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[Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort |
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Sujet: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Lun 30 Juin - 21:42 |
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Donc, voilà un p'tit recueil de nouvelles, by Sedna (moi quoi ^^). Je préviens, c'est assez sombre et il faut pas forcément chercher à comprendre. Parfois, plusieurs interprétations de la chose. A vous de voir. Bien entendu, vos avis m'intéresse pour m'améliorer, me plomber ou autre. Voilà. Je précise que tous les textes publiés ici m'appartiennent, et qu'une quelconque utilisation sans mon avis sera signalée. Ainsi que tout plagiat.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Lun 30 Juin - 21:44 |
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Voici Gris Figé, la première nouvelle.
Dix-huit heures. C’est la fin de la journée. Le voisin d’en face sort de chez lui. Le ciel est gris, tout semble figé. Il ferme sa porte, délaissant le chaud confort. Dans mon tailleur gris -comme le ciel- trop serré, mes chaussures à talons trop hauts, avec mon visage trop sec et fermé, avec mes longues boucles attachées et relevées, je rentre chez moi.
Il ne m’accorde pas un regard, comme d’habitude. Je ne verrai pas ses iris gris comme le ciel. Comment je sais qu’elles sont gris ? Car le gris du ciel se reflète partout, même dans les yeux. Pourtant son gris à lui doit-être bien plus beau. qu’ailleurs.
Il ferme sa porte. Il doit y avoir du bonheur dans es yeux gris, parce qu’il doit sûrement aller voir des amis. Et moi, je rentre chez moi, dans la froide obscurité grise.
Mais sur le palier de l’immeuble gris, devant une route grise, sur un mur gris, devant une route grise, sur un mur gris, un rayon de soleil persiste timidement sur la porte grise que le voisin est en train de fermer. La poussière danse au chaud dans le rayon. Elle entame un ballet sans fin.
Peut-être vais-je oser lui parler ? Briser le silence qui nous sépare ? Briser cette scène figée qui n’en fini pas ? Lui avouer ce que je ressens ? Lui parler ? Peut-être que je lui plais aussi ? Ce pourrait-il que.... Non.. bien sûr que non. C’est impossible. Parce qu’il ferme sa porte et moi, j’ouvre la mienne. Le gris obscur va m’envahir.
Je me suis inventée une vie avec lui. Nous habitons un petit pavillon de banlieue, nous avons trois enfants, deux garçons et une fille. Il travaille dans un bureau de la capitale, comme moi. Notre aîné fait des études d’ingénieur, le cadet veut faire du sport et la benjamine de la musique. Elle fait déjà du piano et du violon. Ils ont vingt-et-un, dix-sept et quinze ans, s’appellent Valentin, Nicolas et Julia. Nous avons un chat, un sans race, un de gouttière; Julia a un cochon d’Inde. Noël, nous le passons avec ma sœur, son mari, ses enfants, nos parents. Il y a de la joie et de l’amour chez nous. L’été, nous partons à la montagne, faire du camping; nous partons en voyage, nous visitons. Le gris de notre immeuble crasseux a disparu. Plus là...
Mais le rêve prend fin. Car je rentre dans mon chez moi habituellement gris, tandis que lui quitte le gris du quartier pour aller à l’aventure et à la découverte de l’inconnu. Dans mon gris chez-moi, je suis seule. Je pose mon manteau sur la chaise de la cuisine, enlève mes chaussures avec les mains, d’abord la gauche, puis la droite, et les balance sur le sol; accroche mon écharpe au porte-manteau derrière la porte. Tout est gris. Naturellement.
Tandis que lui boucle sa porte, j’hésite à aller lui parler, lui dire, lui conter notre vie imaginaire. Le rayon de soleil a presque disparu. Si je n’y vais pas maintenant, je n’irai jamais. Mais que dire ?
« Bonjour, je suis votre voisine d’en face. Je dois vous avouer que je vous aime. J’ai imaginé une pour nous. ». Il va me prendre pour une dingue. De toute façon, le rayon a disparu.
Il lève une fois la poignée de la porte vers le haut, la tire vers lui et ferme. J’entends parfaitement les deux bruits de la clenche. Puis il se retourne. Je ne lui aurai pas raconté mes rêves, mes espoir, mon attirance, mon amour, mon obsession.
Il est dix-huit heure et deux minutes. Je ferme ma porte. Une fois de plus, je n’aurai pas croisé son regard.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Lun 30 Juin - 21:56 |
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Voici Il y a, le deuxième essais.
Il y a celle qui reste dans son coin,
dont l’esprit tourmenté ne sort de plus de son recoin
celle qui ne sait plus sourire,
qui veut mourir
dont le regard n’étincelle plus,
dont le visage ne s’ouvre plus,
celle qui a oublié comment vivre,
qui tente désespérément de survivre.
Il y a celui qui est beau,
trop beau,
qui est sûr de lui,
trop sûr,
celui qui à tout pour réussir et qui en profite.
Il y a la petite speed là bas,
celle dont la vie ici bas,
n’affecte pas l’humeur joyeuse,
celle qui vit au jour le jour,
celle qui croque la vie comme on mange une pêche en été,
et qui s’en met partout,
celle qui est heureuse,
celle dont les yeux pétillent de vie.
Il y a celui qui a une épée de Damoclès au dessus de la tête,
qui doit à tout prix réussir,
pour Papa, pour Maman, pour Papi, pour Mamie,
pour la réputation,
parce que dans la famille,
on a jamais raté,
et que si c’est pas ce qu’il veut faire,
il le fait quand même,
il se tait,
et puis c’est tout.
Il y a la bûcheuse,
qui se bat pour la vie contre la mort,
pour la réussite contre le système
qui veut comprendre, qui veut savoir,
et qui s’y emploie.
Il y a celui qui vit un rêve éveillé,
qui est protégé par Papa, par Maman,
parce que le monde, c’est trop pas beau,
faut pas qu’il sache,
faut pas qu’il comprenne,
pas tout de suite,
quand il sera grand,
et même s’il a dix-huit ans,
il est encore trop jeune, trop petit,
t’façon, on a l’argent.
Celui qui protège,
et qui permet de réussir,
et qui leurre,
et qui broie des vies,
et qui dupe,
et qui dirige,
et qui vole,
et qui ment,
et qui trompe.
Celui qu’on fait miroiter, refléter,
celui dont on rêve,
celui qui fait la vie.
Il y a celui qui n’a pas le sous,
qui le dépense en habits trop cher pour lui,
parce que pour lui, être,
c’est paraître,
c’est ressembler, dépenser, consommer,
c’est être in.
Pour lui, paraître, c’est être.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Lun 30 Juin - 21:58 |
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C'est accablant.
C’est accablant, blanc et noir comme ces hommes qui viennent nous chercher, chez nous, chez elle, chez moi, sans rien dire.
C’est accablant, blanc et noir, comme son visage sans âge qui me fixe sans rien dire. C’est un ouï dire qu’elle ne sait rien, qu’elle ne sait pas, moi je sais qu’elle sais, c’est pour ça qu’elle me fixe ans rien dire, sans ciller, mais elle allie son silence à son accusation muette.
C’est accablant, blanc et noir comme ses magnifiques yeux qui m’observent, qui me scrutent, qui me statufient fidèlement aux mensonges qu’elle va proférer, elle va en profiter pour hanter mes songes et je songe, je pense, je sais qu’elle le sait, elle en profite la Sa***e, elle en profite... Elle ne dit rien mais elle accuse.
C’est accablant, blanc et noir, comme cette lumière et cet homme qui me parle, qui l'interroge, et elle qui me fixe sans rien dire. C’est un ouï dire qu’elle ne se sait pas, moi je sait qu’elle sait, elle doit le savoir.
Il est mort.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Mar 1 Juil - 23:30 |
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Voici Le rêve
Chaotique. Noir. C’est un noir chaotique, tout est inquiétant, tant le noir que le chaos.
C’est vide, creux. Le Néant. Il est né de la folie des hommes qui le lie le lit à eux pas leurs méfaits.
L’eau croupit depuis des années, l’eau a perdu sa vie depuis que tout est mort. Tout est resté comme tel : la table et les chaises. Il y a encore la casserole avec un autrefois blanc sur le feu éteint depuis longtemps.
Dans la chambre des poupées recouvertes de poussière se battent avec des soldats au sourire Colagate étincelant.
Des rires raisonnent dans la rue et Marie lui sourit. Le silence ambiant est pourtant plus fort.
L’immeuble s ‘effondre, l’homme tire, l’enfant tombe, l’instant est figé, le regard est capté, la lettre est gravée.
Sur le plafond blanc, il y a une mouche.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Mar 1 Juil - 23:33 |
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Voici "Cette nuit, j'ai rêvé de ma mort"
Ce soir, le soleil est mort. Demain matin, il fera nuit. Je le sais du fond de mon lit. Le manoir noir 36 rue des Fusillés
Elle crie !
se réveille et les monstres qui l’habitent sortent dans le jour obscur. Seule ? Je ne sais pas. Tout s’effondre et s’écroule, dans un trou qui n’est pas. Le monde croule, je change de monde.
Son regard
J’ai l’impression qu’il m’entoure de ses bras. Je le vois là-bas au loi, dans le brouillard, sa silhouette, et je sens ici, disparaît, apparaît. Il est tendu, je sers ses doigts et j'enclenche la machine de l’ambiance tendue. 36 rue des Fusillés, le soleil est mort. Je m’accroche au bord d’un trou qui n'existe pas. Je ne vois pas plus. Noir
Je pousse la porte, je cours, je fuis, je cours, marche, fuis, vole, saute, me libère, m’arrache à l'étreinte, fuis, fuis, les années passent, les souvenirs fuis, fuis, fuyaient, fuyait, fuiront, fuira ! STOP ! Le vide à mes pieds, je m’arrache à ses côtés, enfin marchais, il s’efface.
et froid
La forêt inquiétante, tiens ? je m’enfonce. Je vais vers un autre monde. Le chat ailé se pose et s’arrêtent devant moi et me souris cruellement pour m’encourager La douleur dans le ventre, je m’agite, terrifiée, étouffe.
m’englobe.
Je flotte dans un noir vide, où le silence résonne, raisonne, régit. Je ne régis plus. Néant ? C’est toi ? Le fil de ma vie se coupe, se détache.
C’était la mort.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Mar 23 Sep - 21:48 |
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Partout où
Partout où, sans faim J’ai mangé de leur mauvais pain. Partout où, sans fin Je rêvai de partir au loin.
Partout où, pour toi Je me suis sacrifiée tant de fois. Partout où, contre moi Tu as trahi cent fois.
Partout où, j’ai rêver de te serrer Je finissais étouffée Partout où j’ai songé songé à tes bras Partout où j’ai voulu t’aimer Partout où je te sentais J'étreignais mon trépas.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort Mer 21 Jan - 14:04 |
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Ave Maria Au revoir Maria, pour le naufrage des hommes perdus dans l’océan de l’ignorance, se noyant petit à petit dans l’arrogance. Salut Maria, pour le soleil qui se lèvera, brillera et réchauffera la terre au lendemain de cette perdition. Salut Maria, pour ce réveil, ce renouveau, cet éveil qui commencera avec la lumière. Casse-toi Maria, pour les cruautés, les failles, les folies, les horreurs, les meurtres et crimes de l’homme. Salut Maria, ceux qui vont mourir te saluent, ce que tu étoufferas, broieras, écartèleras, trancheras, massacreras, lapideras, incendieras, immoleras, ceux que tu vas livrer aux flammes de l’enfer. Salut Maria, ceux qui vont renaître de ces cendres te saluent. Ils te remercient de cette chance, prennent en compte ta clémence, gravent dans leurs esprits ton pardon. Dégage Maria, pour tous ceux qui souffrent, qui meurent de faim, de guerre, de froid, d’amour, de pouvoir, de dictature, de république, de dédain, de couleur de peau, de religion, de croyances, d’attentes, d'espérance.
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Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort |
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[Recueil de nouvelles] L'autre visage de la mort |
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