« Tel Père, tel Fils... ? »

Dire que beaucoup de personnes doutent de la qualité des fêtes à Poudlard. J'en ai douté également au début mais à présent on peut dire que j'y adhère plutôt bien, voir même très bien. J'ignore si à l'époque il y avait autant de fêtes dans cette école. Peut-être que l'ancien directeur n'était pas aussi cool que celui-ci. Quoi qu'il en soit, je me réveil enfin. J'ouvre difficilement les yeux, me voilà tout à coup pris d'un violent mal de crâne et je ressens de violentes courbatures au niveau du dos. Je ne sais pas quelle heure il doit être ni quel jour on est d'ailleurs... où suis-je ? Bon au moins je me rappelle encore de mon identité. Je me redresse légèrement, passant ma main droite dans ma chevelure blonde quelque peu décoiffé et l'autre sur le sol. Le sol... je commence enfin à comprendre que je ne suis pas dans mon lit, mais alors pas du tout. J'ouvre enfin grand les yeux, regarde autour de moi. Plusieurs corps d'étudiants semblent éparpillés un peu partout dans la salle commune. C'est pas très joli à voir tout ça... heureusement que cette salle commune n'est pas ouverte à tout le monde. C'est de part un effort titanesque que je prend appuis sur mes deux jambes pour enfin me tenir debout. J'ai la gueule de bois...

Je tente alors de réveiller les quelques personnes qui m'entourent puis par à la recherche de ma montre, que je trouve sur le crâne d'un de mes camarades de maison. Je ne me rappelle plus vraiment tout ce que j'ai pu ingurgiter hier soir, mais certainement pas du jus de citrouille. Car j'ai comme l'étrange impression encore de voir des bébés licornes roses voler tout autour de moi. Je sens comme un petit morceau de parchemin dans ma poche de pantalon. A première vue je ne l'ai pas encore ouvert. Je prend le temps de l'ouvrir et reconnait immédiatement l'écriture. Une écriture me faisant tout à coup l'effet d'un choc électrique. Une lettre de mon père, datant certainement d'hier... du moins je l'espère. C'est les dents serrés que je lis son mot. Il désire me voir... aujourd'hui à 14h ! Mes yeux sortent de leurs orbites lors d'un instant et je jette rapidement un regard à ma montre. Je n'ai plus qu'une heure pour me préparer ! Je cours jusque dans la salle de bain, me jette sous la douche afin d'essayer de paraître le plus éveiller possible. Quelques petites minutes plus tard, me voilà prêt. Ayant enfilé un de mes ensembles les plus correct, je sors en vitesse de la salle commune afin de me rendre directement au hall d'entrée. Je présente mon autorisation de sortis et ne perd pas une seconde de plus pour prendre la direction de Pré-au-Lard à l'aide d'un Portoloin.

Une fois sur place, je jette une nouveau coup d'œil à ma montre. Je sais que mon père est du genre à ne jamais arriver en retard, ou du moins il en faut pour que ce soit le cas. De plus, je n'ai pas envie que ce rendez-vous avec lui se passe mal. Déjà que je suis assez pris par surprise par le fait de le voir aujourd'hui. Ce n'est pas souvent qu'il a l'occasion d'avoir un peu de temps à me consacrer en dehors de mes vacances. Alors j'imagine que s'il veut me voir aujourd'hui c'est certainement pour une bonne raison... Je verrai bien en temps voulu de toute façon. J'entre à la tête de sanglier, un bar qu'il m'arrive souvent de fréquenter lors de mes visites à Pré-au-Lard. C'est donc sans trop d'étonnement que j'aperçois mon père, déjà installé à une table à l'autre bout du bar. J'inspire un bout coup, lève la tête bien droite et m'approche de lui. Il me voit et me fixe déjà avec attention.

« Bien le bonjour Père... »

Je le regarde à mon tour, avant qu'il ne m'invite à prendre place en face de lui. Je retire ma veste et prends place. Pour l'instant, je n'ai entendu aucun reproche fuser mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tuer...

Je hais les maux de tête, comme tout le monde je suppose, mais en ce qui me concerne on peut dire que ça me rend d'autant plus désagréable. Mélangez cela avec une bonne gueule de bois et saupoudrez un peu de mauvaise humeur et ça vous fais un joli petit mélange... ou pas. Mon père a donc choisis la journée parfaite pour me revoir. C'est qu'il a souvent tendance à ne pas tomber sur les bons jours ou les bonnes personnes. Me voilà donc face à mon paternel, qui semble être installé ici depuis déjà quelques minutes. Le jour où il ne sera plus aussi ponctuel c'est quand il ne sera vraiment pas dans son assiette. Sur mon visage, aucun sourire prend place sur mon visage. Au contraire, mon visage est aussi terne que lorsque je reçois une mauvaise note en potions. Malheureusement, cela ne semble pas échapper à l'œil vigilant de mon père.

« Tout va très bien, dans le meilleur des mondes... »

Regardant Drago droit dans les yeux, un sourire loin d'être des plus sincères se dessine sur mes lèvres. Après tout c'est de famille, il ne faut jamais se plaindre ni même pleurnicher sur son sort. Tout du moins le moins possible ou quand cela n'arrange personne. Jusque là, je suis parfaitement conscient du fait que je ne fais aucun effort pour que ce rendez-vous se passe le plus joyeusement possible mais que voulez-vous... C'est qu'on ne m'a jamais trop donné l'habitude de me faire passer des bons moments avec mes parents. Étant donné que la priorité a toujours été la bonne tenue, l'éducation, la magie noire... en gros, peu de domaine touchant la joie et la bonne humeur. L'ambiance n'est donc pas des plus chaleureuses pour le moment et devient même presque pesante. Pour remédier à cela, je décide de prendre un peu sur moi et d'évacuer quelques mots de ma bouche :

« J'ai encore fais quelque chose de "mal" pour que tu veuilles venir me rendre visite ? »

Bon il y plus délicat je vous l'accorde, mais disons que c'est pas mon jour. Le regard de mon père se fait insistant, comme s'il tentait de lire dans mes pensées. Chose qu'il a déjà faite sur moi des centaines de fois, alors que ce soit aujourd'hui ou un autre jour ça ne change pas grand chose après tout... quoi que. Je sais qu'un jour il faudra que je vide mon sac vis-à-vis de lui, et pour moi-même. Il faut aussi que j'apprenne à arrêter de tout reporter au lendemain. J'inspire longuement avant de pousser un soupire, me tenant un peu plus droit sur ma chaise et connectant à nouveau mon regard azuré à celui de mon père.

« C'est que j'ai pas l'habitude de te voir ici... »

Une manière bien étrange, je l'avoue, pour lui faire comprendre que je veux bien prendre sur moi pour maitriser mon comportement.

Sous le comportement quelque peu autoritaire de mon père, j'évite toute forme de confrontation. Ce n'est pas un de mes camarades de classe, ce n'est pas un de mes nombreux potes, c'est mon père. Malgré mes airs de dur à cuir et de sale gosse, jamais je ne pourrai manquer de respect à mon père et encore moins à ma mère. Même si pour le moment je ne me comporte pas comme l'enfant le plus exemplaire du pays, je ne contredis pas l'avertissement de mon paternel. Me contentant de me redresser correctement sur ma chaise, sans le quitter des yeux. Cela m’ennuie beaucoup, mais c'est comme ça. Je préfère ne pas le contrarier ni même alourdir davantage le poids de mes soucis. Je le regarde jouer nerveusement de ses doigts, ce qui me rend à mon tour quelque peu nerveux, me mettant à gesticuler des pieds sous ma chaise. Tandis qu'il commande les boissons au serveur, je jette un rapide coup d’œil autour de moi. Lorsque j'ai le malheur de croiser le regard de certaine personne, ces dernières le détourne automatiquement, comme s'ils nous craignaient. Les sourcils légèrement arqués, je me concentre de nouveau sur mon père qui ne manque pas de me rappeler que c'est ma dernière année à Poudlard et qu'il va falloir que je pense à mon avenir. Me voici donc coincé... ça fait des mois que je crains ce moment. D'ailleurs, à peine nos boissons arrivés je m'en prend à la mienne histoire de cacher mon malaise, même si je ne pourrai pas le cacher indéfiniment. Voulant tout de même profiter un minimum de ma BierrauBeurre, je pose mon verre devant moi et affronte le regard du chef de famille l'estomac quelque peu noué. Ce dernier le fut d'autant plus quand je perçu comme un petit sous-entendu dans sa dernière remarque. Les chiens ne font pas des chats, je connais cette expression sur son visage. Seulement je n'arrive pas vraiment à savoir s'il bluffe pour me faire cracher le morceau ou s'il le sait vraiment. Je plisse légèrement les yeux, il me fixe, je le fixe. Je croise les bras et pars à la recherche d'une quelconque parade.

« Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler... »

Son visage reste impassible et inexpressif, comme s'il attendait toujours une réponse de ma part. Oh mais oui c'est vrai, c'est mon père ! Suis-je bête... comment ai-je pu croire une seule seconde que j'allais réussir à le berner. Je me penche alors légèrement au dessus de la table, encerclant tout comme mon père mon verre de mes mains.

« Tout le monde à ses petits problèmes... personnellement je n’appellerai pas vraiment ça des "problèmes" m'enfin bon... »

Il est vrai qu'en ce moment je pense beaucoup plus aux filles, plutôt à Elisabeth ou à faire le mal dans le château plutôt qu'à mon avenir sans me rendre compte que le temps passe drôlement vite. Mais ce sujet m'ennuie sévèrement je dois l'avouer. Je bois une nouvelle gorgée de ma boisson, partant par la même occasion à la recherche d'une réponse qui pourrait peut-être clore le sujet assez rapidement.

« Je suis assez grand pour résoudre mes histoires tout en songeant à mon avenir... »

Je détourne pendant un instant mon regard de celui de mon père, fixant mon verre si c'était une relique sacré. Je sais que mon père a le même don que moi, soit celui de lire dans le regard des gens comme dans un livre ouvert. Étant son fils, je pense d'autant plus ne pas y échapper. Moi-même arrive à voir dans ses yeux qu'il sait quelque chose, une chose dont je n'ai vraiment pas envie de parler et encore moins avec lui. Mon malaise grandit furtivement, sentant venir l'assaut de mon père d'une minute à l'autre.