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 [Fiction] Les Voyageurs.

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[Fiction] Les Voyageurs. Vide
MessageSujet: [Fiction] Les Voyageurs.   [Fiction] Les Voyageurs. EmptyVen 16 Mai - 15:45

Les Voyageurs.


Choc.

Un choc, ou plutôt des chocs, je me sens projeté, je tombe sur un sol dur, vraiment dur, je sens des pierres me rentrer dans le dos, bon dieu, je vais encore avoir des bleu…
Ma tête frappe durement le sol.
C’est fini, je sombre.
Au moins, une fois évanoui, j’aurais plus mal partout.
… … …
… …


« Bienvenu à la Fin des Temps Voyageur. »

Ce furent les premiers mots qui résonnèrent dans ma tête après que mon cerveau ait décidé de me ramener à la conscience.
Conscience toute relative, je n’arrivais même pas à me relever ni à ouvrir les yeux.
Je réussis tout de même à marmonner quelque chose à la personne qui venait de me parler, pour peu que ce fut bien une personne, et non pas une expression de plus de ma folie…

« Ouais… Ouais… On lui dira… »

Je sais, ça a le don d’être très expressif… J’ai toujours été comme ça, que voulez vous, on grandit et on évolue grâce à ce qui nous entoure, moi, je n’avais pas grand-chose comme modèle.
Mais passons, ce n’est pas là notre histoire, ce n’est du moins pas celle qui nous intéresse en ce lieu que mon interlocuteur encore invisible avait nommé Fin des Temps.
D’ailleurs, il reprit assez vite la parole…
Il devait aimer parler je suppose.

« Ne vous en faites pas, d’ici deux à trois minutes, vous reverrez clair, et aussi vite, vous pourrez vous redresser, ça fait toujours ça la première.
Je suppose que c’est votre premier Voyage mhm ? »

Voyage ?
Bah non, j’aurais juré avoir fait le tour du monde, en avion, en bateau, en train, en voiture…
Aucun de ces domaines ne m’est inconnus…
Tient ?
De la lumière, ça ne fait pourtant que quinze secondes, il ne doit pas savoir compter j’imagine, ou un truc du genre, faut pas chercher bien souvent.
Je me relève, passe la main sur mes yeux, et tourne, cherchant un point de repère…
Je suis perdu au milieu de nulle part, un nulle part que je ne connais absolument pas…
On pourrait se croire sur un versant d’une montagne stérile, des pierres, des pierres, rien que des pierres.
Un ciel noir.
Et en bas de cette montagne, une plateforme pavée.
Avec des portes qui ne mènent nulle part.
Et pour cause, il n’y a rien de l’autre côté de ces portes.
En dessous de cette plateforme.
Le vide.
Non, pardon, pire que le vide.
Un trou noir…

« Mais… Où suis-je ?
Et vous, vous êtes où ? »

Bah, excusez moi d’être surpris, je peux me le permettre non, je viens de me réveiller sur le versant d’une montagne entourée de rien.
Ca surprend toujours un peu je vous avouerais, surtout quand vous ne vous rappelez pas ce que vous avez fait juste avant.
Ni qui vous êtes vraiment d’ailleurs.
Je me mis à chercher autour de moi l’origine quand je vis soudain apparaitre de nulle part un homme, jeune, habillé d’une tenue bleu, un pantalon bleu de type jean, et une simple veste reposant sur un t-shirt blanc.
Des cheveux noirs.
Il souriait.

« Je suis là, je suis là.
Je me présente, appelez moi… Appelez-moi comme vous le voulez.
Je n’ai pas de nom. »

Mon dieu, dans quel bordel je me suis foutu encore, je n’aurais pas du me balader en ville en pleine nuit en fumant ma clope.
J’étais sur que ça me bousillerait le cerveau un jour, mais surement pas à ce point…
Et le pire, c’est que je le connais pas ce mec, comment il veut que je l’appelle moi, hého, faut pas déconner les gens…

« Eras. »

Ah bah si, j’avais un nom pour lui à ce que je vois…
Je ne sais même pas pourquoi je l’ai nommé comme ça, je vais supposer que c’est une réminiscence de quelque chose que je ne me rappelle plus.
Ouais, ça ira très bien comme explication ça…
Tient, il me parle ?
Ah, bah ouais…

« Alors je serais Eras.
Je vous souhaitais donc la bienvenu à la Fin des Temps Voyageur, il me semble que c’est votre premier voyage vu votre état et votre égarement, et vu le paysage aussi… Il est rare que les gens se réveillent sur une montagne…
Mais suivez moi donc, venez, venez, la plateforme sera plus confortable pour discuter. »

Ouhla, c’est de pire en pire ce qu’il me raconte, comment ça c’est rare qu’on se réveille sur une montagne, mais à part la montagne, il n’y a rien ici, comment veut-il que je fasse autrement, faut pas déconner, y a des limites à tout, même à ma compréhension, et là, ça fait bien dix minutes qu’on les aplatit à pied joint mes limites, c’est assez gênant je vous l’avouerais…
Enfin, on va le suivre, ce n’est pas que je n’aime pas les pierres, mais je vous avouerais que j’apprécierais énormément de pouvoir poser mon cul sur autre chose que ça, question de gout je suppose.
Hé mais attendez… Plus on marche vers la plateforme, plus la montagne disparait…
C’est quoi ce bordel…

« Donc… Je me présente, Eras, Gardien de ces Lieux, et du Temps en général même si je quitte rarement cet endroit.
J’aurais énormément de mal à vous expliquer où nous sommes, et quand.
Pour la simple et bonne raison que où et quand n’ont aucune signification ici.
Tout est possible.
N’importe quel lieu, n’importe quel temps.
Ah, voila la plateforme, après vous. »

Bien entendu, je fais ce que l’on me dit, en général du moins, et j’entre par une porte que je viens de voir arriver devant moi…
Pourquoi pas après tout.
Eras me suit, et lorsque je me retourne, je constate qu’il n’y a plus rien de là où l’on vient.
Plus de montagne, plus de pierre, même la poussière sur moi n’existe plus…
Nous sommes sur cette plate-forme dans le noir total, avec un trou-noir en dessous, illuminant les environs de ses bras…
Rien.
Autour de moi, à part le pavage, la salle fait bien dix mètres sur dix, et des lampadaires aux coins, il n’y a rien.
Pas de mur, juste des barrières pour ne pas tomber.
La plateforme… Flotte dans le vide…

« Allons-y simplement… »

Ouh, que je n’aime pas quand ça commence comme ça…
Ca indique jamais quelque chose de bon ça, c’est même très souvent nocif quand ça commence comme ça.
Il va me dire quoi ?
Que j’ai trop abusé de la cigarette, que j’ai des hallucinations grave, voir un délirium-tremens ?
Nan, j’vois pas de petite bête et j’ai pas bu assez dans toute ma vie…

« …Vous êtes mort. »


Dernière édition par Sye Dayma le Ven 16 Mai - 23:24, édité 2 fois
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[Fiction] Les Voyageurs. Vide
MessageSujet: Re: [Fiction] Les Voyageurs.   [Fiction] Les Voyageurs. EmptyVen 16 Mai - 20:26

Eveil.


« … Vous êtes mort. »

Ah… Je vous l’avais bien dit que lorsque la phrase commence par « Allons-y simplement… », c’est qu’il va y avoir un grave problème…
Et effectivement, on vient de m’apprendre que je suis mort.
…Je suis… mort ?
Je ne veux pas mourir… Je ne peux pas mourir si jeune… Ce n’est pas possible… J’avais à peine dix-huit ans…
Pourquoi mourir si jeune ?
Que ce que j’ai fait au ciel pour mériter cela ?
Je ne veux pas mourir…
Nan… Nan… Nan…

NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN.

« … Je suis… Mort ? »

Il me regarde, l’air peiné et me tend un siège sorti de je ne sais où.
Il n’y avait pas de siège à l’instant, j’en suis sûr…
Enfin, ne cherchons pas plus loin, j’en profite, le prend et m’assoie dessus, ensuite de quoi je le regarde, surpris, et me pince.
Putain, ça fait mal !
C’est quoi cette mort…

« Comment dire… En réalité… Vous vous êtes Eveillé, même si cela a été causé par votre mort sur Terre…
Tout ce que vous avez vécu jusque à maintenant, tout ce que vous avez vu, senti, mangé, tout cela n’était qu’un rêve gigantesque, un rêve commun à tout les futurs Voyageurs du multivers, où tous se rejoignent, et finissent par ‘mourir’, et au moment où vous mourez, vous vous éveiller ici.
Bref, vous n’êtes pas mort…
Votre véritable vie commence seulement maintenant, en ce lieu, Voyageur… »

Ce gars vient, en un seul instant, d’énoncer les principes de ce que j’ai toujours rêvé.
Il vient de me décrire le rêve que je fais depuis que je suis tout gamin, le fait que notre vie ne soit qu’une étape intermédiaire vers un tout plus grand.
Notre vie n’est qu’un rêve, la véritable vie commence après, lorsque l’on se réveille…
SAUF QUE MOI JE DECONNAIS QUAND J’IMAGINAIS CA GAMIN, MERDE !

« …La vie… Ne fait que commencer…
Mais pourquoi Voyageur… ? »

Il sourit, je vois une table apparaitre devant moi, une table Louis XIV, puis une chaise pour lui, une théière, des tasses…
Et je ne me sens même pas étonné.
Je sais que, du moins mon esprit savait, j’aurais du trouver cela bizarre.
Mais non, là, aucun problème, c’est banal.
Après tout, je suis ‘mort’…

« Car c’est ce que vous êtes devenus en vous éveillant, vous êtes maintenant un Voyageur, un de ces êtes capable de maîtriser le temps, l’espace, les dimensions, l’énergie, vous avez main mise sur tout.
Jusque à votre propre corps.
Vous êtes potentiellement immortel Voyageur, rien ne saurait vous tuer si ce n’est un autre Voyageur.
La seule règle régissant l’ordre des Voyageurs étant, et je cite notre Souverain, l’interdiction formelle de retrouver la Terre de votre rêve.
Celle-ci est maintenant, et à jamais, exclus de votre sphère d’influence jeune homme. »

Jeune homme ?
Ah oui, moi… C’est vrai ça, comment je me nomme déjà, j’en ai plus aucun souvenir, enfin, si, je sais que c’est là, je le sens… Je sais que mon nom, mon vrai nom n’est pas loin dans mon esprit, juste sous la couche extérieur… Caché derrière mon ancien nom…
Mon nom est là…
Je me nomme…
Je me nommais…

« Yann…
Je m’appelais Yann sur Terre.
Mais ce n’est pas mon vrai nom, je le sais maintenant…
Je m’appelle Këyn.
Këyn Iratâ. »

Un petit sourire se dessine sur son visage, un sourire franc et honnête, il me tend une tasse remplie d’un mélange odorant, une odeur de rose.
Ca sent délicieusement bon…
Je passe ma main autour de la tasse, sentant la chaleur se répandre délicatement dans la tasse.
Je la porte à ma bouche, et commence à en boire une petite gorgée.
Je confirme, ça ne fait pas que sentir bon, c’est tout bonnement délicieux.
Et de toujours regarder Eras, qui sirote tranquillement sa tasse, sans en avoir l’air plus pressé que moi.

« Bienvenu à toi dans ce cas Këyn, j’ai presque finis mes explications sur ta nouvelle vie…
Sache que par mesure de sécurité tu devras toujours avoir sur toi soi un bracelet, soi un collier que je vais te montrer, ils te permettront de ne pas finir errant dans les limbes du temps, ou de perdre à jamais ta forme physique…
A part cela… Les autres Voyageurs que tu rencontreras t’expliqueront bien des choses que je ne peux faire…
Ah, si… Tout les dix ans à lieu un gigantesque tournoi des Voyageurs.
Il ne s’agit de rien de moins qu’un tournoi de combat, de manipulation spatiale, et d’autre petite chose de ce genre. »

Et le voila qui reprend une gorgée de cette boisson, tranquillement, je suis suspendu à ses lèvres, cela m’intéresse ce qu’il me raconte tient.
Je sens que ma vie dans ce monde va être intéressante.
Du moins bien plus que celle que j’avais avant l’Eveil.
Je vais me marrer héhéhé…
Héhéhéhé…
Le voila qui reprend doucement la parole.

« Le but en est simple, trouver un Voyageur suffisamment puissant pour oser prétendre prendre le contrôle du multivers.
Les qualifications s’étendent sur un millénaire, avec des tournois tout les dix ans, ça fait cent Voyageurs qualifiés pour finalement lutter et prendre ce poste de Souverain du multivers.
Les prochaines qualifications auront lieu d’ici quelques semaines me semble-il, ce sont les dernières du millénaires, bientôt, le vrai combat commencera…
Et à sa fin, il n’en restera plus qu’un. »

Un… Oui, un seul.
Une personne suffisamment puissante pour gérer à elle seule toute les lois de base du multivers…
Une personne assez puissante pour prendre le titre de Dieu.
Une personne qui deviendra Dieu pour au minimum un millénaire…
Voila le résultat de ce tournoi, la nomination d’un Dieu, rien que ça.
Oh, mais comment je sais tout ça moi ?

« Les détails du tournois et de son but doivent maintenant être dans ton esprit, ton esprit qui se réveille peu à peu, capte l’immensité de la vérité, ton esprit va engranger en quelques heures des milliards de données, l’équivalent de ce que sur Terre vous nommeriez des TerraOctet.
Plusieurs milliards de TerraOctet…
D’ici peu, tu sauras tout ce qu’un nouveau Voyageur doit savoir, de comment modifier le monde qui t’entoure pour parvenir à ce que tu veux à comment reconnaitre un Voyageur d’un habitant d’un monde que tu visites, et j’en passe.
Je te souhaite bonne chance Këyn, toutes les voies te seront ouverte d’ici peu, rien ne t’astreindra plus jamais à rien.
Bonne chance… »

Il se leva, me serra la main, puis disparu comme si de rien n’était, avec lui la table, seule resta ma chaise qui au moment où je me levais disparut aussi.
La plateforme et ses lampadaires furent les seuls preuves que je ne rêvais pas.
En partant d’ici… Je pouvais aller partout.
Partout…
Mon voyage ne fait que commencer, je le sens, héhéhé…
Un très, très long voyage.
Un voyage qui aboutira quand je gagnerais ce tournoi…

« Multivers… Apprêtes toi à recevoir ton nouveau Roi…
Këyn le Voyageur arrive… »

Et au moment où je prononce ces derniers mots, je vois apparaître un coffret devant moi, à hauteur de mes yeux, il descend jusque à mes mains, à l’intérieur, le bracelet et le collier dont il m’avait parlé.
Taillé tout deux dans un métal bleu ayant des reflets d’argent et de sang, je choisis le bracelet, finement ouvragé, lorsque je le passe à mon poignet, il s’y adapte, s’y incrustant presque en réalité, tandis qu’au même moment mon nom se grave dedans, et avec lui, un symbole ressemblant à un phoenyx qui fait le tour du poignet, le bec de cet oiseau sacré touchant les plumes de sa queue, ses ailes aux reflets multicolores longeant son corps.

« Këyn Iratâ du Phoenyx…
Et bien… Allons y alors… »

Et d’ouvrir une porte, puis de la passer, laissant derrière moi le collier et la boite, qui disparaissent tout deux.
Un voyage qui ne fait que commencer.
Une histoire qui est loin de s’arrêter.
Des possibilités infinies…
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[Fiction] Les Voyageurs. Vide
MessageSujet: Re: [Fiction] Les Voyageurs.   [Fiction] Les Voyageurs. EmptyMar 20 Mai - 14:19

Découverte.


Un tour sur moi-même, j’observe la plateforme… Une porte, un escalier, un pont.
Derrière la porte, le vide, c’est là qu’était ma montagne, au bout de l’escalier, une seconde plateforme surélevé qui permet de contempler tout ce qui nous entoure.
C'est-à-dire rien.
Et au bout du pont… Le vide, comme partout.
Aucune échappatoire.
Ou au contraire, toutes les voies possibles de l’univers.
Il suffit de le vouloir…
Je me dirige doucement vers le pont en commençant à imaginer ce que je veux trouver au bout du dit pont.
J’avance… J’avance.
Le paysage se modifie, ou apparait devrais-je dire, j’entends un cours d’eau se mettre à couler, devant moi apparait une immense prairie… Ou plutôt un champ de bataille.
Une bataille immense, les morts jonchent déjà les deux camps.
Mais ici, je sais que je trouverais ce que je cherche.
Pas de l’argent non, juste un modèle d’arme…
Sur le sol, dans trois pas, le modèle de sabre que je cherche sera la.
Un pas.
La charge de cavalerie démarre…
Deux pas…
Les sabots de ces étranges animaux claquent contre terre de plus en plus proche et fort.
Trois pas, je me baisse, tend la main, agrippe une poignée et me redresse.
Dans mes mains un sabre double, poigné au milieu.
Du simple acier…
Il n’est qu’un modèle pour mon œuvre, un modèle dont j’ai besoin pour visualiser plus complètement toute les étapes de créations que mon cerveau a déjà commencé à visualiser…
La cavalerie arrive sur moi.
Je continue d’avancer, les supprimant tout simplement de ma vision du paysage.
Et toujours en avant, toujours j’avance, une forge, des matériaux, du mythril, de l’adamantine…
J’ai les connaissances qu’il me faut pour forger cette arme…
Tient, cette petite cabane là, vide de toute personne, avec la cheminée, je sens que elle ira parfaitement, je sais que j’y trouverais tout ce dont j’ai besoin.
Et en effet, il y avait tout ce dont j’ai besoin…

« Je commence à peine à appréhender mon pouvoir…
Mais bon sang, que ce que je l’apprécie déjà héhéhé… »

Et de me mettre au travail, les matériaux comme les moules sont ici, tels que je les voulais.
J’aurais pu faire directement apparaitre mon arme, je le sais, mais non, je vais profiter de la somme d’information que j’ai acquise, en profiter jusque au bout.
Tant qu’à faire, autant m’amuser héhéhé.
Peu à peu, l’alliage qui formerait la lame de mon sabre prit naissance… Une solidité à toute épreuve, une résistance à la pression, à la température…
Un alliage qui une fois refroidit prenait une teinte alliant le rouge rubis au bleu et à l’argent…
La garde fut bientôt finie elle aussi.
Cela me prit trois jours en tout, je m’en rappelle encore.
Je ne vous décrirais pas exactement le processus de création, mon arme se doit de rester unique.
La première fois que je l’ai prise en main, le phoenyx apparut dessus aussi.
D’un bout d’une lame au bout de l’autre.
Prenant son envol.
Magnifique.
Cette arme accroché dans mon dos, je repris ma route, recommençant à voyager.
Je finis par adapter mon physique à mon moi intérieur.
Mes cheveux se firent plus long, devinrent bleu, tandis que mes yeux eux adoptaient une forme féline, rubis, mes oreilles furent bientôt remplacées par des oreilles de chat, la queue de chat apparut quelque pas plus tard, et c’est à peine une dizaine de pas après que je trouvais une tenue plus approprié à mon nouveau statut de Voyageur.
Une cape trainait sur le bord de la route, en dessous d’elle, un pantalon en cuir, doublé en coton, une chemise confortable, adapté à une personne qui marche plus qu’autre chose, un sac à dos d’une contenance incroyable.
Et pour cause, il est relié à un autre point de l’espace, ce sac contiendrait un avion si on pouvait le faire entrer dedans.
Un fourreau spécial pour mon sabre aussi, qui s’accrocherait parfaitement sous ma cape.
Et des tonnes d’autres choses avec tout cela.
Je me changeais en vitesse, laissant mes anciennes affaires ici, et je repris ma marche, une bourse pleine de monnaie en tout genre à la ceinture.
Je sens que je vais me marrer ici bas…
Surtout que maintenant, je sais ce qui différencie un Voyageur tel que moi d’un simple être vivant d’un monde que j’ai créé, ou qu’un autre Voyageur avant moi a créer.
Leurs auras.
L’aura d’un Voyageur s’étend autour de lui et déforme la réalité pour peu que l’on sache regarder, le temps, l’espace, se tordent autour de lui, le prenant comme point d’origine…
Nous sommes l’origine même de ce que nous créons, tout découle entièrement de nous.
Et c’est cela qui fait que nous sommes repérable par tout les autres Voyageurs du multivers.
Bien, très bien…
Il va falloir que j’apprenne à me rendre plus discret à ce niveau là alors…
D’ailleurs… Au loin, je vois déjà la réalité se déformer comme si je la regardais à travers une vitre cassée…
Ou à travers de l’eau.
Tout se distend… Les lignes se brisent… Et déjà je vois une silhouette s’avancer vers moi.
La personne qui s’avance m’a déjà remarqué, je le sais, je dois briser des millions de fois plus la réalité autour de moi en tant que nouveau Voyageur, chacun de mes pas fait imploser la réalité derrière moi, tandis que elle… Elle, c’est bien simple, on dirait juste qu’elle marche sur de l’eau, elle déforme sans briser, elle ajoute et retire sans changer totalement de trame dimensionnel.
Du grand art… Du très, très grand art…
Elle s’approche de moi, et finit par se stopper à environ cinq mètres.
Je peux noter sur son épaule une bestiole que je n’ai encore jamais vu de toute ma vie… Qui ne fut pas longue, je vous le rappelle.
Pourtant, je sais ce que c’est, je sais même quel est sa famille.
De ma position, je vois sans erreur possible son bracelet portant l’emblème du Griffon.
Elle porte une tenue plus propre que la mienne et qui pourtant a déjà traversé des épreuves bien plus éprouvante, et je trouve ça assez marrant.
Des chaussures ressemblant à des sandales, bien que… Du moins, elles laissant une grande partie du pied à l’air, mais les attaches qui en partent remontent facilement jusque à mi-jambe, comme pantalon un simple short, un t-shirt de base découvrant le bas du ventre et avec un décolleté très, très, léger, un collier au cou, et sur le bras droit, un brassard sur le bras et une mitaine remontant presque au coude.
Sur le bras gauche, hormis son bracelet, on observe un bijou sur le bras, de loin, j’observe des reflets de couleurs dedans.
Marrant.
Ses cheveux sont coiffés d’une manière que j’ai du mal à comprendre, remonter en chignon je dirais.
Enfin, c’est assez dur à expliquer, ils semblent animés de constant mouvement.

« Salut l’jeune, tu te présentes pas alors ? »

Ah bah… Ca, c’est fort, elle se dirige vers moi, je l’observais, et v’la t’y pas qu’aussi sec, elle me demande de me présenter, comme si de rien n’était…
Oui… D’accord, bien entendu…
Bah au moins, ça a le mérite d’être très direct, c’est toujours ça de gagné, j’aime bien les gens direct… Je crois.
Nan, parce que là, attendez, je me remets encore de ma surprise, chacun ses trucs hein, mais quand même…

« Si, si, j’attendais juste de voir à qui j’avais affaire…
Je suis Këyn Iratâ, du Phoenyx, nouveau voyageur comme vous avez du le voir à mon Aura…
Je suis désolé si je vous ai dérangé d’une quelconque manière… »

Toujours se mettre les gens regroupant une certaine puissance en leur sein avec nous, ça peut servir je pense.
Et au moins, ça réduit les risques de finir transpercer de tout les côtés par des herses apparus d’on ne sait trop où…
Fin peu enviable me semble-il, après, ce n’est que mon avis personnel sur la question…
Mais, je paris que vous le partagez à peu près tous...

« Jolis oreilles le nouveau.
Moi, c’est Elynn, le nom n’a que peu d’importance, mais je suis de la famille du Griffon.
La bestiole à côté de moi, c’est Quech, mon griffon… Il est petit, mais il a un bon bec… »

Cool… Bon, rester polis, aimable, serviable, et toussa, c’est très important, tant qu’a faire, autant me la mettre de mon côté cette demoiselle, ça pourrait servir dans le futur.
Ca pourrait énormément servir.

« Ca fait combien de temps que t’es la le nouveau ?
Je t’ai jamais vu, mais t’as déjà un certain niveau, m’enfin, ça fait aussi très longtemps que j’ai pas visiter un nœud spatio-temporel… »

Je lui réponds que ça fait dix minutes seulement que je marche… ?
Ouais, allons y, elle risque de faire la tête, mais moi, je vais pouvoir me marrer un peu je sens, et j’aime me marrer…
Ca m’occupe agréablement…
Bien que j’ai pas encore découvert tout ce que je pouvais faire, faut que je m’occupe quand même…

« Je suis Eveillé d’puis une petite heure mademoi… »

Le regard qu’elle me lança me dissuada de continuer sur ma lancée, elle avait ouvert de grand yeux et serait limite tombée sur le cul si elle n’avait pas eu la présence d’esprit de s’asseoir devant moi, sur une souche, quelques secondes après être arrivé en face de moi.
La pauvre, elle était blanche.
Bah quoi, que ce qu’il y a ?
J’ai dit une connerie ?

« Une heure… SEULEMENT une heure ?
Mais c’est pas possible.
A part aux gars doués, voir aux premiers Voyageurs, il faut bien deux à trois jours de marche sans dormir ni rien, sans jamais s’arrêter, pour faire en sorte de ne plus faire totalement imploser l’espace-temps.
Et toi, là, toi… C’est à peine si tu le brises, comme une vitre ou un miroir.
Les nouveaux Voyageurs détruisent plusieurs dizaines de dimensions qu’ils ont créées avant de pouvoir en quitter une JUSTE en cassant la membrane entre deux.
Et toi, tu es passé directement de ton Eveil à casser le blocage, laissant derrière toi les dimensions intact, et donc retrouvable pour d’autres… »

Le pire dans tout ce qu’elle dit, c’est que je sais que c’est vrai.
Bah, j’avais p’tet des restes de… J’en sais rien moi, mais des restes quoi.
Après tout, si je réussis à faire ça comme ça, tant mieux hein…
C’est surement pas moi qui vais m’en plaindre je vous avouerais… Mais alors pas du tout, plus j’ai de puissance dans les mains, plus vite je serais prêt pour d’autres amusement…

« Oui, seulement une heure.
Je me dirige actuellement vers la ville de Mû.
Vous voulez vous joindre à moi mademoiselle ? »

Oui, je profite de l’effet que j’ai eu sur elle en lui annonçant depuis quand je suis Eveillé pour la mettre de mon côté, et accessoirement, faire en sorte de commencer à me dresser un cercle d’allié, voir plus tard d’ami, pour une lutte qui risque d’être dure.
Très dure.
Et dans ce genre de cas, il faut s’assurer le soutien d’un maximum de personne.
Elynn sera la première.
La ville de Mû dites-vous ?
C’est juste le plus ancien nœud spatial, la capitale de ce coin du multivers, on y trouve… Bah on y trouve tout en fait…

« … Va pour ça Këyn.
Tu sais voyager à plusieurs ? »

Tient, maintenant, elle m’appelle Këyn… Bizarre ce changement héhéhé…
Bref… Voyons voir que je me rappelle…
Voyager à deux…
En laisser un diriger les changements, le laisser faire tout ce qu’il veut pour parvenir à sa destination, et se coller mentalement à lui par un lien…
Faire en sorte de le suivre sans toucher à l’espace-temps.
Oui, je sais.

« Effectivement, je sais voyager à plusieurs.
Ca fait partie de ce que j’ai mémorisé.
Tu veux marcher ? »

Elle me regarde d’un petit sourire en coin.
Quelque chose me dit que ça va pas se passer exactement comme je le pensais.
Mais alors pas DU TOUT comme je le pensais.
Elle me fait peur là…
Youhou….

« Alors… On y va. »

Je sens d’un coup un lien se planter dans mon esprit, l’enserrer serait plus juste, et d’un coup… Le noir absolue.
Plus de sol, plus de ciel, plus de côté, plus de lumière, à part celle qu’émettent nos aura.
Nous sommes deux au milieu de RIEN.
Le néant absolue.
Bon dieu, ça donne envie de gerber.
Urgh…

« Beuuurgh…
C’était quoi ça ? »

Et je m’effondre au sol, ou ce qui en tient lieu, en dégueulant.
Je sais ce que c’est.
Elle n’a pas marché pour changer.
Elle a décidé de tout simplement quitter cette trame, elle s’est projeté sur la trame d’a côté, une trame d’inexistence total, ce qui veut dire que les distances n’existent plus non plus…
Je viens de me rappeller que c’est un des petits pouvoirs spéciaux des membres des Griffons…
Le Voyage Instantané…
La Projection dans les Trames de la réalité.

« …Nan… Je sais ce que c’est.
Même si le mécanisme de raccrochement aux trames m’échappe, je sais ce que tu as fait…
Bon… Finis donc veux-tu, ce noir m’oppresse… »

Et d’un coup, CLAC.
Lumière.
Voiture volante.
Bâtiments blanc.
Propreté.
Arbre.
Espace vert.
Enfant, adulte.
Humain ou non…
Mû.
Le légendaire continent de Mû, projeté de la Terre lors du premier afflux de Voyageurs.

« Bienvenu à Mû, Këyn. »

Et elle me tend la main pour m’aider à me relever tandis que j’observe abasourdie tout ce qui m’entoure.
Même en le sachant… Rien ne peut préparer à ce spectacle de perfection totale…
Effectivement… mon premier voyage à Mû est le bienvenu.
Même si je suis apparue les jambes à terre, me retenant de tomber encore plus bas avec mes bras, jambes repliées sur le côté, et cela sur la plus grande place de Mû, sur des pavés d'un blanc parfait, entouré de haie, de fleur, de rose, de statue... Bref...

« Merci Elynn… »

Et de lui tendre de même la main, et de me relever.
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