habitude que je reçoive toutes sortes de diffamations par cette bande de sales gosses. Jamais un seul ne levait le petit doigt pour ma défense. Et moi je me retenais à grandes peines de ne pas leur trancher la gorge. La haine de mes camarades c’était mon quotidien.
Je poussai la porte en marmonnant le mot de passe. Les gamins m’emboîtèrent le pas.

- Retourne dans la forêt animale!

Je fermai les yeux, respirant pour éviter de trembler de colère. Tous les regards s’étaient portés sur nous, alors que mes mains s’agrippaient inutilement à mes livres. Les 4 élèves m’encerclèrent, m’empêchant d’aller m’assoire comme je le voulais alors.

- C'est un loup garou!

Cette fois-ci, ce fut un sursaut que je retins. Me mordant la lèvre, je m’efforçai de penser à autre chose qu’à l’afflux de sang qui coulait sous leur chair tendre. Si seulement je pouvais enfoncer mes crocs dans leur personne…

- Alors comme ça tu vous nous manger? Salle chien!

Il me bouscula, et j’évitai de justesse la chute. Oh oui…Si il savait à quel point j’aimerai le tuer ! Mais je me retins de toute répartie pour éviter justement de leur sauter à la gorge.

- Arrêtez!
- Quoi qu'est ce que t'as, retourne à ton bouquin!
- Arrêtez

Ma tête pivota vers le jeune homme. Christian Anderson. Un élève de 7eme année, particulièrement…mignon. Je me surpris à rougir légèrement alors que je fixai la joute psychique qui s’exerçait. J’avais souvent observé de loin le jeune homme. Il…m’intriguait. Mais à part son nom, son prénom et son année…je ne savais quasiment rien de lui…

- Quoi, t'es préfet? Allez, retourne à tes occupations petit!
- Petit? Je pense que tu te devrais te rappeller que '7' vient après '4'

Arthur recula après mûre réflexion. Tiens maintenant on fait moins le fier…Moi-même je tournais sur moi-même, visant un coin de la salle où je serais tranquille.

- Allez on s'casse, vous êtes pas drôle, on rigolait! Bien sur que c'est pas un louloup! Pff, vous prenez toujours tout au sérieux vous les 7ème année.
- Bien sur

Mon pas s’accéléra à la dernière réflexion et je ne pris pas garde aux jurons. Je filais m’assoire dans un coin de la pièce, à même le sol, et laissait ma tête reposer contre le mur. Je finis par ouvrir, lasse, mon livre de potion, pour revoir le cours d’aujourd’hui. Sentant la présence de jeune homme face à moi, je ne relevai même pas la tête.

- Bon allez vas-y Anderson. Si tu veux te moquer c’est maintenant ou jamais. J’ai une leçon à apprendre, si vous ne voulez pas que Serdaigle perdre des points à cause de la méchante Elwina Moon.

Le remerciement je ne connais pas. En fait, oui voilà, je m’attends à recevoir les railleries du jeune homme. Donc je reste obstinément le nez plongé dans mon livre, bouillonnante de rage contre tous ces sales mômes. D’ailleurs le groupe ne s’en était pas aller. Ils étaient tous les 4 assis dans des sièges, nous observant, des sourires mauvais barrant leur visage.

- Pourquoi tu m’as défendu ?

Mon regard s’était enfin porté sur Christian, celui-ci n’avait pas bougé d’un poil, et les moqueries ne venaient pas. Mes prunelles rencontrèrent les siennes et je me sentis rougir.

- Moon ! T’as besoin d’un chevalier servant pour te protéger ? T’es même plus capable de le faire seule ? Ouah…t’as perdu du poil de la bête…

Je me relevai brusquement. Arthur et les autres avaient sortis leur baguette. 4 contre 2. Apparemment ils n’avaient pas froid aux yeux. Un grognement s’échappa légèrement de ma gorge alors que je prenais ma baguette.

- Anderson, tiens moi ça deux minutes…

Je tremblai de rage, alors que je filai mon livre de potion à Christian. Je m’approchai du groupe qui ricanait.

- Oh Arthur…Dommage pour toi tu es tombée sur la mauvaise personne. EXPERLLIAMUS !

Sa baguette s’envola plus loin et retomba dans un petit bruit.

- Levicorpus !

Et hop, il se retrouva la tête en bas, hurlant comme un enfant. Ses sbires me regardaient l’air effaré, mais n’osèrent s’interposer. Un sourire sadique se posa sur mon visage. Le gamin faisait moins le fier, et il était là si faible, si accessible…

- Expulso !

Et BAM, le pauvre enfant se retrouva projeté contre le mur avec violence, alors qu’un silence de mort s’était installé dans la salle. Arthur saignait du nez, et une longue entaille s’affichait sur son front. Il se releva en tremblant alors que ses amis se précipitaient vers lui. Ils me regardèrent et sans attendre filèrent vers la sortie alors qu’Arthur me lançait un dernier :

- T’es vraiment tarée Moon !
- Je sais…

Je me retournai, et filait vers l’endroit où se tenait Christian. Je lui repris mon livre et hésitait un moment avant de lancer d’une voix tremblante, encore secouée par ma propre violence et par cette envie de tuer Arthur :

- Merci tout à l’heure…D’être venu…Ca va tu me sembles légèrement perturbé ? Tu dois me prendre pour une vraie folle…

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- Bon allez vas-y Anderson. Si tu veux te moquer c’est maintenant ou jamais. J’ai une leçon à apprendre, si vous ne voulez pas que Serdaigle perdre des points à cause de la méchante Elwina Moon.

- Pourquoi tu m’as défendu ?

- Eh bien...

- Je pense que... il faut se soutenir. En tant que rejetés.

- Moon ! T’as besoin d’un chevalier servant pour te protéger ? T’es même plus capable de le faire seule ? Ouah…t’as perdu du poil de la bête…

- Merci tout à l’heure…D’être venu…Ca va tu me sembles légèrement perturbé ? Tu dois me prendre pour une vraie folle…

- Perturbé? Heu... oui, j'ai...

- Je sais pas, c'est bizarre. Il sourit. Laisse tomber... Y a pas de quoi, et non, je te prends pas pour une folle, j'aurais fait la même chose!

Bon, je n'es pas besoin de me présenter à ce que je vois.

- Je trouve ça nul ce qu'il font. Et puis, tu n'es surement pas la seule à faire perdre des points à Serdaigle.

- Tu leur a donné un bonne leçon, bien joué.

- Perturbé? Heu... oui, j'ai...Je sais pas, c'est bizarre. Il sourit. Laisse tomber... Y a pas de quoi, et non, je te prends pas pour une folle, j'aurais fait la même chose!
Je restai un moment perplexe. Ce garçon avait l’air…différent des autres. Par réflexe je restai sur mes gardes, une de mes habitudes ancrées profondément en moi. Gênée par son regard, le mien tomba sur mon livre de potions que je trouvai soudainement très intéressant. Il aurait fait la même chose…Dans le fond je ne l’espérai pas puisque mon intention première avait été de planter mes crocs dans la gorge d’Arthur.

Bon, je n'es pas besoin de me présenter à ce que je vois.

Je relevai la tête, et incapable de prononcer un mot, me contentai d’hocher légèrement en tentant l’esquisse d’un sourire. Qu’est ce qui m’arrivait ?

- Je trouve ça nul ce qu'il font. Et puis, tu n'es surement pas la seule à faire perdre des points à Serdaigle.
- Oh tu sais j’ai l’habitude. Les Serdaigle ne m’aiment pas et je n’ai pas d’amis comme ils me le font si bien remarquer. Je m’inquiète plus pour cette bande de sale môme. Parce que je pourrai leur faire bien plus de mal que ce que je souhaite.

Oui U_u. En effet, un jour je me dis que je vais vraiment leur arracher la gorge. Rien que d’y penser, j’en salive. Oui je suis folle. Ou plutôt totalement louve-garou.

- Tu leur a donné un bonne leçon, bien joué.
- J’aurai pu leur faire bien pire…

Soufflai-je légèrement.
J’esquissai une grimace, légère. Ne pas savoir contrôler ma colère ou mes pulsions m’attristaient et me désespéraient. Je pouvais faire du mal aux gens que j’aimais et je risquais à tout moment que quelqu’un découvre mon secret. Voir une balle rebondir me donnait envie de jouer comme un louveteau, ma colère me donnait envie de tuer. J’étais susceptible dans toutes les situations. J’avais tué et je voulais recommencer. Un monstre, c’est ce que je suis.
Je finis par lâcher un soupir, et tentai maladroitement de me reprendre :

- Oh je dois avoir un nombre record de perte de points ! Insolence, violence, manque de discipline, de travail, injurieuse, menace…Je te passe les détails. Je comprends pourquoi on me déteste, mais je ne peux guère faire autrement.

Je haussai les épaules dans un geste de résignation et finit par me tourner vers les sièges qui s’étaient libérés. Je m’y dirigeai invitant Christian à en faire de même.
Je me lovai dans le fauteuil si moelleux et posait mon livre de potion sur la table qui se présentait devant moi. La salle s’était allégée en élèves, sûrement prévenant face à moi. En fait après mettre retourné légèrement, il n’y avait plus que Christian et moi. Cette brusque intimité me fit à nouveau rougir et je tentai de me plonger dans un dernier recours dans mon ouvrage pour cacher mon teint rougis. Par-dessus mon livre, je regardai Anderson :

- Tu étudies toi aussi ?

Hum. Depuis quand le Quidditch c’est au programme. Pauvre idiote tu t’enfonçes.

- Ah euh le Quidditch, c’est sympa comme jeu. Il y a de bonnes sensations.

Wahou Elwina…Pauvre fille va.
En parlant sensation j’avais fortement envie d’aller faire exploser ma rage contre les humains dans la forêt. Courir jusqu’à tout oublier. Tuer quelques biches et revenir tard dans la nuit. La chose que je ne savais pas c’est que cette envie je la faisais partager à Anderson…

- Dis moi, tout à l’heure tu m’as dit que tu étais un rejeté…Les Serdaigle sont pourtant sympa avec toi ? Ils n’ont pas de raison de t’en vouloir.

Le silence qui s’était glissé dans la salle avec la disparition des élèves, était juste brisé par ma voix. Je sondai le garçon du regard. Différent. Oui. Et il n’était pas venu comme ça, tout seul à mon aide.

- Tu le crois toi ? Tout ce qu’ils disent sur moi…Loup-garou et etc…

Les mots étaient sortis tout seul. Et immédiatement je regrettai ses paroles. Cela faisait louche. Trop louche.

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- Oh tu sais j’ai l’habitude. Les Serdaigle ne m’aiment pas et je n’ai pas d’amis comme ils me le font si bien remarquer. Je m’inquiète plus pour cette bande de sale môme. Parce que je pourrai leur faire bien plus de mal que ce que je souhaite. J’aurai pu leur faire bien pire…

- Oh je dois avoir un nombre record de perte de points ! Insolence, violence, manque de discipline, de travail, injurieuse, menace…Je te passe les détails. Je comprends pourquoi on me déteste, mais je ne peux guère faire autrement.

- Eh bien, on pourra au moins dire que Poudlard se souviendra des Serdaigle grâce à toi.

- Tu étudies toi aussi ?

- Ah euh le Quidditch, c’est sympa comme jeu. Il y a de bonnes sensations.

- Heu, peut-être. Je sais pas. Je n'y ai jamais joué en fait. J'ai pris se livre pour m'occuper.

- Dis moi, tout à l’heure tu m’as dit que tu étais un rejeté…Les Serdaigle sont pourtant sympa avec toi ? Ils n’ont pas de raison de t’en vouloir.

- Je... C'est rien. Enfin... J'ai fait des choses grave dans mon enfance... J'ai eu une enfance très dure. Mais c'est pas grave, c'est du passé, non?

- Tu le crois toi ? Tout ce qu’ils disent sur moi…Loup-garou et etc…

- Eh bien... Je ne sais pas comment l'expliquer, mais... je...

- Je sais pas.

- Oui.

- Je ne les crois pas vraiment, je 'sais'. Je suis incapable de te dire comment, mais je le sais.

Je veux vivre autre chose que cette vie !
Je veux m'envoler dans le bleu de l'espace,
Je veux tout ce que je n'ai pas :
Un ami qui me comprenne
Et des livres par centaines
Sans m'occuper des gens qui jacassent.

Pourquoi j’ai cette chanson en tête ? Non je suis vraiment bizarre. Etrangement j’ai toujours trouvé que les paroles me correspondaient. Vivre autre chose que cette vie…Rah. Merci monsieur Disney !
Bon pendant que mon esprit divaguait dans la Belle et la Bête, Christian esquisse un sourire. Pourquoi mon cœur il tape comme ça ? O_o Je vais faire une crise cardiaque ?

- Eh bien, on pourra au moins dire que Poudlard se souviendra des Serdaigle grâce à toi.

J’aurai préféré que Poudlard se souvienne de moi pour autre chose. Je suis pas sûr que ce genre de médaille rentrerait dans la salle des trophées. Pas très sérieux tout ça.
Les fauteuils libres, j’y invite Christian. Autant dire que l’intimité et bien…ça me met très mal à l’aise. Résultat question idiote. D’un côté Chris avait l’air aussi gêné que moi, même pire. Je l’ai mis mal à l’aise ? Arg…pas facile, entre ma propre gêne, et ma colère qui a encore du mal à disparaître…Beau mélange d’émotions.

- Heu, peut-être. Je sais pas. Je n'y ai jamais joué en fait. J'ai pris se livre pour m'occuper.

J’essaye de sourire. Oui j’essaye.

- Je... C'est rien. Enfin... J'ai fait des choses grave dans mon enfance... J'ai eu une enfance très dure. Mais c'est pas grave, c'est du passé, non?

Je fronce légèrement les sourcils. Des choses graves ? Je suis tentée de lui demander les faits, mais cela serait mal venu. Surtout qu’il ajoute que tout cela appartient au passé. Je ne réponds rien, même si sa question se termine sur une interrogation. Parce que moi-même je n’arrive pas à me débarrasser d’un passé qui me ronge.
Je reste silencieuse, dans mon fauteuil. Et je le lui pose. La question.

- Eh bien... Je ne sais pas comment l'expliquer, mais... je...

Je retiens mon souffle. Mon cœur rate un battement. Pourquoi tant d’hésitation ? Je ne comprends pas…Les Serdaigle n’ont jamais cru à tout ça…Alors pourquoi lui ? Lui qui me semble pourtant compréhensif …Je regrette d’avoir posé cette question. Si je m’étais tu, peut-être que je ne serai pas un train de sentir ce mauvais pressentiment naître au fond de mon estomac…J’ai presque envie qu’il se taise. De lui hurler qu’il arrête. De partir en courant.

- Je sais pas.

Son regard tombe sur le sol. Mon cœur cette fois bat à tout vitesse. Surtout quand je crois entendre ce vague oui sortir d’entre ses lèvres…Ce n’est pas possible…Qu’est ce que j’ai fait ? J’ai mal protégé ce qui me ronge, ce terrible secret ? J’espère…J’espère de toute mes forces qu’il se rétracte.

- Oui.

Le mélange de colère, de peine, de doute qui me rongeait s’intensifie. Oui. Ce mot semble tomber, comme une pierre. Je me mords les lèvres.

- Je ne les crois pas vraiment, je 'sais'. Je suis incapable de te dire comment, mais je le sais.

Il…Il le sait ? Mais comment ? Comment ! Je me relève brusquement, mon livre tombant par terre dans un bruit sec. Mon cœur bat à tout rompre. Je ne comprends pas…Non.

- Comment…Comment ça tu le sait ?

Je ne déments même pas ses propos. Il le sait. Que pourrai-je dire pour couvrir mon secret ? Rien, il continuerait de savoir, cela se voit. Il connaît ce que je suis. Sa réaction, son regard…Je ne peux m’empêcher de serrer les poings, dans un mouvement convulsif. Ses dernières paroles semblent retentir dans mon esprit.

- Christian, regarde moi ! Regarde alors ce que je suis en face. Tu viens de me dire que tu savais que j’étais un loup-garou, alors regarde moi dans les yeux !

Ma voix se fait plus violente. Je veux qu’il me regarde. Je ne supporte pas de voir quelqu’un fuir. Me fuir pour ce que je suis. Je veux que nos prunelles se rencontrent. Cette sourde colère s’accentue, tout comme mon désarroi. Je suis toujours debout, et je m’avance d’un pas vers lui.

- Je ne comprends pas. Tu me dis que tu es incapable de savoir comment, mais tu me sors que tu sais ma vraie nature. Que tu sais que je suis un monstre. Que la rejeté que je suis n’est pas comme vous, vous tous. Que je ne suis pas dans la normalité. Que l’esprit du mal est ancré dans mon âme.

Je tremble. De tous mes membres. Je n’arrive pas à tout encaisser. Tout ce qui me tombe dessus.

- Tu as peur ?

Je me mords la lèvre inférieure. Je n’arrive pas à bouger. Comment sait-il…Comment. Cette question me tape dans le crâne et je n’arrive à mettre aucune réponse dessus.

- Est-ce que tu as la moindre idée de ce que je ressens ?

Oui, sait-il cette douleur ? Comprends t’il mon désarroi ? Arrive t-il à voir cette souffrance qui me ronge, cette colère contre moi-même ? Je le fixe, sans ciller. Je fixe ce jeune homme qui vient d’ouvrir une brèche dans ma vie, qui me met mal à l’aise et fait battre plus rapidement mon cœur, qui me fait rougir, et qui vient de me révéler ma propre vérité…

Invité

- Comment…Comment ça tu le sait ?

- Je ne sais pas.

- Christian, regarde moi ! Regarde alors ce que je suis en face. Tu viens de me dire que tu savais que j’étais un loup-garou, alors regarde moi dans les yeux !

- Je ne comprends pas. Tu me dis que tu es incapable de savoir comment, mais tu me sors que tu sais ma vraie nature. Que tu sais que je suis un monstre. Que la rejeté que je suis n’est pas comme vous, vous tous. Que je ne suis pas dans la normalité. Que l’esprit du mal est ancré dans mon âme.

- Heu... je

- Tu as peur ?

- Non

- Est-ce que tu as la moindre idée de ce que je ressens ?

- Ecoute...

- Je... J'ai envie d'aller en forêt, j'ai envie de pleurer, mais, je ressent aussi une douleur et une colère intense. Je me sens... rejeté. Animal.

- Je ne sais pas.

Comment ça il ne sait pas ? Comment peut-il savoir ce que je suis sans le savoir lui-même ? Ce type serait-il fou ? Non juste réaliste.
Il se relève, intérieurement je ne comprends pas. Il semble…furieux ? Son regard me fuit une nouvelle fois. Quand je lui demande me regarder, il le fait, ce qui me soulage.

- Heu... je

Il hésite. Normal, ma colère est sûrement déstabilisante. Il est vrai que je suis ainsi, changeante, à double face. Cette colère Christian devait peut-être si préparer en m’avouant qu’il connaissait ma lycanthropie, mais chose troublante, il avait l’air de ressentir ce même sentiment. Ce sentiment indescriptible qui m’envahissait. Colère et tristesse, un mélange explosif de deux sentiments qui sembleraient pourtant opposés.
Au bout d’un temps, je lui lance la question. Cette question qui est si importante à mes yeux.

- Non

La rapidité de sa réponse m’étonne, me surprend presque. Comment peut-on ne pas avoir peur du monstre que je suis ? Me mordillant la lèvre inférieure, je ne peux m’empêcher de me questionner sur ce garçon qui semble dès plus honnête.
- Ecoute...

J’essaye de me calmer, d’éviter que la colère enfle encore. Je dois être patiente, comme je sais le faire. Ecouter. Pourtant j’ai tellement envie de hurler. De lui hurler dessus alors qu’il n’y est pour rien. Pourquoi ce garçon est-il si troublant ? Et pourquoi je ressens un étrange sentiment au creux de l’estomac, un sentiment qui fait battre plus fort mon palpitant ?

- Je... J'ai envie d'aller en forêt, j'ai envie de pleurer, mais, je ressent aussi une douleur et une colère intense. Je me sens... rejeté. Animal.

Ses dires me laissent sans voix. Parce qu’il ce qu’il vient de décrire, ce sont mes sentiments. Des sentiments qu’ils ne devraient pas comprendre, ni ressentir. Mon cœur s’accélère encore plus. Je ne comprends pas…Il ressent ce que je ressent…
Mon regard se fixe soudainement sur lui.
Dans un mouvement, peut-être un réflexe ou le recherche d’une protection ?, ma main se tend et se glisse dans la sienne.
Cette fois-ci, je rougis encore plus, et mon cœur cogne lourdement alors que mon estomac se crispe encore plus comme si un animal me griffait de l’intérieur…Un autre sentiment vient s’ajouter aux autres. Un sentiment qu’on ne contrôle pas. Et que je n’ose pas avouer.

- Hey Mister Wonderful…Tu connais pas le mot empathie ?

Je tente l’esquisse d’un sourire. Mister Wonderful, ce petit surnom est sortit tout seul, il a franchit la barrière de mes lèvres sans le vouloir.

- Tu ressens les mêmes sentiments que moi…Tu ne t’ai jamais posé la moindre question ? Tu n’as donc pas compris ? Pourtant combien de fois cela a du t’arriver. Si un élève est en colère, tu l’es toi aussi. Si il est heureux, tu le seras. Animal. Tu as trouvé le mot qui enveloppe toutes mes émotions. Tu as compris que j’étais un monstre sans le savoir. T’es empathique mon gars.

A contrecoeur je lâche sa main et je fais un pas en arrière en secouant la tête. J’ai envie de pleurer, tout comme j’ai envie de rire de cette naïveté surprenante chez ce garçon d’ordinaire mature et intelligent.

- T’es pas très doué pour un Serdy…

J’essaye de rire pour me moquer gentiment mais je sens les larmes naîtrent au coin de mes yeux. Pleurer ne sert à rien. Je recule encore d’un pas pour m’assoire dans le fauteuil. Je respire, essayant de chasser la tristesse pour montrer juste cette sourde colère. Je ne veux pas me montrer faible face à lui. J’ai envie…qu’il me voit forte. Presque menaçante…Pour qu’il s’éloigne ? Peut-être, même sûrement. Parce que j’ai peur de lui faire du mal. Et je ne veux pas. Pas à lui. Parce que ? Parce que quoi ? D’habitude c’est une véritable haine que je déverse face aux humains, à quelques rares exceptions. Mais pour Christian c’est encore différent. Pourquoi ? J’ai envie qu’il s’éloigne mais j’ai aussi envie qu’il reste…
L’amour est aveugle…
Cette citation semble résonner dans ma tête…Je suis…amoureuse ?
Je ne peux m’empêcher de rester un instant à dévisager Chris. Non seulement je viens de vivre cette rafale de sentiments, mais je lui fais vivre aussi. Le rouge me monte aux joues alors que je pique du nez.

- Tu as sentis…cette envie de me jeter sur ce sale gamin…De lui déchirer la gorge pour le tuer…Si je ne lui avais pas jeter des sorts pour me calmer, Dieu seul sait ce qui se serrait passer. Je suis un monstre. Une machine à tuer. Tu ne devrais pas m’approcher.

Je reste un instant le regard fixé au sol, avant de relever la tête vers le jeune homme.

- Tu sais ce que je ressens…Tu as compris…Alors ne le répète à personne.

Ma voix se fait plus cassante, alors que je fixe les prunelles de mon camarade.

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« Hey Mister Wonderful…Tu connais pas le mot empathie ? »

« Tu ressens les mêmes sentiments que moi…Tu ne t’ai jamais posé la moindre question ? Tu n’as donc pas compris ? Pourtant combien de fois cela a du t’arriver. Si un élève est en colère, tu l’es toi aussi. Si il est heureux, tu le seras. Animal. Tu as trouvé le mot qui enveloppe toutes mes émotions. Tu as compris que j’étais un monstre sans le savoir. T’es empathique mon gars. »

« Eh bien en fait... non, je n'y ai jamais vraiment songé. J'étais bien trop troublé par tout ça. C'est vrai qu'à chaque nouveau pas que je fais dans une salle, je ressent plein d'émotions différentes. J'y avait jamais songé »

« -T’es pas très doué pour un Serdy… »

« Ouais, personne n'est parfait »

« Tu as sentis…cette envie de me jeter sur ce sale gamin…De lui déchirer la gorge pour le tuer…Si je ne lui avais pas jeter des sorts pour me calmer, Dieu seul sait ce qui se serrait passer. Je suis un monstre. Une machine à tuer. Tu ne devrais pas m’approcher. »

« Qu'est ce que tu dis?

Non, non tu n'es pas un monstre! Tu peux te contrôler, j'en suis sur! Enfin, j'ai jamais été loup-garou, mais rien qu'en ressentant tes envies, j'ai aussi le sentiment que je peux m'empêcher. »

« Tu sais ce que je ressens…Tu as compris…Alors ne le répète à personne. »

« Personne ne saura, tu peux me faire confiance. »